A 14h15 locale, l’émotion était au rendez-vous sur les quais du Port au moment de larguer les amarres. Secondée par Roch, son frère et préparateur, Marc, son père et Aude-Justine, sa meilleure amie, Maud Fontenoy a quitté le quai. Les conditions étaient idéales : grand soleil, mer plate et 5-6 nœuds de vent de sud-ouest. Déjà concentrée sur ce qui l’attend, Maud a tenu à hisser elle-même sa grand-voile de 170 m2. 45 minutes d’effort avant de dire au revoir à ses proches et de se retrouver enfin seule à bord de ce monocoque en aluminium de 26 mètres.
L’Oréal Paris a franchi la ligne de départ au nord-ouest de La Réunion, entre le cap de la Houssaye et La Boudeuse, le patrouilleur de la Marine qui s’est illustré le mois dernier en sauvant 46 personnes d’un naufrage au large de Mayotte. Devant l’étrave de L’Oréal Paris s’étendent les Océans du Sud. A commencer par l’Océan Indien jusqu’au Cap de Bonne Espérance, puis l’Océan Atlantique jusqu’au Cap Horn, l’Océan Pacifique jusqu’à la Nouvelle-Zélande avant de retrouver le plus redouté de tous, l’Océan Indien, et de boucler son tour après environ 15 000 milles contre vents et courants. Pas le temps de s’amariner. Dès la première nuit, un premier coup de vent de force 7 attend Maud au large de l’île de la Réunion.
Déclarations de Maud Fontenoy avant son départ : « Ce qui m’attend va être difficile et douloureux. C’est un peu stressant. Je sais que les premiers jours vont être durs. La première semaine est une grosse étape dans ce genre de navigation. Ça l’a été lors de mes deux traversées à la rame. Ce sont des moments où on est un peu malade, fatigué, déshydraté, très stressé. Il faut gérer en plus une baisse de moral complète car on vient de quitter son entourage et ses habitudes. Je vais devoir m’adapter à un rythme de sommeil assez difficile, par tranches d’une demi-heure. Je vais devoir me ménager, être la plus prudente possible et anticiper les manœuvres. »
Source L’Oreal Paris
(1) une dénomination contestée par le WSSRC, voir notre rubrique "Dépêches"