Vendée Globe. Arnaud Boissières : “L’Indien est dans le près ! “

Arnaud Boissières
Arnaud Boissières

Sur son ardoise magique, Arnaud s’amuse d’avancer face au vent dans cette partie du globe mais il n’empêche que la situation est inhabituelle. Alors que les mers australes sont réputées être de véritables autoroutes à dépressions – et donc de vents portants – Arnaud et ses proches concurrents doivent souvent progresser avec le vent dans le nez à allure réduite. « C’est assez étrange. C’est la quatrième fois que je viens dans l’Indien et c’est la première fois que je me retrouve à faire autant de près » s’étonne Arnaud Boissières.

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Cette situation singulière lui a pourtant sourri ces dernières 48 heures puisqu’il est parvenu à distancer Stéphane Le Diraison (Time For Oceans) d’une centaine de milles en moins de 2 jours. Il a réussi ce coup en prenant la route la plus proche de la Zone d’Exclusion Arctique alors que Stéphane Le Diraisn préférait faire du nord. « C’était risqué » concède Cali qui a glissé le long de cette fameuse porte des glaces. « Stéphane a été pris dans la molle un peu plus longtemps que moi et, pendant ce temps, j’ai accéléré » résume Cali, satisfait d’avoir sécurisé cette 16ème place. Dans les prochaines heures, La Mie Câline – Artisans Artipôle va pouvoir renouer avec les hautes vitesses des mers du sud. Arnaud s’attend ainsi à poursuivre son mano à mano avec ses concurrents directs mais, plus que ça, il espère réduire l’écart avec Romain Attanasio et Clarisse Crémer. Le duo possède une avance de 600 milles. C’est beaucoup mais Arnaud a prouvé ces dernières semaines que de tels écarts pouvaient parfois être comblés en quelques jours.

Vacation du 14 décembre

INTERVIEW 

« J’ai longé la ZEA pour accélérer a plus de 20 nœuds. C’était risqué car la ligne était à seulement 6 milles au sud. Il ne fallait pas qu’il y ait une bascule de vent parce qu’à cette vitesse, 6 milles, c’est à peine 20 minutes. Stéphane est monté au nord pour éviter une zone de pétole mais il allait moins vite que moi, et avec un cap moins intéressant. Il a été pris dans la molle un peu plus longtemps que moi et, pendant ce temps, j’ai accéléré. Il m’a écrit ce matin pour me féliciter pour « mon réalisme le long de la ZEA ». Alan aussi s’inquiète et me dit « je sens que tu vas me revenir dessus ». Recevoir des messages comme ça de la part de concurrents, fait extrêmement plaisir. Ça montre leur sportivité et ça te rassure sur ton potentiel. On va maintenant se tirer la bourre tous les trois et on va tout faire pour recoller à Romain et Clarisse. Je sais que ce que j’ai gagné ces derniers jours, je peux aussi le perdre très vite. Il faut rester vigilant et concentré. »