vendredi 28 novembre 2025
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Vendée Globe. Pas le temps de s’ennuyer pour Sam Davies

La skipper anglaise Sam Davies s'entraine sur Initiatives Coeur pour le Vendee Globe au large de Lorient, France, le en Septembre 2020. (Photo by Anne Beauge)

Sam Davies est dans le match de ce Vendée Globe. En plus d’avoir déjà permis de collecter des fonds permettant d’opérer 16 enfants à travers les clics sur ses photos et vidéos sur les réseaux sociaux d’Initiatives-Cœur, la voilà bien positionnée dans le Top 10. Elle profite désormais des alizés pour filer à vive allure, sur un bord. Mais la prochaine difficulté se profile déjà car la navigatrice devra prochainement négocier le toujours complexe Pot au noir. Voici les nouvelles fraîches de Sam.

« Une entame exigeante, avec beaucoup de manœuvres »

« L’entame de Vendée Globe a été exigeante, surtout avec l’émotion et l’excitation d’un départ de tour du monde. Il a fallu gérer trois dépressions, au contact d’autres bateaux. Mais je ne me suis pas laissée emportée, j’ai géré le bateau comme je le souhaitais. J’ai bien en tête que la route est longue. J’ai fait énormément de manœuvres et de changements de voiles. Il y a une journée que j’ai commencée avec trois ris dans la grand-voile et le tourmentin. Et j’ai fini cette même journée avec la GV haute et le grand gennaker. »

« J’étais un peu dans le rouge il y a deux jours, mais ça va beaucoup mieux »

Sam Davies

« Je suis très contente de mon début de course, je suis dans le bon paquet. Je n’ai aucun regret. Je suis contente de ma stratégie et de la façon dont je mène le bateau. Je me suis sentie un peu dans le rouge il y a deux jours. J’étais arrivée au bout de mes forces. Heureusement les conditions se sont arrangées et j’ai pu me reposer. Ca va beaucoup mieux. La nuit dernière, j’ai dormi quatre fois 1h30, malgré la vitesse du bateau ! »
« J’avance à 26 nœuds dans les alizés, ça envoie ! »

« Actuellement, j’avance à 26 nœuds dans les alizés, ça envoie ! Il y a environ 20 nœuds de vent et ma vitesse est stable. Je navigue avec 1 ris dans la GV et le J2 devant. C’est une configuration où le bateau est ‘safe’. Tout va bien à bord, je contrôle régulièrement les points essentiels. Le seul problème, c’est que je n’ai plus de radar. Il a été endommagé dans la deuxième nuit de course, pendant la grosse dépression. C’est un peu handicapant. »

« Le Pot au noir n’a pas l’air d’être trop étendu et piégeux. Mais d’expérience je me méfie de cette zone. »

Photo envoyée depuis le bateau Initiatives Coeur pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 14 Novembre 2020. (Photo prise par la skipper Sam Davies)

« Je passe au niveau du Cap-Vert aujourd’hui. Le Pot au noir va arriver super vite. Déjà ! J’ai l’impression de courir après le temps, pas du tout le temps de s’ennuyer. Le Pot au noir n’a pas l’air être trop étendu et piégeux. Le vent semble relativement constant. Mais d’expérience je me méfie de cette zone. Je travaille déjà sur le dossier en regardant les différents fichiers météo et les photos satellites. Et après, on attaquera l’hémisphère Sud. »

« Un message de soutien pour Nicolas Troussel »

« J’ai appris le démâtage de Nicolas Troussel et je souhaite lui adresser un message de soutien. Il m’est arrivé la même chose en 2012, après cinq jours de course. Tanguy de Lamotte a aussi vécu quelque chose de similaire il y a quatre ans avec Initiatives-Cœur. L’équipe et moi, nous savons donc bien ce que peut ressentir Nicolas actuellement. »
Déjà près de 200 000 euros récoltés et 16 enfants sauvés

