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Vendée Globe. La Mie Câline sous Liberty Kite pour rentrer

Arnaud Boissières dont le bateau a démâté ce jeudi avance désormais avec l’aile de Kite développé par Yves Parlier. Le skipper de la Mie Câline a du mal à y croire et se dit tellement déçu.

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Vendée Globe. Démâtage de la Mie-Câline d’Arnaud Boissières

Mauvaise nouvelle pour Arnaud Boissières qui a démâté à bord de son Imoca Le Mie Câline. Il a informé son équipe technique du démâtage ce jeudi. Actuellement 27e de la course, il est à plus de 2 500 milles de l’arrivée, à la longitude du Cap Vert dans un groupe de cinq skippers avec Violette Dorange. Arnaud a expliqué avoir sécurisé son bateau. Il avançait à 18 nds au dernier pointage.

Arnaud Boissières est le seul skipper à avoir terminé quatre Vendée Globe d’affilée, ayant participé à toutes les éditions depuis 2008. Surnommé “Cali”, né à Bordeaux, Arnaud Boissières faisait partie du groupe attendu vers l’arrivée du 8 au 9 février. Il a envoyé une vidéo peu après avoir récupéré son mât.

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Vendée Globe. Arrivée de Sam Davies, 13e sur Initiatives Coeur

Après deux abandons (2012 et 2020), Samantha Davies va enfin gouter aux joies de l’arrivée en tant que finisher. Elle a franchi la ligne d’arrivée ce jeudi 30 janvier à 11h15 après 80 jours 22 heures et 13 minutes en course. Si tout ne s’est pas passé comme prévu – ce qui n’arrive jamais en course au large – la Franco-britannique a réussi à tenir bon et c’est une victoire en soi, elle qui fait partie des grandes figures de la Classe IMOCA depuis plus de 20 ans.

Le frisson de franchir la ligne d’arrivée du Vendée Globe, le bonheur de retrouver ses proches, l’émotion de voir bientôt des anonymes prêts à l’accueillir comme il se doit… Samantha Davies va basculer dans une autre dimension lorsqu’elle va enfin lâcher les écoutes, oublier les alarmes, les bruits de la coque et du gréement qui grincent et entamer sa remontée du chenal, prévue à 15h30 cet après-midi. La Franco-britannique vient d’achever son 4e Vendée Globe, le 2e où elle réussit à aller au bout.

Après un début de course difficile, Samantha Davies intègre le Top 10 au moment du passage du cap de Bonne Espérance. Dans les mers du Sud, elle intègre un quatuor avec Clarisse Crémer, Justine Mettraux et Boris Herrmann. Puis, Sam fait route dans le Pacifique, seule, évitant des conditions engagées à la latitude du point Nemo, loin de tout. Pour la remontée de l’Atlantique Sud, elle retrouve Clarisse et Benjamin Dutreux.

Sam Davies avait prévenu avant le départ de son quatrième Vendée Globe : au moins 15 concurrents pouvaient prétendre au top 5 sur cette édition particulièrement relevée. Forte de très bons résultats sur les grandes courses précédentes, la navigatrice faisait bien entendu partie de ce groupe de favoris en s’élançant des Sables-d’Olonne, le 10 novembre 2024. Son objectif était de régater jusqu’au bout avec des concurrents disposant d’IMOCA aux potentiels similaires au sien. Du fait de son projet particulier, à la fois sportif et solidaire, Sam avait également l’objectif d’atteindre le cap des 500 enfants sauvés grâce au projet Initiatives-Cœur depuis sa création en 2009.

« Ce n’est plus comme avant où il était plus facile de revenir »
Le 2 décembre, Sam Davies a franchi le premier grand cap du tour du monde, Bonne Espérance, à la 10e place et au contact de trois marins de grande qualité : Justine Mettraux, Clarisse Crémer et Boris Herrmann. « Le passage du cap de Bonne-Espérance a été un moment particulièrement stressant parce que c’est à cet endroit précis que sur l’édition 2020, j’avais eu une collision qui avait entraîné mon abandon, en plus de deux côtes cassées, raconte Sam. Le passage de ce premier grand cap était compliqué et je ne pense pas l’avoir bien géré. Sans doute en raison du stress, j’ai trop suivi le routage qui propose la trajectoire optimale mais ne prend pas en compte tous les paramètres. » 


Quelques jours plus tard, au cœur de l’océan Indien et sur une mer agitée, la navigatrice a vécu une mésaventure fâcheuse : un black-out complet, plus aucune énergie à bord ! « D’un coup, tout coupe, plus d’info, plus d’électronique, plus de pilote, plus d’ordinateur, se remémore-t-elle. Très vite, le bateau part au tas avec une vague et je me fais éjecter de mon siège dans le cockpit. Je n’ai même pas le temps d’attraper la barre ! Le bateau finit par virer, voiles à contre, couché à quasiment 90 degrés. Je ne peux même plus basculer la quille pour aider à redresser mon IMOCA. » Sam est finalement parvenue à rétablir la situation, mais accusait beaucoup de retard sur ses concurrents direct, à un moment clé de la course. « Le niveau de la flotte est tellement élevé qu’une petite erreur ou un problème technique se paye très vite. Ce n’est plus comme avant où il était plus facile de revenir. Mais c’est aussi ce qui rend cette épreuve passionnante », analyse-t-elle.
Poussée par son état d’esprit naturellement positif, et par la volonté de sauver un maximum d’enfants, Sam Davies s’est accrochée dans le Pacifique et a franchi le mythique car Horn le 1er janvier, en 14e position. « Ce passage a été l’occasion pour moi de me faire une sorte de rétrospective. Je me suis rappelé mon dernier passage, en solitaire, lors du Vendée Globe 2020. J’étais alors hors course, je me remettais d’un accident assez traumatisant. Cette année, j’ai passé le cap Horn en course et c’est un vrai soulagement d’autant que j’ai vraiment kiffé ma course depuis le premier jour. Je suis tellement contente d’avoir réussi ce tour de l’Antarctique. »

