Victime d’une avarie de Hook, Fabrice Amedeo a choisi hier de revenir aux Sables pour réparer. Dans des conditions compliquées dues au vent et à l’état de la mer, le Team de Fabrice Amedeo n’a pas réussi à réparer au mouillage cette nuit. Ils ont du attendre la marée ce matin afin d’effectuer la réparation à quai sur le Ponton du Vendée Globe. « A 1h du matin, un membre de l’équipe technique a grimpé en haut du mât dans des conditions compliquées, le bateau étant au mouillage. Ne pouvant travailler en toute sécurité, le skipper a décidé de rentrer son monocoque au port avec la marée montante à 7h. La pleine mer aux Sables-d’Olonne étant à 11h, Fabrice Amedeo et son IMOCA devraient pouvoir repartir avant 14h30, heure limite de descente du chenal avec la marée descendante. »
Fabrice : “C’est une frustration forcément ! C’est le système de hook (accroche des voiles en haut du mât) de mon gennaker qui s’est coincé, impossible descendre la voile. Monter tout seul en tête de mât n’était pas possible dans ces conditions. J’espère repartir au plus vite“
Les faits : “J’ai passé une heure et demi à tout essayer”
« Hier, j’avais fait un super départ. Quand le vent a commencé à refuser, j’ai voulu rouler mon gennaker. Mais je n’ai jamais réussi à le descendre. J’ai passé une heure et demi à tout essayer. Ensuite, j’ai fait demi-tour, je suis rentré à allure modérée vers les Sables-d’Olonne où je suis arrivé à 2 heures du matin. La partie de l’équipe qui avait été confinée avant le départ est alors montée à bord. Ils ont réussi à descendre la voile mais ça bougeait trop en tête de mât pour descendre la pièce défectueuse et finir le travail. Donc on a dû attendre la marée pour rentrer à Port-Olona. La durée de l’intervention dépendra de l’étendue des dégâts là-haut ».
Le sentiment général : “il faut savoir relativiser”
« Je ressens beaucoup de frustration d’être de retour. Heureusement que la règle de course permet de repartir quand on revient aux Sables-d’Olonne sur le Vendée Globe ! J’avais déjà eu le même problème il y a quatre ans, dans les mers du sud et j’étais monté en haut du mât dans les mers du sud. Là, dans le golfe de Gascogne avec du trafic et la dépression qui arrivait, je ne trouvais pas raisonnable de monter en tête de mât le premier soir et faire demi-tour.
Tout le monde me dit que Michel Desjoyeaux s’est arrêté 24 heures aux Sables-d’Olonne et l’a emporté en 2008. Mais je ne suis pas Michel Desjoyeaux ! Par ailleurs, lui avait une belle ouverture niveau météo et moi, j’ai plutôt une fermeture. Mais on sait très bien que la route est longue, qu’il va se passer plein de choses sur ce Vendée Globe. Je suis malheureusement le premier fait de course mais ce n’est pas un abandon donc il faut savoir relativiser. »
L’avenir : “peut-être qu’il faudra être patient”
« Je suis confiant sur le fait que je vais repartir. Après, je suis échaudé : démarrer un Vendée Globe comme ça, ça met un coup au moral. Désormais, je préfère partir dans 10 heures avec un bateau nickel et en totale confiance plutôt que dans deux heures en me disant qu’on est allé trop vite*. Je pense que j’ai le mental pour surpasser cet épisode-là. Certes, la course est mise entre parenthèses mais dès que je vais repartir, elle reprendra. Peut-être qu’il faudra être patient parce que la météo ne sera pas de mon côté mais il va falloir saisir les bonnes opportunités. »
* “L’équipe étudie encore les solutions pour régler le problème survenu hier soir”, confie son entourage à 9h30. En revanche, le délai d’immobilisation va être rallongé. Son départ ne serait pas prévu avant ce soir ou demain.