Le compteur d’Initiatives-Cœur affiche près de 200 000 euros récoltés pour Mécénat Chirurgie Cardiaque. Une somme conséquente collectée grâce aux ventes sur le stand Initiatives-Cœur du Vendée Globe, les dons en ligne mais aussi et surtout les clics sur les comptes Facebook et Instagram du bateau. En effet, pour chaque nouveau fan ou chaque partage, les sponsors mécènes du bateau (Initiatives, K-Line et Vinci Énergies) reversent 1€ à l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque pour opérer des enfants malades venant de pays défavorisés. Une opération coûtant 12 000€, ce sont déjà 16 enfants qui pourront être sauvés, et ce n’est que le début comme l’explique Sam : « Merci à tous et continuez. Il faut cliquer, cliquer, cliquer pour sauver les enfants ! »

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Vendée Globe. Alex Thomson : “Comme si j’avais fait la fête tout le week-end !”

Alex Thomson s’entraine pour le Vendee Globe au large de Gosport, Angleterre, le 4 Aout 2020.

Alex Thomson s’étonnait déjà d’être lundi ce matin à la vacation. Il est en tête du Vendée Globe et devrait aborder le pot au noir bientôt. Il a été choqué d’apprendre le démâtage de Nicolas Troussel.

On est déjà lundi ? Ah (rires), lundi matin (rires) ! C’est pour cela que je me sens un peu cassé, un peu poussiéreux. Un lundi matin après avoir fait la fête tout le week-end. C’était dur ! 
“J’ai 12-14 nœuds de vent avec des rafales pour 15 nœuds. Cela reste donc un peu léger. Ces bateaux avancent rapidement avec si peu de vent. Je n’ai pas vu de rafales supérieures à 15 nœuds depuis mon arrivée dans les alizés. Cela me laisse perplexe parfois – la capacité de ces bateaux à aller si rapidement avec si peu de vent. Je suis ici dans le fauteuil du Capitaine Kirk comme l’appelle l’équipe. Je regarde les instruments et je vois mes ordinateurs juste au-dessus des instruments. Je peux sortir mon pied et toucher le moulin à café. Je n’ai pas mis ma ceinture, mais j’aurais dû la mettre. C’est sûr qu’au milieu de la nuit quand le bateau surfe sur des vagues à 28-29 nœuds, c’est un automatisme de saisir la ceinture pour la mettre”. 

A propos du démâtage de CORUM L’Epargne :
“Je ne le savais pas. C’est horrible. C’est terrible pour Nico, vraiment. Mais c’est horrible pour nous tous, car nous avons tous les mêmes gréements. Cela m’intéresse de savoir ce qui s’est passé. Mais pour le moment, j’offre tout mon soutien à Nico”. 

Sur son passage dans la dépression tropicale Thêta :
“J’avais un vent soutenu de 50 nœuds, voire parfois 53-54 nœuds avec des rafales supérieures à 60 nœuds. Je naviguais avec trois ris sous grand-voile uniquement et on avançait vite. La drisse est sortie du bloqueur sur cette troisième bande de ris. Du coup la partie arrière de la voile s’est défaite offrant une plus grande surface de voile au vent. Le bateau était en surpuissance et est parti au lof. La partie avant du troisième ris s’est également détachée. Peut-être que je ne l’avais pas bien mise. Je ne sais pas si quelqu’un a déjà été dans un coup de vent avec la grand-voile qui se hisse toute seule, mais c’est la pire chose que l’on puisse imaginer. J’ai passé 3 ou 4 minutes face au vent en essayant de faire baisser la grand-voile. La charge était tellement importante. Mais j’ai réussi à reprendre les ris. J’ai viré et je suis reparti”. 

A propos de son IMOCA :
Tout va bien à part ce taquet coinceur, et j’ai cassé aussi le haut d’un chandelier. J’ai quelques petites bricoles à faire et un peu de rangement, mais pas de gros soucis.

 
Le Pot au Noir ?  
Il a l’air correct. On sait ce qui se passe habituellement dans le Pot au Noir. On se fait piéger. C’est comme un jeu. Cela t’attire. Tu te dis que tout va bien et te voilà englué, comme Charal lors de la Transat Jacques Vabre l’année dernière. Je ne vais pas tomber dans le piège. Je m’attends au pire et si ce n’est pas si mauvais, cela va être une surprise agréable.
 
