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Jérémie Beyou 3è à moins de 1000 milles de l’arrivée

© Eloi Stichelbaut / Maitre Coq

Après 73 jours de mer, Jérémie Beyou aborde les 1000 derniers milles de son Vendée Globe en position idéale pour terminer sur la troisième marche du podium, dimanche ou lundi. Le skipper de Maître CoQ, s’il reconnaît penser de plus en plus à l’arrivée, reste extrêmement concentré sur la bonne marche et la santé de son bateau.

Jérémie, comment s’est passé le début de semaine ?
Jérémie Beyou : Depuis plusieurs jours, je navigue dans un étroit couloir entre une dorsale calée dans mon est et un thalweg (zone de basse pression de front froid) dans mon ouest envoyé par une dépression que je commence à sentir un peu. Les derniers jours étaient tendus, il fallait vraiment que je reste dans le flux de secteur sud, parce qu’il n’y avait pas d’air juste derrière moi, cela nécessitait d’être assez rapide dans les petits airs et de rester dans ce couloir. Hier, comme j’étais un peu décalé à l’est, je me suis recalé dans l’ouest, ce qui m’a obligé à faire deux empannages, il a fallu trouver la bonne force et la bonne direction de vent pour empanner au bon endroit. J’ai essayé de faire les choses tranquillement pour ne pas abîmer le matériel, mais je n’ai pas beaucoup dormi, parce qu’un empannage, ça prend une demi-heure, mais c’est beaucoup de matossage derrière.

Quelles sont vos conditions de navigation actuellement ?
JB : Le vent est en train de forcir, une vingtaine de nœuds, le bateau est à 18-19 nœuds mais comme je suis coincé entre deux phénomènes, le vent reste très irrégulier, il rentre par bouffes, passant de 15 à 20 nœuds. La mer était vraiment croisée depuis deux jours, là, elle s’est rangée, ça glisse pas mal.

Vous passez ce mercredi sous la barre des 1000 milles vous séparant des Sables d’Olonne, comment se présente la situation météo ?
JB : Pendant deux jours, je vais avoir du vent plutôt soutenu d’une vingtaine de nœuds, peut-être même un peu plus, donc j’avancerai sur des allures assez rapides, mais ensuite, je vais devoir contourner une dépression qui se loge au milieu du Golfe de Gascogne et génère des conditions très faibles. Cela me fait faire le tour par le nord, ce sera une phase plus délicate parce qu’il n’y aura vraiment pas beaucoup de vent. Si vous me demandez une ETA (estimation d’heure d’arrivée), je pense que dans cinq jours, je suis arrivé, mais c’est difficile d’être précis, parce que les deux derniers jours s’annoncent très aléatoires, je ne sais pas trop comment je vais avancer là-dedans, il va falloir garder ses nerfs.

Qu’est-ce qui se passe dans la tête d’un marin à qui il ne reste plus que 1000 milles à parcourir après 73 jours de mer ?
JB : Ça chamboule un peu partout dans la tête ! Tu es concentré sur ce que tu as à faire, c’est-à-dire essayer d’aller vite pour accrocher les phénomènes météo, mais en même temps, tu penses forcément à l’arrivée. Tu as beau essayer de t’empêcher de le faire, tu commences à avoir des images dans la tête… Maintenant, je sais qu’il peut arriver encore tellement de choses que j’essaie de me retenir, je me dis que c’est encore long et que ça va être complexe jusqu’au bout. Et comme je n’ai pas de concurrent réellement menaçant dans mon tableau arrière, je suis vraiment concentré sur la gestion du matériel, je fais quatre-cinq inspections du bateau par jour.

De l’extérieur, on a l’impression que ce tour du monde est passé très vite, partagez-vous ce sentiment ?
JB : Oui, c’est pareil, il s’est passé tellement de choses… Quand je repense à tous les événements de mon Vendée Globe, j’ai impression que c’était hier, mais en même temps, si je regarde devant, j’ai encore l’impression que l’arrivée est loin. Ce qui est sûr, c’est que je ressens une réelle forme d’usure. Je ne dirais pas de ras-le-bol parce que je suis content d’être en mer, mais j’ai envie d’autre chose… Les 18 mètres du bateau commencent à être vraiment petits et il y a de l’impatience de retrouver la terre et les proches…

Un mot sur le duel final entre Armel Le Cléac’h et Alex Thomson ?
JB : Pour moi, ce n’est pas fini. En termes de positionnement tactique, Armel a l’avantage, mais au niveau de la météo, ça peut être un peu plus mou que prévu, ce qui peut permettre à Alex de se rapprocher. S’il revient à vingt milles, ça peut changer la donne.

