Les conditions de navigation rencontrées cette nuit au passage du front (30 nœuds moyens, 45 nœuds dans les plus fortes rafales et une mer qui s’est creusée à mesure que la flotte sortait de la Manche), ont fait des dégâts dans toutes les classes. Malheureusement, les marins ne sont pas encore au bout de leur peine. Le régime de traîne active qui sévit derrière le front prodigue des vents d’ouest très irréguliers avec de fortes rafales sous grain. Surtout, la mer est forte au large du golfe de Gascogne avec quatre mètres de creux qui arrivent par le trois quart avant…
Ultimes : Plus que 7 en course
Les sept Ultimes encore en course vont doubler le cap Finisterre vers 20 heures ce lundi. Tous naviguent vent de travers, une allure inconfortable et risquée en multicoque. Mais bientôt, au large de la péninsule ibérique, ils pourront se laisser glisser sur le grand toboggan Atlantique, porté par un très solide vent de nord-ouest.
Le bateau vainqueur de la dernière Route du Rhum, a fait le break cette nuit grâce à une excellente gestion de course et de trajectoire : Loïck Peyron caracole avec presque 40 milles d’avance sur ses plus proches adversaires dont Edmond de Rothschild, le 70 pieds mené tambour battant par Sébastien Josse. Dans un vent de plus en plus favorable et fraichissant, le géant Spindrift 2 est en train de passer la surmultipliée. Au pointage de 17h48, Yann Guichard faisait marcher son tri de 40 mètres à plus de 35 nœuds !
Imoca : Un abandon, deux avaries et Macif toujours leader
Depuis que son rival PRB (Vincent Riou) a obliqué sa route vers l’Est en raison d’une avarie importante (cloison de barre d’écoute arrachée), François Gabart surMacif prend la poudre d’escampette. Marc Guillemot à bord de Safran se retrouve en deuxième position à 26 milles.
Il ne reste donc plus que trois leaders à pointer leurs étraves vers le sud-ouest, Vincent Riou n’ayant pas déclaré son abandon, mais faisant route vers la terre tout en cherchant une solution à son avarie de taille. Macif, Safran et Maître Coq mènent donc ce soir la flotte des Imoca. Une flotte qui a connu ce lundi un abandon (Bertrand de Broc sur VNAM) et une autre avarie, celle d’Initiatives Coeur (Tanguy de Lamotte) handicapé par son safran bâbord très endommagé.
Dans la course des IMOCA, Louis Burton (Bureau Vallée) réalise un joli début de parcours avec son option tranchée de passer plus à terre que ses petits camarades : il pointe ce soir à la 5e place, devant le bizuth du circuit Armel Tripon (Humble for Heroes) à la trajectoire en milieu de flotte. Alessandro di Benedetto (Team Plastique – AFM Téléthon) ferme la marche et navigue avec le premier Class40 (GDF SUEZ) et deux Multi50.
Les conditions de navigation (vent fort et instable, grosses mer) ne vont pas donner de répit aux solitaires cette nuit qui cherchent à se décaler vers l’Ouest, le vent continuant d’adonner vers le nord-est. Demain matin, les leaders devraient doubler le cap Finisterre et entamer leur course-poursuite vers Madère.
Class40 : Une classe malmenée
Au delà des sérieux problèmes de quille survenus à bord des deux frères jumeaux très récemment mis à l’eau de François Angoulvant (Team Sabrosa) et de Marc Lepesqueux (Sensation Class40), une dizaine de solitaires déplore d’inévitables soucis techniques plus ou moins graves, les obligeant à faire escale dans un port breton, où les uns s’arrêtent quand les autres repartent. En tête, Sébastien Rogues (GDF SUEZ) imprime toujours un rythme soutenu et tient son rang de favori.
Un statut que ne pourra malheureusement plus défendre Nicolas Troussel (Crédit Mutuel de Bretagne). Victime d’une entorse à la cheville, le double vainqueur de la Solitaire du Figaro, 2è à Pointe-à-Pitre en 2010 dans cette catégorie, revenait avec des ambitions fortes. Suite à cette blessure survenue cette nuit, il a malheureusement été contraint de jeter l’éponge. Même scénario pour Thierry Bouchard (Walfo) qui s’est blessé au poignet et renonce également aujourd’hui à poursuivre. Tout comme Arnaud Boissières, qui a choisi d’abandonner au regard de la liste des pépins techniques qui s’additionnent à bord de son vieux bateau (safran fissuré, infiltration d’eau…). Celui que tous le monde surnomme Cali sur les pontons, estime que son Aerocampus – Du Rhum au Globe, dont il attrapé la barre sur le tard, n’est pas en état de traverser l’Atlantique en toute sécurité.