Un commentaire sur Lewis Hamilton ? 
Oui, c’est bien pour Lewis. Incroyable. J’ai rencontré Lewis en 2005 lors de ma première année avec Hugo Boss. J’étais au GP de Monaco pour bosser. Il était à bord d’un bateau. Je me suis assis en me présentant. ‘Salut, je m’appelle Alex. Tu t’appelles comment?’ Il m’a dit qu’il s’appelait Lewis. Je lui ai demandé ‘Qu’est-ce que tu fais ?’ Il a répondu, ‘Je suis pilote de course’. A ce moment-là, il participait en F 2000 ou 3000…Je lui ai dit. ‘Je suis sûr que tu veux être en F1‘ et il a répondu ‘oui c’est sûr !’ Quand je pense à cela, même lui n’aurait pas imaginé gagner sept titres mondiaux. Chapeau bas !

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Vendée Globe. Jérémie Beyou – Charal va t-il repartir ?

L’équipe fait son maximum pour réparer le bateau Charal du skipper Jeremie Beyou pendant le Vendee Globe, aux Sables d’Olonne, le 14 Novembre 2020. (Photo by Olivier Blanchet/Alea)

Depuis son avarie survenue le 11 novembre et son retour aux Sables samedi 14, Jérémie Beyou vit une période émotionnellement intense. Son équipe aussi. Elle est à pied d’œuvre sur son bateau. C’est à 16h aujourd’hui lundi que Jérémie Beyou dira s’il repart ou pas.

Les signes sont plutôt encourageants. L’équipe technique de Jérémie Beyou s’affère sur l’IMOCA Charal depuis samedi. Elle est montée à bord avant même d’arriver aux pontons, presque 6 nm avant le passage de ligne comme l’autorise le règlement pour ne pas perdre de temps. On l’a vu changer le safran endommagé dont un nouveau est désormais à poste. Toute la nuit l’équipe a restraté la cloison arrière où le renvoi d’écoute a cassé.
Jérémie s’est dit prêt à repartir ‘”Si on peut réparer, je reparshttps://www.courseaularge.com/vendee-globe-ca-repare-et-ca-repart.html Il peut le faire juqu’à mercredi, soit le 18 novembre. Les conditions météos sont bonnes pour aller directement vers le cap Finisterre à bonne allure dès mardi soir ou mercredi. Une bonne fenêtre pour Michel Desjoyeaux que pourrait tenter également l’Ultime Gitana. On croise les doigts.

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Vendée Globe. Corum L’Épargne a démâté !

Nicolas Troussel s’entraine à bord de l’Imoca Corum l'Epargne, pour le Vendée Globe au large de Lorient, le 25 Septembre 2020. (Photo Eloi Stichelbaut / polaRYSE / Corum l'Epargne).

Corum L’Épargne a démâté cette nuit au Nord-Ouest du Cap-Vert. Nicolas Troussel n’est pas blessé. Il est en train de faire les manœuvres nécessaires afin de mettre le bateau en sécurité. Le lever du jour permettra de mieux évaluer la situation. Plus d’infos à suivre.

Il a été joint pourtant à la vacation ce matin à 5h. Les conditions étaient bonnes toute la nuit. « 28, 29 nœuds » annonce Nicolas Troussel juste avant de raccrocher à la vacation de 5 heures ce matin. Quelques minutes avant, un petit « arrêt buffet » interrompt la conversation : « je viens de me prendre la table à carte… mais tout va bien ». Au téléphone, on entend distinctement le sifflement aigu des foils qui tranchent la surface de l’eau comme une lame de couteau. Mais l’équilibre est instable, la vie à bord bruyante et mouvementée. « Le bateau décolle et retombe régulièrement, comme s’il y avait de la mer. Ça sollicite beaucoup le bateau, il faut quand même faire attention et ne pas trop tirer dessus » avouait le skipper de CORUM- L’Epargne.

