Une quatrième étape réduite à 470 milles

Flotte à Torbay
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Un petit flux de Sud-ouest pour rejoindre la pointe de la Cornouailles, un front à négocier pour un aller-retour réduit à l’entrée du canal de Bristol, tel est le menu météo de cette première partie de parcours. Le retour en Manche via l’île de Wight avant de traverser vers Antifer se fera dans des vents portants mais erratiques, ce qui ne favorisera pas la progression. L’ETA à Dieppe est prévue pour mercredi soir. 

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Gilles Chiorri, le directeur de course reste philosophe : « Gérer un problème par manque de vent, ce n’est pas un problème ». De fait, le parcours annoncé ce soir aux concurrents à 17 h00 (heure locale) respecte l’esprit initial. Mais, en réduisant la longueur de l’aller-retour au nord de la Cornouaille, il décale vers la dernière partie du trajet la zone de vents faibles.

Dès mardi, l’anticyclone qui se reconstitue sur la Manche, avec un très faible gradient de pression obligera en effet les concurrents à composer surtout avec les brises thermiques le long de la côte anglaise. Les fichiers de routage d’avant course auront déjà pris un petit coup de vieux et le scenario n’est d’ailleurs pas figé. C’est l’observation sur l’eau et dans le ciel qui guidera les choix de route. Faut-il rappeler que La Solitaire reste l’une des rares course sans assistance extérieure.

Même si les coefficients de marée vont décroissants (50 mercredi), le courant restera une composante importante de la navigation, notamment au passage des grands caps sur le chemin du retour : Lizard, Starpoint et surtout Portland Bill. Si les réductions et changements de parcours ont été sur toute cette Solitaire un véritable serpent de mer, il en est un autre (serpent) qui intéressera les concurrents une fois en route. Il s’agit de la zone d’exclusion, un rectangle de 2 x 2,6 milles qui fait office de marque de parcours au nord de la Cornouailles. Un nouveau Nessie ?! Non, tout simplement un « Wave Hub », grand cylindre métallique articulé qui ondule sous l’effet de la houle et produit de l’énergie pour les côtes anglaises. De l’énergie, sûr qu’ il en faudra beaucoup pour rallier Dieppe en bonne position !

Ils ont dit :

Gildas Morvan (Cercle Vert) : « L’étape sera très dangereuse. Le scénario est à peu près clair pour sortir de la baie de Torbay, et sur l’aller et retour jusqu’à Land’s End, après on ne sait pas. Les routages patinent parce qu’il n’y aura plus de vent. Nous devrions partir de Torquay avec de l’ouest, puis le vent basculera au sud-ouest à partir de la pointe sud-ouest de l’Angleterre. Le vent devrait monter jusqu’à 20 nœuds, les conditions seront bonnes. En revanche, il n’y aura plus rien en Manche. Comme dit Jean-Yves Bernot (coach météo de pôle Finistère Course au Large, ndlr), il nous faudrait des avirons ! Ca va attaquer de partout, chacun va chercher du vent, et il pourra y avoir une éclatement de la flotte. Aujourd’hui, personne ne peut être capable de faire un scénario précis. C’est la grande nébuleuse…. »

Robin Elsey (Artemis 43) : « Je pense que c’est une bonne décision d’avoir réduit le parcours. Arriver vendredi n’aurait pas ajouté grand chose et 470 milles, ça reste une belle étape. Je pense que ça ne changera pas le jeu entre les concurrents. Ca reste une étape marquée par les courants, les brises thermiques, les conditions vont être variées. A mon avis, raccourcir va plutôt renforcer l’agressivité des skippers parce qu’on sera plus frais plus longtemps, jusqu’à l’arrivée à Dieppe. »