
Le Vendée Globe se mérite et bien souvent le montage d’un projet constitue en soi un vrai challenge. Après Sébastien Destremau qui a cassé son mât, le bateau de l’espagnol Didac Costa a subi la foudre et des dégâts importants. Costa l’assure : il sera bien le quatrième Espagnol à participer au tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, après José de Urgate (le seul à avoir terminé le parcours), Javier Sanso (deux participations) et Unaï Basurko.
Durant une conférence de presse organisée ce mercredi à Barcelone, le team manager Jordi Griso a annoncé que le gréement du monocoque One Planet One Ocean a été touché jeudi dernier par un impact de foudre qui a engendré des dégâts significatifs au niveau de l’électronique du bord. L’équipe a désormais besoin d’un coup de pouce supplémentaire (70 000 euros) pour remplacer le matériel endommagé et installer des systèmes de communication. « Le retour sur cet investissement sera important pour les sponsors », a assuré Jordi Griso. Signalons que parmi les 29 participants au Vendée Globe, Didac Costa dispose d’un des plus petits budgets, estimé à environ 300 000 euros. Lors de cette présentation organisée au siège de la FNOB (Fundació Navegació Oceànica Barcelona), il a par ailleurs été souligné que le projet de Didac Costa a démarré avec l’épargne personnelle du skipper. Depuis, Didac a reçu le soutien d’amis, d’autres marins, d’entreprises, de clubs de voile et de la FNOB. Dídac Costa, ambassadeur pour la Barcelona World Race, poursuivra sa collaboration scientifique avec la commission intergouvernementale de l’UNESCO (IOC-UNESCO), lancée lors du tour du monde en double. C’est ainsi que le bateau a été baptisé ‘One Planet One Ocean’.
« Le combat pour prendre le départ du Vendée Globe est épique »
Xosé Carlos Fernández, PDG de la FNOB, a affirmé que cette collaboration entre la Fondation et l’équipe de Didac Costa en vue du Vendée Globe « rejoint les quatre piliers de base de la FNOB : le sport, la science, le commerce et l’éducation. » L’alpiniste Ferrán Latorre assistait lui aussi à cette présentation.
© Mireia Perelló / FNOB
Même s’il a déjà gravi treize des quatorze sommets culminant à plus de 8 000 mètres d’altitude, il est bien conscient de la difficulté du tour du monde en solitaire. « La course au large est plus dure que l’ascension d’une montagne de plus de 8 000 mètres », a-t-il déclaré. Le Président de la FNOB, adjoint à la Mairie de Barcelone chargé des sports, David Escuder, a mis fin à cette présentation en s’adressant à Didac Costa : « Nous sommes fiers que vous portiez les couleurs de Barcelone sur le Vendée Globe. »
Ils ont dit :
Didac Costa, skipper de One Planet One Ocean :
« Le combat pour prendre le départ du Vendée Globe est épique. Pour démarrer le projet, j’ai dépensé toutes mes économies et pour poursuivre cette aventure, j’ai hypothéqué ma maison et d’autres membres de l’équipe ont demandé des prêts à la banque pour me soutenir. Beaucoup d’autres personnes apporté leur aide. Leur soutien a été essentiel. Je suis très têtu, mais désormais il faut que je pense uniquement au bateau, à la navigation, à la préparation et à la course. Je vais mettre derrière moi tous les soucis de ces mois de préparation. Le plus grand danger pour moi est la précipitation. Il faut savoir être patient plutôt que d’essayer de tout résoudre rapidement. Quand on navigue en solitaire, cela peut être dangereux. »
Jordi Griso, team manager :
« Afin de participer au Vendée Globe, il faut être un marin hors normes et Dídac est prêt à relever ce défi. Nous avions besoin d’un bateau fiable et nous l’avons trouvé. Nous avions besoin d’une équipe technique et nous l’avons trouvée aussi. Alors on y va ! Nous nous sommes fixés un délai pour la prospection afin de chercher le financement et les sponsors, mais cela n’a pas marché. Dídac m’a demandé de repousser la date. Des proches ont apporté leur aide, mais l’argent est rapidement dépensé. Quelques marins, des PME, des fournisseurs sont venus nous soutenir au moment où nous étions sur le point de jeter l’éponge. Nous avons su surmonter tous ces obstacles un par un. Nous allons convoyer le bateau vers Les Sables d’Olonne plus tard que prévu. C’est une course contre la montre d’arriver aux Sables avant le 15 octobre… »
Vendée/Mer & Media