Mis à l’eau très tardivement, l’IMOCA Corum L’Epargne n’aura pas résisté à sa première charge malheureusement. Il était avec 1 ris dans la grand voile sur une mer plate mais à vive allure sollicitant beaucoup le bateau comme Nicolas Troussel l’explique dans sa vacation. Difficile de dire ce qui a pu se produire. Le gréement est normalement bardé de capteurs qui permettent d’alerter le skipper en cas de surchargement quand le mât est trop sollicité. Les problèmes d’énergie rencontrées la veille par Nicolas Troussel l’ont peut-être contraint à couper les alarmes. Il peut s’agir également d’une rupture de pièce qui tient le gréément. Une chose est sûre, c’est que les bateaux qui foilent encaissent des forces considérables lorsqu’ils font des arrêts buffets dans les vagues quand les foils “décrochent”. Les conditions étaient manifestement parfaites pour que l’accident survienne. Heureusement sans gravité pour Nicolas.

A lire :Comprendre la fibre sur les IMOCA :https://www.courseaularge.com/vendee-globe-la-fibre-la-meilleure-amie-des-skippers.html

Triste nouvelle en tout cas pour Nicolas Troussel et toute son équipe dont l’histoire du projet a été racontée ici dans une belle webserie: https://www.courseaularge.com/vendee-globe-les-top-webseries-de-course-au-large.html
Cela va sans doute calmer l’ardeur des autres foilers.

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Ultime. Suivi de la construction du trimaran M101 – épisode 3

Suivez l’évolution de la construction du nouveau trimaran M101 commentée par MerConcept, l’écurie de François Gabart.

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Vendée Globe. Images du bord Jour 8

Thomas Ruyant, LinkedOut, s'entraine pour le Vendee Globe au large de Groix, France, le 5 Juin 2020. (Photo Pierre Bouras / TR Racing)

Les images de Thomas Ruyant donnent le ton de la journée en tête de la flotte. Les foilers accélèrent.
Mise à jour de la page toute la journée.

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Vendée Globe. Le bateau de Maxime Sorel a heurté un Ofni

Photo envoyée depuis le bateau VandB - Mayenne pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 16 Novembre 2020. (Photo prise par la skipper Maxime Sorel)

Maxime Sorel garde le moral mais sa nuit n’a pas été de tout repos. Vers 4 heures du matin, l’IMOCA V and B – Mayenne est passé de 15 à 6 nœuds après avoir tapé un OFNI. « J’ai fait un arrêt buffet. Mon voilier a tapé sur quelque chose alors que j’étais en train de vider un ballast. Toutes les affaires à bord ont bougé. Une voile, qui était sur le pont, a fait un saut de 3 mètres. J’ai, tout de suite, tout inspecté en étant en liaison avec mon équipe à terre. A priori, tout va bien même si ma quille fait un peu de bruit. Dans cette mésaventure, le capuchon de mon réservoir de gasoil a explosé. J’ai passé beaucoup de temps à laver et j’ai maintenant un peu mal à la tête. » Les effluves du gasoil sont passées par là. Malgré ce souci, Maxime garde la banane tout en étant très vigilant sur la suite des opérations et alors qu’il est, au dernier pointage, 15ème au général de la neuvième édition du Vendée Globe, à 423 milles d’Alex Thomson, en pôle.

« Le vent est rentré progressivement cette nuit. C’est maintenant assez engagé avec 16 à 19 nœuds de vent dans les alizés. Il y a des poissons volants qui s’écrasent sur le pont et je vais avoir quelques belles heures de glissade à belles vitesses. Cela fait plaisir d’être là où je suis après plus d’une semaine de course. J’ai enchaîné pas mal de pépins techniques mais je m’en sors bien même si j’aurais voulu suivre quelques camarades de course comme Damien Seguin qui m’a décroché. Mon pilote automatique est réparé, ma latte de grand-voile changée et je prends peu à peu mon rythme. Hier, j’ai même réussi à faire un apéro « skype » avec ma compagne ! »

Maxime arrive aussi à trouver le temps de dormir et dirige son monocoque au large de l’archipel du Cap-Vert avec détermination et dans des conditions propices pour se reposer et remettre son V and B – Mayenne dans de bonnes dispositions pour la suite des événements notamment le passage du pot-au-noir.

