Tom Laperche et Loïs Berrehar, les skippers Espoir et Performance de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – Crédit Mutuel de Bretagne sont prêts à attaquer La Solitaire. Ils ont montré sur les courses de préparation qu’ils pouvaient être aux avant postes.
Le stress des grands jours commence donc à monter doucement, mais s’il est un sentiment qui domine chez les deux jeunes navigateurs, c’est assurément l’impatience !
Après avoir effectué le convoyage de leurs bateaux en deux temps entre Port-la-Forêt et Saint-Nazaire avec un stop à Pornichet, Tom Laperche et Loïs Berrehar ont pris part hier à la grande parade qui les a menés jusqu’au cœur de la ville de Nantes. Nantes où ils vont désormais profiter d’une semaine de festivités avant le jour J.
« Cette fois, on y est ! C’est rigolo parce que c’est un moment qu’on attend depuis longtemps et, à la fois, ces derniers mois sont passés tellement vite! Il n’y a eu aucun temps mort ! », explique le skipper Bretagne – CMB Espoir dont le début de saison a, de fait, été bien rempli. « La Solo Concarneau – Trophée Guy Cotten s’est achevée il y a à peine deux semaines. Le but de ces derniers jours a donc été de se reposer au maximum car c’est vraiment primordial d’arriver sur une course telle que la Solitaire avec une envie intacte et le plus en forme possible car on sait que ça va tirer », assure Tom qui a toutefois effectué deux sorties d’entraînement, jeudi et vendredi dernier, afin de tester ses nouvelles voiles. « On a profité de belles conditions et, en prime, on a bénéficié de la présence de Thomas Rouxel. Au final, on est vraiment content de ce qu’on a pu voir », a ajouté le jeune Morbihannais. Lui, comme son partenaire de team, va désormais se concentrer pleinement sur la Solitaire, l’objectif numéro 1 de sa saison. « Je me dis que j’ai de la chance d’être là. Pour l’instant, je ne ressens pas encore trop de stress mais j’imagine que ça va venir à l’approche du départ. En attendant, j’essaie de souffler, de faire d’autres choses. Ça ne sert à rien de se faire douze millions de scénarios dans la tête dès maintenant », assure Tom qui refuse de se mettre trop de pression sur les épaules à cinq jours du départ.
Même chose pour Loïs Berrehar. « L’idée, c’est de ne pas s’en mettre plus qu’il n’en faut. Le but, c’est simplement de faire en sorte que le bateau soit prêt en ajustant les dernières petites choses, de bien se reposer et d’essayer de bien dormir. Mais cette semaine je vais aussi me focaliser sur la nav’ et la météo de la première étape. On a déjà bien dégrossi le sujet au Pôle Finistère Course au Large mais ce sera important de bien préparer les choses car cela va être la première fois que l’on va faire une vraie étape de large avec ces bateaux. Il n’y a, en effet, aucune porte de passage entre Saint-Nazaire et Kinsale (Irlande). Il va pouvoir se passer d’emblée beaucoup de choses. En clair, ça va commencer fort ! », a conclu Loïs Berrehar.
Prologue de la Sardinha Cup 2019 - St Gilles Croix de Vie le 30/03/2019 @ A. Courcoux
Anthony Marchand fait partie des favoris qui peuvent remporter cette Solitaire ou au moins remporter une étape.
« Depuis la dernière course, j’ai essayé de prendre un peu de recul en ne mettant pas trop les pieds sur le bateau, hormis pour bricoler un peu. Le but était à la fois de me reposer et de garder l’envie de naviguer intacte car depuis le début de la saison, on n’a pas arrêté. Ça m’a vraiment fait du bien de me poser un peu, et maintenant je suis d’attaque », a expliqué Anthony Marchand qui a effectué le convoyage de son bateau entre Lorient et l’embouchure de la Loire dans la nuit de dimanche à lundi, avant de prendre part à la grande parade qui a mené l’ensemble des 47 concurrents du pont de Saint-Nazaire jusqu’au quai de la Fosse, lundi matin. « Cela m’a permis de rehisser une partie des voiles neuves avant la Solitaire, ce qui n’est jamais inintéressant. Le fait d’avoir convoyé avec Eléonore de Grissac, la secrétaire de la classe Figaro, m’a permis de ne pas faire une nuit blanche et de me reposer. A présent, je vais profiter du temps qu’il nous reste avant le jour J pour faire un peu de sport, bien travailler la météo mais aussi et surtout essayer de bien recharger les batteries pour arriver encore plus frais que lors des éditions précédentes sur la ligne de départ car le bateau est particulièrement sollicitant. Il faut impérativement être en grande forme surtout que ce sont quatre grosses étapes qui nous attendent », a indiqué le Costarmoricain.