Sébastien Rogues s’accroche aux commandes de la flotte. Celui qui n’a laissé aucune victoire sur l’ensemble des épreuves du circuit depuis une saison démontre qu’il sait tirer le meilleur de son très puissant Mach 40, dont il a appris à maîtriser la puissance par tous les temps. Il n’est pas le seul. Et nombreux sont ceux qui tirent aussi leur sillage de ce jeu à haut risque dans la descente du golfe de Gascogne et rappellent que la course n’a en rien perdu tous ses droits. Alex Pella est de ceux là. 2è, le Catalan tire également le meilleur de son bel oiseau blanc (Thales 2 – Santander 2014) qu’il a appris à connaître pour en corriger les défaut de jeunesse depuis la dernière transat en double l’an passé. Idem pour le skipper venu tout droit de la classe IMOCA, Kito de Pavant (Otio – Bastide Medical), qui n’a rien laissé au hasard dans la préparation de ce Rhum du côté des Class40 pour faire parler son expérience.
Multi 50 : Cinq avaries sérieuses et duel au sommet
La flotte des Multi50 a quelque peu été décimée. Le premier à avoir souffert est Loïc Féquet sur Maître Jacques qui a vu se disloquer son flotteur tribord. Début d’une longue liste d’avaries et d’abandons. Dans l’ordre : Gilles Buekenhout (Nootka pour Architectes de l’urgence), safran cassé ; Hervé de Carlan (Delirium), privé d’une de ses dérives ; Erik Nigon (Vers un monde sans Sida), grand-voile explosée et Alain Delhumeau (Royan) sur démâtage. Ils ne sont donc plus que six à poursuivre leur route vers la Guadeloupe. En course, deux hommes se livrent un duel sans merci dans la baston. Yves Le Blevec (Actual) et Erwan Le Roux (FenêtréA Cardinal) ne se lâchent pas d’une semelle depuis le départ de Saint-Malo. Quelques centaines de mètres les séparent alors qu’ils cravachent dans le golfe de Gascogne.
Classe Rhum : Les écarts se creusent
La plupart des monocoques et des petits multicoques de la Classe Rhum ont eu des difficultés à déborder Ouessant : seuls six solitaires sont entrés en Atlantique ce soir. Le tenant du titre, l’Italien Andrea Mura (Vento di Sardegna) pointe toujours en tête mais avec 40 milles de décalage latéral sur le trimaran d’Anne Caseneuve (Aneo) plus au sud. Charlie Capelle (Acapella), après un arrêt judicieux cette nuit à Saint Quay Portrieux a repris la mer ce lundi matin. En escale : Bob Escoffier (Groupe Guisnel), Nils Boyer (Let’s Go et Benjamin Hardouin (Krit’R V) ont décidé de repartir mardi à 6h00, tandis que Patrick Morvan (ORTIS) fait un pit stop à Camaret (bout dehors cassé).
Classement de 16h
Ultimes
1 BANQUE POPULAIRE VII Loïck PEYRON à 3159,2 milles
2 PRINCE DE BRETAGNE Lionel LEMONCHOIS à 48,02 milles
3 SPINDRIFT 2 Yann GUICHARD à 50,07milles
IMOCA
1 MACIF François GABART à 3274milles
2 PRB Vincent RIOU à 8,94 milles
3 SAFRAN Marc GUILLEMOT à 24,27milles
MULTI50
1 ACTUAL Yves LE BLEVEC à 3287,1 milles
2 FENETREA – CARDINAL Erwan LE ROUX à 2,14 milles
3 ARKEMA REGION AQUITAINE Lalou ROUCAYROL à 24 milles
CLASS40
1 GDF SUEZ Sébastien ROGUES à 3356,4 milles
2 TALES 2 SANTANDER Alex PELLA à 4,19 milles
3 OTIO – BASTIDE MEDICAL Kito de PAVANT à 6,71 milles
RHUM
1 VENTO DI SARDEGNA Andrea MURA à 3357,2 milles
2 ANEO Anne CASENEUVE à 19,42 milles
3 GUADELOUPE DYNAMIQUE Luc COQUELIN à 29,96 milles























