Corentin, c’est ta plus belle victoire ? (Il réfléchit… puis éclate de rire) Oui, oui.. quand même ! Forcément, c’est la plus belle ! Elle est tranquille aussi pour le moment car je n’ai encore ni mon téléphone portable ni mon ordinateur… Mais sur l’eau ce matin, c’était bon. Je suis arrivé dans le dévent de l’île, sous grand’voile haute et gennaker, dans de petits airs… Un moment magique, même si on arrive plus tôt que prévu et que du coup il n’y a pas une foule extraordinaire en liesse à l’arrivée. Mais je sors d’une nuit incroyable…La dernière nuit ? Un truc de psychopathes ! Vingt-cinq nœuds de vent, de la houle si courte que tu as bien du mal à caser ton petit bateau dans une vague sans que le bout dehors ne s’empale dans celle de devant… Et dans ce champ de mines, je surfais à 18 nœuds dans une nuit si noire que je ne voyais pas l’avant du bateau ! A chaque fois je me demandais si je n’allais pas le désintégrer en heurtant dans la prochaine vague, ou en retombant derrière. Si j’avais été tout seul et largement en tête je serais sans doute passé sous gennaker pour ne pas risquer ça, mais là j’avais Sébastien Gladu aux fesses, alors il fallu tout donner et ça l’a fait, mais ça c’était vraiment chaud. Un vrai bord de Jedï, un truc de fous !Ta vision de cette première étape ? Je suis bien sorti du perthuis d’Antioche, après Alex Pella me met la pression mais il va trop à terre vers son pays d’Espagne et il n’y avait pas de vent du côté des bars à tapas. Ensuite il y a cette fameuse nuit au Cap Finisterre, puis beaucoup de tribord amures. Et puis, Sébastien Gladu revient en passant encore plus à l’ouest que moi. Au large du sud Portugal, je croise 500 mètres derrière lui, on se voit, on se parle en VHF, en vrais gentlemen, on se communique même nos positions… Pendant toute la course ce sont les autres concurrents qui m’ont transmis le classement quotidien car j’avais un problème de réception.
Paroles de Corentin
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