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Vendée Globe. Retour à un bon rythme dans l’Indien

#EN# Photo sent from aboard the boat Seaexplorer - YC de Monaco during the Vendee Globe sailing race on December 9, 2020. (Photo by skipper Boris Herrmann) sunset and albatros #FR# Photo envoyée depuis le bateau Seaexplorer - YC de Monaco pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 9 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Boris Herrmann) coucher de soleil et albatros

La tempête qui a sévie dans la nuit de mardi à mercredi est passée, heureusement sans encombres pour Charlie Dalin. La flotte retrouve un rythme normal et peut à nouveau accélérer: une quinzaine de nœuds de moyenne dans le 1er groupe, 20 nœuds pour Armel Tripon et même 16,4 nœuds pour Sébastien Destremau dans l’Atlantique Sud.

Le récit de la tempête par Charlie Dalin est assez impressionnant. Il se dit “vidé” mais “soulagé”. On le comprend.

“Le destin m’a fait perdre mes ‘infos vent’ deux heures avant le début de la tempête. Je ne saurais jamais quelle force maximum j’ai dû affronter et c’est peut-être un mal pour bien”. Seuls indicateurs pour comprendre la dureté du moment ? Les sensations, le roulement infernal du vent dans la matûre, la force engendrée à chaque fois que son IMOCA retombait de toute sa hauteur sous l’effet des vagues… “J’étais vraiment à la limite. À un moment, je ne savais plus quoi faire pour ralentir.”

Il a rétracté ses foils, roulé son tourmentin et tenu bon, surtout. Et puis hier dans la journée, le vent a commencé à tourner et le centre de la dépression s’est enfin évacué. Charlie a envoyé un texto à sa compagne et à Antoine Carraz, son chef de projet, pour leur dire que “le gros était passé”. “J’appréhendais beaucoup donc forcément, je suis content d’avoir franchi cet obstacle”. Dans les heures qui ont suivi, Apivia a ralenti. « J’ai eu moins de vent que ce qui était prévu initialement. Ça m’a permis de faire un check complet de la structure du bateau et de bien dormir. Avec l’énergie que j’avais donnée, il fallait que je récupère, que je pense un peu à moi. Je sens que je suis marqué par cet épisode, il va me falloir encore un peu de temps ».

Charlie Dalin, qui compte plus de 180 milles d’avance sur Thomas Ruyant (LinkedOut), son premier poursuivant, sourit : “je crois que j’ai gagné mes galons de navigateur des mers du Sud”. Comme Armel Le Cléac’h et François Gabart avant lui, le skipper refuse en revanche de parler de “fierté”. Il y a des mots qui s’emploient moins facilement en mer qu’à terre. Les océans, et l’Indien en particulier, obligent toujours à rester humble. “Je ne sais pas, je suis juste heureux de ne pas avoir eu de petits soucis qui auraient pu dégénérer”.

Dutreux, Le Cam et Seguin toujours dans le tempo

Cette nuit, ce sentiment d’avancer sans entrave ni difficulté était largement partagé par le reste de la flotte. Pas d’ennuis mécaniques majeurs à signaler : tous étaient focalisés sur leur progression dans un face à face brut et intense avec les conditions du moment. Aucune terre, quasiment pas de trafic maritime, cet immense terrain de jeu est à eux et ils en profitent. Thomas Ruyant (LinkedOut) est solidement accroché à sa 2e place, lui qui filait à 18 nœuds dans la nuit. Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) a repris la 3e position et empanné à nouveau vers le Sud.

Dans le match des poursuivants, Benjamin Dutreux (Water Family) n’en finit plus d’impressionner, Jean Le Cam (Yes We Cam !) – après un check complet de son bateau hier – était légèrement plus rapide et les soucis de Damien Seguin (Groupe Apicil) semblent définitivement derrière lui. On relevait du vent soutenu de Sud-Ouest de 25 nœuds pour Isabelle Joschke (MACSF), Giancarlo Pedote (Prysmian Group) et Maxime Sorel (V and B – Mayenne) n’étaient pas en reste non plus. Dans ce groupe de onze skippers, seul Louis Burton (Bureau-Vallée 2), le plus au Sud, avait des vitesses plus irrégulières (de 16 à 12 nœuds au fil de la nuit), la faute à une petite zone de vent qui mollit.

