Il est hors de question pour l’équipage de Virbac-Paprec 3 de dévoiler un pouce de sa stratégie pour les jours à venir. Quand un équipage a perdu près de 300 milles en quelques jours, on comprend fort bien qu’il affiche une prudente réserve sur ses intentions. Car la bagarre n’est pas terminée. En jouant le décalage dans l’Est, les deux complices de Mapfre ont pour le moins annoncé leur intention. Ils tenteront crânement leur chance tant que la ligne d’arrivée ne sera pas franchie. Et tout porte à croire que les gaillards de Virbac-Paprec 3 les prendront au sérieux jusqu’au bout. Il reste encore près de 3000 milles dont 500 en Méditerranée.
Derrière ce duo pour la première place, Renault Z.E. a consolidé ses prétentions pour la troisième marche du podium. Antonio Piris et Pachi Rivero ont finalement réussi à se sortir de la nasse sans vent autour du petit front ondulant qui se développait sur l’Atlantique Sud. C’est maintenant au tour de ses poursuivants de subir un sérieux coup de frein, alors que la route de l’Atlantique Nord semble singulièrement se dégager avec un passage du Pot au Noir qui devrait être autrement plus aisé que pour les leaders. En lutte pour la quatrième place Estrella Damm et Neutrogena ne cessent de jouer au chat et à la souris. Chasseur chassé, les écarts entre les deux bateaux restent si faibles que tout est encore possible d’ici l’arrivée.
Gerard Marin bientôt cap-hornier
Forum Maritim Catala devrait être en vue des terres chiliennes. Sa route devrait l’amener à proximité du faux cap Horn, puis à l’issue d’un empannage vers l’extrémité de la Terre de Feu. Le vrai cap Horn, le seul qui vaille, devrait donc être franchi aux alentours de 2h HF dimanche matin, soit aux alentours de 20h locales. La météo devrait être plutôt clémente ; contourner l’île Horn est une récompense, le faire au coucher du soleil est un privilège. Mirabaud quant à lui touche au but. Après un arrêt technique à Mar del Plata pour ranger et sécuriser le matériel, le voilier de Dominique Wavre et Michèle Paret devrait repartir, toujours en convoyage pour Montevideo afin d’être chargé sur un cargo.
À l’heure où Virbac-Paprec 3 est sorti du Pot au Noir, il compte environ 516 milles de retard par rapport à la première édition de la Barcelona World Race : un parcours rallongé du fait de portes des glaces positionnées souvent très au Nord, une escale de deux jours à Wellington sont autant de paramètres qui expliquent que, malgré les performances améliorées des IMOCA 60, Jean-Pierre Dick soit en retard sur son propre temps de référence. Au final, avec une remontée de l’Atlantique entièrement aux allures de près, Jean-Pierre Dick et Damian Foxall avaient bouclé leur tour du monde en 92 jours. Si l’on se réfère à ce temps de course pour établir un pronostic d’arrivée, cela situerait les leaders sur la ligne à Barcelone aux alentours du 1er avril. Mais on sait ce qu’il en est des estimations d’arrivée entre variations de la météo et aléas de la navigation.
Classement de 15h
1 VIRBAC-PAPREC 3 à 2986,7 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à 120,9 milles du leader
3 RENAULT Z.E à 813,4 milles
4 NEUTROGENA à 948,3 milles
5 ESTRELLA DAMM à 959 milles
6 GAES CENTROS AUDITIVOS à 2137 milles
7 HUGO BOSS à 3480,8 milles
8 FORUM MARITIM CATALA à 4054,6 milles
9 WE ARE WATER à 5916,4 milles
10 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 8563,6 milles