De nouveau « finisher » du Vendée Globe, 16 ans après
La remontée de l’Atlantique a aussi apporté son lot de difficultés, notamment en fin de parcours. La mort dans l’âme, la navigatrice d’Initiatives-Cœur a pris la décision de mettre sa course en suspens pour laisser passer une grosse dépression qui lui barrait la route jusqu’aux Sables d’Olonne. « On annonçait 40 à 50 nœuds de vent et si proche de la côte, c’est très dangereux. J’ai donc opté pour une solution radicale : ralentir. Je suis forcément déçue de rallonger mon temps de course. Mais le sens marin est ma priorité et je n’ai pas de regrets. Je dois prendre soin de mon bateau qui a fait quasiment un tour du monde. J’ai donc désactivé le mode course pour activer le mode aventure. »
C’est finalement ce jeudi 30 janvier, à 11h15, qu’elle a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe pour la deuxième fois de sa carrière (la première remonte à 2009), à la 13e place. C’est une satisfaction pour Sam de finir cette course alors qu’elle restait sur un abandon (en 2012-2013) et un Vendée Globe bouclé hors course (en 2020-2021). Elle a pu pleinement fêter le passage du mythique chenal des Sables d’Olonne, ce jeudi à 15h30. Elle a attendu toute la nuit au large pour un horaire plus favorable à la présence d’un public dense. De quoi s’offrir un moment émouvant de liesse et de partage avec les spectateurs, les partenaires et les membres de son équipe venus la fêter comme il se doit, au son du célèbre I will survive de Gloria Gaynor. Elle va désormais profiter des joies du retour à terre : les retrouvailles avec son fils, un bon repas, une douche chaude, une bière bien méritée, et « une bonne nuit dans un lit qui ne bouge pas »…

106 enfants sauvés : objectif solidaire atteint !

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Vendée Globe. Arrivée de Boris Herrmann, 12e sur Malizia – Seaexplorer

Le skipper allemand de Malizia – Seaexplorer a franchi la ligne d’arrivée ce jeudi soir, à 23h18. C’est le dénouement d’un combat haletant et harassant qui aura duré 80 jours, 10 heures et 16 minutes. La dernière ligne droite a été délicate puisqu’il a fallu ralentir puis faire preuve d’un sacré sang-froid afin de résister aux assauts des conditions dantesques de ces derniers jours. Boris a tenu bon et résisté à tout au cours d’une course où il n’a pas été épargné par les avaries. Il boucle ainsi son deuxième Vendée Globe consécutif et son 3e tour du monde en cinq ans avec The Ocean Race (3e).

« Boris a fait preuve d’une résilience exceptionnelle tout au long de ce parcours, notamment dans la dernière ligne droite. Il a surmonté avec courage et détermination les défis techniques et logistiques, particulièrement à partir de l’équateur. Terminer un Vendée Globe est déjà un exploit en soi, mais dans de telles conditions, c’est d’autant plus remarquable » commente Pierre Casiraghi, vice-président du Yacht Club de Monaco et fondateur de la Team Malizia, venu à la rencontre du marin à son arrivée. Pour l’occasion, son ami lui a réservé une belle surprise en étant accompagné de Jimmy Spithill, double vainqueur de la Coupe de l’America et skipper de Luna Rossa Prada Pirelli, que Boris avait suivi lors de la dernière édition avec passion.

Une édition plus exigeante et plus dense

« Terminer un Vendée Globe est toujours quelque chose d’unique » a déclaré à son arrivée Boris, visiblement soulagé de passer la ligne d’arrivée. Cette édition 2024-2025 a en effet été marquée par des conditions météorologiques difficiles et un peloton de concurrents particulièrement relevé. Contrairement au précédent cru, où la concurrence semblait moins homogène, Boris a affronté un nombre important de skippers de haut niveau. Ils étaient en effet nombreux à avoir animé la course.

« Le niveau de l’ensemble de la flotte a également progressé. Tout est monté d’un cran en l’espace de quatre ans ». Si dans le groupe de tête, l’épreuve avait des airs de Solitaire du Figaro, dans le peloton aussi le rythme était soutenu.

« Boris nous a fait vibrer du début à la fin de ce Vendée Globe. Nous l’avons suivi avec attention, en organisant chaque mercredi des rendez-vous qui permettaient à nos membres et aux jeunes de la Section Sportive de suivre en temps réel l’évolution de la course, d’analyser sa stratégie et même d’échanger avec lui, lorsque les conditions le permettaient. C’était une belle occasion de vivre cette aventure de près », ajoute Bernard d’Alessandri, Secrétaire Général du Y.C.M.

Boris Herrmann : un défi personnel surmonté

L’une des grandes réussites du skipper a été sa bonne gestion de ses deux principaux défis personnels : la peur du vide (lors des ascensions en haut de mât) et la solitude, deux éléments qui l’avaient fortement marqué lors de sa première participation. Cette fois-ci, il a réussi à maîtriser ses appréhensions, en grande partie grâce à son bateau sur mesure, Malizia-Seaexplorer, et les améliorations qu’il y a apportées. Ces ajustements techniques lui ont permis de naviguer avec plus de sérénité, et de mieux aborder les moments les plus difficiles de la course. « Ce qui est beau dans le Vendée Globe, c’est de trouver de nouvelles ressources intérieures. En se confrontant à des défis complexes, on découvre des choses surprenantes. »

Malizia-Seaexplorer : un bateau performant

Bien que les conditions météorologiques n’aient pas été les mêmes que lors de la précédente édition, et que le design du bateau n’ait pas toujours été un facteur déterminant, Malizia-Seaexplorer a joué un rôle clé dans la gestion des phases les plus exigeantes. Ce bateau, conçu pour naviguer à grande vitesse, a offert à Boris une grande stabilité, ce qui lui a permis de rester compétitif tout au long de la course et de naviguer au contact d’autres skippers de renom comme Justine Mettraux, Sam Davies ou encore Paul Meilhat.

Les temps forts de la course

De nombreux moments clés ont jonché le tracé du navigateur allemand et notamment des défis techniques qui auraient pu mettre en jeu ses chances de terminer la course. La gestion des conditions extrêmes de l’océan Austral, la traversée tumultueuse de l’océan Indien, ainsi que de nombreuses réparations techniques réalisées dans des contextes difficiles, n’ont en rien ébranlé la niaque du skipper. À l’occasion de ce deuxième tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, le marin a enregistré un nouveau passage du cap Horn : le septième de sa carrière ! Une étape emblématique vécue en mode « régate » pour le skipper qui l’a franchi avec une avance de seulement 31 secondes sur Paul Meilhat (Biotherm). La compétition féroce, couplée à des conditions météo imprévisibles, a joué avec les nerfs des concurrents qui ont dû composer avec les scénarios au fil des milles. Ses espoirs de rentrer dans le top 5 se sont envolés après sa collision avec un OANI le 16 janvier dernier. Il n’a toutefois pas baissé les bras pour autant : « Cela démontre bien que rien n’est terminé avant la ligne d’arrivée ! » disait-il.