“Je ne vois pas ça comme une galère”

Derrière, ça filait à 15 nœuds pour le duo d’inséparables Romain Attanasio (PURE-Best Western Hotels & Resort) et Clarisse Crémer (Banque Populaire X). De son côté, Armel Tripon (L’Occitane en Provence) impressionne toujours avec sa trajectoire rectiligne au long de la ‘ZEA’ avec 18 nœuds de moyenne et des belles glisses en perspectives. Il a pris ainsi 440 milles d’avance – presque une journée – sur ses anciens compagnons d’infortune (Alan Roura, Stéphane Le Diraison et Arnaud Boissière). De ce trio, La Fabrique s’en sort le mieux alors que Time for Oceans et La Mie Câline – Artisans Artipôle bataillent toujours contre la dépression.

“Moi, je ne vois pas ça comme une galère, confie ‘Cali’. C’est un peu tonique, on a du vent fort à 40 nœuds et j’ai un peu levé le pied. On fonce un peu dans un circuit de kart plein de cailloux”. Cette nuit, il est sorti sur le pont pour prendre un 3e ris. “J’étais trempé complet ! Ce sont des moments extrêmes mais ça n’empêche pas de prendre du plaisir !” Du plaisir, il y en a aussi derrière. Le dernier groupe, composé de huit skippers, bénéficie d’une belle allure pour filer vers le cap de Bonne-Espérance en étant à bâbord amures avec du vent de Nord-Ouest. 13 nœuds pour Fabrice Amedeo (Newrest – Art & Fenêtres), 15,6 nœuds pour Jérémie Beyou (Charal), 17 nœuds pour Clément Giraud (Compagnie du Lit / Jiliti). Même Sébastien Destremau (merci) est à la fête avec 16,4 nœuds.

Les secrets du WhatsApp des skippers

Alors, quand tout fonctionne et que le jour s’est déjà levé depuis une poignée d’heures sur la flotte, il y a aussi le temps de sourire, de souffler, de profiter. À bord de PURE-Best Western Hotels & Resort, Romain Attanasio est hilare. “Désolé, j’avais oublié votre appel, j’étais en train de discuter par WhatsApp avec Clarisse”. Les deux ont enfin un peu de répit après les pointes à 40 nœuds la veille. Alors, on donne des nouvelles et on multiplie les messages et les textos. Romain est d’ailleurs souvent en double appel en cette matinée. “On profite du fait que les communications soient moins chères cette année”, s’amuse-t-il.

Tous les skippers échangent également dans un groupe WhatsApp où ils sont les seuls à avoir accès. Romain en livre quelques secrets : “c’est Boris (Herrmann) qui en a été à l’initiative. C’est le plus actif et on lui en veut parfois parce qu’il parle trop (rire) ! Il y a Sam (Davies) qui envoie des photos de l’avancée des travaux, chacun qui raconte un peu ses journées… Dimanche dernier, Benjamin Dutreux a commenté le match de rugby (Angleterre-France). Les Anglais étaient à fond !” Ainsi, au milieu d’un no man’s land iodé pas toujours tendre, une proximité se noue entre ces hommes et ces femmes qui vibrent, doutent, s’accrochent, pleurent, sourient, se soutiennent… Le Vendée Globe 2020 n’est pas qu’une promotion en plus, c’est une nouvelle famille aux liens indéfectibles.

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Vendée Globe. Kevin Escoffier à terre à la Réunion

Le skipper Kevin Escoffier retrouve la terre ferme après avoir été secouru par la Marine Nationale, lorsque son imoca PRB eut coulé lors du tour du monde à la voile du Vendee Globe, à Le Port, La Réunion, France, le 10 décembre 2020. (Photo by Eloi Stichelbaut/PRB)

Kevin Escoffier est arrivé à La Réunion où il a pu débarquer de la Frégate Nivôse. Il aura passé quatre jours à bord après avoir quitté Yes We Cam, le bateau de Jean Le Cam qui a assuré son sauvetage après l’avarie survenue le 30 novembre dernier sur son PRB alors qu’il progressait en 3e position au large du Cap de Bonne-Espérance.

A son arrivée, le skipper de PRB a remercié vivement la Marine Nationale. Content bien sûr d’être enfin à terre, Kevin est aussi revenu sur sa déception d’avoir abandonné le Vendée Globe pour lequel il s’était préparé avec ardeur.