Loïck Peyron prendra le départ de La 50ème Solitaire URGO Le Figaro à bord du Figaro Bénéteau 3 ACTION ENFANCE sur lequel il s’entraîne depuis février. « Au fil des entraînement et des courses, je sais surtout ce qu’il ne faut pas refaire… Sur La Solitaire, tout va être possible mais être devant sera difficile, sur les premières courses, on retrouve naturellement les spécialistes aux avant-postes. La course sera très dure sur la durée, avec ce nouveau bateau, il faut être constamment dans les choix, c’est un truc de fou ! C’est complexe, tout se joue dans les détails. C’est un petit bateau très exigent mais c’est marrant. Le mode de navigation est également particulier, la Solitaire : c’est un marathon à l’allure d’un sprint » précise Loïck Peyron.
« C’est sympa de naviguer au milieu de tous ces champions et les outils modernes de navigation permettent de savoir ce que font les autres, leurs vitesses, leurs voilures… C’est intéressant mais moi ce n’est pas mon truc, j’avance sans regarder ce que font les autres !”
PEYRON Loick / ACTION ENFANCE @ C. Breschi
Loick Peyron et les enfants d’ACTION ENFANCE prennent le large Une nouvelle page de l’histoire entre Loick Peyron et ACTION ENFANCE s’écrit avec le départ de la course URGO LE FIGARO. Le marin et la Fondation poursuivent leur aventure débutée il y a bientôt 1 an et renforcent leurs liens autour de valeurs humaines fortes. Ainsi, le 2 juin prochain, peu avant le départ, Loick Peyron proposera à une fratrie, placée au sein d’ACTION ENFANCE, d’être initiée à sa vie de skipper en partageant un moment unique à bord de son bateau.
« Je suis très fier de porter une nouvelle fois les couleurs d’ACTION ENFANCE, Fondation qui accueille dans ses Villages d’Enfants des frères et sœurs ayant vécu de lourds traumatismes familiaux. Depuis le début de l’aventure, j’ai rencontré beaucoup d’enfants dans leur Village, à Saint-Malo, au baptême du bateau à la Trinité et certains d’entre eux sont même venus naviguer à bord au Pouliguen. »
En attendant la mise à l’eau de son Imoca pour le Vendée Globe 2020, Thomas Ruyant prendra le départ dimanche à Nantes de sa quatrième Solitaire Urgo Le Figaro à bord d’Advens – Fondation de la Mer.
Te voilà au départ de ta quatrième Solitaire Urgo Le Figaro, une compétition qui ne t’a pas pourtant réellement réussi par le passé, pourquoi ?
Justement parce qu’elle ne m’a encore réussi ! La Solitaire Urgo Le Figaro, est un peu les Jeux Olympiques de la voile. C’est de la compétition au contact et cette année, elle réunit un plateau de dingue avec un nouveau voilier. J’ai besoin de continuer à progresser en Solitaire. Il était important, pendant la construction de mon monocoque de 60 pieds Imoca, de continuer à naviguer. C’est mon métier. De plus, c’est un projet qui est assez facile à monter, à mettre en place. Cela collait bien en parallèle de notre projet Vendée Globe.
D’où te vient cette envie de toucher à toutes les disciplines de la voile et tous les supports ?
