C’est la force des grandes équipes : être capable de surmonter toutes les situations et rester concentré quoi qu’il arrive. Alinghi, qui ne connaît presque jamais d’avarie, a réalisé un véritable exploit dimanche après-midi. Au coup de canon de départ, la grand-voile du voilier suisse est descendue de plus d’un mètre suite à un problème de drisse en tête de mât. Moins d’une minute plus tard, Pieter Van Nieuwenhuyzen, l’équipier numéro 1, est hissé en tête de mât et commence la réparation pendant que l’équipage tente de limiter le retard face à United Internet Team Germany. Après quelques minutes de travail à 32 mètres de haut sur un bateau filant plus de 9 nœuds, Pieter remonte la grand-voile avec une autre drisse et l’assure avec un ferlage autour du mât. A la première bouée au vent, Alinghi revient déjà dans le sillage des Allemands et n’a plus que 13 secondes de retard. Dans le bord de portant, l’équipage suisse ne relâche pas sa pression, jusqu’au moment où le spi allemand se déchire. Il n’en fallait pas tant pour que le Defender reprenne les commandes et conserve sa place de leader au classement provisoire.
La journée de dimanche était tout sauf paisible ! Si quelques matchs manquaient d’animation, d’autres ont largement relevé le niveau d’adrénaline. Outre l’incroyable retour d’Alinghi, on retiendra aussi la belle bagarre de Shosholoza qui n’a pas lâché les Espagnols du Desafío d’un bout à l’autre de leur match, ou bien les résistances encourageantes de Victory et +39 Challenge qui ne s’inclinent que de 19 secondes derrière BMW Oracle Racing pour l’un et Emirates Team New Zealand pour l’autre. Les Umpires (arbitres) n’ont pas manqué de travail non plus. China Team a écopé d’une pénalité dans son premier match à cause d’un équipier tombé à l’eau. Si Luna Rossa a pris suffisamment d’avance sur Team Germany pour effectuer sa pénalité avant la fin du match, tel ne fut pas le cas de Mascalzone Latino – Capitalia Team contre le Desafío Español. Du coup, les Italiens, qui avaient réussi à doubler les Espagnols dans le premier vent arrière, ont décidé de les attendre dans le dernier bord pour essayer de les pousser à la faute. S’en est suivi une séance étonnante de deux équipages tentant de ralentir leur Class America sous spi. Le premier pour attendre son adversaire, et le deuxième pour ne pas s’en approcher trop. Finalement, les nombreux efforts italiens n’ont pas porté leurs fruits. Karol Jablonski, à la barre d’ESP 67, a même fini par doubler Mascalzone à quelques mètres de la ligne.
Sus aux Suisses !
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