C’est à 15h le 31 décembre que la flotte prendra le départ de Barcelone. La première difficulté sera la sortie de la Méditerranée, car à la différence du Vendée Globe, ce ne sera pas le Golfe de Gascogne qui marque l’entrée en matière de ce tour du monde, mais les 530 milles avant le passage du détroit de Gibraltar. Dans cette zone, les prévisions météorologiques sont beaucoup plus difficiles à établir précisément que sur les océans, car les bateaux restent toujours près des côtes. En fonction du relief, les conditions peuvent varier en seulement quelques milles, d’où une tactique de course complexe.
Le passage du détroit peut être très délicat, notamment s’ils rencontrent des tempêtes d’ouest, qui feront souffir les 60 pieds IMOCA. De Gibraltar aux Canaries, les skippers devraient se positionner pour trouver les alizés de nord-est. Ensuite, ils auront le choix de trajectoire dans ce passage près de l’archipel. Entre les îles le vent se canalise, provoquant de grandes variations d’intensité, mais il ne faudra pas non plus négliger le risque de se retrouver coincé sans air, sous le vent du relief.
Prochain obstacle pour la flotte, le Pot au Noir peut provoquer des écarts importants. La meilleure « porte » de passage pour traverser le pot-au-noir se situe généralement vers les 30°W, mais il faut parfois jusqu’à quatre jours aux voiliers pour parvenir à se sortir de cette zone équatoriale.
La descente de l’Atlantique correspond à un parcours de 3 200 à 3 600 milles. Tout dépendra du régime des alizés Sud-Est qui soufflent dans l’hémisphère sud, et de l’évolution de l’anticyclone de Sainte Hélène. Entre le Cap de Bonne Espérance jusqu’au sud de la Tasmanie, place à l’Indien, l’Océan le plus exigeant de cette course, Plus de 5 000 milles de navigation au cœur de tempêtes, dans le froid et l’humidité des Quarantièmes Rugissants.
Autre différence par rapport aux autres tours du monde, la flotte passera entre les deux îles principales de la Nouvelle Zélande en entrant dans le détroit de Cook. Cette remontée de la Tasmanie est une section du parcours aux variations de vent très brusques et donc, à nouveau peut imposer une tactique complexe. Les conditions météorologiques peuvent conduire certains bateaux à passer par le Détroit de Bass, qui sépare l’Australie de la Tasmanie, le fameux détroit traversé par la flotte de la Sydney-Hobart.
Le passage entre les îles Nord et Sud de la Nouvelle-Zélande est habituellement très venté. C’est ici que les concurrents pourront envisager une escale pour réparation, à Wellington, mais ils seront pénalisés de 48h d’arrêt obligatoire.
En tout cas, après la Nouvelle-Zélande on retrouve un parcours classique avec la traversée du Pacifique Sud jusqu’au Cap Horn. La remontée de l’Atlantique Sud marque le retour vers la maison, mais peut s’avérer complexe. Le premier dilemme tactique sera de savoir de quel côté laisser l’archipel des Malouines. Le second sera de trouver comment passer l’anticyclone de Saint Hélène avec les navigateurs souvent contraint de remonter tout près des côtes du Brésil.
De retour dans l’Atlantique Nord il faudra négocier avec l’anticyclone des Açores. Les options tactiques seront décisives, plus particulièrement si l’écart entre les bateaux est réduit lors de l’entrée dans la zone. Et puis rebelote, un nouveau passage dans le détroit de Gibraltar avant la dernière partie du parcours jusqu’à Barcelone, où les bateaux rencontreront les mêmes difficultés tactiques que lors de la descente.