À l’écoute des océans

Au fil de son parcours, Boris avait pour double mission de mener sa monture à bon port, mais aussi de collecter des données essentielles dans des zones difficiles d’accès, contribuant ainsi à enrichir la communauté scientifique. L’aspect environnemental est devenu une priorité, tant pour les organisateurs que pour les skippers. Dans cette optique, Boris avait embarqué à bord l’OceanPack, un dispositif permettant de prélever des échantillons d’eau pour mesurer des paramètres tels que la salinité, la température, l’oxygène et le taux de CO2, ainsi qu’une bouée météo de 20 kg, qui mesure la pression atmosphérique, la température et les courants de surface. Cet engagement en faveur de l’environnement s’inscrit dans le cadre du fonds de dotation du Vendée Globe, dont S.A.S. le Prince Albert II est cette année le président d’honneur.

Après 80 jours en mer et 29 201 milles nautiques parcourus à une vitesse moyenne de 15,13 nœuds, Boris a bravé la tempête Herminia, affrontant des rafales dépassant les 65 nœuds et des vagues de 8 à 10 mètres. C’est avec une grande émotion qu’il a retrouvé son épouse Birte, sa fille et toute la Team Malizia. Désormais, une autre aventure l’attend : la Herrmann Mania, qui fait vibrer l’Allemagne, passionnée par son skipper.

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Vendée Globe. Benjamin Dutreux : “Arrivé dans le Top10, c’était un sacré défi !”

LES SABLES D'OLONNE, FRANCE - JANUARY 27, 2025 : GUYOT Environnement - Water Family skipper Benjamin Dutreux (FRA) arrival in La Rochelle is photographed after taking 10th place in the Vendee Globe, on January 27, 2025 - (Photo by Anne Beauge / Alea)

Benjamin Dutreux a une nouvelle fois prouvé qu’il était un marin de premier plan. Dimanche, le skipper de GUYOT environnement – Water Family a bouclé son deuxième tour du monde en solitaire en 10ᵉ position, au terme de 77 jours de course marqués par des choix stratégiques audacieux et une résilience exemplaire.

Fort d’un projet plus ambitieux avec un foiler de 2015, le Vendéen s’est lancé dans cette édition relevée avec une maturité renforcée. Dès les premières semaines, il s’est distingué par sa capacité à gérer les imprévus et à rester dans la course malgré des conditions difficiles. Après un début prudent, il a gagné du terrain grâce à des options tactiques payantes, notamment dans le Pacifique et la remontée de l’Atlantique, pour intégrer le Top 10 en fin de course – un Top 10 exclusivement trusté par des bateaux neufs ou plus récents. Cette performance remarquable a été rendue possible grâce aux modifications qu’il a apportées à sa propre machine, démontrant ainsi son ingéniosité et son expertise technique. Alliant humilité, détermination et gestion méticuleuse, il a confirmé qu’il était bien plus qu’un outsider. Porté par une petite équipe extraordinaire, il a surpassé ses propres limites tout au long de cette course exigeante, témoignant de son courage et de son engagement sans faille. Rappelons par ailleurs qu’en raison des conditions météo musclées, il a fait escale au port de La Rochelle avant de rallier Les Sables d’Olonne, où un bel accueil lui sera assurément réservé, dès que la situation se sera apaisée.

L’objectif de rentrer dans le Top 10 est atteint. C’était pourtant un sacré défi !
« Oui, c’était un sacré challenge, vu le plateau exceptionnel de cette 10e édition avec de nombreux bateaux neufs ou très récents. C’était un objectif qu’on s’était fixé parce qu’on nous l’avait demandé, mais ce n’est jamais évident de pronostiquer un résultat sur une telle course, où tout peut basculer à tout moment. Cela rend la performance encore plus belle, surtout avec la bagarre jusqu’au bout. Je disais justement à Clarisse (Crémer) qu’elle ne terminait, certes, pas dans le Top 10, mais on aurait pu appeler ça un « Top 11 », tellement on a partagé une course incroyable. Nous nous sommes battus jusqu’à la fin. Sportivement, je suis content de ne pas être si loin des grosses écuries, malgré notre petite structure. Ce que je retiens surtout, c’est toute l’énergie qu’on a mise pour que ce projet fonctionne et que toutes les galères des dernières années aient finalement payé. »

Tu es parvenu à rivaliser avec des machines bien plus récentes. C’était une surprise ?
« Oui, totalement. Je ne pensais pas forcément pouvoir me battre avec certains de ces bateaux. J’ai essayé de ne pas trop y penser et de faire ma course sans me poser de questions. Parfois, ça a payé. Mais il est vrai que j’ai souvent dû dépenser plus d’énergie que les autres pour tenir le rythme. Ce qui compte, c’est d’être fier de tout ce que j’ai donné. Il y a tellement de moments où on doute, où on est dans le dur, mais il faut continuer, ne jamais lâcher. Sur un tour du monde, on se met forcément dans le rouge. »

Cette course a été particulièrement intense jusqu’à la fin, non ?
« Complètement. J’ai l’impression que ça a été crescendo. Au début, tout le monde se jaugeait un peu, puis la pression a augmenté progressivement. Petit à petit, j’ai repoussé mes limites, mais aussi celles de mon bateau. Je pense être arrivé à mes limites à la fin, mais c’est justement ce dépassement de soi qui rend cette aventure unique. Mentalement, j’ai rarement été aussi au fond du trou qu’à la fin. Mais ce sont finalement ces instants les plus durs qui restent gravés et dont on est le plus fier. »

Justement, comment as-tu vécu cette arrivée perturbée par la météo ?
« Les deux derniers jours, je ne me battais plus contre Clarisse, mais contre le timing d’arrivée. Sur le papier, les conditions semblaient faciles, mais en réalité, c’était tout autre chose : grains, toile à renvoyer puis à réduire constamment, départs au tas… Je voulais absolument arriver dans le chenal des Sables pour partager ce moment avec l’équipe et tout le monde. Mais quand mon frère m’a dit que ce n’était pas raisonnable d’entrer à Port Olona à cause des vagues, il a fallu encaisser. Malgré tout, j’ai savouré le moment. J’ai lancé un appel WhatsApp à mon équipe sans prévenir. Tout le monde a répondu, et j’ai fait le décompte de l’arrivée avec eux. C’était quand même complètement lunaire d’être seul en pleine mer, avec un pêcheur sablais comme seul témoin de mon arrivée ! (Rires) »