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Imocas : De la 1ère à la dernière génération de bateaux par Guillaume Verdier

150416- Entrainement en solo au large Lorient pour le monocoque 60 pieds IMOCA Banque Populaire VIII, Skipper, Armel Le Cléac'h.

L’évolution des Imocas signé Verdier/VPLP est passionnante et Guillaume Verdier revient sur cette quête permanente de légèreté et de puissance sur trois générations

2007-2008 1ère génération
En 2007, je participe au design Team K Challenge pour la coupe de l’America à Valence. En collaboration avec Bernard Nivelt, je dessine des carènes très remplies aux extrémités, et dotées de flancs très verticaux. En parallèle, on étudie les compromis entre la raideur de forme des coques, la surface mouillée et la longueur de vague. Les étraves pleines se révèlent efficaces, car elles allongent la vague créée par le bateau.

C’est également à cette époque que commence ma collaboration avec le cabinet VPLP. Ensemble, nous travaillons sur la conception des bateaux Safran de Marc Guillemot (actuel Queguiner de Yann Elies) et Groupe Bel de Kito de Pavant (actuel Souffle du Nord de Thomas Ruyant).

Les plans que nous proposons sont en rupture avec les précédents IMOCA et ont les particularités suivantes :
Le bouchain est marqué et va sur toute la longueur de la coque, large de 5,50 m. Il présente donc moins de surface mouillée qu’auparavant. Une première chez les 60 pieds. Les flancs de coque sont également très verticaux. Ensuite, le volume avant est très prononcé, avec des lignes d’eau tendues à la gite et non plus inversées comme il était d’usage auparavant.

La quille est très reculée et on met du « tilt » sur son axe, c’est-à-dire qu’on incline l’avant de l’axe vers le haut, ce qui permet à la quille de travailler dans le même axe que la carène gitée

Concernant le plan de pont, nous décidons de centrer les masses et de descendre le centre de gravité. Le mât est classique, avec trois étages de barres de flèche (Groupe Bel opte pour le mât aile). Il est aussi très reculé, ce qui favorise les allures de reaching ainsi que la manœuvre des voiles (prise de ris). La grand-voile est du coup très élancée. Sa structure est d’ailleurs elle aussi assez originale, puisqu’elle est très ramifiée (comme les feuilles d’une branche d’arbre), ce qui permet une grande résilience en cas de dommage.

Pour tester ces innovations, on utilise des outils numériques de plus en plus perfectionnés (logiciel de calcul en Fluide dynamique), qui nous permettent de mieux appréhender les compromis. On teste également les carènes en bassin pour prédire leurs performances. Les bateaux s’affirment ainsi très puissants, bien qu’ils aient une largeur modeste. Leur comportement dans la houle est très bon, puisqu’ils enfournent peu.

2009-2010 Deuxième génération
Entre 2009 et 2011, nous allons concevoir, avec VPLP, quatre nouveaux 60 pieds : PRB de Vincent Riou, Virbac-Paprec 3 de Jean-Pierre Dick (actuel Bastide-Otio de Kito de Pavant), Banque Populaire d’Armel Le Cléach’ (actuel Maître Coq de Jérémie Beyou) et Macif de François Gabart (actuel SMA de Paul Meilhat).

Le concept initial de Safran, qui s’est révélé très performant, est repris comme base référentielle. Il s’agit maintenant de repousser ses limites, en s’inspirant notamment des retours des navigants. Il faut faire converger la théorie et la réalité.

Pour PRB, Vincent Riou nous demande toujours plus de simplification. Chaque pli de carbone est questionné, afin d’alléger toujours plus le bateau. Au final, après une cure d’amaigrissement mécanique, on atteint un résultat en masse inimaginable. La carène est la même que celle de Safran. La coque à bouchain est également large de 5,50 m. Le pont diffère en revanche, car Vincent Riou considère qu’il faut l’adapter à ses méthodes de navigation. Quant au mât-aile, il comporte des outriggers permettant d’écarter les points de tire des voiles d’avant.

