Une situation météo complexe pour la Transat 6.50

Flotte à La Rochelle
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Le Bassin des Chalutiers de La Rochelle a revêtu ses plus beaux habits et 79 minis 6,50 attendent dimanche pour prendre le large vers Salvador de Bahia, via Funchal sur l’île de Madère. Et cela s’active sur les pontons… On charge les bidons d’eau, les divers sacs étanches de nourriture, on fait les dernières épissures, on commence à avoir cette boule à l’estomac caractéristique des grands rendez-vous et on regarde, matin et soir, les fichiers météo afin de bien entamer ce premier col de montagne. Un col de montagne qui se nomme Golfe de Gascogne puis Funchal sur l’archipel de Madère. 1 100 milles de course pour rallier la seule et unique escale de cette Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50… 2 000 km plus simple à dire qu’à avaler.

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Pas facile cette première étape sur le papier à J-2 ! La situation météo est compliquée et le petit temps s’est installé sur notre proche Atlantique. Là où le flux d’Est était espéré pour croquer le Golfe de Gascogne au portant, la tendance va être aux petits airs à cause d’un énorme front inhabituel qui coupe la situation en deux. Des petits airs vont régner où il faudra être vigilant et réactif. Car, paradoxalement, c’est dans les petits airs que les plus grands écarts se font… et tous le savent ! Mais comble de l’ironie : là où traditionnellement les airs portants soufflent au large du Portugal, voilà que ce grand front joue des siennes et devrait distiller un flux de… sud. Soit pile dans l’étrave des bateaux une fois le cap Finisterre doublé. Cette première étape pourrait créer d’importantes surprises quant aux écarts entre les protagonistes. Il va falloir être dessus, jour et nuit et faire les bons choix stratégiques. Rappelons que les concurrents ne reçoivent aucune information venant de la terre : pas de fichier vent, pas de coup de téléphone avec un routeur à terre, rien… Ils sont seuls face à Eole.

2e lors de l’édition 2009 en catégorie Proto, Bertrand Delesne a les moyens de faire parler l’écume sur cette édition. « Cela va être canoë kayak pour la traversée du Golfe de Gascogne et peaux de phoque pour monter jusqu’à Madère ! Le problème est que la différence va se faire sur des petits détails de vent. 2 ou 4 nœuds ne sont pas pareils pour nous. A 2 nœuds, tu es planté, à 4 tu traces ta route… A 5 nœuds, tu peux faire le trou. Il va falloir faire gaffe à ne pas casser du matériel aussi, car une belle houle est annoncée avec une mer croisée et mauvaise après le Cap Finisterre. »

Même écho côté bateaux de série avec Amaury François : « Hélas, nous attendons peu de vent pour ce premier acte entre La Rochelle et Madère. Il y a une espèce de front qui barre la route en travers du golfe de Gascogne. Cela risque d’être également mou au passage du cap Finisterre et le long du Portugal. En tout cas, avec aussi peu de vent, il est possible qu’il y ait énormément d’écarts entre les concurrents à l’arrivée à Funchal. ».

Dimanche sera le moment tant attendu des 79 skippers au départ de cette Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50 2011. C’est à 14 heures que s’ouvriront les portes du bassin des Chalutiers pour lâcher un à un les 79 coureurs.