40 pieds : Yvan Noblet abandonne

Yvan Noblet - Appart City
DR

Après avoir réussi à réaliser une réparation de fortune en mer, Yvan Noblet fait actuellement route vers le port le plus proche : St Pierre et Miquelon…

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C’est vendredi à 15h30, qu’Yvan a contacté la direction de course afin de lui signaler l’apparition d’une fissure ayant engendré un suintement d’eau à l’avant de son bateau. Ce dernier naviguait alors au près dans un vent de plus de 30 nœuds établis et une mer déchainée. Le bateau martelait alors violemment chaque vague, risquant à tout instant de transformer la fissure naissante en une importante voie d’eau.
Le skipper d’Appart’City s’est donc au préalable préoccupé de sa propre sécurité, envisageant même de quitter le bateau pour le cas où la situation venait à s’aggraver… La course était alors terminée et la priorité était de rejoindre sain et sauf la terre ferme. La Direction de course a immédiatement alerté les secours ainsi que les concurrents les plus proches d’Yvan : Beluga Racer (Boris Herrman), alors à 35 miles devant lui et 40 Degrees (Miranda Merron), à 45 milles derrière.

Yvan quant à lui, en bon marin constructeur, s’est rapidement lancé dans une réparation de fortune afin ne pas abandonner son Class 40 au milieu de l’Atlantique Nord et risquer de le perdre définitivement.
Aux alentours de 20h30, le skipper d’Appart’City annonçait à son équipe technique qu’il avait réussi à maîtriser son problème. Du cycaflex, une planche de contre-plaqué positionnée sur l’ensemble et solidement étayée avec un tubes prélevé sur l’une de ses bannettes, lui ont permis de pouvoir mettre le cap de mettre le cap sur St Pierre et Miquelon, l’escale la plus proche de sa position, située à 520 milles de son étrave. Il lui restait alors environ 1032 milles à réaliser, ce essentiellement au près, pour rallier la ligne d’arrivée. « Pour tenter de sauver le bateau, la question ne se posait pas, il fallait abandonner la course ! »

« Je ne comprends vraiment pas pourquoi ça a claqué à cet endroit. Le bateau a percuté deux jours auparavant un tronc d’arbre : ce choc a peut être amorcé une faiblesse qui s’est dégradée à force de taper violemment dans les vagues au près. »
N’ayant pu visualiser l’ampleur des dégâts sous le bateau, Yvan ne pourra analyser son avarie que lorsque son Class 40 se trouvera hors d’eau à St Pierre dans quelques jours. Sandrine, sa préparatrice, organise d’ores et déjà la sortie d’eau d’Appart’City pour sa réparation. Elle sera sur place pour l’accueillir à partir de mardi.

Haute vigilance pour Appart’City : Icebergs droit devant !

Toujours surveillé avec attention par l’organisation de course, Appart’City progresse aujourd’hui sur une mer belle et avec un vent d’Est, lui permettant de naviguer sur la bonne amure (la fissure se trouvant à tribord). « Tout se passe bien à bord. La météo est plutôt clémente maintenant, mais ça commence à cailler un peu (l’eau est à 7°) ! J’ai fais une route assez Ouest afin de déborder la zone des glaces connues. Pour le moment j’ai une bonne visibilité : pourvu que ça dure !! »

Yvan commence à se détendre un peu et à retrouver le moral, car les premières 24h et tout particulièrement la première nuit suivant l’avarie ont été très éprouvantes : « Le vent de Sud – Sud Ouest établi à 30 nœuds avec des claques atteignant 45 nœuds et la mer forte, pas très haute mais vraiment très croisée ont énormément sollicité le bateau. La réparation a malgré tout tenu ! Je pense que le plus dur est passé.Je devrais atteindre la côte dans la nuit du 26 au 27. J’ai réussi à me reposer un peu, mais la présence sur cette zone de nombreux icebergs va dès à présent m’imposer une veille très attentive… »

Côté météo :

Le vent va progressivement virer a l’Ouest – Sud Ouest dans la nuit, se renforcer dans l’après midi du 26 et forcir encore le 27 au matin. Yvan ne doit pas traîner, pour tenter de précéder le coup de vent annoncé…
Les soixante derniers milles s’annoncent délicats à négocier et pour cause… une densité importante de glaçons a été repérée sur cette zone et des vents violents risquent à nouveau de maltraiter le bateau.