Déclaration de Kevin Escoffier :
« Je suis toujours un peu mélancolique aujourd’hui à terre. Peu importe les moments où c’est. C’est une phase de transition qui est toujours compliquée. Je reste toujours sur une déception qui est d’avoir abandonné sur le Vendée Globe, d’avoir perdu un bateau. Je l’ai toujours en tête bien évidemment même si j’ai aussi profité humainement de cette péripétie maritime. J’ai profité avec Jean Le Cam, c’était une très belle histoire. J’ai profité avec les marins du Nivôse, c’était une très belle histoire aussi. Mais je suis toujours un peu partagé, ce n’est toujours pas simple. Je vais être content de revoir ma famille mais je reste mélancolique et déçu d’avoir dû abandonner le Vendée Globe. J’ai bossé très très fort deux ans pour ça. Je remercie la Marine Nationale, Jean Le Cam, l’organisation de course. Je remercie aussi mon équipe technique, l’équipe PRB …. Sans tout ça, ça aurait été encore un peu plus dur. Je ne suis pas à plaindre, pas du tout. J’ai bien mangé, j’ai pu dormir un peu. J’ai découvert un nouveau métier de marin que je ne connaissais pas ! j’essaye de prendre tout ça de façon positive. Mais encore une fois, c’est un sentiment partagé, bizarre. J’ai l’impression que ça a été beaucoup plus compliqué pour ma famille que pour moi donc j’ai hâte de les retrouver. Il ne faut pas l’oublier …. Nous, on vit notre passion et on impose à ceux qui nous aiment certains événements que l’on voudrait éviter ! ».

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Vendée Globe. Dalin solide leader

Le skipper francais Charlie Dalin s’entraine à bord d’ Apivia, le 2 Septembre 2020, sur l’Atlantique. (Photo Vincent Curutchet/Alea/Disobey)

Charlie Dalin entame son vingtième jour de course en tête du Vendée Globe avec 200 milles d’avance sur Thomas Ruyant. Les deux skippers ont traversé un sérieux coup de vent et font route vers le deuxième des trois grands caps de ce tour du monde, le cap Leeuwin.

Avec la tempête, la course a été mis entre parenthèse le temps du passage du front. Il faut préserver les hommes autant que les bateaux. Apivia reste pour l’instant à 100% de son potentiel à ce que l’on sait.

Trois ris et rien devant. Même le petit tourmentin orange fluo, la voile de tempête, a été roulé à l’avant d’Apivia qui a tracé droit dans la dépression. C’est ce que l’on aperçoit sur les images envoyées ce matin par Charlie Dalin. Avant qu’il ne raconte de vive voix comment il a vécu sa nuit et sa matinée dans 50 nœuds de vent, il faudra attendre demain, lorsque la situation se sera décantée et qu’il se sera reposé. Ce midi déjà, le front dépassait le bateau jaune. Le leader indétrônable de ce 9e Vendée Globe empannait alors pour se caler dans le flux de Sud-Ouest. Sa vitesse est restée très modérée toute la journée. Charlie est encore probablement sous-toilé, en train de se remettre de ses efforts et de ses émotions.

250 milles derrière lui, Thomas Ruyant a tiré au cordeau une route plus septentrionale, en passant 7 milles au Nord de l’île d’Amsterdam, un itinéraire qui le mettait à l’abri des vents les plus forts. Ce matin, l’auteur de cette trajectoire était pleinement satisfait du résultat : « j’ai pu éviter le gros de cette dépression. Je n’avais pas vraiment le choix, Charlie (Dalin) avait assez d’avance pour rester à l’avant de ce front, mais pour moi, ça aurait été trop dur ». Pour le vainqueur de la Route du Rhum 2010, ça n’a pas été non plus une partie de rigolade, mais le coup de chien a été bref : une paire d’heures avec des rafales à 60 nœuds, puis un empannage un peu scabreux mais maîtrisé. Ce matin, le skipper de LinkedOut profitait de conditions plus « maniables » : 30 nœuds de vent dans un paysage adouci par la lumière du soleil. « Je suis bien content d’avoir passé ce dernier obstacle dans l’océan Indien. On n’est à l’abri de rien, mais c’était le dernier phénomène costaud avant d’arriver dans le Pacifique ».

Cap au Sud-Est, les deux leaders devraient profiter de conditions plus stables ces prochaines 72 heures. De quoi souffler un peu sur la route du cap Leeuwin.

« La taille et la direction des vagues dictent leur loi »

Dans le Nord des Kerguelen, sur la partie Ouest de ce système dépressionnaire gigantesque qui serpente jusque dans le Pacifique, le vent est encore soutenu pour les marins lancés aux trousses de Charlie et Thomas. Par 45°Sud, Louis Burton, le plus méridional de tous, a retrouvé son fauteuil de 3e devant Yannick Bestaven, Benjamin Dutreux et Boris Herrmann, dont la trace se confond aujourd’hui avec celle de Damien Seguin.

