Une dernière journée riche en rebondissements

Rambler à Saint-Barth
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Rambler 90 a, sans surprise, régné sans partage, et renouvelé sa performance de 2010, tout en rendant hommage à son grand frère, Rambler 100, vainqueur l’an passé et victime d’un chavirage au large du Fastnet. Son équipage, sous la houlette de George David, a honoré son statut de favori en naviguant chaque jour à 100% de ses possibilités, agressif sur les départs, et impeccable dans ses trajectoires et ses choix de routes entre les îlots paradisiaques de Saint-Barth. La hiérarchie est respectée dans ce groupe de Maxi-Yachts où l’on retrouve fort logiquement le géant (34,5 m) plan Reichel Pugh Nilaya en dauphin de Rambler, suivi sur la troisième marche du podium du grand Swan Selene, très régulier dans le trio de tête tout au long de la semaine. On a  avec plaisir découvert le bon comportement dans le vent soutenu de vendredi du plan Hoek Firefly qui va, à n’en point douter, et au fil de ses campagnes de navigation, révéler tous ses secrets à son équipage encore en phase de découverte.

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Derrière l’écrasante supériorité de Rambler 90 en classe Maxi-Yachts, de nombreux groupes abordaient cette dernière journée de compétition dans l’incertitude la plus totale quant au dénouement final. Ainsi le groupe Multicoques, dominé depuis mardi par le grand catamaran de 60 pieds Phaedo, mené de mains de maître par le Britannique Ian Moore et l’Américain Lloyd Thornburg, a t’il, lors de cette dernière journée, basculé dans l’escarcelle de l’Américain Peter Aeschenbrenner, épaulé de Cam Lewis, et qui, en se détachant nettement dans les petits airs du jour, s’est assuré la victoire finale bien qu’à égalité de points, au bénéfice de la dernière manche remportée.

Classe et performance en IRC 52
On n’a cessé de le souligner tout au long de la semaine, la lutte fratricide entre les trois IRC 52 demeurera comme l’un des sommets sportifs de ces Voiles 2012. Mayhem, à la canadienne Ashley Wolfe, Vesper à l’Américain James Swartz et Power Play à Peter Cunningham, se sont chaque soir échangés les victoires de manche. Ils abordaient donc cette dernière journée sans joker, avec l’impérieuse nécessité de réaliser un sans faute. « N’importe qui aurait pu l’emporter » avoue avec sincérité la navigatrice de Calgary. C’est pourtant bien son Mayhem qui, en s’intercalant entre Vesper, beau vainqueur du jour et Power Play, l’emporte au classement général pour un petit point. La lutte équilibrée (aucun bateau ne l’emportant avec plus de 4 ou 5 minutes d’avance), a conféré à ce groupe une intensité que les organisateurs vont s’échiner à pérenniser et à développer l’an prochain.

Decision à l’énergie
Le groupe des spinnaker 2 présentait une configuration quelque peu similaire dans le duel au plus haut niveau proposé toute la semaine par les deux ténors du groupe, le Marten 49 Defiance de l’Américain Clay Deutsch, et le Carkeek 40 Decision et sa pléiade de champions emmenée par Stephen Murray et fils. Le véloce 40 pieds, battu sur le fil chaque jour depuis lundi dernier,  sauve l’honneur aujourd’hui, utilisant avec intelligence, et autorité sa légèreté pour s’extirper des piégeuses zones de calme de l’île. « Decision a su trouver l’énergie pour s’évader à grands coups de virement de bord dans le petit temps à la pointe de l’île » explique un Clay Deutsch rayonnant. « Ils méritent leur victoire du jour. » Clay est pourtant le vainqueur triomphant de ce groupe, et, bien que tombé sous le charme de son Marten 49 d’emprunt, il réfléchit déjà sérieusement au support le plus approprié pour sa participation aux Voiles 2013. Ces deux ténors n’ont laissé que des miettes à leur poursuivant. Jack Desmond et son joli Swan 48 Affinity se classe troisième, et Patrick Demarchelier place son Swan 45 Puffy au pieds du podium.

Spinnaker 1, une affaire caribéenne.
Coups de théâtre chez les spinnaker 1, groupe le plus dense des Voiles avec une vingtaine d’engagés. Les sympathiques et tout aussi talentueux Porto Ricains du 44.7 Lazy Dog skippé par Sergio Sagramoso ont écrasé le début de semaine. Bus Frits et son Coors Light des Antilles Néerlandaises s’est accroché comme un beau diable pour emporter les deux dernières régates et « décrocher la timbale » de son groupe à la faveur de la dernière manche gagnée.

 

Ils ont dit :
George David, Rambler 90 :
«Je suis ravi de voir la progression et la croissance de cet événement. Avec Sojana, nous étions là au départ en 2010 et on voit aujourd’hui le développement spectaculaire de l’épreuve qui est déjà considérée comme un classique des Caraïbes. La classe Maxi se développe elle aussi remarquablement.  C’est vraiment un bel événement, dans un endroit de rêve pour régater, avec des partenaires fidèles et engagés, un super comité de course. Les Voiles s’améliorent chaque année davantage, à partir d’une base déjà excellente! »

Clay Deutsch, Defiance : « On a eu une semaine super. Je veux revenir. C’est la meilleure régate que nous ayons jamais courue. J’adore Defiance. C’est un bateau très homogène, facile à manier et qui fonctionne bien à toutes les allures. La bagarre avec Decision était très prenante. On a été au contact en permanence, avec seulement quelques minutes entre nous. »

Lionel Péan Sojana : « On se plaint toujours du manque de vent sur Sojana, bateau lourd qui a besoin de 15 à 18 noeuds pour commencer à vivre. Mais la semaine a été belle. On a bien navigué et le bilan est bon. Sojana est un bateau très conviviale, avec de nombreuses nationalités. C’est comme une grande famille autour de Peter Harrison et Mark Fitzgerald qui est un grand capitaine. Saint Barth est en train de devenir un must. »