La dépression tropicale Tomas est désormais dans les sillages de la flotte Imoca. Si le vent n’était pas particulièrement fort, avec 30-35 nœuds établis, c’est surtout l’état de la mer qui a malmené les concurrents, comme l’expliquait cette nuit le leader Roland Jourdain (Veolia Environnement). « La mer était très impressionnante. Ce n’était plus une mer casse bateaux, mais une mer casse skipper, une mer casse bonbons, une mer casse tout quoi ! Ce n’est pas trop racontable tellement c’était n’importe quoi ! »
Mais si Bilou a réussi à préserver son bateau dans ces conditions musclées, il s’inquiète surtout de la fin de course dans un no wind’s land où tout peut arriver. C’est d’ailleurs en prévision de cette approche complexe que Marc Guillemot (Safran) a décidé de se décaler dans l’ouest du groupe de tête. « J’ai mis un peu d’ouest dans ma route pour créer un petit décalage avec mes petits camarades. Je n’ai de toute façon pas grand-chose à espérer en les suivants dans la roue. Et puis les fichiers météo me donne l’impression que cela va mieux passer par l’ouest. »
Chez les deux sudistes, les espoirs sont opposés. Arnaud Boissières (Akena Vérandas) constatait amèrement ce matin l’absence de vent et craignait que cela dure jusqu’à l’arrivée. En revanche, plus au sud, Michel Desjoyeaux (Foncia) se réjouissait de n’avoir presque pas ralenti. « J’essaye de contourner la zone sans vent sur ma droite. Cela n’a pas été facile cette nuit avec des vents variables, mais au moins, je ne suis pas obligé de mettre le ciré pour aller manœuvrer. Je suis en forme car je n’arrête pas de dormir ! »