C’est la voile française qui est composée comme ça avec beaucoup de discipline. J’ai débuté avec la Mini-Transat et la suite est venue grâce à des opportunités qui m’ont permises de toucher à tous les supports comme le Class40, le Mini 6.50, l’Imoca avec le dernier Vendée Globe, le Figaro Bénéteau 2 et maintenant le 3. Je pense que c’est une réelle force d’avoir réussi à naviguer sur de multiples voiliers et ça m’a plutôt réussi. J’essaie de cultiver mon éclectisme. Je suis fier de mon parcours et je suis persuadé que cela va me servir dans mes nouveaux défis à bord d’un 60 pieds « dernière génération ». Cela va aider à la performance. Je n’ai pas le gabarit pour les Jeux Olympiques même si maintenant il y aura de la course au large en 2024, alors pourquoi pas !
Le plateau 2019 de la Solitaire Urgo Le Figaro est hallucinant avec le retour de nombreux vainqueurs de la Solitaire Urgo Le Figaro comme Michel Desjoyeaux, Armel Le Cleac’h ou encore Alain Gautier, de grands spécialistes de la course côtière au contact… La victoire paraît inaccessible, n’est-ce pas ?
On ne peut pas prédire ce qui va se passer sur cette Solitaire Urgo Le Figaro mais c’est vrai que la victoire va être difficile. Il y a au moins 20 projets capables de remporter la compétition. C’est du jamais vu. Je n’ai pas 15 participations à la Solitaire du Figaro derrière moi. C’est compliqué de fixer des objectifs. Le mien est de ne pas perdre la main sur l’eau en vue du 60 pieds, en vue de la Transat Jacques Vabre et du Vendée Globe. Ëtre déjà dans le top 20 serait une perf. En même temps, je suis un compétiteur et je ne vais rien lâcher.
N’est ce pas trop difficile mentalement et physiquement pour un seul homme de construire un nouveau monocoque de 60 pieds et de trouver le temps de naviguer et de se concentrer sur une épreuve aussi astreignante que la Solitaire ?
Je suis content quand je me lève le matin. J’ai une chance incroyable d’exercer un métier qui est lié à ma passion. C’est vrai qu’il y a beaucoup de boulot voire du stress depuis un long moment avec le montage d’un projet aussi grand que la construction d’un voilier « dernier cri » pour le Vendée Globe mais je m’appuie sur mon équipe en qui j’ai totalement confiance. Je ne suis pas seul. Mes journées sont passionnantes. C’est assez génial et la saison qui s’annonce va être très forte avec la Solitaire puis l’arrivée de notre grand bateau à Lorient, la Transat Jacques Vabre, ma qualification pour le Vendée Globe…
Peux-tu nous analyser le parcours de cette 50ème édition et nous rappelez le règlement unique de cette compétition ?
De façon globale, nous allons vivre quatre grandes étapes. Il n’y aura pas de petites portions. Tout sera alors possible. C’est une 50ème édition qui va être très longue et il va falloir réussir à bien se reposer à terre. Les Figaro Bénéteau 3 sont très exigeants physiquement. Ils ne pardonnent pas les erreurs de barre et il ne sera pas facile d’aller à la bannette. Cela me convient. Je suis content d’aller jusque l’île de Man et j’ai hâte de naviguer dans le canal Saint-Georges. Cela sera une vraie découverte pour moi. Pour le reste, nous allons retrouver nos terrains de prédilection avec les îles bretonnes, le littoral anglais et irlandais, une véritable partie de plaisir (rires).
En ce qui concerne le règlement, la Solitaire Urgo Le Figaro est conçu un peu comme un tour de France cycliste avec un cumul de nos temps sur les quatre étapes. Tu peux gagner trois étapes et ne pas gagner la Solitaire à cause d’une mauvaise étape. Ce règlement favorise la régularité et incite à rester conservateur contrairement à une transat ou tu peux prendre des options tranchées. D’un autre côté si on ne fait pas un bon résultat dès les premières étapes, il sera possible d’optionner, de tirer dans les coins et cela peut ouvrir le jeu.
Tu embarques sur la Solitaire, Advens et la Fondation de la Mer. Quelle est ton histoire avec le leader de la cybersécurité en France et avec la Fondation de la Mer dont tu es ambassadeur ?