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Vendée Globe. Décollage pour les foilers

OFF PENMARC'H - SEPTEMBER 5: French skippers Charlie Dalin and Yann Elies are sailing on the Imoca Apivia, training prior to the Transat Jacques Vabre, on September 5, 2019, off Penmarc'h, South Brittany, France. (Photo by Jean-Marie Liot / Alea / Apivia)

Alex Thomson sur Hugo Boss a été le premier à toucher les alizés hier. Il compte encore une belle avance ce matin sur ses concurrents directs capables de rivaliser avec lui.

Jean Le Cam avec son Yes We Cam résiste vaillamment en étant toujours deuxième ce matin mais il devrait logiquement céder sa place à un autre foiler . Thomas Ruyant sur LinkedOut et Charlie Dalin sur Apivia ont accéléré franchement depuis cette nuit. Charlie Dalin est le plus rapide en ayant parcouru 88 nm en 4h miles suivi de Thomas Ruyant avec 86 nm. Ils grignotent légèrement sur Hugo Boss qui lui n’a parcouru “que” 79 nm. Pas de quoi inquiéter cependant Alex qui sera sans doute le premier au Pot au noir. Le premier à ralentir mais qui pourrait s’en extraire plus vite et pourquoi être en mesure d’attraper une depression avant les autres. Un scénario que redoutent Charlie et Thomas.

Kevin Escoffier avec son PRB tient la cadence également. Il a choisi une trajectoire plus courte pour compenser son léger manque de vitesse. On attend de voir également comment se comporte Corum. « 28, 29 nœuds » annonce Nicolas Troussel juste avant de raccrocher à la vacation de 5 heures ce matin. Quelques minutes avant, un petit « arrêt buffet » interrompt la conversation : « je viens de me prendre la table à carte… mais tout va bien ». Au téléphone, on entend distinctement le sifflement aigu des foils qui tranchent la surface de l’eau comme une lame de couteau. Mais l’équilibre est instable, la vie à bord bruyante et mouvementée. « Le bateau décolle et retombe régulièrement, comme s’il y avait de la mer. Ça sollicite beaucoup le bateau, il faut quand même faire attention et ne pas trop tirer dessus » avouait le skipper de CORUM- L’Epargne

Plus vite que le vent
Les foilers ont pris leur envol cette nuit dans les alizés et tracent à 20/23 nœuds de moyenne à 110 degrés du vent. Le compteur des milles défile. Cette nuit, avec ses 90 milles sur 4 heures, Apivia était le plus rapide de tous. Le classement du matin en témoigne : pied sur l’accélérateur, Dalin, Escoffier et Ruyant font leur entrée dans le top 5. Jean Le Cam résiste toujours en 2e position mais pour combien de temps ? En 24 heures, Yes We Cam ! a perdu une cinquantaine de milles sur HUGO BOSS. Une hémorragie que le principal intéressé sait inéluctable.

La course de vitesse dans les alizés de l’hémisphère nord ne fait que commencer. Elle va durer une journée et demi jusqu’au Pot au Noir. Pour les foilers, la moyenne journalière risque de dépasser les 400 milles. Les IMOCA à dérive vont devoir être au maximum de leur potentiel pour ne pas se faire décrocher. Car selon l’expression consacrée en course au large, « ça part par devant » !

D’Iles en îles

Ce décrochage est déjà manifeste pour une bonne moitié de la flotte. Dans le sud-ouest des Canaries, Alan Roura, Clarisse Cremer et Isabelle Joschke sortent à peine d’une vaste zone de vents faibles et progressent deux fois moins vite que les hommes de tête. Plus au nord, Arnaud Boissières, Manuel Cousin, Pip Hare et Didac Costa sont toujours englués dans ces calmes. Kojiro Shiraïshi fait partie de ce groupe et pourrait en profiter pour tenter de réparer sa grand-voile déchirée.

Les derniers naviguent quant à eux dans le sud-ouest de Madère, sur les « restes » de feu la dépression Thêta. Ils y ont trouvé cette nuit un peu de vent : “jusqu’à 20 nœuds”, confie Mirranda Merron. Ce souffle a été salvateur pour Armel Tripon qui a pu faire redémarrer l’Occitane en Provence mais qui est très loin à 870 nm des leaders. Mais ce plaisir de la vitesse retrouvée ne va pas durer. Un nouveau ralentissement est prévu dans la journée, à mesure qu’ils progresseront vers les Canaries.

