L’un est double vainqueur de La Solitaire du Figaro et double détenteur du Trophée Jules Verne, l’autre a déjà fait tourner toutes les têtes à terre lors de sa giration planétaire en solitaire menée à un train d’enfer. Cela peut surprendre mais Yann Eliès dans la catégorie Ultime et François Gabart (Macif) chez les IMOCA n’en demeurent pas moins des « bleus » du Rhum. « Le Rhum, c’est d’abord une course à la voile avec tout ce que cela représente en termes d’imprévus », souligne le skipper de MACIF qui partage ce statut de petit nouveau du Rhum chez les IMOCA avec Alessandro Di Benedetto (Team Plastique – AFM Téléthon) et Armel Tripon (For Humble Heroes).
Quant à Yann Eliès, qui s’est vu offrir la chance de s’aligner enfin, à 40 ans, au départ de la course quand l’écurie de Jean-Pierre Dick lui a offert l’opportunité de reprendre la barre du Multi 70 Paprec Recyclage, pas question de laisser passer une telle opportunité. Le skipper du trimaran bleu se réjouit de sa participation surprise aux côtés de ses concurrents, tous multirécidivistes, ou presque. « C’est stressant, mais un Rhum cela ne se refuse pas. Avec une préparation un peu tardive, je me place forcément en position d’outsider, mais cela me va bien », confie-t-il.
Dans les autres catégories, le plaisir et l’excitation de compter parmi les acteurs de cette course l’emportent. On dénombre deux bizuths chez les Multi50, neuf dans le camp des « Rhum », mais c’est sur les pontons de la famille nombreuse des Class40 que s’affaire activement le plus gros contingent de bizuths. Dans cette catégorie qui rassemble des marins venus de tous horizons, 25 d’entre eux se préparent à se laisser griser par cette transat. Qu’ils figurent parmi les plus solides favoris à la victoire finale à l’instar de Sébastien Rogues (GDF SUEZ), ou se classent dans le camp des amateurs purs et durs, tous auront à cœur de rallier la Guadeloupe.
Ils ont dit
François Gabart (IMOCA – MACIF) : « Le Rhum, c’est une épreuve mythique, mais c’est surtout pour moi une grande première. Elle a une connotation particulière dans mon imaginaire, très similaire à ce que j’ai vécu sur le Vendée. Il ne faut pas négliger les premières fois, ce sont celles des découvertes, elles n’ont pas de prix, elles nous marquent. Comme sur ma première Solitaire du Figaro où j’ai pris un plaisir énorme, j’ai envie d’en profiter. Ce Rhum, j’ai envie de bien le faire, de le savourer. »
Yann Eliès (Ultime – Paprec Recyclage) : « C’est un challenge énorme, un des plus gros défis à relever depuis ma participation au Vendée Globe 2008-2009. Je vais faire un saut dans l’inconnu. J’ai hâte de prendre le départ. J’aime l’adrénaline, mais il va falloir doser la prise de risque et accepter de faire le dos rond si les conditions météo sont trop musclées. »
Alain Delhumeau (Mulit50 – Royan) : « Le Rhum a une saveur particulière pour moi qui suit marin-pêcheur, tantôt en métropole, tantôt en Guadeloupe. Je suis tout le temps sur l’eau et pratique le multicoque depuis 25 ans. Cela me trottait dans la tête depuis longtemps. Je suis tellement heureux d’être ici à Saint-Malo, j’ai la sensation de faire partie d’une grande famille… »
Jean Galfione (Class40 – Serenis Consulting) : « Il y a quelques années encore, je n’aurais pas imaginé être ici à Saint-Malo. Ma participation s’est confirmée petit à petit, à mesure que je progressais dans mon apprentissage à la barre de mon bateau que j’ai depuis quatre ans. Je me sens serein et n’ai pas d’appréhension particulière concernant le départ, mais cela me fait toujours un peu bizarre de me retrouver sur les plateaux de télé aux côté de Loïck Peyron pour parler de voile. Mon objectif est de naviguer propre. J’aime bien la formule d’Halvard Mabire qui dit : à l’arrivée, j’espère toujours être copain avec moi-même. »
Alan Roura (Class40 – Exocet) : « C’est un rêve d’être là, c’est super, c’est même une fierté de se retrouver aux côtés de grands marins comme Francis Joyon que j’admire. Il est discret, il ne fait pas de vagues et je crois que je partage sa philosophie de vouloir faire tout tout seul à bord de mon bateau »
Brieuc Maisonneuve (Class40 – Groupement Flo) : « La Route du Rhum, je l’ai aimée depuis tout petit. Je me souviens que mes parents m’avaient emmené voir le départ de la toute première édition en 1978. J’avais 4 ans. Depuis, je n’en ai pas manqué une ! Cette course m’a toujours fait rêver, parce que c’est une transat non-stop, sans escale, sans marque de parcours avec une grande liberté dans le jeu. Ma seule appréhension serait d’avoir un souci technique. Je rêverais d’emmener mon préparateur dans la soute avant ! ».
Pierrick Tollemer (Classe Rhum – Ensemble pour Entreprendre) : « Je suis rennais et j’ai vu tous les départs du Rhum, la course est véritablement gravée dans ma mémoire. Pour moi, c’est une sacrée aventure. J’ai beaucoup d’amis navigateurs qui me rassurent en me disant « navigue comme d’habitude, ne te pose pas trop de questions ! ». Mon objectif ? Arriver de l’autre côté et faire le même temps que Mike Birch en 1978… »























