Vendée Globe. Premier choc frontal !

La skipper anglaise Sam Davies s'entraine sur Initiatives Coeur pour le Vendee Globe au large de Lorient, France, le 25 Septembre 2020. (Photo by Eloi Stichelbaut/Polaryse)

Les skippers du Vendée Globe vont devoir affronter leur première difficulté dès ce soir avec le passage d’un front actif cette nuit qui va apporter sa moisson de rafales et de mer croisée. Jérémie Beyou, Charlie Dalin et Kevin Escoffier commençaient déjà à ressentir le souffle de ce coup de chaud dans les voiles, avec 25 noeuds de vent et des creux importants.
Personne n’y échappera même si certains seront plus à l’abri le long des côtes espagnoles. Vers l’Ouest, la route est sans doute la plus efficace, mais elle est la plus exposée. Armel Tripon, Thomas Ruyant, Louis Burton en tête, avec à leur vent, un autre petit groupe composé de Sébastien Simon, Boris Herrmann, Alex Thomson et Clarisse Cremer vont devoir affronter ce soir les conditions les plus dures. Le vent de Sud-Ouest va prendre de la puissance au fil de la nuit jusqu’à atteindre les 35 nœuds moyens autour de minuit (45 noeuds dans les rafales). Et le terrain de jeu va sérieusement se cabosser avec 4 à 5 mètres de creux qui arriveront aux trois quarts de face après le passage du front.

« Il faut être sage. Ce n‘est pas là que le Vendée Globe se gagne, mais c’est là qu’il peut se perdre » lance Damien Seguin, joint pendant l’émission Vendée Live ce midi, juste après avoir plongé pour dégager un filet de pêche pris dans la quille de son bateau. Et ils sont plusieurs à rejoindre son analyse. Nicolas Troussel, jusque-là proche des occidentaux, n’a pas hésité à traverser le plan d’eau et à parcourir plus de 35 milles cette nuit pour rallier les sudistes. Un revirement coûteux également consenti par Yannick Bestaven qui a modifié sa trajectoire pour passer à l’intérieur du DST du cap Finisterre, au point d’apercevoir la terre.
C’est le choix de la raison. D’autant que la fatigue est là après ces deux premières journées de course certes ensoleillées, mais mouvementées. Les navigateurs ne sont pas encore totalement amarinés. Ils sont en déficit de sommeil et d’énergie. Au point que Jean Le Cam avouait ce matin avoir fait un « K.O » : il s’est écroulé, endormi pendant plusieurs heures, sans entendre sonner son alarme et s’est réveillé en panique, obligé de virer en catastrophe à 7 milles de la Corogne. « L’idée, c’est d’aller dans le Sud pour ne pas se prendre une trop grosse branlée. Le front s’échappe vers le Nord, je préfère assurer le coup, car il y aura de la mer et des grosses rafales. Je préfère faire du Sud, même si ce n’est pas le plus efficace » résumait-il au téléphone.

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Au centre, le compromis

Entre ces deux extrêmes, le reste de l’armada joue le compromis. Charlie Dalin, Jérémie Beyou, Kevin Escoffier et Sam Davies sont de ceux-là. Et ils étaient les plus rapides en milieu d’après midi. Derrière eux, Isabelle Joschke qui a également incurvé sa route, assumait totalement sa voie de la sagesse : « J’ai l’intention d’être prudente et d’aller dans des conditions que je considère comme étant maniables » avouait la navigatrice contactée en visio ce mardi matin.

Des nouvelles de Fabrice Amedeo
Dans le port des Sables d’Olonne, la réparation sur la fissure de mât de Newrest-Art & Fenêtres est en bonne voie. L’équipe technique en a profité pour vérifier l’intégralité du bateau. Fabrice a prévu de reprendre la mer ce soir à 22h15. Il devra repasser la ligne de départ, soit laisser la bouée Nouch Sud à tribord.