Je suis fier d’être ambassadeur de la Fondation de la Mer. La mer est mon terrain de jeu et notre avenir. Les programmes éducatifs mis en place par la Fondation me tiennent à cœur car ils sont à destination des jeunes. Il me semblait naturel de servir cette cause dans notre société qui est toujours plus polluante alors faisons tous #ungestepourlamer. J’ai rencontré Advens grâce au Soufflle du Nord et avant mon Vendée Globe. J’ai fait notamment des interventions en interne à cette époque. Le courant est très bien passé avec les dirigeants et les salariés. Après mon abandon sur le Vendée Globe, ils m’ont beaucoup aidé. Nous nous sommes assez naturellement retrouvés dans l’idée de continuer ensemble et d’écrire une histoire commune sur la Solitaire Urgo Le Figaro en ne perdant pas de vue l’objectif d’être à nouveau sur le prochain Vendée Globe. Nous avons des valeurs communes.
Pendant que tu seras sur l’eau à couteaux tirés tout le mois de juin, les techniciens du chantier Persico Marine à Bergame apporteront leurs dernières touches dans la construction de ton monocoque de 60 pieds Imoca « dernière génération » dessiné par Guillaume Verdier. Peux-tu nous en parler ?
Le bateau a été démoulé le 24 mai chez Persico. Je l’ai vu il y a 10 jours. Le chantier a fait un excellent travail. Nous ne sommes pas loin de la fin de la construction. A Lorient, nous avons reçu la bôme, le mât, le voile de quille… Le mattelotage est terminé. Bref, tout est en place afin de réceptionner le voilier début juillet en Bretagne pour une mise à l’eau début août. Nous avons quasi toutes les pièces du puzzle.
Enfin, as-tu trouvé des partenaires afin d’être plus serein dans les mois qui viennent notamment pour ta participation à la prochaine Transat Jacques Vabre puis The Transat, New-York Vendée et le Vendée Globe en 2020 ?
Il y a des discussions en cours avec des partenaires. Nous continuons à nous mobiliser afin de trouver un ou des partenaires. Rien n’est fait mais je suis résolument confiant tant nous proposons un projet solide et abouti.
Que peut-on te souhaiter en juin, juillet et août, trois mois qui compteront dans ta carrière ?
Que tout se passe au mieux sur la Solitaire Urgo Le Figaro, que je prenne du plaisir en étant performant, que la phase finale dans la construction et l’assemblage de notre 60 pieds se déroule bien, que l’on trouve un ou des partenaires pour aller au bout de nos rêves. Ce sont des mois extrêmement importants dans ma carrière, complexes, passionnants.
Deux courses à la voile partiront au mois de juin au départ de Douarnenez. La première, le Trophée Marie-Agnès Péron, est la course en solo créée à l’initiative du Winches Club en 2005, qui rend hommage à la navigatrice Marie-Agnès Péron, disparue en mer lors de la Mini-Transat 1991. La course est inscrite au calendrier de la Classe depuis 2006. Elle partira le 5 juin. Depuis 2012, elle est la deuxième épreuve du Championnat de France de Course au Large en Solitaire – Mini 6,50. Le parcours (220 milles) : Douarnenez – mer d’Iroise – Bretagne sud – Douarnenez
La deuxième course est la Mini-Fastnet organisé depuis 2002 par le Winches Club se disputera du 10 au 22 juin 2019.
Le Mini-Fastnet : 600 milles pour entrer dans l’histoire de la Classe Mini. 4 jours et 4 nuits inoubliables pour aller chercher la légendaire lumière du Fastnet : voilà une course qui se partage, une épreuve fondatrice. Bref, impossible d’intégrer le circuit Mini sans passer un jour par la case « Mini-Fastnet ». Les bateaux accompagnateurs : 3 voiliers accompagneront la course. Le Parcours (environ 600 milles) : Douarnenez – Chenal du Four – Wolf Rock – Bouée Racon extrémité nord DST Est des Scilly – Bouée Stags – Phare du Fastnet – Douarnenez.
