Tour de chauffe ce mercredi devant La Rochelle

Départ Figaro
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Dix à douze nœuds d’est voire nord-est mollissant dans l’après midi, avec l’inconnue de l’établissement ou non d’une brise thermique d’ouest/nord-ouest. Voici le menu météo – genre « temps de demoiselle, potentiellement tordu » – qui attend demain mercredi les 50 marins engagés dans la Solitaire du Figaro, pour le Prologue Suzuki. Côté parcours, deux tracés sont envisagés (en fonction de l’orientation du vent) et sont présentés ce soir aux skippers lors d’un premier briefing.
En raison de la marée et donc des hauteurs d’eau à La Rochelle, les bateaux sortiront du port dès 6h50 mercredi matin et ne devraient être de retour qu’aux environs de 18h45. Le départ sera donné à 11h devant la Palice, pour une petite quinzaine de milles sur les plateaux des Minimes et d’Angoulins, avec les abords immédiats du célèbre Fort Boyard pour limite extrême au sud. Dans le petit temps annoncé, il risque fort d’y avoir déjà du jeu… et donc du spectacle. En particulier parce qu’une bonne moitié de la flotte peut prétendre au podium général, tant cette solitaire 2008 s’annonce ouverte.

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Pour le spectacle

Rappelons que ce Prologue Suzuki est disputé à titre honorifique, sans incidence sur le classement général. Longtemps, les marins y ont même associé une superstition : mieux valait ne pas gagner ce tour de chauffe si l’on voulait conserver ses chances pour la suite ! Fred Duthil (Distinxion) y a apporté un démenti éclatant l’an passé, gagnant le prologue mais aussi deux étapes sur quatre et finissant deuxième du général derrière un certain Michel Desjoyeaux, ce qui n’est pas à proprement parler un mauvais résultat.
On surveillera évidemment les numéros de voile 1 à 10, à savoir le Top Ten du championnat de France, mais pas seulement… Nicolas Troussel (Financo), champion en titre, aura à qui parler avec notamment un Gildas Morvan (Cercle Vert) estampillé favori et qui a « cessé d’être supersititieux car ça porte malheur », mais aussi avec une bonne quinzaine d’autres dont Fred Duthil et Gérald Véniard (Macif). Ces deux-là avaient illuminé les deux dernières éditions en remportant quatre des huit étapes courues en 2006 et 2007. Le tout sans compter un paquet d’autres, dont les onze bizuths qui se disputeront le prix spécial Météo France . Mais n’anticipons pas. « Bien malin qui pourrait donner le tiercé, une seule chose est sûre c’est qu’on va bien rigoler », prédit le lauréat de l’an passé, Michel Desjoyeaux. L’homme ne sera que spectateur cette année pour cause de préparation au Vendée Globe, mais « le professeur » connaît son sujet. A priori, on va rire, donc. Tant mieux.

Ils ont dit

Jacques Caraës, directeur de course :
Pour l’organisation, ce Prologue Suzuki est l’occasion d’une dernière vérification grandeur nature de l’état des bateaux, surtout sur le point radio. On va faire un appel individuel de chaque concurrent pour être certains tout fonctionne.que sur les canaux privés mis à disposition de la course. C’est un bon test grandeur nature. On partira du côté de La Palice, à la sortie du port, pour finir avec une arrivée du côté de l’Ile d’Aix, au sud de la Rochelle. Ce sera un Prologue assez rapide et après la ligne, les skippers auront deux à trois heures devant eux pour faire leurs derniers petits réglages avant de revenir dans le sas vers 19h. Cette journée pour eux doit être aussi sous le signe de la détente : on n’est pas là pour leur faire peur et les mettre en difficulté, mais pour qu’ils prennent leurs marques et se mettent tranquillement en configuration définitive avant le grand départ de vendredi.

Jeanne Grégoire, Banque Populaire
« Le résultat n’a pas d’importance en soi, donc le prologue, on peut toujours se dire : ‘ j’y vais pour du beurre’… comme ça, on a une bonne excuse si ça ne marche pas ! Mais moi, je prends le risque de dire que j’y vais vraiment pour régater, pour aller voir ce plan d’eau et pour le plaisir de naviguer aussi. J’ai la niaque, j’ai vraiment envie d’aller jouer…»

Erwan Tabarly, Athema
« Le prologue sert à voir si tout va bien sur le bateau, si on n’a rien oublié, si les pilotes et l’électronique sont bien réglés, si tout est ok. Ceci dit, même sans enjeu sportif, ça reste une course et quand tu mets des coureurs sur une ligne de départ… on a forcément envie d’être devant. Pour moi c’est une course à jouer à fond, en prenant une toute petite marge de sécurité sur les départs et les passages de bouées, histoire de ne pas prendre le risque de frotter et de casser le matériel avant le départ de vendredi.»

Eric Drouglazet, Luisina
« Le prologue, c’est bien de le finir dans le premiers tiers, mais ce qu’il faut surtout c’est ne pas casser le bateau, tester une dernière fois les voiles neuves, voir un peu les vitesses des autres… même si c’est évident qu’on n’a jamais envie d’être derrière. La pétole éventuelle ? Je préfère qu’on ait droit à de l’aléatoire demain, plutôt que ce week-end ! »