Vincent Riou n’est pas resté indifférent au sort de Sébastien Josse. Bien au contraire. Erreur de pilote, erreur humaine.10 secondes … et tout peut basculer. C’est ce qui est arrivé cette nuit à Sébastien Josse lors d’un empannage intempestif. Lattes et corne de grand-voile abîmées pour le skipper d’Edmond de Rothschild, contraint à l’abandon.

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« La nuit a été sauvage » constate en effet Vincent sur une vidéo envoyée aujourd’hui… C’était difficile de bien gérer la vitesse du bateau. Tu essayes de ne jamais t’arrêter. Quand la vitesse baisse, tu essayes de relancer et parfois, ça repart très fort » racontait-il en début d’après-midi. Le vent a en effet atteint les 30 nœuds de nord nord est au large du Cap Finisterre et les 60’ ont affiché des moyennes élevées, flirtant régulièrement avec les 17,5 à 18 nœuds !

La cadence est tonique et c’est toujours Vincent qui mène la flotte des IMOCA. Une satisfaction pour le skipper de PRB qui maintient à distance raisonnable le bateau bleu et blanc équipé de foils, Banque Populaire ainsi que Jean-Pierre Dick sur son StMichel Virbac. La trajectoire rectiligne de Vincent ne laisse en effet paraitre aucune hésitation même si bien sûr, il garde un œil sur son plus proche poursuivant.
Armel Le Cleac’h a loffé dans la matinée et a pu allonger la foulée. « Il ne va pas tout à fait au même endroit que moi je pense. Il navigue plus haut et donc plus vite » analyse Vincent.

Les heures à venir vont être une nouvelle fois très importantes. Le vent a molli au cours de la journée pour atteindre les 13-14 nœuds en ce milieu d’après-midi. Premier à buter dans cette zone de molle, Vincent avait prévu le retour de ses adversaires. A 16h, Armel Le Cleac’h n’était en effet qu’à 11,40 milles du tableau arrière de PRB.

« The Transat, c’est une transat où l’on réfléchit beaucoup » disait Vincent avant de quitter Plymouth. Et la suite de la course va en être la parfaite illustration. Les solitaires sont en train de se positionner pour aller chercher la dépression açorienne située devant les étraves de PRB. « Une dépression velue » comme la qualifie Vincent et dont il va devoir gérer les effets dès demain. Au nord de cette dépression, le vent s’annonce très fort tandis que la route optimum fait passer très près du centre au risque de tomber dans une zone sans vent… Les maestro de la météo sont à la manœuvre et pour l’instant, Vincent semble ne pas avoir fait beaucoup d’erreurs… Tout comme son adversaire avec lequel, déjà, il avait assuré un formidable mano a mano en novembre dernier, lors de la Transat Jacques Vabre !

Vincent en début d’après-midi :
« J’ai actuellement 18 – 19 nœuds et je navigue à 130° du vent. Le vent va bientôt mollir donc cela devrait resserrer par derrière. Nous sommes toujours dans des conditions favorables aux bateaux à foils donc je ne suis pas mécontent de ma position et de ma vitesse ces dernières heures. La nuit prochaine, on aura de nouveau du vent soutenu et demain, nous devrons gérer la dorsale anticylonique. C’est ensuite que l’on attaquera la dépression, elle est un peu velue. »

Classement à 16h :
1 – Vincent Riou (PRB) à 2 551,8 milles
2 – Armel Le Cleac’h (Banque Populaire) à 11,4 milles
3 – Jean Pierre Dick (Saint Michel Virbac) à 37 milles
4 – Paul Meilhat (SMA) à 135,3 milles
5 – Richard Tolkien (44) à 220,3 milles