Pour mémoire les Podiums de 2018 : Le trophée Marie-Agnès Péron :
Série : 1 – 943 – Ambrogio BECCARIA, 2 – 920 – Erwan LE DRAOULEC, 3 – 893 – Davy
BEAUDART
Prototype : 1 – 865 – François JAMBOU, 2 – 800 – Erwann LE MENE, 3 – 934 – Joerg
RIECHERS
Le Mini-Fastnet :
Série : 1 – 943 – Ambrogio BECCARIA & Tanguy LE TURQUAIS, 2 – 944 – Amélie GRASSI
& Davy BEAUDART, 3 – 903 – Erwan LE DRAOULEC & Clarisse CREMER
Prototype : 1 – 945 – Axel TREHIN & Frédéric DENIS, 2 – 865 – François JAMBOU & Pascal
FIEVET, 3 – 800 – Erwann LE MENE & Renaud MARY
Les forces en présence en ce début d’année :
Les premières courses Atlantique de l’année 2019, la PLASTIMO LORIENT MINI, La
Pornichet Select et La Mini en Mai, nous donnent un aperçu des marins et des bateaux
prétendant aux podiums à Douarnenez.
Côté Séries, les “nez rond”, les maxi 650 plan Raison, 951 mené par Paul Cloarec et
979 d’Hugo Dhallenne, remettent en question la suprématie des Pogo 3 sur la PLM.
Pogo 3 que l’on retrouve néanmoins aux avant-postes lors de La Mini en Mai avec
notamment Arnaud Machado sur le 910 et Amélie Grassi sur le 944. Sans oublier,
Ambrogio Beccaria sur le 943 qui défendra ses titres.
Côté Protos, Erwan le Méné avec le 800 arrive en force et plein d’expérience. Il y aura
le 865, au palmarès impressionnant, conduit par François Jambou. On y ajoute le 945
d’Axel Tréhin et on peut être sûr que la course sera fort disputée.
Fabien Delahaye est de retour en Figaro après 4 ans d’absence et fort de ses multiples expériences en course au large notamment en recherche de performance sur différents supports, Fabien Delahaye est déterminé à effectuer une belle Solitaire URGO Le Figaro, son objectif principal de la saison avec Loubsol comme partenaire.
Pourquoi revenir en Figaro après tes expériences hors du circuit ces dernières années ?
« Cela fait 4 ans que je navigue pour les autres et j’avais envie de naviguer pour moi. Le circuit Figaro est un circuit de référence et vraiment très intéressant sportivement. En plus le changement de support (le Figaro Bénéteau 3 a remplacé le Figaro Bénéteau 2 en début d’année ndr) est un argument qui pèse dans la balance : nouveau bateau, nouveau challenge ! C’est vraiment enrichissant de revenir alors que tout le monde sera à armes égales, sans l’avantage de l’expérience du support.
Et puis j’ai quitté le circuit Figaro en 2014 avec un petit goût amer : en raison d’une casse, j’ai dû abandonner la troisième étape de la Solitaire alors que j’étais en tête du classement général. Cette année-là je me sentais prêt. Je suis resté sur ma faim avec clairement une envie de revanche. »
Imoca, Ultim, Multi50, Volvo Ocean Race… Que vont t’apporter ces expériences des 4 dernières années ?
« Naviguer sur d’autres supports ouvre sur d’autres façons de faire de la course au large, cela apporte d’autres visions, des façons différentes de naviguer. En plus je faisais partie de projets sportivement pointus et qui jouaient la gagne donc ça tire vers le haut. Sur la Volvo Ocean Race par exemple (remportée à bord de Dongfeng Race Team ndr) j’étais en charge de la performance et j’ai participé à plusieurs étapes : ta seule préoccupation est de comprendre le bateau et de trouver comment le faire avancer plus vite. Ça met dans un état d’esprit où tu n’acceptes pas d’aller moins vite que l’autre. Ça a donc été pour moi l’occasion de développer une nouvelle casquette au-delà du poste de navigant, celle de l’analyse et de la recherche de performance. Avec l’arrivée du Figaro 3, il faut tout réapprendre, être capable de comprendre le bateau, créer des outils pour optimiser la stratégie… Je vais pouvoir profiter de mon expérience. »
Le Figaro 3 remet-il les compteurs à zéro ?