La nuit qui a suivi a été éprouvante, non ?
« Oui, les conditions étaient vraiment terribles. Mais, d’une certaine manière, je me sentais moins lâche vis-à-vis de Clarisse qui vivait la même chose. Je pense que j’étais au bout de ce que mon corps pouvait supporter. Cela faisait 30 heures que je n’avais pas dormi. Dans ces moments, on sait que si quelque chose se passe mal, tout peut se briser en mille morceaux. C’est une énorme pression, surtout pour une petite équipe comme la nôtre. Mais arriver à La Rochelle avec autant de monde venu m’accueillir, c’était incroyable ! Cela m’a permis de savourer pleinement ce moment. »

Quid de la remontée du chenal des Sables d’Olonne ?
« Nous souhaitons remonter vendredi prochain à partir de 17h00. Mais avant ça, je vais profiter de la maison et surtout du petit bout à venir, qui est encore bien au chaud dans le ventre de Mathilde ! »

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Vendée Globe. Clarisse Crémer : “Heureuse de ce Vendée Globe, ça a été un immense cadeau!”

Clarisse Crémer à la Rochelle : Trop contente d’arriver. Je suis dans mes objectifs de performance. On peut toujours faire mieux mais c’était trop bien. J’ai eu un petit coup de mou hier soir mais je suis heureuse d’arriver.

Clarisse Crémer : « Ce Vendée Globe, ça a été un immense cadeau »

Ce lundi à 04h36, Clarisse Crémer, skipper de L’Occitane en Provence, a franchi la ligne d’arrivée de son deuxième Vendée Globe, bouclant ainsi une aventure de 77 jours, 15 heures et 34 minutes. En pleine tempête, seule, les conditions météorologiques qui ont accompagné son retour sur la côte vendéenne ne lui ayant pas permis de rallier directement le chenal des Sables d’Olonne, passage si emblématique qui signe habituellement la communion entre les skippers et le public. Mais avec énormément de joie et de fierté. Une ligne d’arrivée qui aura finalement été à l’image du parcours qu’a mené Clarisse pour signer cette performance et cette onzième place, qui vaut bien des victoires et aura montré à quel point la navigatrice avait sa place sur cette course unique, qui transcende les marins et les font grandir en chemin.

Le parcours de Clarisse dans cette course, reflet de sa résilience, n’a pas été de tout repos. Dès les premiers jours, elle a perdu son grand gennaker, sacrifié pour protéger son mât, l’obligeant à adapter ses stratégies dès le cap Finisterre. À cela se sont ajoutés d’autres imprévus : une avarie de vérin de foil dans les mers du Sud, un problème de hook de grand-voile ou encore des soucis de fuite d’eau endommageant ses systèmes informatiques. Malgré tout, Clarisse n’a jamais baissé les bras, multipliant les ajustements techniques et tactiques pour rester dans la course. Sur le plan émotionnel, cette édition a été marquée par des moments intenses, comme lorsqu’elle a fêté à distance l’anniversaire de sa fille Mathilda, ou encore lorsqu’elle a passé le cap Horn le 1er janvier, un moment de grâce dans des conditions enfin clémentes après les épreuves des mers du Sud.

Une remontée inspirante et une bataille acharnée
En dépit des épreuves, Clarisse a su remonter sur certains de ses concurrents grâce à des opportunités météorologiques et à son opportunisme. Ce deuxième Vendée Globe est une victoire bien au-delà du classement pour elle. Après une carrière mise en pause pour vivre pleinement sa maternité, puis un retour marqué par des défis immenses, elle a prouvé une fois encore que la ténacité et la passion peuvent surmonter tous les obstacles. À 35 ans, elle continue d’inspirer la voile féminine et de repousser les limites. Clarisse Crémer termine ainsi cette aventure avec fierté, déterminée à savourer pleinement cet exploit. Si le chenal des Sables d’Olonne devra encore attendre pour l’accueillir en héros, sa performance restera gravée dans les mémoires comme un exemple de courage et de persévérance.

Ses premiers mots 

Bravo et… quelle histoire ! Pour commencer, comment as-tu vécu cette arrivée si particulière, comme tu le disais assez inédite dans l’histoire du Vendée Globe ?

« C’est vrai qu’avec Benjamin sur les quatre-cinq derniers jours, on était dans une course contre-la-montre pour arriver à temps, passer le chenal, tout ça, comme les systèmes météo s’enchaînaient, on était vraiment à fond, et on n’a pas eu ce moment de « ah, je suis en train d’arriver de mon tour du monde », ce petit relâchement… Et ça s’est fini en apothéose cette nuit avec le front, la ligne d’arrivée, j’avais peur de me retrouver sur le ponton sans vraiment réaliser que j’avais bouclé un tour du monde, mais là finalement, je suis même contente d’avoir un peu de temps en mer, j’ai juste Alan (Roberts, ndlr, co-skipper sur la Transat Jacques Vabre 2023) et Henri de mon équipe à bord, on papote, je débriefe et je commence à comprendre, et c’est très chouette…»

Peux-tu nous décrire justement tes conditions sur ce dernier jour de course ?
« (Rires) Ah oui, c’est quelque chose ! Ma journée a commencé dans 50 nœuds et s’est terminée dans 60 nœuds au milieu de la nuit ! Et c’est vrai que je n’ai pas été très « moral stable » quand j’ai appris que ça ne le ferait pas pour le chenal des Sables, j’ai trouvé ça très dur, j’étais dans un moment « qu’est-ce que je fous là » et là il y a Alan qui m’appelle pour m’annoncer qu’il allait falloir aller seule à La Rochelle. Heureusement avec Alan on se connait bien et on a une super connexion et il a trouvé les bons mots, j’étais tellement sous le choc sur le coup. Je savais que c’était une possibilité mais mon cerveau refusait un peu de l’accepter. L’avantage c’est que la météo t’obligeait à être concentrée, donc j’ai pas eu trop le temps non plus d’y penser. C’est vraiment dommage pour Benjamin (Dutreux), ça faisait quelques heures que je l’encourageais à fond pour qu’il y arrive, malgré tout j’étais contente de pas être complètement seule dans cette galère ! Ça m’a vraiment fait penser aux films d’Indiana Jones, quand il y a une trappe qui se ferme dans le temple et qu’il récupère son chapeau et qu’on pense tous qu’il va avoir la main coincée et en fait non, j’étais persuadée que ça allait faire pareil pour nous, j’avais tout le temps cette image en tête je sais pas pourquoi, mais non on n’est pas dans un film ! »