Pour Virbac-Paprec 3, on entre dans les carènes deuxième génération. Le volume avant est augmenté, pour compenser la puissance du moteur vélique. Là encore, on s’appuie sur des outils scientifiques pointus. On teste la carène dans le bassin de la Woolfson Unit (à Southampton), ce qui nous permet de nous assurer de la qualité marine du bateau. On fait notamment des tests de passage en houle. Nous utilisons aussi un logiciel de simulation en mécanique des fluides (CFD), qui nous permet de comprendre d’où provient la résistance dans les différentes parties de la coque. Grâce à ces outils, nous parvenons à concevoir un bateau très tendue de carène, qui n’enfourne pas au reaching (vent de travers). C’est une avancée majeure, qui optimise sensiblement les 60 pieds nouvelle génération. La coque à bouchain est ainsi large de 5,70 m. On opte pour un mât classique très léger et très contraint, développé par Southern Spars

Banque Populaire et Macif sont des sisterships. Dans leurs plans, il faut retenir les éléments structurels suivants : une coque puissante à bouchain, de 5,70 m de large, un mât aile, une dérive droite, une quille carbone pour Banque Populaire et acier pour Macif et, enfin, un pont en forme d’aile de mouette. C’est une idée de Michel Desjoyeaux, qui y voyait un intérêt structurel, de fardage et de stockage des voiles au centre. C’est à sa demande qu’on crée un réseau complexe de goulottes sous le pont.

Le Vendée Globe 2012-2013 est remporté par Macif avec son skipper François Gabart.

2015-2016 Dernière génération
Pour l’édition du Vendée Globe 2016-2017, la jauge a évolué. Le mât aile et la quille d’une seule pièce sont imposés. VPLP et moi-même sommes contactés pour réaliser six nouveaux bateaux : Safran II de Morgan Lagravière, Banque Populaire d’Armel Le Cléach’, Gitana de Sébastien Josse, St Michel-Virbac de Jean-Pierre Dick, Hugo Boss d’Alex Thomson et le dernier mis à l’eau No Way Back de Pieter Heerema. Nous allons chercher un moyen d’optimiser les performances. C’est là qu’interviennent les foils.

D’abord, nous éprouvons nos concepts antérieurs au moyen d’un package scientifique similaire aux précédents plans. Puis, forts de notre expérience sur le design de l’AC72 Team New Zealand pour la coupe de l’America (2013), nous décidons d’introduire les foils dans la conception des nouveaux 60 pieds.

Ils sont novateurs car la surface portante produit à la fois la force latérale et la poussée verticale. Ces foils sont décomposés en trois parties : le « shaft » qui rentre dans le puits, le plan porteur et le plan antidérive ou « tip ». Nous les dénommons Dali, car, vus de l’arrière, ils ressemblent aux moustaches du peintre.

Pendant toute la conception de ces foils, nous collaborons avec Len Imas, qui travaillait avec moi chez ETNZ, et Romain Garo, sur le calcul d’écoulement (Simulation numérique de la trainée du bateau). Pour choisir le compromis, nous utilisons l’outil VPP (Velocity Prediction programme), conçu par Dan Bernasconi. VPLP lance et supervise en parallèle des études en soufflerie Enfin, je développe, avec Benjamin Muyl, des plateformes numériques de calculs par éléments finis , pour évaluer la solidité du bateau).

On cherche à rendre le bateau plus homogène, tout en prévoyant une violence accrue de l’impact des vagues. Les gréements sont très reculés ainsi que les quilles. Les formes avant sont remplies, pour compenser la poussée accrue du moteur vélique.

Les foils soulagent quasiment intégralement le bateau. Nous avons amélioré leur performance lors du deuxième jeu en les faisant plus fins ; moins perturbants au niveau du transpercement de la surface. Le tip produit une grande partie du travail.

Gitana et St-Michel-Virbac s’associent pour la conception de leurs bateaux. Les plans de ponts sont également différents des éditions précédentes. L’accastillage est surbaissé et l’habitacle est totalement couvert. La nouvelle carène que nous proposons est très tendue, malgré le fait qu’elle n’est pas toujours soulagée par les foils (au près par exemple). La nouvelle jauge IMOCA nous restreint les volumes de ballasts, mais la quantité d’eau embarquée est moindre.