Depuis trois jours, le skipper de Groupe APICIL passe son temps à tenter de résoudre des problèmes électriques qui provoquent des black-out, synonymes de déconnexion du pilote automatique et de départ au tas ! Heureusement, la situation semble sous contrôle. Car bricoler à bord dans de telles conditions est une punition. Plus que le vent, « c’est la taille des vagues et leur direction qui dictent leur loi » avoue Damien Seguin. « Il faut se faire violence pour prendre soin du bateau et de soi, sinon, ça devient invivable. Tu es obligé de réduire la toile pour pouvoir faire bouillir de l’eau et pouvoir manger ».

Depuis bientôt dix jours, ces onze solitaires – poursuivis par Romain Attanasio (12e) et Clarisse Crémer (13e)- , sont embarqués dans le train fantôme du Grand Sud et vivent une interminable succession de coups de stress. Dans le vacarme des habitacles, secoués par d’incessantes embardées, ces hommes et femmes démontrent pourtant une incroyable capacité d’adaptation. Et s’habituent à vivre – parce qu’il le faut bien – dans cet environnement agressif.

Au bord de la crise de nerf

Sous le continent africain, cueillis par une dépression descendue de Madagascar, trois hommes sont en train de payer cher leur ticket d’entrée pour l’océan Indien. Joint ce matin au téléphone, Stéphane le Diraison (17e), coincé dans une zone sans vent, face à une houle de quatre mètres au centre de cette dépression, était au bord de la crise de nerfs. 100 milles devant lui, Alan Roura naviguait lui aussi avec une mer de face, mais avec 25 nœuds de vent de travers, des conditions décrites comme « invivables ».

8 places en 10 jours pour Tripon

Ce Grand Sud est une guerre d’usure pour les marins. Mais si Dame Nature ne fait pas grand cas du malheur des hommes, elle est aussi la meilleure des consolatrices. Il suffit d’un arc-en-ciel de carte postale dans le sillage de V and B – Mayenne ou d’une aurore australe flamboyante à l’horizon de L’Occitane en Provence, et tout est oublié.

Debout à 1h30 du matin sur le pont de son bateau pour changer une voile d’avant, Armel Tripon a immortalisé ce moment. Il fête peut-être aussi son échappée limpide, seul, devant ses compères Roura, Le Diraison et Boissières. La vitesse de son plan Manuard lui a permis de filer sous la dépression. En dix jours, Tripon a gagné huit places au classement et se retrouve aujourd’hui dans des conditions météo idéales pour poursuivre sa belle glissade dans l’océan Indien.

A l’arrière, enfin, le groupe des huit emmené par Fabrice Amédéo navigue à la lisière d’une dépression qui va les porter jusqu’au cap de Bonne-Espérance. A leur tour, les retardataires sont entrés dans le royaume de l’ombre. Celui des Quarantièmes Rugissants.

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Vendée Globe. Benjamin Dutreux – Water Family 5e après 30 jours de course

Photo envoyée depuis le bateau OMIA - Water Family pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 8 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Benjamin Dutreux) carré

Benjamin Dutreux skipper d’OMIA-Water Family pointe après 30 jours de course à la 5ème place. Une superbe performance pour le Vendéen.

«A ce niveau du Vendée Globe, au bout d’un mois de course, c’est assez incroyable d’avoir onze bateaux en 800 milles dans l’océan Indien, avec autant de disparité dans les générations » analysent les consultants météo Sébastien Josse et Christian Dumard. Entre LinkedOut (2e) et OMIA-Water Family (5e), deux bateaux qui ont douze ans d’écart, il n’y a que 200 milles. C’est vraiment rien ! C’est moins d’une journée de nav’». Lire la suite

Pour autant Benjamin sait que tout peut arriver et choisit la prudence et «fait le dos rond». Marqué par l’attente du sauvetage de Kevin Escoffier et les différents abandons en particulier celui de Sébastien Simon. Car Séb, n’est pas un concurrent comme les autres pour Benjamin. Séb c’est son meilleur ami et confident dans la vie. Ancien coloc d’études, ils ont fait leurs armes ensemble sur La Solitaire du Figaro et ont gravi les échelons en même temps. Benjamin et Sébastien communiquent beaucoup depuis le début de la course. Certainement pour se donner du courage et partager des moments qu’eux seuls peuvent comprendre… Sébastien a demandé à Benjamin de terminer cette course un peu pour lui aussi…

