Raison n°1 : la crise a bon dos… et de bons côtés
Dans le tour du monde des 40 pieds, un bateau s’appelle “Financial Crisis”. Joli pied de nez, mais ne nous racontons pas d’histoire : oui, la crise a des répercussions sur l’eau. C’est Groupama qui annonce qu’il va réduire la toile ; c’est Veolia qui arrête brusquement son programme MOD70 ; c’est Audi qui interrompt la MedCup. Mais à y regarder de plus près, quelle est la part réelle de l’argent dans ces décisions ? Au vu de la taille de ces trois groupes, ce n’est pas leur investissement dans la voile, très faible au regard de leur volume d’affaires, qui les met en péril. Les luttes de pouvoir à la tête de Véolia ne sont peut-être pas tout à fait étrangères à la décision d’arrêter, par exemple. En fait, la voile est bien moins “victime” de ses dépenses (aujourd’hui pour la plupart bien maîtrisées) et de la crise que de sa qualité première : la visibilité. Pour faire simple, “nous savons que nous sommes les premiers budgets touchés parce que la voile ça se voit”, résume Michel Desjoyeaux.
Mais notre sport va-t-il si mal ? Pas si sûr. Regardons côté Vendée Globe. L’édition 2008/2009 était exceptionnelle avec ses 30 bateaux dont la moitié de construits spécialement pour l’occasion. Mais le prochain sera-t-il pour autant un “mauvais” Vendée Globe ? Non. Une vingtaine de bateaux sera au départ, dont plus de machines neuves que pour l’édition 2004/2005. Alors oui, la crise compte, parce c’est politiquement correct de faire sauter le budget sponsoring en premier. Reste que l’économie devra bien continuer de tourner, et les bateaux avec elle. D’ailleurs, le vilain serpent ne serait-il pas en train de s’essouffler ? “La crise est finie !” notait début mars le site spécialisé sponsoring.fr, en commentant les résultats d’une vaste enquête signée IFM Sports Marketing Surveys. D’où il ressortait – à la surprise générale – que “les professionnels du sport-business font preuve d’un optimisme étonnant sur les perspectives 2012. (…)
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