Hugo Boss est, quant à lui développé pour un programme assez radical, selon la volonté d’Alex Thomson. Le foil pousse une part plus importante de la masse du bateau. On obtient ainsi un bateau légèrement plus étroit, mais sur lequel il faut travailler de manière assidue pour bénéficier du couple dynamique. Le marin devra donc être plus attentif pour être toujours réglé de manière optimale (voile/angle de quille/enfoncement de dérive/angulation de la quille).

Conclusion, à l’arrivée.

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Journée décisive

150416- Entrainement en solo au large Lorient pour le monocoque 60 pieds IMOCA Banque Populaire VIII, Skipper, Armel Le Cléac'h.

La journée d’aujourd’hui est décisive pour les deux skippers qui sont maintenant à 300 milles des Sables. Ils continuent à faire route vers le nord avant de virer au large des îles Scilly pour un long bord direct vers l’arrivée prévue jeudi dans la journée. Le moment du virement sera fatidique. Armel devrait le faire vers 17h. Mieux placé, il a 60 milles d’avance si l’on considère qu’Alex doit faire le même chemin que lui.

Armel joint ce matin était assez tendu et on le comprend : ” Ce n’est pas facile depuis un petit moment. Ce n’est pas reposant. J’arrive à tenir tête. L’arrivée est un peu compliquée avec beaucoup de dangers avec les cargos et les pêcheurs. Il faudra être prudent et vigilant.

routage

Depuis quelques heures Alex revient sur Armel et l’écart affiché est de 40mn mais la position d’Armel laisse peu de marge au Gallois qui sera contraint de suivre la même route. Armel devrait virer vers 17h. Une dernière manœuvre cruciale qui doit se passer au bon moment et sans encombre.

Alex Thomson ressent aussi la fatigue de ce tour du monde accentué par des problèmes de pilote qui le contraignent à barrer pour éviter le trafic qui se densifie à l’approche des côtes. ” Je suis assez fatigué à cause d’un problème de pilote en mode vent. Je n’ai pas beaucoup d’option jusqu’au Scilly pour dépasser Armel. C’est possible de revenir si j’arrive à refaire marcher mon pilote mais je n’ai qu’une seule envie en arrivant c’est de dormir.

Le dénouement est prévu jeudi en fin de journée.

 

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Le survol des leaders en approche de l’arrivée

Les deux leaders du Vendée Globe ont été survolé ce mardi 17 janvier par un Falcon de la Marine Nationale.

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Progression fluide vers l’Equateur

Il reste 1000 milles à parcourir avant de franchir l’Equateur et IDEC conserve encore 1600 milles d’avance. Si celle-ci a un peu baissé et devrait continuer encore un peu, le grand trimaran rouge et gris poursuit son ascension de l’Atlantique au rythme de l’alizé brésilien qui lui permet de maintenir, à 25 nœuds de moyenne, une progression fluide et régulière sur la route du Trophée Jules Verne.

Après l’effort, le réconfort… Après une course de vitesse à travers les mers australes qui restera dans les annales du Trophée Jules Verne et de la course au large, la joyeuse bande d’IDEC SPORT continue sa chevauchée fantastique en direction de l’équateur. « L’alizé est orienté à l’est et la navigation est vraiment sympa. Nous progressons à 25-30 nœuds, sans être recouverts par des paquets de mer, c’est vraiment agréable. On n’oublie pas le charme du Sud, mais on apprécie le charme des tropiques », confie le skipper d’IDEC SPORT. Sur le pont, Clément Surtel et Alex Pella profitent aussi à plein régime de ces conditions de rêve qui leur apportent un peu douceur après leur cavalcade infernale aux pays des latitudes rugueuses et extrêmes. « C’est un peu les vacances. Il fait beau, on mange bien, on dort bien et là, c’est le patron qui barre », lâche, hilare, Alex Pella, dont l’éternelle bonne humeur reste, comme pour ses compagnons d’équipée sauvage, un vaillant moteur pour abattre les milles avec une efficacité rare.