Bilan d’un mois à bord d’OMIA – WaterFamily par Benjamin Dutreux

“Je me suis éclaté sur ce premier mois de course. J’ai pu régater au contact de beaux bateaux et se retrouver avec un tel classement à ce moment de la course, c’est incroyable pour un petit budget et une petite équipe comme la nôtre. Je ne pensais pas être dans ce classement. Je ne pensais rien en fait. Mais c’est surtout d’avoir été en tête après 3-4 jours de course et se tirer la bourre avec le roi Jean, là je n’y croyais pas, c’était génial. Bon après, il est très vite parti ! Mais c’est vrai que ça représente quelque chose de fort de se dire « j’ai été leader du Vendée Globe » ! Oui c’est quelque chose de fort…
J’aborde ce nouveau mois avec plus de recul, un peu moins à l’attaque d’un point de vue compétition. Le bateau et le marin commencent à fatiguer, il faut faire attention. Et nous allons quand même naviguer dans des endroits particuliers. J’essaie quand même de m’agripper au groupe de bateaux avec lequel je suis, bien qu’ils soient plus rapides. C’est un bon challenge !

Malgré tout il y a des moments où je me demande quand même ce que je fous là au milieu de nulle part dans une mer démontée, à devoir se bouger pour sortir dehors alors qu’il fait froid et humide pour régler les voiles ! Mais tout ça crée des moments d’accomplissement et de satisfaction énormes ! C’est aussi là qu’on se rend compte de l’immensité de l’océan et de notre monde. Cela ne fait que renforcer mon engagement auprès de la Water Family. Aujourd’hui c’est la journée mondiale du climat, aidez-nous à agir à la source. Les générations futures sont la clé !

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Trophée Jules Verne. Navigation engagée sur Sodebo ! +177 mn

Les images sont impressionnantes à bord de Sodebo qui navigue dans une mer chaotique et perds de son avance.

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Vendée Globe. Armel Tripon dans sa course

Armel Tripon est 14e à 1800 milles du leader Charlie Dalin. Le skipper de l’Occitane en Provence donne l’impression de vivre sa course, seul en osmose avec les éléments, contemplatif.

” Je suis seul au milieu de l’océan Indien sous un grand ciel bleu. Je pense que c’est bien de passer au Sud de la dépression parce que j’ai le bateau en capacité de le faire. Les “timings” sont bons donc il faut en profiter. J’ai cravaché cette nuit pour aller vite, là ça va mollir un peu, mais je vais avancer quand même. C’est toujours sympa de mettre de la distance avec les bateaux de derrière et en regagner sur ceux de devant. Ce qui est bien, c’est que je vais réussir à accrocher le front de la dépression devant moi et ainsi pouvoir traverser une partie de l’Indien assez vite. 


Je suis un peu fatigué, j’ai beaucoup manœuvré cette nuit, il y a eu beaucoup de changements de voiles car le vent est très instable, et puis les nuits sont courtes, à 1h30 ou 2h, il fait déjà jour. C’est assez déstabilisant donc il y a peu de sommeil.

Après un mois en mer, je ressens une plénitude avec le bateau et l’environnement. Physiquement et mentalement, je me sens très bien et j’adore passer des journées et des nuits sur ce bateau en course, essayer d’aller le plus vite possible et trouver les meilleures trajectoires. C’est tout un tas de choses qu’on ressent et c’est fort. Cette nuit, je n’avais jamais vu une nuit aussi étoilée. C’était d’une pureté incroyable, il n’y avait pas une once de pollution, les étoiles scintillaient comme jamais, c’était magique. Ce sont des moments de grâce inouïs.

Mon bateau est un bon compagnon de route, je m’entends bien avec lui. Je fais attention car la route est encore longue et je ne le connais pas encore très bien, mais quand les conditions le permettent, je peux tirer dessus et il répond bien. Il est fluide, facile et il ne demande qu’à aller vite donc c’est sympa d’essayer de le comprendre. 


La stratégie est faite, c’est de passer en dessous de cette dépression, d’essayer d’attraper le front et de cavaler devant le front pour rejoindre le cap Leeuwin. Si le scénario reste identique, je devrais rester en avant de ce front en bordure d’anticyclone. C’est une situation assez rêvée, je suis verni ! “

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Trophée Jules Verne. Sodebo sous les Kerguelen +215 mn

Thomas Coville et ses équipiers devraient passer la nuit prochaine sous les Kerguelen. Les vitesses sont moins élevées à bord et avec un Ocean Indien pas très accueillant qui lui fit baisser son avance sur Idec Sport à 215 milles.

