Paimpol – Gijón :192 milles d’un côtier très technique puis 259 milles océaniques dans le Golfe de Gascogne. Temps de course prévu : entre trois et quatre jours. Initialement, ce premier acte devait emmener les 37 figaristes vers l’île de Jersey dans les Anglo-Normandes, mais le Directeur de Course Gilles Chiorri a décidé d’envoyer directement la flotte vers la sortie de la Manche. « L’étape fait finalement 451 milles au lieu des 512 prévus car nous allons subir des conditions très faibles à J+1 (Lundi) en mer d’Iroise et à J+2 (Mardi) dans le Golfe de Gascogne ».
Paimpol – Le Four : 93 milles pour sortir de la Manche
Après un parcours côtier de 8 milles en baie de Paimpol dimanche après-midi, le tracé de cette première étape emmène les 37 solitaires le long des côtes bretonnes. Hormis quelques points de passages obligatoires dès le départ afin de parer les dangers des myriades d’îlots et de rochers aux alentours de Paimpol, la longue navigation vers le Chenal du Four est ensuite libre. Entre Les Sept Iles, l’Ile de Batz et le long des Abers, les plus expérimentés n’hésiteront pas à aller flirter avec les cailloux.
Le Four – Les Birvideaux : 99 milles dans le courant et les îles
Avec ou contre le courant ? Cette simple question sera dans tous les esprits. Véritable premier passage à niveau de cette édition 2012, le Four peut s’avérer bouillant. Si la flotte se présentait courant contraire, et si le vent faisait défaut, les mouillages seraient de sortie. Un bon timing est donc indispensable pour passer le Four et accéder le plus rapidement possible à l’autre difficulté de ce tronçon, le Raz de Sein, 30 milles plus loin, là où le courant peut atteindre plus de 6 nœuds. Après La Plate (Pointe du Raz), les concurrents longeront la côte sud de la Bretagne vers la Pointe de Penmarc’h et l’avant-dernier point de passage obligatoire, la Spineg. L’archipel des Glénan, l’île de Groix et les Birvideaux seront les derniers amers des marins avant le virage à 90° vers Gijón.
Les Birvideaux – Gijón: 259 milles
C’est la grande partie océanique de cette première étape et certainement pas la plus facile. Une longue diagonale de 260 milles à travers le Golfe de Gascogne qui ne sera pas de tout repos. En effet, un anticyclone barre la route vers les côtes cantabriques.
Une météo compliquée à souhait
« Ce n’est même pas la peine de regarder les routages en ce moment » nous dit Vincent Biarnès (Prati’ Bûches) « J’en ai fait tourner trois et j’ai refermé mon ordi » confirme Yoann Richomme (DLBC). Les confidences des marins à 24 heures du coup d’envoi de la première étape en disent long sur la complexité du déroulé météo entre Paimpol et Gijón. Le départ sera lancé sous l’influence d’une perturbation qui circule au niveau des îles britanniques : temps couvert, de la pluie et un vent de secteur ouest qui peut s’avérer temporairement musclé au passage du front (35 nœuds en rafale). Après la bascule à l’ouest-nord-ouest, le vent va progressivement s’essouffler avec l’arrivée d’un axe anticyclonique par l’ouest. La première nuit en mer dans les cailloux, aux parages de la pointe de la Bretagne, pourrait donc se faire dans des vents très faibles et variables, le tout dans le brouillard et les courants. Lundi après-midi, dans leur descente vers la Bretagne Sud, les marins retrouvent un flux de secteur ouest-sud-ouest modéré (10/15 nœuds), sous un ciel toujours couvert, brumeux et un temps pluvieux. Une fois le virage des Birvideaux négocié, cap au sud. Ils n’auront ensuite pas d’autre choix que de traverser une dorsale qui leur barre la route dans le golfe de Gascogne. Une partie de la journée de mardi pourrait donc se jouer dans la pétole avant le retour d’un flux d’est-nord-est consécutif au décalage de l’anticyclone vers le nord puis le nord-est. L’atterrissage à Gijón pourrait ensuite se dérouler sous les orages. Pour l’instant, mais il faut tenir compte d’un certain nombre d’incertitudes, les routages donnent les premières arrivées en Espagne jeudi matin.