08:00

  1. Alex Thomson – HUGO BOSS à 22 487 milles de l’arrivée
  2. Jean Le Cam – Yes We Cam! à 74.8 milles du leader
  3. Thomas Ruyant – LinkedOut à 139.6 milles du leader
  4. Kevin Escoffier – PRB à 176.4 milles du leader
  5. Charlie Dalin – Apivia à 183.9 milles du leader

18:00 (heure française)

  1. Alex Thomson – HUGO BOSS à 22 487 milles de l’arrivée
  2. Jean Le Cam – Yes We Cam! à 50 milles du leader
  3. Thomas Ruyant – LinkedOut à 136.6 milles du leader
  4. Kevin Escoffier – PRB à 159.6 milles du leader
  5. Benjamin Dutreux – OMIA-Water Family à 163.6 milles du leader
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Vendée Globe. Bilan de la première semaine : aucun abandon et un vent de fraicheur qui souffle sur la flotte

Photo envoyée depuis le bateau MACSF pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 15 Novembre 2020. (Photo prise par la skipper Isabelle Joschke)

Cette édition ne ressemble à aucune autre. Après un départ sous un épais brouillard et une flotte qui a progressé très lentement vers le sud après avoir affronté trois dépressions dont une tempête tropicale, on les retrouve encore à quelques milles du Pot au noir. Une progression lente qui a permis de découvrir les visages de ces aventuriers. Quels ont été les faits marquants de cette première semaine ?

Plusieurs avaries se sont succédées dans un vent soufflant parfois au-delà de quarante nœuds avec une mer assez croisée de quatre mètres : Fabrice Amedeo (Newrest-Art & Fenêtres) rentrait aux Sables d’Olonne pour réparer un hook et une sortie de drisse endommagée. Puis ce fut Armel Tripon (L’Occitane en Provence) pour un problème de hook également qui fit demi-tour avant de se rétracter et qui finalement réussi à réparer en mer. Plusieurs avaries ont été signalé comme une sérieuse voie d’eau à bord de PRB mais heureusement sans conséquence.

Après la première dépression espagnole, il a fallu gérer une zone de transition, puis un centre dépressionnaire peu actif avant de négocier la dépression tropicale Thêta, située sous les Açores ! Les non-foilers à l’image de Yes We Cam! ou de OMIA-Water Family ont pu gagner dans le Sud quand les « favoris » se sont glissés entre les îles : certains ont même préféré « assurer » en prenant de l’Ouest quand d’autres ont plongé dans le gros temps. Avec une mer assez formée pour supprimer l’envie de « voler ».

Au final, les premiers ont rasé le centre « tropical » qui se décalait progressivement vers l’Est quand quelques foilers comme Apivia, LinkedOut ou PRB ont joué la « sécurité » à l’Ouest, tandis que certains poursuivants à l’image de MACSF, DMG Mori Global One ou plus tard Medallia et One Planet-One Ocean, ont eu l’opportunité de « couper le fromage » et donc de réduire leur trajectoire sur l’eau. Si les écarts ne semblent pas rédhibitoires en ce huitième jour de course, il ne va pas en être de même d’ici le prochain obstacle : le Pot au Noir !

Certes la ZCIT (Zone de Convergence Inter-Tropicale) qui marque la jonction entre les alizés de l’hémisphère Nord et ceux de l’hémisphère Sud ne semble pas très active ni très développée à ce jour. La cause ? Des alizés (Nord et Sud) plutôt orientés au secteur Est qu’au Nord-Est au-dessus de l’équateur et au Sud-Est en-dessous. Cela devrait donc permettre aux leaders à foil de rester assez éloignés de l’archipel du Cap-Vert pour éviter les « dévents », ces zones perturbées par les importants reliefs volcaniques des îles (surtout Santo Antão, avec le Topo da Coroa à 1 979 m).