Fidèles à eux-mêmes Francis Joyon et ses équipiers, pointés à 500 milles au large des côtes brésiliennes, tirent le meilleur des conditions offertes pour tracer une trajectoire optimale leur permettant de déjouer les pièges et les embûches jalonnant le reste du chemin à parcourir pour boucler la boule. Crédités, ce matin, d’un bonus de 1630 milles sur le record à battre, ils ont logiquement concédé, sur un plan purement comptable en termes de distance parcourue, un peu de terrain ces derniers jours face à leur concurrent virtuel, Banque Populaire V. Rien de plus normal à ce stade du parcours peu enclin aux grandes échappées, alors que l’écart mesuré à 4 jours et 6 heures en leur faveur au passage du cap Horn, continue de se faire et se défaire au gré des systèmes météo traversés et des inévitables accélérations et ralentissements qui en résultent sur le parcours planétaire.

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Vers une photo-finish à l’arrivée entre Alex Thomson et Armel Le Cleac’h 40mn d’écart

Ronan Lucas, le directeur du Team Banque Populaire l’a annoncé « Le vent devrait mollir dans la journée pour Armel et Alex va une nouvelle fois revenir sur nous à environ 30 milles. Armel devrait virer de bord demain en milieu de journée. Il sera au près et gardera cette allure jusqu’à l’arrivée ».
Ce mardi soir minuit, Alex est à 41mn. L’arrivée va être incroyable et la journée de demain, mercredi, s’annonce stressante pour les deux skippers et leurs équipes.
L’avantage est du côté d’Armel que tout les Sablais et les français attendent même si le britannique aura aussi conquis un large public par son tempérament.
Ceux qui, dès le pot au noir, pensaient le match plié et criaient au bon coup marketing d’un retour d’Alex en sont pour leur frais. Ce sera plus serré qu’on ne le pense. Un finish mérité pour cette incroyable édition de tous les records dont les deux premiers méritent tout autant la victoire. On supportera forcément Armel, deux fois 2e du Vendée Globe et qui mérite largement de gagner tant il a dominé de bout en bout ce Vendée.

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Un australien vainqueur du Vendée Globe virtuel

Si Armel le Cleac’h et Alex Thomson sont attendus aux Sables jeudi prochain, les leaders de la course virtuelle arrivent aujourd’hui. Et c’est un australien qui devrait l’emporter sous le pseudo Mangina-PYR devant un néo-zélandais NZ-Eligo « IST » et un français Didflam, soit 48h avant la course réelle.

Le néo-zélandais NZEligo a répondu hier soir à quelques questions sur sa course et sa très belle prestation : « C’est mon troisième Vendée Globe Virtuel. Ce jeu me permettait de suivre plus intensément la véritable course. J’ai hésité un peu avant de m’engager dans cette nouvelle édition mais maintenant je ne le regrette vraiment pas. Je ne suis pas un grand stratège, ni un foudre de guerre. J’ai juste calé ma route en fonction de mon instinct. Ne pas trop aller vers la côte africaine lors de la descente, bien rester le long de la limite des glaces car la route est plus courte, bien contourner Sainte Hélène à la descente et à la remontée, bref établir une route relativement sage était mon credo. Je suis très heureux d’être troisième pour l’instant et je ne m’attendais pas du tout à ça en débutant le Vendée Globe Virtuel. C’est une belle surprise en tout cas. ». Didier Flament, chercheur en microbiologie marine installé à Brest a réalisé une très belle course et terminera ce Vendée Globe en troisième position en un peu plus de 72 jours.

Mais derrière ce trio, d’autres marins représentants d’autres pays se battent pour le meilleur classement dans le Top 10 du Vendée Globe Virtuel. En quatrième position, le suisse Liryc82 pointe à 27,67 milles. Le français Reric01, l’allemand Raumzeit, les français Gicajuvi et Fred_75 sont respectivement 7ème, 8ème et 9ème et enfin à la 10ème place, un autre allemand, salaosan vient compléter ce classement. Si les trois premiers se tiennent en moins de 3 milles, les 7 suivants navigeuent entre 28 et 38 milles de la tête de la course.

La course virtuelle aura été intense pour tous les marins. Notre bateau Magcourseaularge est 11453e après un pot au noir qui nous aura été fatale pendant 48h alors que nous étions 2000e après une option ouest le long des côte brésiliennes.

Le niveau de celle édition virtuelle du Vendée Globe aura été plus élevée que lors de la dernière édition (nous avions fini 496e). Elle aura été marquée par une descente jusqu’au Cap de Bonne Espérance assez simple dont les leaders ont pu s’échapper facilement avant de se faire rattraper après les Kerguelen puis l’Ocean Indien. Au Cap Horn, les cartes ont été rebattues avec des systèmes météos qui ont favorisé le retour par l’arrière jusqu’au pot au noir. Ce dernier aura été un vrai passage à niveau, une punition ou une bénédiction pour certains, permettant de faire ressortir 1000 concurrents en mesure de l’emporter. Mais c’est au large des Açores que tout s’est joué.

