Des conditions moins éprouvantes à la Trinité

Spi Ouest France 2010
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C’est donc avec une petite dizaine de nœuds de Nord-Est que les 14 séries ont ouvert le deuxième acte du ‘Spi’. Précis comme des horloges suisses, les comités des trois ronds ont lancé la première manche à 10 heures 30 pétantes. Toutes les flottes des monocoques ont pu dès lors naviguer dans un vent qui n’a cessé de mollir jusqu’à 15 heures. Et comme prévu par les modèles météo, la pétole s’est alors installée en baie de Quiberon. Avant l’arrivée de cette ‘molle’, deux manches ont pu être courues pour les trois ronds, dont un côtier pour le rond C. En IRC1, c’est le TP52 Paprec Recyclage de Stéphane Névé qui a d’ailleurs remporté, haut la main, ce côtier. Faute de vent, le parcours qui était initialement de 21 milles a été raccourci.

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Après les conditions plus ventées d’hier, c’est à une autre gymnastique qu’il a fallu se livrer aujourd’hui. «Hier, c’était sale temps pour les gros » a lâché un Erwan Dubois en se moquant de lui-même. «Ce n’était pas musclé» a renchéri Bruno Jourdren très affûté, «c’était rigolo». Ce deuxième jour de course a, cette fois, mis tout le monde d’accord : « Intéressant » a sobrement commenté Alain Gautier.

Le ‘Spi’, c’est aussi l’occasion de croisements improbables comme celui qui s’effectue à bord du bateau basque EDM/Pays Basque entreprises. En effet, sur ce Figaro Bénéteau 2 qui navigue en IRC1 on retrouve naturellement Amaiur Alfaro. Le skipper, issu d’une famille de montagnards et de pelotari, va s’engager sur la toute prochaine Transat Ag2r en double. A l’origine, c’est avec Bertrand de Broc qu’il devait courir. Celui-ci est actuellement très mobilisé sur son projet de Vendée Globe et ne peut pas se libérer pour la transat. Amaiur a décidé de faire appel à Christophe Lebas pour le remplacer. Le trio basque/bigouden/cherbourgeois navigue de concert sur le Spi.

En famille

Quand on réunit 448 équipages, on rencontre forcément des formations multiples. Outre les rapprochements de raison, ceux qui se constituent pour la ‘gagne’, nombreux sont les équipages familiaux ; Ainsi, à bord de ‘Pen Koant’ un First 40.7 qui court en IRC2, il y a monsieur Le Men, 82 ans et ses deux enfants, Sabine et Emmanuel. Ces Costarmoricains sont accompagnés par Jean Charles Scale, l’avocat de la classe Imoca et du team de Franck Cammas, tacticien du bord pour l’occasion. «J’aimerais bien être comme ça à 82 ans » confie Jean Charles, «il est impressionnant, d’autant plus qu’aujourd’hui c’était compliqué avec un vent de terre, instable, erratique et la force des courants qui n’arrangeait pas nos affaires ». Pour preuve, Pen Koant a remporté le côtier des IRC2.