Ralentissement aux abords de la Guadeloupe

François Gabart Macif
DR

A 100 milles du but,  dans le nord-est de la Guadeloupe, Gabart a bien du mal à atteindre les 10 nœuds de moyenne et doit multiplier les empannages pour exploiter les sautes de vent. Gilles Lamiré, qui arrive par le sud, est désormais soumis au même sort, de même qu’Yves Le Blévec (Arkema-Région Aquitaine) qui a profité du coup de frein devant pour reprendre une cinquantaine de milles à son prédécesseur.

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Ce phénomène d’alizé perturbé s’étend jusque chez les Class40 qui endurent une navigation pénible au vent arrière. Entre deux empannages et trois trous de vent, leur trajectoire est loin d’être rectiligne. Cela n’empêche pas Alex Pella de prendre son envol en tête. Son plan Botin dernier cri (le seul Class40 de la flotte signé par le fameux architecte espagnol) s’avère redoutable au portant et c’est un bonheur de voir le skipper Catalan issu du Mini 6,50 et de l’Imoca, jouer cette course aux avant-postes. Son  principal adversaire Kito de Pavant (Oti-Bastide Medical), relégué à plus de 70 milles, est le premier à lui rendre hommage.

Derrière l’indéfectible leader Anne Caseneuve (ANEO) qui navigue au milieu des Class40, les Class Rhum sont éparpillés sur plus de 1300 milles. Mais c’est le reflet de cette classe hétéroclite, riche  d’hommes  et de bateaux aux histoires si différentes. L’avant dernier concurrent, Christophe Souchaud, à bord de son First 40,7 de 1997 (Rhum Solitaire Rhum Solidaire) vient juste de passer la latitude de Madère. Une poignée d’autres s’affaire du côté des Canaries (dont Pierrick Tollemer  qui, après son avarie sur l’hydrogénérateur, a décidé de faire escale pour se ravitailler en gasoil).

Ils ont dit:

Jérémie Beyou – Maître Coq (Imoca) :  « L’approche de l’arc antillais est un peu compliqué ! Je ne sais pas pour les autres mais pour moi, c’est compliqué. Voilà environ une heure que  le vent a molli. J’ai fait deux ou trois empannages mais là, il n’y a plus de vent. J’ai 4 nœuds de vent. Je n’arrive pas à capter le peu d’air qu’il y a et c’ est très instable. Il y a beaucoup de nuages. Je pensais bien que cela allait mollir, mais je pensais que le plus difficile serait de faire le tour de l’île mais bon …  Cela doit aussi être le cas pour François (Gabart – Macif). J’ai bien la pêche, j’ai envie que cela se termine mais hâte de bien terminer. On a vu d’autres arrivées en Figaro ou des fois tu gagnes et des fois ça revient par derrière ! »

Thibaut Vauchel –Camus- Solidaires en Peloton (Class40) : « C’est un début de nuit compliqué ! Je me fais avoir par des nuages sans vent. ! Je sors d’un nuage où je suis resté bloqué deux heures ! Je vais devoir affaler pour réparer ma grand-voile. Une fois que tu avances bien, tu as toujours un petit truc derrière à réparer c’est un peu frustrant. Nous avons un régime d’alizé instable, il n’est pas du tout établi. Au niveau des performances du bateau, avec Alex Pella, on est très proche. La seule différence c’est que cela fait deux ans qu’il navigue avec alors que moi, cela fait trois mois et puis c’est ma première transat en solitaire alors que lui a l’habitude du large donc c’est sûr que c’est une expérience.  Mais c’est bien, j’apprends des choses tous les jours. »

Classement de 4h
IMOCA

1 MACIF         Francois Gabart à 101,1 milles
2 MAITRE COQ         Jérémie Beyou  à 75,57 milles
3 SAFRAN      Marc Guillemot à 209,62 milles

MULTI50
1 FENETREA – CARDINAL  Erwan Le Roux arrivé le 13nov à 19h13
2 ARKEMA REGION AQUITAINE  Lalou Roucayrol à  26 milles de l’arrivée
3 RENNES METROPOLE – SAINT MALO AGGLOMERATION   Gilles Lamire à 175,8 milles

CLASS40
2 TALES 2 SANTANDER Alex Pella à 1162,9 milles
2 OTIO – BASTIDE MEDICAL Kito De Pavant à 73,81 milles
3 SOLIDAIRES EN PELOTON Thibaut Vauchel-Camus à 133,51 milles

RHUM
1 ANEO  Anne Caseneuve à 1298,3 milles
2 VENTO DI SARDEGNA     Andrea Mura à 533,94 milles
3 CAP AU CAP LOCATION Wilfrid Clerton à 536,68 milles