« Oui je le pense. Cependant un coureur qui a navigué en Figaro 2 est quelqu’un d’expérimenté et qui part donc avec une longueur d’avance. La voile, et la course au large en particulier, est une discipline d’expérience : plus tu as fait de solitaire au large et vécu de situations au large, plus ça te servira en Figaro 3. Même si tout le monde découvre le bateau, cela ne remet pas en cause l’exercice de la course au large. La connaissance du circuit devrait par exemple avantager certains d’entre nous : on sait ce qu’est la Solitaire, on connait le rythme qu’elle impose, on sait à quoi s’attendre.
Mais il faut aussi prendre en compte le nouveau bateau. Les manœuvres sont nouvelles, la façon de le gérer est différente, la manière d’aborder la stratégie également. Il y a des choses à penser autrement même si cela reste de la régate au contact et de la tactique. »
Qu’est-ce qui change par rapport au Figaro Bénéteau 2 ?
« Bien malin celui qui est capable de dire aujourd’hui qui va gagner la Solitaire car tout peut arriver, bien plus qu’en Figaro 2 ! Avant quand tu avais 30 minutes d’avance, tu pouvais essayer de gérer la flotte, de la contrôler ; en Figaro 3 les angles ne sont pas les mêmes, le jeu de voiles est un peu plus diversifié et donc les écarts peuvent être plus importants, ce qui va forcément changer la donne dans une course au temps. L’autre point c’est le différentiel de vitesse selon les angles et les choix de voile, autrement dit selon les allures tu peux vite combler un retard par un positionnement différent. A l’inverse les mauvais choix vont coûter plus cher qu’avant aussi. La stratégie sur l’eau est donc très différente car le cadre de jeu est bien plus grand. »
Dans quel état d’esprit es-tu à quelques jours du départ ?
« Je me sens bien, j’ai hâte d’être au départ et de commencer cette Solitaire. Cependant nous naviguons depuis peu de temps sur ce nouveau bateau, on n’a pas le recul nécessaire pour savoir comment se situer. La météo jouera beaucoup sur le fait d’être à l’aise ou pas et on va tous rencontrer des situations sur la Solitaire que nous n’avons encore jamais vécues avec ce bateau. Il va donc falloir y aller avec beaucoup de prudence et de rigueur pour apprendre le plus possible. Celui qui gagnera la Solitaire sera sans doute celui qui sera capable d’apprendre le plus vite au fur et à mesure des étapes. »
Quels sont tes objectifs sur cette Solitaire ? La victoire ?
« Je suis compétiteur, je n’y vais pas pour perdre. Donc si j’ai l’opportunité d’être devant, je vais évidemment la saisir. Mais je ne veux pas essayer de gagner une étape coûte que coûte, mon objectif c’est le classement général. La Solitaire est composée de 4 manches, il faudra être bien régulier. Je veux me servir de chaque situation pour en apprendre un peu plus sur le bateau et être meilleur à chaque étape. »
Alexis Loison sur Région Normandie s’apprête à participer à la Solitaire Urgo Le Figaro pour la 14e fois.
Quels sont vos plus grands souvenirs sur la Solitaire du Figaro ?
« Il y a forcément ma première participation, en 2006. La course partait alors de Cherbourg et forcément, partir de la maison, pour moi, c’était un grand moment. Je n’avais que 21 ans et j’avais trouvé un budget à l’arrache. Ce sont des copains qui m’ont suivi et qui m’ont assisté pendant un mois, et je garde vraiment de très bons souvenirs de tout ça. Il y a aussi ma première victoire d’étape, en 2014, entre Deauville et Plymouth. Ce n’est pas rien de gagner une manche de la Solitaire et le plus rigolo, c’est qu’à un mille de la ligne d’arrivée, j’ai vu débarquer un bateau avec mes copains, ceux qui m’avaient justement aidé en 2006. Ça a vraiment été une belle surprise ! »
Quid de la concurrence de cette 50e édition ?
« On n’a jamais vu ça ! Que ce soit en termes de qualité ou de quantité, c’est vraiment unique. Le plateau est génial et c’est précisément ce qui va rendre la course si belle. Ça va être incroyable et bien malin serait celui qui annoncerait déjà le tiercé gagnant ! Le jeu promet d’être très ouvert. Tout est vraiment réuni pour faire une très belle Solitaire. »
On parle évidemment beaucoup du retour de légendes de la voile comme Loïck Peyron, Alain Gautier, Michel Desjoyeaux… Quel regard portez-vous sur leur come-back sur le circuit ?
