Troussel seul en tête… dans la brise !

Financo - Nicolas Troussel
DR

Ce passage de front était prévu par Météo France, mais les conditions n’en demeurent pas moins étonnantes par leur contraste avec les calmes vécus auparavant. « Le vent est rentré brutalement en basculant à droite, le clapot est formé » commente Jacques Caraës à bord du catamaran Direction de course. « Nous sommes 6 milles sous le vent de Nicolas Troussel, l’ambiance est plutôt humide et inconfortable. Mais ça devrait mollir après le passage du front. »
 
Troussel fait le trou
A 65 milles du Cap Ortegal, nouvelle zone d’arrivée de cette première étape raccourcie, c’est un peu comme dans la chanson. « Tous derrière et lui devant ». Nicolas Troussel (Financo) peut en effet compter sur ses 21 milles d’avance devant deux concurrents lancés vainement à ses trousses : Christian Bos (Région Midi Pyrénées) et Frédéric Duthil (Distinxion Automobile). La veille, sur le glacis du golfe de Gascogne, ce dernier rêvait de renouer avec les navigations musclées. Le voilà servi !
 
A moins d’un ennui technique, rien ne devrait donc empêcher le vainqueur de La Solitaire 2006 de remporter cette première étape, même si l’intéressé reste très concentré : « On a eu jusqu’à 27, 28 nœuds de vent. Je suis très content de ma position. Mais j’essaie de finir en gardant un maximum d’avance, pour mettre un maximum de temps aux autres bateaux. On essaie de s’appliquer pour finir calmement, c’est toujours un peu long sur la fin et je suis quand même fatigué. J’ai réussi à faire quelques siestes mais je dois dire que je suis crevé. »
 
Un peloton de quatre
Huit milles derrière Duthil, on trouve un peloton, composé d’Erwan Tabarly (Athema), Christopher Pratt (DCNS 97) et enfin Jeanne Grégoire (Banque Populaire) et Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) qui progressent bord à bord depuis la veille au soir. Cette petite troupe s’est maintenue judicieusement au dessus de la route directe, une position qui devrait leur permettre de limiter le nombre de bords à tirer jusqu’au cap Ortegal. Encore quatre milles plus loin, et voilà le premier bizuth de la flotte, François Gabart (Espoir Région Bretagne), 8e, parfaitement dans le coup pour sa première participation.
 
Le gros de l’effectif se situe quant à lui au sud de la route et devra probablement multiplier les manœuvres dans un vent refusant. Conséquence d’autant plus valable pour Christophe Lebas (Lola) et Armel Tripon (Gedimat) qui sont ce matin, à 23 milles au large de Gijon, les concurrents les plus proches des côtes espagnoles. Le finish, dans la baie de Santa Marta, est pour la fin de l’après-midi. Un chose est sûre, les écarts seront d’ores et déjà importants entre les concurrents. Malko Szekely (Région Basse-Normandie), le dernier d’entre eux, accuse ce matin un retard de plus de 100 milles sur la tête de course.
 
Ils ont dit :
 
Nicolas Troussel (Financo), en tête au classement de 4h30 : «Ça va pas mal. On est au près, on plante des pieux. Le vent a tourné très vite et est monté jusqu’à 27 à 28 nœuds. Je m’attendais à avoir une bascule un peu moins franche avec un peu plus de sud-ouest avant d’avoir de l’ouest. Il y a un peu de mer, on arrive sur le plateau et ça commence à lever pas mal. Le bateau tape. Il y aura peut-être deux à trois bords à tirer d’ici l’arrivée, mais pas dix milles. Cette réduction de parcours m’arrange, c’est vrai, d’abord parce que je suis devant. Surtout, cela va nous permettre de récupérer un peu pendant le convoyage au moteur, car arriver mardi soir pour repartir jeudi, ça aurait été un peu court et on aurait été crevé. Je me vois passer la ligne d’arrivée d’ici une douzaine d’heures, vers 14 heures TU (16 heures locales). »

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