Depuis le passage du Cap des Aiguilles lundi matin, les « Sodeboys » ont le droit à la version « shaker » de l’Océan Indien avec du vent et une mer formée qui ne se laisse pas dompter facilement. Un Océan Indien qui rappelle quelques souvenirs à Sam Goodchild : « Je connais déjà un peu le Sud, parce que j’avais fait une étape de la Global Ocean Race en Class40 entre Cape Town et Wellington en 2011 ; je suis aussi venu il y a deux ans avec Spindrift sur le Trophée Jules Verne, nous étions passés juste au sud des Kerguelen, il y avait un peu moins de mer, c’était un peu plus facile. »

Trophée Jules Verne a bord de Sodebo Photo Martin Keruzore

Si les conditions de vie à bord actuelles ne sont pas évidentes, cette région du globe reste pour nombre de marins source de fascination : « C’est sûr que les mers du Sud et l’Océan Indien sont des endroits mythiques, confirme le natif de Bristol. Quand on est jeune, on entend plein d’histoires sur les tours du monde, le Vendée Globe, The Ocean Race, le Trophée Jules Verne, donc le fait d’y venir soi-même, c’est assez spécial, ça n’arrive pas dix fois dans une vie. On essaie d’en profiter, ce sont des expériences intenses qui vont nous rendre plus forts dans le futur et nous soudent aussi en tant qu’équipage. »

Comment se sent-il après deux semaines de mer ? « Globalement, tout va bien. On a tous des mini-soucis, parce que ce n’est quand même pas simple ce qu’on fait vivre à notre corps : on ne dort pas comme d’habitude, on ne mange pas pareil, il n’y a pas cinq minutes dans la journée où ça ne bouge pas et où il n’y a pas de bruit, c’est usant, mais c’était prévu. Et on fait tout ce qu’on peut pour maintenir le corps comme le bateau en forme. »

Et pour se régénérer moralement, on envoie parfois des petits mots à ses proches, ce que fait régulièrement Sam Goodchild : « Je communique juste avec ma famille, c’est toujours sympa de garder le lien avec la terre, de voir ce qui se passe à la maison et ce qui nous attend quand on revient. On n’a pas énormément de temps à y consacrer, ce n’est pas très facile d’envoyer un mail avec le vent et les vagues, mais c’est un petit plaisir que j’arrive à prendre tous les deux-trois jours. «

A bord, l’équipage suit également les pérégrinations des marins du Vendée Globe, situés dans leur nord : « On regarde les classements sur l’ordinateur, c’est chouette à suivre, on est bien plus au sud qu’eux, mais on vit à peu près les mêmes choses aux mêmes moments », conclut celui qui rêve un jour de disputer la course autour du monde en solitaire.

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Vendée Globe. Charlie tient le coup

Charlie Dalin navigue sous tourmentin pour affronter une violente tempête. Le leader du Vendée Globe tient le coup et il ne reste qu’une poignée d’heures avant de parvenir à s’en sortir. Derrière, Thomas Ruyant assure, Yannick Bestaven persiste, Louis Burton redémarre et Stéphane Le Diraison, dans l’œil d’une autre dépression au large de l’Afrique du Sud, raconte “son calvaire”.  

C’est une bataille de chaque instant, un acte de résistance qui s’est étiré depuis hier après-midi, s’est prolongé toute la nuit et continue encore une poignée d’heures. Le plus connu des tours du monde offre souvent des épisodes haletants et il n’y a parfois aucune image pour le prouver. Reste seulement un point pixélisé sur des cartes numérisées qu’il faut s’évertuer à suivre pour se rassurer. “Actuellement, alors qu’il avance à la bordure de la dépression, les fichiers font état de 45 nœuds de vent avec des rafales à 50, 55 nœuds », explique Jacques Caraës à 4h30 ce mercredi matin. 

Une ‘Situation Room’ pour un monocque 

Le Directeur de Course n’a pas beaucoup fermé l’œil cette nuit et il n’est pas le seul. À Concarneau, une partie de l’équipe d’Apivia s’est retrouvée physiquement pour former une “cellule de veille” autour d’Antoine Carraz, le responsable du projet. En somme, une “Situation Room”* pour un monocoque, une façon de rester en permanence en contact avec son skipper. À 2h19, Jacques Caraës reçoit un texto d’Antoine Carraz : “On vient d’avoir Charlie. RAS à bord“. Pas besoin de long discours quand on résiste à de telles conditions.

Le leader, qui a rétracté ses foils, s’est évertué à contrôler son allure : 17 nœuds en fin de soirée puis 13,9 nœuds après avoir roulé son tourmentin. “Charlie a respecté son plan initial à la lettre : conserver son Est au maximum pour éviter le pire de la dépression qui se situe ce matin à 200 milles plus au Sud, précise Jacques Caraës. La bascule vers l’Ouest va avoir lieu ce matin et ça va mollir tout doucement“. Les conditions resteront musclées mais légèrement plus clémentes : de 40 à 45 nœuds, Apivia devrait progresser avec 30 nœuds de vent.