« D’un point de vue sportif, c’est génial de pouvoir se mesurer à des marins comme eux, et cela donne aussi un joli coup de projecteur sur la course. Le fait qu’ils reviennent montre bien que la Solitaire est vraiment une épreuve à part et que la classe a vraiment un intérêt fort. Et pour le reste, au final, c’est plus risqué pour eux que pour nous… »
Un mot sur le parcours ?
« Le parcours de cette édition est à la fois dense et copieux. Pour l’avoir bien bossé, je peux dire que le nombre de points spécifiques à étudier est hallucinant. Cela implique une multitude de possibilités. Le jeu promet d’être d’autant plus ouvert qu’il y a très peu de marques obligatoires, ce qui laisse de nombreuses options. On va passer pas mal de temps en Manche, et ça me plait bien, mais qui dit Manche dit beaucoup d’algues, beaucoup de renverses de courants, beaucoup de passages à niveau et beaucoup de choix à faire entre la terre et le large. Il va se passer énormément de trucs, c’est sûr ! »
Cette saison 2019 marque l’arrivée du Figaro Bénéteau 3. Dans les grandes lignes, que cela change-t-il pour vous ?
« Le nouveau bateau m’a fait me poser des questions tout l’hiver. Comment le faire avancer plus vite ? Comment le régler ? Comment l’appréhender ? Ça a été passionnant car c’est une machine assez extrême. Elle est très typée, que ce soit dans la forme de ses appendices, dans son plan de voilure… Elle ressemble beaucoup à un Class40 ou à un 60 pieds IMOCA tout en restant un gros Mini. C’est un bateau très open, assez déroutant parfois, mais on s’y fait. Comme il est plus léger, plus toilé et aussi plus petit que le Figaro 2, on n’a, certes, pas gagné en confort et en ergonomie mais en puissance. Dans 15 nœuds de vent, on est déjà équipé avec la panoplie complète du ciré car il mouille beaucoup. Il est aussi très physique. Il faut prendre ses marques à bord mais clairement il a plein d’atouts. On a énormément gagné en vitesse grâce aux foils tandis que le gennaker permet de planer à des allures très serrées. Aujourd’hui, ce n’est plus rare de faire des pointes à 18 nœuds ! »
Vous et la Solitaire du Figaro ?
« C’est une histoire qui dure depuis 14 ans. Forcément, il y a eu des moments inoubliables et d’autres dont j’aimerais ne pas me souvenir car il y a vraiment eu de tout. Mais si je reviens à chaque fois, c’est parce que cette épreuve est vraiment la course par excellence. Certains préfèrent les transats, d‘autres les régates entre trois bouées… Moi, la Solitaire est vraiment le type de course qui me correspond le mieux. Le jeu est relancé en permanence, il y a du contact… on n’a jamais le temps de s’ennuyer et c’est ce qui fait la beauté de cette course. »
Alexis par Alexis ?
« Je me suis bien spécialisé dans le circuit des Figaro puisque je n’ai raté aucune Solitaire depuis 2006. C’est forcément un atout. Cela n’empêche pas la remise en question. C’est ce que j’essaie de faire cette année encore. J’ai réalisé un gros travail sur les voiles avec Fred Duthil et Technique Voile, ce qui représente une grosse partie du boulot. Avec l’arrivée du nouveau bateau, j’ai vraiment essayé de m’entourer de spécialistes dans tous les domaines. Des gens avec qui j’avais vraiment envie de travailler, du mateloteur au performer, en passant par le maître voilier ou le coach mental. Sur ce point, je travaille avec Jeanne Grégoire qui est aussi mon entraîneur au Pôle Finistère Course au Large à Port-la-Forêt. Elle a ainsi un regard sur moi en permanence et comme elle a régaté en Figaro, elle sait parfaitement par quelles phases je peux passer. »
Que pensez-vous du format de la Solitaire ?