Vivement dans 4 ans.
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Virement de bord décisif pour Armel

150416- Entrainement en solo au large Lorient pour le monocoque 60 pieds IMOCA Banque Populaire VIII, Skipper, Armel Le Cléac'h.

Armel Le Cléac’h est arrivé à latitude des Sables d’Olonne ce matin et mène toujours le duel avec 70 milles d’avance sur Alex Thomson. Mais la route directe en direction de la ligne d’arrivée étant barrée par une bulle de vent faible, le skipper du Mono Banque Populaire VIII est contraint de monter très nord, probablement à l’entrée de la Manche, avant de pouvoir plonger sur les Sables d’Olonne dans un vent de nord-est glacial. Séparé de 75 milles ce matin, le gallois Alex Thomson (Hugo Boss) devrait sensiblement suivre la même route qu’Armel. L’arrivée des deux leaders est prévue jeudi 19 janvier entre 13h et 18h.
Si l’on regarde de plus près la cartographie, on s’aperçoit rapidement que le Mono Banque Populaire s’éloigne de la route direct qui le mène aux Sables d’Olonne afin de virer plus nord et retrouver un vent plus soutenu. Alex Thomson, quant à lui, suit la route d’Armel, mais étant positionné 75 milles dans son étrave, il devrait lui aussi franchir la latitude des Sables d’Olonne dans les prochaines heures et sera donc, mathématiquement, plus proche qu’Armel de l’arrivée. L’écart devrait donc sensiblement se réduire durant la journée. Mais en voile, la route la plus directe n’est pas forcément la plus rapide… C’est pourquoi les deux leaders choisissent d’aller virer beaucoup plus au nord des Sables d’Olonne. Et à Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire de préciser : « Le vent devrait mollir dans la journée pour Armel. Alex va une nouvelle fois revenir sur nous à environ 30 milles. Armel devrait virer de bord demain en milieu de journée. Il sera au près et gardera cette
allure jusqu’à l’arrivée ».

Cet ultime virement de bord, après plus de 72 jours de course s’annonce décisif ! Le
skipper de la Banque de la Voile devra rester très vigilant. De son côté,  Alex Thomson tentera tout jusqu’au bout. Pour Alex comme pour Armel, la lutte finale est engagée, elle est intense et ne prendra fin que dans deux jours, quand ce Vendée Globe désignera un seul vainqueur.

CLASSEMENT DE 12h :
1 – Armel Le Cléac’h – BANQUE POPULAIRE à 515 milles de l’arrivée.
2 – Alex Thomson – HUGO BOSS à  72 milles du leader
3 – Jérémie Beyou – MAITRE COQ à  843 milles du leader
4 – Jean-Pierre Dick – ST MICHEL – VIRBAC à 1 706 milles du leader
5 – Jean Le Cam – FINISTERE MER VENT à 1 827 milles du leader

 

A 600 milles de l’arrivée toujours prévue jeudi, Armel Le Cléac’h fait mieux que résister à la pression constante d’Alex Thomson : encore 75 milles d’avance. Armel est déjà à la latitude des Sables d’Olonne mais les deux meneurs vont devoir aller virer très Nord, probablement jusqu’à l’entrée de la Manche. Alan Roura et Rich Wilson, eux, ont franchi le cap Horn

Les écrans d’Armel Le Cléac’h indiquent ce matin une latitude bénie des circumnavigateurs : 46 degrés Nord. C’est celle des Sables d’Olonne. Autrement dit le leader Banque Populaire VIII est « en face », 600 milles au grand large du phare des Barges, de la bouée Nouch Sud et du chenal tant désiré. Mais on le sait, la route directe n’est pas jouable : pour faire le tour d’une bulle de vents faibles et profiter d’une bascule du vent il faut aller virer très Nord, probablement jusqu’à l’entrée de la Manche, avant de pouvoir plonger sur les Sables d’Olonne dans un vent de Nord-Est qui s’annonce glacial.