Un groupe de poursuivants toujours compact

Son premier poursuivant, Thomas Ruyant, a quant à lui empanné au cœur de la nuit, à 3h (heure française). LinkedOut, situé à 120 milles plus au Nord, avait donc le luxe d’effectuer cette rotation plus tôt qu’Apivia. Mais le skipper nordiste a aussi tout fait pour se préserver, lui qui progressait à 13-14 nœuds au petit matin. Cette forte dépression concernait donc quasi-exclusivement le duo de tête.

Derrière, le vent de Sud-Ouest, établi à 25 nœuds, n’a pas entravé la progression du groupe des poursuivants. Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) avançait à 15 nœuds. Damien Seguin (Groupe Apicil) qui s’est accroché depuis deux jours pour résoudre des problèmes de pilotes automatiques, a retrouvé sa vitesse de croisière et vient d’incurver sa route vers le Sud, suivi de près par Boris Hermann (Seaexplorer – Yacht Club de Monaco). Bonne nouvelle aussi plus au Sud pour Louis Burton (Bureau Vallée 2). On relevait 17 à 18 nœuds dans son sillage, lui qui était allé chercher du ‘petit temps’ la veille pour résoudre des problèmes de voile. S’il n’a pas été épargné par les ennuis ces derniers jours, Louis s’accroche ainsi avec talent et a repris sa 3e place (à 5h, heure française). 

La bande des quatre n’en est plus vraiment une 


Derrière, le duo Romain Attanasio (PURE-Best Westernâ Hotels & Resort) et Clarisse Crémer (Banque Populaire X) progresse paisiblement avec 15 à 16 nœuds. À plus de 700 milles plus à l’Ouest, la bande des quatre (Tripon, Roura, Le Diraison, Boissières) n’en est plus vraiment une, la faute à une dépression venue des côtes africaines. Armel Tripon (L’Occitane en Provence), seul foiler de dernière génération du quatuor, est parvenu à passer sous la dépression et donc à creuser l’écart. Les trois autres la contournent par le Nord, dont Stéphane Le Diraison (Time for Oceans) : “pour moi, ce n’était pas envisageable de prendre l’option d’Armel, d’autant qu’il n’y avait aucune façon de trouver une porte de sortie à cause de la zone d’exclusion des glaces.”

À bord de Time for Oceans, côte à côte avec Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle), les temps sont durs. “Je suis dans l’œil de la dépression, j’ai 4 à 5 mètres de vagues et seulement 4 nœuds de vent. La mer ne ressemble à rien, il y a des montagnes d’eau qui s’abattent sur le bateau. J’ai l’impression de faire le tour du monde à l’envers…  On se fait massacrer, c’est un calvaire“. Le skipper s’agace de ces conditions, de ne “pas avoir fait un surf depuis le Cap-Vert” et il sait que le répit n’est pas vraiment pour maintenant : après cette zone harassante de molle, “c’est la baston” qui l’attend. Un peu plus loin, Manuel Cousin (Groupe SÉTIN), qui ne devrait pas avoir à modifier sa trajectoire pour passer la dépression, profite lui de conditions plus avantageuses pour revenir sur le groupe.

Ça accélère dans l’Atlantique Sud 

Enfin, l’océan Indien est encore loin pour le troisième et dernier groupe composé de huit skippers. Mais il y a des motifs de satisfaction après des jours à batailler contre l’anticyclone de Sainte-Hélène. Tous sont rentrés dans les 40èmes rugissants et tous ont empanné hier dans la soirée. Ce groupe, toujours mené par Fabrice Amedeo (Newrest – Art & Fenêtres), progresse à une quinzaine de nœuds avec du vent d’Ouest à Nord-Ouest.

Ça va plus vite donc, ce qui ne devrait pas déplaire à Jérémie Beyou. Le skipper de Charal pourrait en effet dépasser ce mercredi l’avant-dernier, Sébastien Destremau (merci). Ainsi, de la tête de la course à la dernière position, il n’y a pas seulement plus de 3 800 milles d’écart : il y a surtout des femmes et des hommes qui se battent et s’adaptent en permanence aux caprices d’Éole et de Neptune. 

Par la rédac du Vendée Globe / Antoine Grenapin

*Situation Room : la salle de crise de la Maison-Blanche, à Washington (États-Unis)

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Vendée Globe virtuel. Déjà 1 mois de course

Ils sont 978 700 bateaux en mer et on ne déplore aucune casse ni avaries majeures. Les premiers approchent le cap Leeuwin et l’arrière de la flotte Bonne Espérance.