Et le moment où tu as franchi la ligne d’arrivée, comment tu l’as vécu ?
« Finalement super bien, le front était passé, j’étais hyper safe sous trois ris et tourmentin, c’était pas du tout aussi stressant qu’avant. J’étais assez émue, donc ça c’était cool ! Et puis finalement les trois heures pour aller à la Rochelle, j’ai un peu dormi, je suis arrivée au lever du soleil en plus donc c’est hyper sympa. Au final, ce n’est peut-être pas aussi festif que d’arriver aux Sables d’Olonne, mais pour mon cerveau c’est mieux. Là finalement, c’est tout doux, avec pas grand monde sur l’eau. Au final il y a quatre ans, j’étais passée de rien à la folie et c’était vraiment très bizarre, donc là c’est plus naturel et ça me va bien ! »

77 jours, 11e place, malgré pas mal de galères dès les premiers jours de course…
Est-ce que tu es heureuse de la course que tu viens de signer ?

« Je suis heureuse oui, on peut toujours trouver des moments où on se dit « j’aurais pu faire ci ou ça », mais je n’ai pas fait beaucoup d’erreurs. J’en ai fait forcément, mais pas des grosses où tu te dis « olala, j’ai merdé ! ». En fait je venais chercher surtout des objectifs intimes qui étaient difficiles à décrire dans une façon d’être face aux avaries, à la performance, etc… Et ça je les ai pleinement atteints donc je suis vraiment hyper fière et hyper contente parce qu’au final je n’avais pas eu beaucoup d’occasion de m’entraîner sur l’eau pendant quatre ans, je ne me suis pas préparée comme j’aurais voulu, mais malgré tout, tout ce que j’ai préparé à terre ça a payé, tout ce qu’on a fait avec l’équipe ça a marché, et toute la maturité que j’ai gagné ça a payé, je l’ai vraiment senti sur l’eau. Je me posais 100 000 fois moins de questions, tout était tellement plus simple. Oui, j’aurais aimé accrocher le top 10 mais en même temps Benjamin était un petit cran au-dessus de moi en niveau, et c’était trop bien la bataille à côté de lui, donc je n’ai vraiment pas de regret ! »

On t’a vue fidèle à toi-même, passer par mille émotions sur l’eau. As-tu réussi à moins les subir comme tu le souhaitais avant le départ, et surtout à prendre du plaisir sur l’eau ?
« Je prends toujours le parti de partager mes émotions, parce que c’est ça aussi un Vendée Globe. Mais moi, j’ai ressenti que j’étais plus sereine avec tout ça. Je laissais les émotions être là, quand c’était dur je l’acceptais, quand j’étais joyeuse j’en profitais, et du coup c’était plus vivable et ça me demandait moins d’énergie à gérer. En fait j’ai juste eu l’impression d’être plus vieille, enfin plus sage, et ça c’est hyper cool, j’ai l’impression d’être la même personne mais en version qui se pose moins de question et qui a pris du plaisir ! Ce Vendée Globe, ça a été un immense cadeau pour retrouver confiance en moi. »

Quel est le moment que tu as trouvé le plus compliqué pour toi sur cette course ?
« La fin ! Franchement la dernière semaine, c’était dur, j’avais l’impression que je n’allais pas y arriver, que mon corps était au bout… Par rapport à la dernière fois, je me suis pas fait avoir en franchissant le cap Horn à me dire ça y est c’est fini. Mais mine de rien quand les premiers arrivent, il y a une partie de ton cerveau qui switche, et tu peux pas t’empêcher de te projeter et te dire « allez, c’est peut-être la dernière fois que j’envoie cette voile… » C’est pas le bon mood pour rester bien dans tes baskets ! Et puis l’intensité de cette fin, on a passé cinq systèmes météo en une semaine avec Benjamin ! Tout le reste, j’avais l’impression que ça faisait juste partie du jeu… »

Le moment où tu t’es fait décrocher à l’arrivée dans le Pacifique par exemple ?
« Ça c’était hyper dur, mais en tant que compétitrice ! Parce que je pense que j’avais mon petit coup à jouer, j’étais en cran en-dessous mais j’étais là et avec des si en course au large on peut vraiment dire n’importe quoi, mais vraiment c’est le moment où il ne fallait pas avoir d’avarie, et ces trois heures que j’ai perdues elles étaient pile au mauvais moment… c’était dur à vivre ! »

Et au contraire, le plus beau moment ?
« C’est toujours hyper difficile, parce que c’est plein de petits moments en fait ! Mais le moment où j’étais hystérique de joie, c’est quand j’ai vu les albatros et les dauphins après le cap Horn, dans cette espèce de calme… Ce que je trouve assez fou avec les foilers c’est que c’est tout le temps difficile. Même quand il n’y a pas tant de vent que ça, en fait le bateau il fonce, tu peux pas profiter de l’extérieur comme sur un bateau à dérives. Et puis de temps en temps il y a ces moments de pétole, et au moins tu peux être dehors, il y avait juste un peu de vent pour avancer, j’ai l’impression que c’était comme dans un rêve, c’était beaucoup trop, je riais comme quand il n’y a personne pour te voir, c’était fou… »

L’intensité du foiler, c’est que tu as trouvé le plus difficile sur cette édition ?
« Oui, clairement ! Sur mon premier Vendée Globe ce qui m’avait vraiment nourri c’était la contemplation. Je passais mon temps à regarder les étoiles, les nuages, avec de la musique dans les oreilles… Là, j’ai plus l’impression d’avoir fait une course, et un peu moins une aventure. T’es bloquée dans ton cockpit, tu vois pas la mer, tu passes plus d’heures à regarder ton ordinateur que la mer, j’en suis pas fière mais je ne vois pas comment faire autrement dans ces machines à ces vitesses-là ! C’est ça que je trouve plus dur, parce que c’était une source positive en moins, mais du coup les quelques moments où on pouvait vraiment être dehors étaient dingues.»