« Le fait que tout le monde ait un bateau identique est forcément très intéressant, mais ce qui rend la course à part, c’est aussi le fait qu’elle se joue au temps et non aux points. Tout peut se jouer sur une étape, dans un sens comme dans l’autre. En clair, on peut choisir de casser la baraque sur un super coup ou plutôt décider de jouer à l’épicier en gagnant un peu par-ci, un peu par-là. La difficulté est de savoir où placer le curseur. Celui qui prend trop de risques ne gagnera pas plus que celui qui n’en prend jamais. Il faut réussir à doser et ce n’est pas simple. »
Vous portez cette année les couleurs de la région Normandie. Que cela représente-t-il pour vous ?
« C’est beaucoup de fierté. Ce qui est vraiment sympa, c’est que le nombre de supporters a un peu augmenté. Je reçois plus d’encouragements qu’avant et ça fait plaisir. Mercredi dernier, des Normands en balade en Bretagne ont vu le bateau. Ils ne savaient pas que la Région Normandie était présente sur le circuit Figaro mais ils ont trouvé ça génial, et m’ont assuré que maintenant ils allaient suivre. C’est un joli clin d’œil. Cette année, il se trouve que les épreuves du calendrier ne se passent pas beaucoup en Normandie mais lorsque cela est le cas, c’est à chaque fois plaisant de voir les autres coureurs agréablement surpris par l’accueil et les paysages que l’on y trouve. J’ai vraiment beaucoup de plaisir à représenter une région comme celle-là. »
La 50e édition de La Solitaire URGO Le Figaro commence ce lundi. Les 47 bateaux sont à quai à Nantes, ville de départ de la Solitaire où a ouvert le village pendant six jours !
Ce sont 47 skippers qui prendront le départ de cette édition très attendue.
Julien Villon et d’André Morante-Perez ont finalement renoncé faute de financement. On retrouvera parmi les courreurs de renom Loïck Peyron, Alain Gautier, Michel Desjoyeaux, Jérémie Béyou, Yann Éliès, Armel Le Cléac’h, Adrien Hardy, Pierre Leboucher, Thomas Ruyant… mais aussi des étrangers comme la Suisse Justine Mettraux (Teamwork), les Britanniques Alan Roberts (Seacat Services) et Will Harris (Hive Energy), l’Irlandaise Joan Mulloy (Believe in Grace-Businesspost.ie) et son compatriote Tom Dolan (Smurfit Kappa), le néo-Zélandais Conrad Colman (Ethical Power) et l’Italien Alberto Bona (Sebago).
@ ALexis Courcoux
Le départ de la première étape sera donné ce dimanche à 14h sous le pont de St Nazaire. Une étape de 550 milles entre Nantes et Kinsale via Bourgenay (Vendée) et le phare du Fastnet (Irlande). C’est sur ce premier tronçon que la hiérarchie va commencer à s’établir avec bien des incertitudes au vu des prévisions actuelles : du petit temps portant pour débuter et une dépression atlantique à accrocher au large de la mer d’Iroise !
En attendant, les préparateurs ont encore quelques détails à peaufiner quand les skippers ont volonté à stocker du sommeil en prévision d’une compétition extrêmement sollicitante jusqu’au 25 juin à Dieppe ! Avec les sessions d’entraînement et les trois courses qui ont ouvert la saison, bienheureux qui peut lister les noms de dix premiers de cette cinquantième édition…
L’hydroptère est à l’abandon depuis 2016 à Hawaï. Il sera mis aux enchères publiques le 29 juin prochain avec un prix de réserve de 8.000 $. On pensait qu’il avait été racheté mais en fait non.
Lire notre article > L’hydroptère abandonné, vendu 20.000$
Le Maxi My Song de 40 m – 130 pieds – a coulé en mer en Méditerranée samedi après être tombé du cargo qui le transportait des Caraïbes où il avait passé la saison pour rejoindre les Baléares et Ibiza pour participer à la Loro Piana Superyacht.
Mis à l’eau en 2016 Bateau de l’année en 2017 et propriété de Pier Luigi Loro Piana, My Song était l’un des plus beaux maxi dessiné par Reichel / Pugh Yacht Design. Avec ses 105 tonnes, il était capable d’atteindre 30 noeuds. On le voyait au départ de quasiment toutes les plus belles courses du monde.