La journée de demain mercredi sera donc décisive… et n’oubliez pas votre petite laine jeudi pour aller accueillir les héros : le Nord-Est à cette époque, il pique. Dans quel ordre ? Ce n’est pas fait encore puisque le timing du virement sera décisif et qu’Alex Thomson (Hugo Boss) ne manquera pas de tout tenter, jusqu’au bout.
Certes, chaque mille qui passe joue par définition en faveur d’Armel Le Cléac’h. Il ne reste plus que 2% du parcours à boucler et son avance est maintenant supérieure aux 10% de la distance restant à couvrir – 75 milles d’avance pour 600 milles à faire – ratio bien connu des régatiers et coureurs de la classe Figaro à partir duquel on peut commencer à croire fort en ses chances de victoire.

Colman et Amedeo votent Le Cléac’h

Mais il reste deux nuits en mer, un peu plus de 48 heures de course et tout peut donc encore arriver. Il y aura du trafic, des cargos, des pêcheurs, et on ne sait évidemment pas tout du potentiel réel des bateaux. Au passage, on vous parie qu’on apprendra encore beaucoup d’avaries après l’arrivée, pépins petits ou gros que les leaders auront soigneusement caché ou minimisé. Une drisse ou une écoute qui cède, un mauvais timing de virement et surtout un Alex Thomson qui ne va évidemment rien lâcher, tout est possible. Entre autres quand le vent va mollir, qu’Armel Le Cléac’h devrait être le premier à ralentir et qu’Alex Thomson devrait en profiter pour réduire l’écart. Pour le moment, les deux leaders ont légèrement freiné (journée autour de 480 milles tout de même) mais font jeu égal encore, à 17 nœuds de moyenne ce matin.
Tiens au fait, que pensent les autres concurrents de cet incroyable duel final ? Nous avons joint ce matin Conrad Colman et Fabrice Amedeo et ils sont bien embêtés pour répondre. Tous deux miseraient tout de même un petit billet sur Armel Le Cléac’h. Pour Conrad Colman, « Alex Thomson a le couteau entre les dents et il va tout faire pour essayer de doubler Armel. Mais je crois qu’Armel n’est pas appelé ‘Le Chacal’ pour rien, il a quelques milles d’avance et je crois qu’il ne va pas laisser passer notre ami britannique. »Fabrice Amedeo est du même avis : « c’est difficile à dire. Alex cravache et revient très fort, mais je pense qu’Armel est armé pour défendre sa place. Et c’est un redoutable stratège. Je pense qu’il va avoir chaud jusqu’au bout, que ça va être très serré, mais qu’il va tenir.» Voilà pour les sondages, dont l’actualité récente nous enseigne qu’il faut toujours se méfier. Pour Alex comme pour Armel, la lutte finale est engagée, elle est intense et ne prendra fin que dans deux jours, quand il faudra bien que ce Vendée Globe désigne un seul vainqueur. De quelques milles, ou de quelques longueurs ? Nous verrons bien.

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Une route du retour pavée de bonnes intentions pour IDEC

IDEC Sport progresse à 23 nds vers l’Equateur dans un régime d’Alizés assez légers. Il se site actuellement à 800 milles au large des côtes brésiliennes, en approche de la latitude de Rio de Janeiro. À moins de 5000 milles de la ligne d’arrivée au large d’Ouessant et à 1500 milles de l’équateur, l’équipage semble avoir dépassé et négocié les écueils de l’Atlantique Sud et fait route plein nord. « Vers l’équateur, tranquille à 25-30 nœuds sur une mer plate. À bord, les quarts se succèdent et chacun profite d’un sommeil réparateur et des bienfaits du soleil. On en profite pour se laver, se raser et redevenir des humains à peu près normaux. Du moins, nous l’espérons… Dans quatre jours, nous franchirons l’équateur et l’enchaînement pour l’hémisphère nord nous semble très bon. Pour l’instant, nous naviguons patiemment, tranquilles, sans tirer sur notre fière monture. » raconte Sébastien Audigane dans son carnet de bord à l’entame du 32è jour de mer dans la chasse au Trophée Jules Verne.

L’Atlantique Nord s’annonce assez bien pour IDEC et sans difficultés majeures. Le Pot au noir devrait être assez clément. La route du retour devrait être un peu plus longue que celle de Loick Peyron en passant à l’ouest des Açores pour profiter d’un bon flux qui devrait propulser le trimaran rouge vers Ouessant. Francis Joyon et son équipage avance toujours avec un bon matelas d’avance de 1700 mn avec un bateau qu’ils ont checké en profitant des dernières 24h plus calmes.