Il y a aussi un truc qui a changé ta course, c’est que tu as été quasiment tout le temps au contact, sans cesse à la bagarre avec d’autres bateaux, comment tu l’as vécu ?
« Oui la dernière fois, je me souviens que sur une journée entière il y avait un ris à renvoyer et je ne le faisais pas parce que j’avais personne à côté ! Là, j’ai pas le souvenir une seule fois de ne pas avoir fait une manœuvre parce que j’étais trop fatiguée… Ah si, je me souviens d’un jibe à côté de Sam que j’ai pas fait, et j’ai perdu 30 milles ! Sanction immédiate… Ça ne veut pas dire naviguer comme un débile, mais c’est que t’es tout le temps à fond. »

Avant le départ, tu disais partir pour redécouvrir à la fois la planète et toi-même. Est-ce que tu as réussi à retrouver la Clarisse que tu cherchais ?
« J’ai eu quatre années un peu particulières, je ne sais pas quelle partie de moi s’est accrochée à ce Vendée Globe, même moi je ne me l’explique pas. J’ai eu 25 occasions de tout arrêter, et ça aurait probablement rendu ma vie beaucoup plus simple, mais il y avait une partie au fond de moi qui n’en démordait pas, et j’ai suivi cet instinct animal, et à chaque fois, c’est en mer que j’ai trouvé les réponses et que je me suis dit « je suis là pour ça ». Mais je suis toujours incapable de décrire le « pour ça » ! C’est juste que tu sais que tu dois être là ! Ce Vendée Globe, à partir du premier équateur, je me suis dit « c’est bon, j’ai tout gagné, je suis là, et je fais ma vie ». J’étais censée être sur ce Vendée Globe, et même si ces quatre années ont détruit ma confiance en moi, là j’ai fait une thérapie géante de 77 jours, et ça fait beaucoup de bien ! »

Est-ce qu’il y a un message que tu aimerais faire passer en franchissant cette ligne d’arrivée ?
« Oui, ce n’est pas facile à formuler, j’espère avoir les neurones assez connectés pour les trouver ! Quand t‘as quelque chose au fond de toi et que tu sais que c’est juste, que c’est une source de joie, va jusqu’au bout, peu importe les bâtons dans les roues, n’écoute pas les gens qui ont des schémas d’autrefois dans leur tête… C’est une vision de la vie et de la société, on est là parce qu’on porte tous une histoire et la mienne elle est ce qu’elle est, mais j’aimerais au moins qu’elle serve à ça. »

Quel regard portes-tu sur la performance de Justine Mettraux ?
« C’est trop cool, je suis tellement contente pour elle ! J’étais tellement désolée pour elle de voir tous les titres « la première femme », etc, mais c’est normal, c’est logique. Je suis passée par là il y a quatre ans. Justine, sa performance elle est stylée avant d’être une performance féminine, mais c’est toujours la même chose, et en même temps c’est toujours vrai qu’on n’est pas assez nombreuses et qu’il faut valoriser les parcours de femmes ! Mais Justine elle mérite, elle est solide, efficace. Je sais pas comment dire, mais même quand tu regardes sa trace à la carto tu le ressens ! Donc je suis hyper contente pour elle, et je suis très heureuse qu’elle ait réussi à rester dans cette tête de flotte jusqu’au bout, elle a eu son lot d’avaries et de galères, donc trop bien ! »

Comment as-tu vécu la solitude sur cette édition ?
« J’ai très peu échangé avec la terre, quasiment seulement avec mon équipe technique. J’ai appelé une fois ma maman dix minutes parce qu’elle me le demandait ! La pauvre, je suis horrible, pardon maman ! Je suis très égoïste en plus parce que j’adore recevoir ses messages, mais je ne réponds pas, je suis vraiment une fille ingrate… Sinon j’ai pas mal échangé avec d’autres marins, pas mal avec les deux Benjamin (Dutreux et Ferré, NDLR) de la course notamment, un peu avec Sam quand on était à côté, et puis un peu avec Tanguy mais on se méfiait avec Tanguy pour pas être trop sentimentaux. »

Un mot de la course de Tanguy justement ?
« Il fait une super course et je ne suis pas surprise. Il est hyper polyvalent, c’est impressionnant ce qu’il arrive à faire, il a plein d’emmerdes mais il les gère, il a perdu plein de voiles, restraté tout son bateau… et pour autant il est dans le match ! Je le sens agacé parfois de ne pas aller plus vite, j’espère qu’il sera pas trop frustré en termes de compétition et qu’il ne se gâchera pas trop la vie pour quelques milles perdus ! »

Pour finir sur une note un peu plus personnelle : à quel point as-tu hâte de retrouver ta fille, Mathilda ?
« Il y a une partie de moi qui se protège, qui s’oblige à ne pas penser à ça ! Il y a une brèche qui s’est ouverte à l’arrivée de Charlie quand j’ai vu des photos de lui avec son fils, et j’ai vite essayé de refermer ça parce que c’était trop trop dur ! Et là, elle est en train de se rouvrir… J’ai reçu une vidéo de Léna ce matin où on la voit dire « chercher maman, chercher maman » et waaaa…. Je sais pas comment ça va se passer, mais c’est quelque chose ! Je m’interdisais d’y penser, et je me rends compte que depuis qu’elle est née je me préparais à cette idée de la laisser pour trois mois. Et là ça y est c’est fait, et je m’étais jamais autorisée à imaginer l’autre côté du schmilblick, alors je n’ose même pas imaginer à quel point ça va être bon ! »

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Vendée Globe. Clarisse Crémer à la Rochelle

Anne Beaugé / Aléa / VG2024

Clarisse Crémer a pu rentrer dans le port de la Rochelle à 15h ce lundi où une foule nombreuse est venue l’accueillir et notamment Benjamin Dutreux qui partage la même situation. Les deux skippers attendent des conditions plus cléments pour remonter le chenal des Sables.

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Vendée Globe. Benjamin Dutreux : “Il faut s’adapter tout le temps!”

