Sébastien Josse complète le podium

Arrivée Sébastien Josse
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«  Si je gagne dans ma catégorie, j’aurais gagné ma Route du Rhum ! » déclarait Sébastien Josse avant le départ.  Le skipper d’Edmond de Rothschild n’a pas seulement rempli sa mission, il a aussi réussi à se placer devant deux trimarans plus grands que le sien, dont le puissant Prince de Bretagne de Lionel Lemonchois, son principal rival pendant la course. Le Niçois disputait ici sa 2ème Route du Rhum (abandon en 2002).  La transat en solo était un objectif fort cette année pour le Gitana Team qui a beaucoup planché pour améliorer le trimaran, ex MOD 70, en le dotant notamment de plans porteurs sur les safrans, un moyen d’améliorer l’assiette longitudinale du bateau, de gagner en stabilité et en vitesse.

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La course de Seb

Dès le départ de Saint Malo, « Seb » a toujours été dans le match. Au sortir de la Manche, après une belle navigation au près la première nuit au passage du front,  il est même placé en 2ème position, derrière Banque Populaire VII. Il occupera le plus souvent la 4ème place, en embuscade derrière trois des quatre gros bateaux de la flotte, travaillant sans relâche pour ne pas se faire distancer. « Je vais passer un paquet de temps à la barre, entre 12 et 15 heures par jour… je ne vois pas comment on peut faire autrement à moins d’être en mode cruising » prévenait-il avant le départ. Ses efforts seront récompensés dans les alizés à 750 milles de l’arrivée. Empruntant une route sud pour viser son entrée dans l’arc Antillais, il double Lionel Lemonchois, empêtré plus au nord dans une ligne de grains sans vent. Le dimanche 9 novembre, il prend la 3ème place pour ne plus jamais la quitter jusqu’à la Guadeloupe.

Les premiers mots de Sébastien Josse

« Le deux premiers jours, il a fallu faire le dos rond tout en gardant un peu de rythme. Il fallait trouver le bon dosage. Après, ce n’était que du bonheur. Quand on est dans les alizés, avec ces machines là, c’est exceptionnel. Sur le papier, on ne joue pas du tout dans la même cour avec les grands bateaux. Les bateaux de 40 m et 31 m sont logiquement devant. Je pense qu’ils n’ont pas trop forcé. Ils réglaient leur vitesse avec nous, les petites libellules de derrière. Il y a un côté sympa de sentir qu’on les a titillés un peu. Je suis plutôt surpris de mon état physique, parce qu’au début, je me disais que c’était trop dur de dormir sur un bateau comme ça. Je m’interdisais de dormir parce que je pensais que c’était trop dangereux. Mais la fatigue m’a rattrapée, je me suis mis à dormir au bout de trois jours. Quand le bateau est bien réglé, que l’on a le bon équilibre, ça se passe super bien. La fatigue que j’ai maintenant est liée au tour de l’île car j’ai beaucoup manœuvré. Le sentiment en mer était génial : tu es sur ton bolide, ta mobylette. Ce sont des oiseaux volants ces bateaux, au portant dans les alizés, rien ne peut décrire les sensations. La moindre vague, la moindre petite risée, le bateau s’emballe, mais finalement il faut le laisser vivre et lui faire confiance. Je ne me suis jamais senti en danger. Avec les deux premiers Ultimes, il n’y a pas eu de régate. Derrière, nous nous sommes battus, nous avions un beau groupe où ça attaquait. »