Wavre : une course bien différente de la précédente

Arrivée Dominique Wavre Mirabaud
DR

Malgré toute son expérience, le skipper de Mirabaud s’est vite rendu compte cette fois que la compétition n’allait pas être la même. « Il y a 4 ans on pouvait revenir par derrière, mais ce coup-ci c’était l’inverse. Ceux de devant étaient sur des bateaux extrêmement rapides et en plus ils n’ont pas fait d’erreur. La conjonction bateau performant, marin talentueux et météo favorable et hop, c’est fini. Donc on régate avec ses voisins, moi j’avais mes copains, les Tontons Flingueurs ! »

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 Autre différence importante, la navigation dans le mers du sud à cause des portes de glaces et puis la remontée délicate de l’Atlantique. «A partir du moment où ces portes sont forcément relativement hautes, ça a tendance à nous faire prendre des trajectoires un peu absurde. J’avais peur qu’on ait une course à la queue-leu-leu. Heureusement la météo nous a permis d’avoir quelques coups tactiques à jouer mais malheureusement ça nous a empêché de pouvoir rattraper les premiers. Le jeu de la régate n’est pas perverti. Il a changé car les systèmes de routage sont devenus exceptionnels et permettent d’établir des trajectoires extrêmement serrées. Il y a moins l’aspect d’aventure mais on en vit une à un autre niveau. D’habitude on dit que le cap Horn est synonyme de délivrance. Mais là c’était l’inverse, l’Atlantique a été la punition à la place des mers du Sud. Le Nord comme le Sud ont été casse-pieds. Je n’ai jamais vu un enchaînement pareil de situations casse-pieds. Ce qu’il se passe, c’est que les systèmes peinent à se mettre en place et les anticyclones deviennent migratoires et nous bloquent la route. »

Le skipper suisse a donné aussi un premier bilan de la course : «  Il y a eu des péripéties dans tous les sens, il y a de tout. Le scénario n’est jamais écrit à l’avance. Autant à un 100m quand il y a Usain Bolt, on sait comment ça va terminer, autant sur un Vendée Globe on ne peut pas. J’avais comme favori Riou et Dick et l’un a cassé, l’autre a perdu sa quille. Heureusement il y a une logique sportive. Les gars qui sont devant moi sont des régatiers exceptionnels. Les deux premiers sont des extraterrestres. »

Quant à ses futures projets, difficile d’imaginer qu’il va rester longtemps à terre, mais hier lors de la conférence de presse, Dominique  Wavre n’avait pas encore d’idée précise sur son programme. « En ce moment je n’y pense pas. Pour le moment mon programme sportif c’est une douche et une soirée avec les copains. Ma dernière nuit était une nuit blanche, je suis incapable de réfléchir, je me laisse porter par mon équipe pour l’instant. Quand j’ai vu Jean (Le Cam), la première chose qu’il m’a dite c’est « Ah c’était dur hein » et oui, c’est la chose à retenir, c’est dur. »