Benjamin Dutreux est allé s’ammarrer à la Rochelle où ses amis étaient venus l’attendre. Ses premières réactions.
” Ce n’était pas toujours facile. Je me suis dépassé plus que jamais malgré les difficultés. Mon objectif c’était d’être à fond. C’est un excellent résultat compte tenu du niveau sportif. Humblement j’aimerai bien fair un top10, j’ai mis mes trippes et cela a fini par payer. On est une petite équipe, on croit en nos rêves. Avec beaucoup de détermination, on est capable de grand chose.
Je m’en voulais de laisser Clarisse. On a discuté cette nuit. Il faut s’adapter tout le temps. C’est un bel apprentissage de la vie.”

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Vendée Globe. Arrivée de Clarisse Crémer 11e, seule devant les Sables d’Olonne !

Clarisse Crémer, skipper de L’Occitane en Provence, a franchi la ligne d’arrivée à 4h46 de son deuxième Vendée Globe après 77 jours, 15 heures et 34 minutes. Elle est arrivée de nuit dans la tempête avec des conditions qui l’ont contraint à aller s’abriter à la Rochelle. Une arrivée avec la joie de boucler la boucle mais aussi poignante en étant seule dans des conditions difficiles.

Le parcours de Clarisse dans cette course, reflet de sa résilience, n’a pas été de tout repos. Dès les premiers jours, elle a perdu son grand gennaker, sacrifié pour protéger son mât, l’obligeant à adapter ses stratégies dès le cap Finisterre. À cela se sont ajoutés d’autres imprévus : une avarie de vérin de foil dans les mers du Sud, un problème de hook de grand-voile ou encore des soucis de fuite d’eau endommageant ses systèmes informatiques. Malgré tout, Clarisse n’a jamais baissé les bras, multipliant les ajustements techniques et tactiques pour rester dans la course. Sur le plan émotionnel, cette édition a été marquée par des moments intenses, comme lorsqu’elle a fêté à distance l’anniversaire de sa fille Mathilda, ou encore lorsqu’elle a passé le cap Horn le 1er janvier, un moment de grâce dans des conditions enfin clémentes après les épreuves des mers du Sud.

Une remontée inspirante et une bataille acharnée
En dépit des épreuves, Clarisse a su remonter sur certains de ses concurrents grâce à des opportunités météorologiques et à son opportunisme. Ce deuxième Vendée Globe est une victoire bien au-delà du classement pour elle. Après une carrière mise en pause pour vivre pleinement sa maternité, puis un retour marqué par des défis immenses, elle a prouvé une fois encore que la ténacité et la passion peuvent surmonter tous les obstacles. À 34 ans, elle continue d’inspirer la voile féminine et de repousser les limites. Clarisse Crémer termine ainsi cette aventure avec fierté, déterminée à savourer pleinement cet exploit. Si le chenal des Sables d’Olonne devra encore attendre pour l’accueillir en héros, sa performance restera gravée dans les mémoires comme un exemple de courage et de persévérance.

Après de derniers milles épuisants dans le golfe de Gascogne, à batailler sans relâche et au contact avec Benjamin Dutreux, ainsi que de longues dernières heures sous pression, menacée par les vents et la houle de la tempête Hermina, Clarisse Crémer a franchi la ligne d’arrivée de la 10e édition du Vendée Globe ce lundi 27 janvier 2025 à 04h36’28’’, en 11e position. La navigatrice de tout juste 35 ans boucle ainsi son 2e tour du monde en solitaire en 77 jours, 15 heures, 34 minutes et 28 secondes à bord de son IMOCA L’Occitane en Provence. Une remarquable prouesse après une préparation express et parfois contrariée, au cours de laquelle la jeune femme n’aura jamais cessé d’y croire et aura surpassé toutes les épreuves en travers de son chemin. Pour revenir encore plus forte et prouver, ce jour encore, que sa détermination n’avait définitivement aucune limite, à terre comme en mer.

© L’Occitane Sailing Team

En raison des conditions météorologiques de ce dimanche et ce lundi, avec de forts vents de Sud et une puissante houle rendant impraticable le chenal des Sables d’Olonne, la skipper de L’Occitane en Provence et son équipe technique, en concertation avec la Direction de course, ont pris la décision de se diriger vers le port de La Rochelle. Des conditions moins défavorables permettront à Clarisse et son bateau de se mettre à l’abri.
18 mois à se battre, contre vents et marées, pour 77 incroyables jours autour du monde, et une magnifique 11e place à la clé. Grâce au soutien de son sponsor L’Occitane en Provence et de l’expertise de l’équipe d’Alex Thomson, Clarisse Crémer a pu de nouveau briller sur la plus belle des courses en solitaire, marquant cette 10e édition du Vendée Globe tant par son abnégation que par sa spontanéité et son bonheur rayonnant d’être en mer. Adoptée par le grand public il y a quatre ans grâce à sa fraîcheur et à sa communication transparente, la navigatrice a de nouveau conquis ses admirateurs en restant fidèle à elle-même et en ne cachant rien de son quotidien en mer, mais a également impressionné connaisseurs et amateurs en réalisant une course parfaitement maîtrisée.
Constamment dans les bons coups, toujours accrochée dans les bons groupes, parfois meneuse, parfois suiveuse, la skipper de L’Occitane en Provence n’a jamais rien lâché et s’est révélée particulièrement sereine et solide mentalement, acceptant les aléas inhérents à ce véritable Everest des mers, parfois, ou en combattant les éléments, souvent. Plus de trace, aucune, de la navigatrice inexpérimentée et ingénue de 2020. Clarisse a travaillé dur et s’est endurcie mentalement, forte d’une première expérience qui lui aura permis de garder ce si précieux moral stable, et de rester solide face à l’adversité. En terminant en 77 jours 15 heures et 34 minutes, la navigatrice améliore par ailleurs son record personnel de près de 10 jours de moins. Un exploit à la hauteur de l’engagement et de la ténacité dont elle a toujours fait preuve.
Clarisse va maintenant pouvoir savourer et célébrer cette belle victoire personnelle avec le public avant de retrouver sa famille et son rôle de jeune maman, en attendant le retour de son mari Tanguy Le Turquais, toujours en mer.