« Un peu de strate sur la coque endommagée par l’évasion inopinée, voici quelques jours de l’enrouleur de gennaker » résume Francis, « rien de bien méchant, mais qu’il était important de réparer avant d’attaquer de nouveau de longues cavalcades. Sereins, reposés, motivés comme jamais, les hommes de IDEC SPORT Francis Joyon et son équipage se préparent à un long bord tribord amure, cap au nord, vers l’Equateur et ce pot au Noir annoncé « fidèle à sa réputation de bizarrerie », mais pas au point de freiner durablement l’envolée de IDEC SPORT vers Ouessant.

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Troisième Cap Horn pour Arnaud Boissière

Il passe le Cap Horn pour la 3è fois sur un Vendée Globe. Ce n’est pas rien! Arnaud Boissière a su mener sans encombre jusqu’au point de passage le plus Sud son IMOCA et ce passage du Cap Horn s’est fait dans les conditions que l’on attend d’un Cap Hornier.

30 nœuds de nord-ouest dévalent encore de la cordillère des Andes dans de froides rafales irrégulières. Debout à l’arrière, accroché à la bastaque, le skipper scrute l’horizon. En haut de la houle, il pourrait voir l’univers entier mais le jour peine à se lever. Pourtant, il est bien là. Arnaud distingue le pinceau du phare, sa petite lumière « Un petit scintillement mais un grand cap. Le Cap DUR ! » Après 70 jours de course, où La Mie Câline n’a croisé que des îles sur sa route, voici donc le premier continent. « Oui, là, c’est un continent, une terre, la vie quoi ! C’est un sacré symbole, un lieu pas vraiment neutre. Je suis fier d’y passer sur La Mie Câline pour la troisième fois et pas fâché d’en terminer avec le Sud. Merci le Sud et à dans quatre ans (avant peut-être !). Maintenant, cap sur Les Sables ! »

A l’entame du dernier tiers de ce parcours, petit bilan dressé par Arnaud de son troisième Vendée Globe.

Le bateau : « Il fatigue un peu, comme moi, mais il tient bien la route : je suis admiratif de mon bateau qui en est à son quatrième tour du monde. Je suis de nouveau à 100% de son potentiel même si nous avons connu quelques galères ensemble. Je fais notamment toujours extrêmement attention à mes chariots de grand-voile… »

Le marin : « Moi aussi, je suis à 100%. J’ai une chance incroyable d’être là : je suis douzième et je sais qu’il n’est pas facile d’arriver jusque-là. Je me suis aperçu que j’avais perdu du poids jusqu’à la fin de l’Indien et j’ai l’impression d’avoir repris un peu : j’ai bien mangé mes plats lyophilisés dans les calmes, je me suis fait plaisir. J’ai les jambes flasques par l’absence d’exercice mais dans les semaines qui viennent, le temps passé sur le pont va augmenter et ça ira mieux »

Le rythme : « J’ai souffert de ne pas avoir fait d’IMOCA pendant quatre ans, c’est certain. Le projet monté très tard, le peu de courses d’avant saison ne nous ont pas avantagé. Ca se voit dans la performance pure mais aussi dans tous les petits soucis qui proviennent d’un manque de suivi des dossiers, sur les voiles par exemple. Mais je fais avec ! »

Le classement : « Un bon Vendée Globe est d’abord un Vendée Globe terminé. Avant le départ, je voulais absolument faire dans les dix. On n’en est pas loin. Actuellement, je suis douzième, tout près de Fabrice Amedeo et c’est un privilège d’être là car la route est quand même longue pour venir jusque-là. Certains concurrents m’ont surpris par le rythme qu’ils ont imposé, mais je préfère être là où je suis en bon état plutôt que deux ou trois places plus haut dans le classement avec un bateau à moitié détruit… »

La vie à bord : « Je ne suis pas inquiet pour le mois de course qui reste. J’ai beaucoup de nourriture car je n’ai pas beaucoup tapé dans les stocks en début de course. Au niveau gasoil, avec tout ce qu’a mis Guillaume, j’ai de quoi faire un deuxième Vendée Globe. Et côté gaz, c’est bon. Pas d’inquiétude, je suis autonome ! »

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