Richard Tolkien pré-inscrit sur le Vendée Globe

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Le skipper britannique partira à bord d’un bateau ancien mais fiable qui a déjà bouclé le parcours à quatre reprises entre les mains de Thomas Coville, Sébastien Josse, Arnaud Boissières et Alessandro di Benedetto. Désormais pré-inscrit au prochain tour du monde en solitaire, Richard Tolkien compte bien étoffer cette liste.

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Richard, pourquoi avez-vous décidé de revenir sur le Vendée Globe, épreuve à laquelle vous avez pris part en 2000-2001 ?
Richard Tolkien : « J’ai toujours voulu mener à bien les défis que je me fixe. En 2000-2001, j’ai connu des soucis de gréement dès le début de course. J’ai essayé de réparer en mer, je suis monté dans le mât à plusieurs reprises. J’ai continué la course mais passé l’équateur, je n’ai eu d’autre choix que de rebrousser chemin vers le Cap-Vert. J’ai alors pris la difficile décision d’abandonner. Mais c’était le bon choix car le bateau n’était pas prêt à affronter les mers du Sud. L’expérience a toutefois été enrichissante, j’ai passé 30 jours en mer et parcouru 6 000 milles. Depuis, je me suis toujours dit que je reviendrai un jour. A condition d’avoir du temps et de disposer d’un budget qui me permette de préparer le bateau correctement. A l’époque du Vendée Globe 2000-2001, je travaillais à plein temps et j’ai quitté mon bureau seulement trois semaines avant le départ ! Ce n’est certainement pas le bon timing pour participer à une course de cette ampleur. Désormais, j’ai beaucoup plus de temps pour me préparer. »

Et vous bénéficiez du soutien de Michel Desjoyeaux et de son écurie de course au large Mer Agitée…
R.T. : « Exactement. J’ai rencontré Michel lors du Vendée Globe 2000-2001 et nous sommes restés en contact. En janvier dernier, je l’ai revu à Port-la-Forêt et nous avons parlé de mes projets. Il m’a donné de bons conseils et je suis parti en quête d’un 60 pieds à racheter. Cela n’a pas été simple à trouver mais il y a quelques semaines j’ai appris qu’un bateau était disponible et j’ai sauté sur l’occasion. Mer Agitée m’a mis en contact avec le propriétaire et j’ai finalisé l’achat. C’est ainsi que j’ai pu officialiser ma pré-inscription au Vendée Globe. »

« J’aurai 61 ans au moment du départ, c’est une donnée à prendre en compte. »

Vous avez acheté un bateau qui connaît bien le parcours !
R.T. : « Oui ce plan Finot-Conq mis à l’eau en 1998 a une belle histoire avec le Vendée Globe. Il a porté les couleurs de Sodebo (avec Thomas Coville à la barre en 2000-2001, NDR), VMI (Sébastien Josse en 2004-2005), Akena Verandas (Arnaud Boissières en 2008-2009) et Team Plastique (Alessandro di Benedetto en 2012-2013). Ce n’est pas le bateau le plus performant, bien sûr, mais il est fiable et relativement simple comparé aux IMOCA récents qui sont plus complexes mais aussi plus puissants. Je suis content de mon choix. J’aurai 61 ans au moment du départ, c’est une donnée à prendre en compte. Le plateau du prochain tour du monde en solo n’est pas encore complet mais je pense qu’il y aura trois divisions. Tout d’abord, les foilers et les bateaux du Vendée Globe 2012-2013 les plus optimisés, voire même certains de l’édition 2008-2009 2008. Les autres bateaux de la génération 2008 formeront un groupe intermédiaire. Enfin, nous serons probablement trois ou quatre en troisième division. Je ferai du mieux que je peux, mais mon objectif sera avant tout de franchir la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne. »

Quel sera votre programme dans les mois à venir ?
R.T. : « Le bateau est à Port-la-Forêt pour un chantier de remise en état. Un important travail a déjà été réalisé car il a été question qu’il navigue avec un autre skipper avant que je ne m’engage. Nous allons changer le gréement et les voiles, revoir l’électronique, faire une nouvelle déco. Le bateau sera mis à l’eau en mars. J’effectuerai alors des navigations d’entraînement avant de prendre part à la Transat Anglaise (Plymouth/New York) qui me permettra de me qualifier pour le Vendée Globe. »

« Je cherche des sponsors pour optimiser ma préparation »

Participerez-vous ensuite à la nouvelle épreuve entre New York et Les Sables d’Olonne ?
R.T. : « J’aimerais bien, mais cela dépendra du budget dont je disposerai. Pour le moment, mon principal sponsor est moi-même. C’est pourquoi le bateau porte provisoirement le nom « 44 ». C’est le numéro du bateau mais aussi, par coïncidence, l’indicatif international pour téléphoner de l’étranger vers l’Angleterre. Le nom du bateau reste disponible pour un sponsor qui voudrait s’engager à mes côtés. Je suis certain d’être au départ du prochain Vendée Globe mais si un partenaire s’engage à mes côtés, je pourrai optimiser ma préparation en participant à la New York-Les Sables, mais en ayant davantage de nouvelles voiles par exemple. J’espère pouvoir trouver une entreprise française intéressée par le marché britannique, ou à l’inverse une entreprise britannique qui souhaite se développer en France. »

La culture du solitaire est bien moins ancrée en Grande-Bretagne qu’en France. Qu’est-ce qui vous pousse à vous lancer dans l’aventure du Vendée Globe ?
R.T. : « Plus jeune, j’étais fasciné par les aventures de marins comme Francis Chichester, Eric Tabarly ou encore Robin Knox-Johnston. C’est ce qui m’a donner envie de participer à Transat Anglaise puis au Vendée Globe. J’ai beaucoup navigué en équipage mais j’aime le challenge que représente la course au large en équipage réduit, en solitaire et en double. »

Propos recueillis par Olivier Bourbon / Agence Mer & Média