ILS ONT DIT : 

Clarisse Crémer, skipper de l’IMOCA L’Occitane en Provence : « Vendée Globe 2024, c’est dans la poche ! Quel soulagement ! Un peu moins de 78 jours pour faire le tour du monde, c’est absurde… Une belle 11e place, et vue la préparation que j’ai eue, je pense qu’on a bien bossé avec l’équipe. On n’aurait pas pu faire beaucoup mieux.
Je suis toute seule au milieu de la nuit, avec personne, mais avec la même joie ! Ce doit être l’arrivée la plus intimiste de l’histoire du Vendée Globe. J’ai hâte de voir du monde pour célébrer ça, c’est vraiment trop cool ! Maintenant, direction La Rochelle ! »

Adrien Geiger, CEO L’Occitane en Provence : « La performance de Clarisse est impressionnante, surtout dans un contexte où elle a dû surmonter de nombreux défis techniques, physiques et émotionnels. Elle a montré un courage, une persévérance et une résilience incroyables, qui reflètent parfaitement les valeurs de L’Occitane en Provence. Pour nous, c’est une gagnante car elle incarne les valeurs d’authenticité, de dépassement de soi et de sincérité qui sont au cœur de notre Maison. Son aventure n’est pas seulement une course, c’est une inspiration pour des milliers de personnes, femmes et hommes, à travers le monde. Nous sommes fiers de l’avoir soutenue dans ce grand voyage nous sommes honorés de faire partie de cette nouvelle page de son histoire. »

Alex Thomson : « Se présenter sur la ligne de départ de cette course était déjà une victoire pour Clarisse et l’équipe, et la terminer aujourd’hui, c’est tout simplement génial. C’est une coureuse déterminée et son esprit de compétition est évident pour nous tous. Elle nous a appris qu’il est possible de se réinventer, de faire abstraction du monde autour et de profiter de cette course incroyable. J’espère qu’elle savoure ce moment et qu’elle a maintenant le temps de récupérer et de passer du temps avec Mathilda en attendant l’arrivée de Tanguy. Le bateau a tenu incroyablement bien, il nous a fallu du temps pour apprendre à le connaître et notre équipe technique mérite d’être reconnue pour ce qu’elle a accompli et pour la façon dont elle a soutenu Clarisse. Quel Vendée Globe – comme nous le savons tous, ce n’est pas fini tant que la ligne n’est pas franchie ».

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Vendée Globe. Benjamin Dutreux 10e sur Guyot Environnement !

Benjamin Dutreux, skipper de GUYOT environnement – Water Family, a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe ce dimanche à 16h41, après 77 jours, 03 heures et 39 minutes en mer. Le marin décroche une magnifique 10e place, fruit d’un parcours marqué par des choix stratégiques audacieux et une détermination sans faille.

Cette belle performance récompense son investissement total, autant sur le plan sportif qu’humain. Quatre ans après avoir stupéfié le monde de la voile avec une incroyable 9e place à bord d’un bateau à dérives vieillissant, le Vendéen prouve qu’il est bien plus qu’un simple “outsider”. Ce Top 10 dans une édition particulièrement compétitive témoigne de son ascension continue et de sa place désormais bien établie parmi les grandes figures de la course au large.

Face à des conditions météorologiques difficiles, il a choisi de rallier le port de La Rochelle, où l’état de la mer est moins défavorable, pour garantir sa sécurité et celle de son bateau. Une fois la situation apaisée, il reviendra aux Sables, où un accueil chaleureux et à la hauteur de son incroyable performance l’attendra, reflet de la fierté qu’il inspire. À son arrivée sur place, il pourra entrer dans le port entre 00h45 et 4h30 ou bien après 14h15, en fonction des créneaux autorisés.

Lors du Vendée Globe 2020, Benjamin Dutreux avait déjoué tous les pronostics. Inconnu du grand public, il s’était élancé des Sables d’Olonne avec un bateau à dérives droites peu compétitif et une expérience limitée en solitaire. Pourtant, il a impressionné le monde de la voile en terminant à une remarquable 9ᵉ place, le tout avec une simplicité désarmante et une combativité exemplaire. Quatre ans plus tard, le marin sablais revenait sur cette course mythique avec une ambition décuplée, s’appuyant sur un foiler de 2015 et une équipe expérimentée. Lors de cette deuxième participation, le Vendéen a démontré une maturité et une confiance renforcées, tout en restant fidèle à sa philosophie : naviguer avec passion, saisir chaque opportunité et transformer les défis en atouts.

Un parcours audacieux et une ténacité à toute épreuve
Cette édition 2024 a mis à l’épreuve sa détermination et son savoir-faire. Dès les premières semaines de course, il s’est illustré par sa capacité à gérer les imprévus et à prendre des décisions stratégiques payantes. Après un début en retrait, il s’est hissé en tête du deuxième peloton au large du Portugal. Dans l’Atlantique Sud, des vents capricieux l’ont temporairement relégué derrière le groupe de tête, mais Benjamin n’a jamais baissé les bras. Au cap de Bonne Espérance, il occupait la 14ᵉ position, prêt à entrer dans l’océan Indien avec un plan bien défini. Là, il a fait preuve de sang-froid en affrontant des systèmes météorologiques violents et en prenant un risque calculé dans le Pacifique, choisissant une trajectoire plus au Sud pour dépasser Samantha Davies et revenir à portée de Clarisse Crémer. Le passage du cap Horn, le 1er janvier en 12ᵉ position, a marqué une véritable bascule dans sa course. Plus confiant que jamais, il a entamé une remontée méthodique dans l’Atlantique, a profité de chaque opportunité et des déboires de ses concurrents, et a finalement intégré le Top 10. Jusqu’aux derniers milles, il a défendu sa position avec une ténacité remarquable.
Un Top 10 mérité et des horizons prometteurs

En terminant ce Vendée Globe à la 10ᵉ place, Benjamin Dutreux a confirmé qu’il a franchi un cap dans sa carrière. Cette performance, obtenue dans une édition particulièrement relevée, a souligné sa capacité à s’adapter, à prendre des décisions justes sous pression et à tirer le meilleur de chaque situation. Son résultat a témoigné d’un mélange rare de rigueur, de créativité et d’endurance. Après 77 jours de mer, Benjamin a prouvé que sa progression fulgurante dans le monde de la course au large ne relevait pas du hasard. Cette 10ᵉ place, bien plus qu’un simple classement, a reflété son évolution en tant que marin et compétiteur. Il s’est imposé comme l’un des skippers les plus solides et prometteurs de sa génération. Son avenir s’annonce sous les meilleurs auspices. Avec ce nouvel exploit, il a confirmé qu’il pouvait rivaliser durablement avec les meilleurs, tout en restant fidèle aux valeurs qui font sa force : humilité, persévérance et passion.

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