Vendée Globe. Beyou aux Sables : “Si on peut réparer, je repars”

Jeremie Beyou (FRA) est photographié de retour aux Sables pour réparer son bateau Chara

Jérémie Beyou et son IMOCA Charal ont été accueilli avec cette chanson “ça répare et ça repart !” en arrivant aux Sables où il y avait du monde le long du chenal pour le soutenir. Jérémie Beyou se donne jusqu’à Lundi après midi pour décider s’il repart en fonction de l’état de son bateau.

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Son équipe montée à bord à 6 milles de la ligne comme l’autorise le règlement s’est mis au travail pour faire un diagnostic des réparation possibles ou non à faire. Arrivé à quai, Jérémie Beyou a été accueilli par Yves Auvinet, Président de la SAEM avant de se confier à la presse qui devait respecter un contrôle sanitaire stricte.

Un moment il faut avancer. Ce qui est dure c’est la décision de faire demi-tour. Tu lâches ton projet, tu es forcé de renoncer ce sur quoi tu t’es concentré pendant 4 ans de préparation. Forcément c’est hyper dur. Ce n’est pas plus simple maintenant. Sur le retour tu te concentres pour qu’il n’y ait pas plus de problèmes à bord, de collisions; à l’arrivée au ponton, tu communiques avec ton équipes pour organiser les réparations. Mais là voir les gens ici à l’arrivée, cela remet une grosse dose d’émotion. C’est bien qu’il y ait des gens mais c’est un peu triste quand même. Tu aimerais bien être partout mais sauf là. Cela donne de l’énergie mais cela n’est pas évident à gérer.

N’importe qui ne serait pas insensible à ce qui se passe. Certains vont dire, c’est que du sport mais le coup d’arrêt est brutal.
Le début de course n’a pas été facile mais pour personne. Stratégiquement c’était compliquée pour tous le monde. Le front a été bien violent. Il ne faut pas s’attarder sur mon cas mais sur ceux qui sont en course. J’ai reçu de nombreux messages dont celui d’Alex ce matin ou Armel. J’aurai aimé avoir ma petite bagarre avec Alex.


Il faut essayer d’effacer un peu l’émotion, être cartésien. On se donne 24 heures pour vérifier le bateau, avarie de safran, de barres d’écoute. Il y a eu plusieurs dommages collatéraux, on va devoir vérifier tout le bateau pour savoir si je suis capable de repartir. L’essentiel est là : checker le bateau pour repartir. Si c’est réparable, on repartira mais on est toujours dans cette problématique. Si je repars, tout le monde sera à 5000 nœuds devant. Tu as quand même un moment où ce n’est pas facile à vivre. Il ne fallait pas que j’avance trop vite pour ne pas abîmer le safran, le bastaque. Je pensais qu’en revenant en janvier, le monde aurait un peu changé. J’ai jamais été aussi prêt, tu tapes un truc et puis c’est fini. Il faut continuer à vivre avec ça sinon tu ne fais pas ça. La course est belle. Il faut essayer d’encourager ceux qui sont encore en course. Cette fois-ci, je suis du côté obscur. »