Roland Jourdain : les mots du vainqueur

RHum 2010 doublé Jourdain
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"On dit toujours que les courses qu’on vient de faire sont les plus dures. Je me rappelle de mes paroles il y a quatre ans ici, ça avait été vraiment dur. Là c’était dur mais, je ne veux pas dire que c’était facile dans la douleur parce que je ne suis pas maso quand même, mais j’étais en phase. Tout allait dans le bon sens à chaque fois. J’étais peut-être dans un état de grâce. C’est ce que qui me motivait à me défoncer pour vivre des moments comme ça".

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Il y a 4 ans, Bilou était menacé par Jean Le Cam lors du tour de l’île, mais cette fois, il avait encore un matelas confortable sur son poursuivant Armel Le Cléac’h. "C’est vrai que je n’avais pas un Jean Le Cam cette fois-ci. Il ne m’a pas trop manqué ! La chance que j’ai eu, c’est qu’on dit que tant que la ligne n’est pas franchie ce n’est pas fait, mais avec le petit matelas que j’avais sur Armel et les autres, ça m’a permis de vivre ma fin course intensément . Puis il y a eu ce moment de final où tu te dis quand même que tu fais le plus beau métier du monde et que quand ça passe c’est merveilleux. Le tour de l’île a été lent mais il n’a pas été compliqué. C’était merveilleux. J’étais moins stressé à la fin qu’au milieu, parce que même si tout peut arriver jusqu’à la fin, il y avait quand même 80 milles, sachant que les conditions météo derrière étaient molles. C’était différent il y a quatre ans quand je savais que Jean revenait avec du vent de terre."

Bilou revient sur sa course

Une seconde victoire pour Roland Jourdain, mais une première avec son Veolia Environnement actuel. « Je savais que le bateau était bon mais je savais aussi que la concurrence était rude parce que les montures des autres sont très bonnes. J’ai pris un mauvais départ parce que j’ai eu un souci avec ma chaussette à spi. Je suis parti derrière la flotte et le soir j’étais avec Mich (Desjoyeaux) et Jean-Pierre (Dick). On s’est tiré la bourre à Ouessant. J’avais de la facilité, j’allais vraiment bien. Et là je me suis dit "lui et toi vous allez vous entendre". J’étais vraiment bien, très à l’aise sur le bateau et ça m’a fait sauter un verrou. Il y a des choses que je ne comprendrais jamais. Comment on peut faire des choses en course que jamais on n’arriverait à faire à l’entraînement comme hisser le gennaker, matosser dans un virement… En tous les cas, on est moins payé qu’au foot mais on dure plus longtemps. J’ai tout donné pour 15 jours . Mais c’est sûr qu’avec un physique de 45 ans, ça oblige peut-être à réagir différemment. Ces machines là, il faut gérer pour aller vite. A Saint-Malo, je ne pouvais pas le dire mais je pensais que j’allais la gagner, parce qu’il fallait que ça se passe comme ça, parce qu’on a d’autres projets à développer maintenant. Je n’avais rien gagné depuis 4 ans, il fallait le faire avant de tourner une page. Mais je voulais bien la vivre. L’important dans la vie, c’est de ne pas avoir de regret ».