Instinct, divine inspiration, savante obstination ? David Raison (TeamWork Evolution) aura tout lieu de présenter sa version à l’arrivée de Bahia. Sa route depuis Funchal, la traversée de la chicane du Cap Vert et, aujourd’hui au cœur de la Zone de Convergence Intertropicale, force le respect. En conservant un cap au sud/sud-est, et en jouant avec parcimonie des petits recalages, il semble entrer aujourd’hui dans un régime, certes toujours faible, de sud-est, annonciateur de flux plus appuyés. La mer et une houle modérée semblent convenir parfaitement à la si surprenante carène de TeamWork Evolution et voilà David Raison en passe d’imposer sa marque sur cette Transat 6,50.
Derrière, les scenarii font dans la conformité. Les vitesses ont brutalement chuté et les trajectoires se sont faites erratiques, au gré des brutales « refusantes » et « adonnantes » propres à cette partie imprévisible de la planète océan. Thomas Normand (Financière de l’Echiquer) et Bertrand Delesne (Zone Large), sur un axe plus conventionnel, tentent de juguler l’inflation de leur déficit face à Raison. Le petit décalage en latéral entre leurs Protos Manuard et la route de David Raison semble désormais gommé par l’avance prise par ce dernier qui va de surcroît commencer à mettre de plus en plus d’ouest dans sa route.
Avec près de 90 milles de retard, c’est l’Allemand Jorg Riechers (Mare.de) qui fait la mauvaise opération de ce début de week-end. Plus que jamais en piste pour jouer la victoire finale à Bahia depuis le retrait désolant de Sébastien Rogues (Eole Generation-GDF SUEZ), il subit toute la pression que l’échappée belle de David Raison fait peser sur les postulants au sacre Bahianais.
Sus à Llull
C’est un peu l’union sacrée au sein des protagonistes de la tête de course en catégorie Série, où on assiste à un spectaculaire rassemblement de quatre ténors de la série en une même trajectoire pour faire échec au culot d’Eric Llull (Noble Cocoa), en tête et au vent de toute la flotte depuis plus de 48 heures. Alors que tout ce joli monde butte franchement dans le Pot au Noir, le retour par l’ouest des grands animateurs de la première étape, Benoit Mariette (Odalys Vacances), Davy Beaudart (Innovea Environement) et Vincent Kerbouriou (CGGVeritas), revenus impitoyablement sur Bruno Simonnet (El Nono) laisse envisager un prochain remaniement en tête des « charts ». Eric Llull, isolé sur son « aile », ne doit compter que sur lui-même pour tailler sa route entre les grains.
Le grand chassé croisé
Trois concurrents Protos, Sébastien Rogues (Eole Generation – GDF SUEZ), Andrea Caracci (Speedy Maltese) et Tiziano Rossetti (Una Vela per Emergency) et cinq voiliers de Série, Bert Bossyns (Felicity II), David Prono (Get it Right, esi-group.com), Amaury François (Groupe Qualitel), Renaud Chavarria (Beziers Méditerranée) et Giacomo Sabbatini (Scusami la Spalle) ont déjà signalé leur abandon officiel à la Direction de course. Le polonais Radoslaw « Radeck » Kowalczyk (Calbud) vient de quitter Mindelo et de reprendre la course. L’Espagnol Jorge Luiz Madden (Samsara) est toujours en escale dans ce petit port du Cap Vert. Il y croisera sous peu Brendan Archin (Association La Touline) qui a signalé un problème mais qui gère seul son retour vers Mindelo, ainsi qu’Aurélien Ducroz et son Proto (Nissan). A noter que le Chinois Chuan Guo (VASA) n’a toujours pas franchi l’archipel du cap Vert, encore distant de son étrave de près de 150 milles.
Classement Prototypes à 12h00
1. David Raison (TeamWork Evolution) à 1 427,35 de l’arrivée
2. Thomas Normand (Financière de l’Echiquier) 33,71 milles du leader
3. Bertrand Delesne (Zone large) à 59,04 milles du leader
Classement Série à 12h00
1. Erci Llull (Noble Cocoa) à 1 608,73 milles de l’arrivée
2. Benoit Mariette (Odalys Vacances) à 4,31 milles du leader
3. Davy Beaudart (Innovea Environnement) à 4,64 milles du leader