Des routes divergentes pour un même objectif

Les trois dépressions de l’Atlantique Nord ont montré qu’un non-foiler ne suit pas la même trajectoire qu’un foiler : d’abord parce que ces appendices permettent surtout d’accélérer dans de la brise médium, au vent de travers (80° à 120° du vent réel), sur une mer relativement lisse ; ensuite parce que les plus rapides sont les plus récents et le but est avant tout de finir la course, donc de préserver le matériel sans se faire trop distancer ; enfin parce que les jeux de voile ne sont pas identiques, certains pouvant glisser au portant (les non foilers sous spi) quand d’autre préfèrent « attaquer » avec des angles plus fermés (les foilers sous gennaker ou FRO).

Les premiers foilers (HUGO BOSS, PRB, LinkedOut, Apivia, Initiatives Cœur) risquent fort de suivre une courbe les faisant passer au large du Cap-Vert pour revenir vers le 25° Ouest afin de traverser le Pot au Noir (au lieu du 28°30 Ouest en 2016) avec des vitesses supérieures à 20 nœuds. Et pendant ce temps, les non-foilers (Yes We Cam !, OMIA-Water Family, Groupe Apicil) devraient jouer plus « tendu » à une quinzaine de nœuds de moyenne. Au final, les écarts vont devenir relativement faibles pour les dix premiers à l’entrée du Pot au Noir, mais conséquents vis-à-vis du deuxième groupe, à plus de 400 milles d’ici trois jours…

Or à suivre, la situation météorologique semble très favorable dans l’hémisphère Sud pour les leaders avec un anticyclone de Sainte-Hélène qui se glisse sous l’Afrique du Sud et une série de perturbations brésiliennes qui foncent vers les Quarantièmes ! Les premiers à franchir l’équateur vont donc pouvoir rester très au large du Brésil et attraper rapidement le vent de secteur Nord qui permet de rallier très vite la longitude du cap de Bonne-Espérance.

L’entrée en matière de ce neuvième Vendée Globe est certes plus lente que lors des deux dernières éditions, mais tout devrait s’accélérer dans les jours qui viennent !

On retiendra de cette première semaine :
1. Jean Le Cam impérial
2. Benjamin Dutreux, le bizuth aux avant-postes de ce Vendée Globe
3. Clarisse Crémer qui égaie la course par sa spontanéité
4. L’émotion de Jérémie Beyou de retour aux Sables

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Vendée Globe. Arnaud Boissières : “Un bon dimanche à la montagne ! “

Arnaud Boissières en haut du mât de la Mie Câline Artipole

Toujours éprouvant pour les skippers, cette montée en haut de son mât pour réparer. Arnaud Boissière nous en a ramené un bon film de sa deuxième ascension.

Ce début de Vendée Globe est riche en émotion à bord de La Mie Câline – Artisans Artipôle. Depuis le départ, le petit gennaker était bloqué en tête de mât, et Arnaud a été contraint, ce matin, de monter pour le faire descendre. L’opération s’est déroulée au large du Cap Finisterre et n’a pas été de tout repos. Il a d’abord fallu se hisser à 25 mètres pour atteindre ce hook défectueux et faire tomber cette voile. En descendant, le gennaker est tombé à l’eau et s’est enroulé autour de l’outrigger, cette longue « canne à pêche » fixée au pied de mât. Le skipper est alors redescendu en urgence pour récupérer la voile. Il lui a cependant fallu grimper à l’extrémité de cet outrigger, une nouvelle manœuvre à haut risque. « C’était une journée sur le thème de l’équilibrisme » Arnaud, visiblement soulagé d’avoir su gérer cette situation.
 
Ce problème de gennaker a fortement ralenti la progression de La Mie Câline – Artisans Artipôle depuis le début de course. En effet, Arnaud a tenté plusieurs manœuvres pendant ces 48 premières heures ce qui explique qu’il évolue aujourd’hui en queue de peloton. Dès que les conditions seront plus clémentes, Arnaud devra à nouveau se hisser en haut du mât afin d’installer un système de remplacement. Avant cela, le skipper se prépare à une nuit musclée avec des rafales à 45 nœuds (90 km/h) attendues dans les prochaines heures.

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