Un bon test pour Tripon et Vauchel-Camus

Les 2 multi50 sont arrivés ce vendredi matin après avoir parcouru plus de 970 milles dans le golfe de Gascogne sans casse et une petite frayeur pour Armel Tripon qui a évité de justesse un cachalot. Pour Armel Tripon et Thibaut Vauchel-Camus, le test aura été très concluant en validant un certain nombre de points techniques, de découvrir des sensations uniques mais aussi et surtout de décrocher la qualification pour la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.

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Thibaut Vauchel-Camus
Comment s’est passée cette 1000 Milles des Sables ?

« Avec Armel (Tripon), on est parti en speed-test. On s’est croisé pas mal de fois. On a bénéficié de super conditions. Léger pour démarrer, au portant, avec des petits empannages et de la glisse. Un peu plus tonique ensuite puisque pour remonter vers la Cardinale Sud Banc de Guérande, une fois la dorsale passée, ça a envoyé sérieux. Par moment, c’était impressionnant et je me demandais comment ça allait finir. Je n’ai jamais eu d’inquiétude mais je me suis quand même dit « punaise, ça dépote ! ». Le temps de prendre conscience de tout ça, Armel s’en est allé. Par la suite, heureusement, j’ai réussi à raccrocher les wagons et, au final, je ne termine pas très loin. Globalement, j’ai pris un maximum de plaisir pendant ces trois jours et demi de mer. Sur ces bateaux, on est tout le temps sur les compteurs. On devient l’équipier de son pilote avec les écoutes à portée de main, prêt à réviser quand il faut. Ça envoie, c’est stable, c’est magique ! On a qu’une envie : y retourner ! »

Vous parlez du côté impressionnant du bateau. Cela génère un certain stress, notamment pour aller dormir. Qu’en est-il exactement ?
« Au tout début, tu te dis qu’aller faire une sieste avec un machin qui dépote tout seul entre 25 et 30 nœuds, c’est quand même un peu chaud. Il faut accepter ça. Sur la course, à aucun moment je ne me suis fait peur. J’ai juste été impressionné par l’accélération du bazar. Ça c’est vraiment super bien passé. On a eu de belles conditions avec, peut-être 25 nœuds de vent au maximum. Ce n’est pas dément mais ça commence à faire sur ces machines, surtout qu’on a eu une belle houle. Sur la fin de parcours, la mer était plate et ça déboulait à 20-25 nœuds super facilement. Il faut reconnaître que la piste était bien damée lors de cette 1000 Milles des Sables et que c’était donc relativement facile. C’est pourquoi il ne faut pas prendre ça pour argent comptant. Il n’empêche que j’ai gagné en assurance. L’autre point positif, c’est que j’ai ma qualification pour la Route du Rhum en poche. Voilà une bonne chose de faite.

Vous avez l’air vraiment agréablement surpris du comportement du bateau. Vrai ?
« C’est le cas. Je suis vraiment content des choix que j’ai fait, surtout sur le plan de l’ergonomie du bateau. Après, sur le plan technique, je n’ai aujourd’hui pas assez de recul pour dire vraiment ce qui est bien ou pas, mais en tous les cas, sur ce qui concerne le fonctionnement du bateau, ma cellule de vie et le plan de pont : rien à dire. Je ne suis descendu que quelques fois à l’intérieur pour checker s’il n’y avait pas de problème, pour monter des sacs de nourriture et me changer une fois. Sinon, j’ai fait tout le reste dehors : mes mails, mes siestes, ma vie. Je peux dire que tout est nickel. Bien sûr, après ce premier test au large en mode course, il y a quelques petites bricoles et un peu de matelotage à faire mais il n’y a pas de gros dossier à entreprendre. C’est super positif et très encourageant pour la suite. »

Armel Tripon
« Le bateau est incroyable quand même… il a la carbu ! Sur la mer plate lors de la portion Gijon-Guérande hier, je faisais des pointes à 30, 31 nœuds… T’es en Espagne et quelques heures de vitesse pure et d’adrénaline plus tard, tu te retrouves face à la Loire ! Du coup tu retournes à Gijon à peu près au même rythme, et rebelote… je n’avais pas bien vu la première fois !  hier après-midi (mercredi), j’ai vu une grosse masse juste devant le bateau, à quelques mètres. C’était un cachalot ! J’ai juste eu le temps de débrayer le pilote et de tirer la barre pour l’éviter. C’est passé. Ouf !”

Armel Tripon qui tire déjà un bilan « super positif » de cette première course en solitaire. « Je prends confiance, je vois des petits détails à encore améliorer. Je me sens de plus en plus à l’aise sur ce bateau, j’ai de bonnes sensations, la bonne vitesse… C’est très précieux, ça vaut tous les entraînements du monde ! »