Depuis le départ de la course, bateaux virtuels et réels se battent pour le leadership de la course. Avec la tempête c’est maintenant les leaders du VG virtuel qui ont une belle avance sur Charlie Dalin. Ils approchent du cap Leeuwin en file indienne le long de la zone des glaces. On y retrouve les 50.000 premiers joueurs dont la météo depuis les Kerguelen a facilité le regroupement et cela devrait perdurer encore 24h. Bonne nouvelle pour notre bateau Mag.course au large qui peut enfin recoller aux leaders à moins de 100 mn. L’arrivée d’un anticyclone devrait fermer la porte juste derrière ce premier groupe pour ceux classés entre les 50.000 et la 100.000 place et qui se trouvent entre les iles Crozet et la remontée de la ZEA après les Kerguelen.

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Vendée Globe. Vers une nuit dantesque pour Apivia et LinkedOut

#EN# Photo sent from aboard the boat Seaexplorer - YC de Monaco during the Vendee Globe sailing race on December 8, 2020. (Photo by skipper Boris Herrmann) sunset #FR# Photo envoyée depuis le bateau Seaexplorer - YC de Monaco pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 8 Décembre 2020. (Photo prise par le skipper Boris Herrmann) coucher de soleil

Depuis 48 heures, le groupe de tête fait le dos rond de part et d’autre d’un front qui s’étend au Nord des Kerguelen. Joint ce midi pendant le Vendée Live, Yannick Bestaven, nouveau venu sur le podium, décrivait ses conditions de vie « animales » à l’intérieur de Maître CoQ IV. « J’ai rentré les foils tellement les chocs sont violents. Je fais des vols planés dans tous les sens. Je fais tout pour ne pas être en avance sur le routage, pour ne pas me jeter dans la gueule du loup ». La gueule du loup ? C’est cette dépression très creuse qui se forme à même le front. De Bestaven à Sorel (11e), ils sont 9 à avoir ralenti pour laisser cette dépression s’évacuer vers le Sud-Est.

Apivia et LinkedOut, eux, sont déjà trop en avance pour l’éviter. Cet après-midi, Charlie Dalin expérimentait déjà des conditions très dures : 40 nœuds de vent de travers, sous voilure ultra réduite ! Son bateau jaune n’avançait qu’à 10/12 nœuds. Plus au Nord, du côté de la petite île de d’Amsterdam, Thomas Ruyant sera mieux protégé des vents violents, mais il n’échappera pas à une nuit de tourmente.
Pour les deux hommes, ce 30e jour de mer sera sans doute un des plus rudes de ce début de tour du monde.

« Plusieurs tranches de vie en très peu de temps ». Les mots de Yannick Bestaven résument ce qu’ont vécu les 28 marins encore en lice sur la piste planétaire : un premier mois de mer d’une densité et d’une richesse extrêmes. Extrêmes aussi, les conditions endurées en tête de flotte en ce 30e jour de course. Surtout pour Charlie Dalin et Thomas Ruyant qui affrontent leur première tempête.

30 jours, c’est long et c’est court
En ce mardi 8 décembre, 30 jours après leur entrée en scène au large des Sables d’Olonne, la question leur était posée. Que leur inspire ce premier mois de mer ? Qu’ont-ils vécu, ressenti, appris ? Les réponses sont aussi variées que leur position sur la carte. De part et d’autre des 3800 milles qui séparent Charlie Dalin de Jérémie Beyou, et au sein des trois grands groupes répartis entre l’Atlantique Sud et l’océan Indien, les expériences et les sentiments diffèrent.
A 1000 milles du Cap de Bonne-Espérance, Clément Giraud, 24e, décrit le plaisir, le stress et l’angoisse qui s’entremêlent pour créer des moments uniques. A l’entrée de l’océan Indien, Armel Tripon, 14e, évoque son sentiment de plénitude physique et mentale, les instants de grâce devant la pureté du ciel.
Dans l’océan Indien, Isabelle Joschke, 9e, n’imaginait pas un début aussi difficile. Dans cette immensité hostile, elle se sent « une toute petite chose », fragile.
« Je me demande quand même ce que je fous là au milieu de nulle part sur cette mer démontée » s’interrogeait à son tour Benjamin Dutreux, 5e, malgré la satisfaction d’une course menée aux avant-postes.


38 % du parcours
Un mois, c’est théoriquement un peu moins de la moitié du temps de course. Mais en distance, les premiers n’ont réalisé que 38% du parcours. Ils sont au milieu de l’océan Indien, tandis qu’il y a quatre ans, Armel Le Cléac’h avait déjà passé la longitude du Cap Leeuwin (au sud-ouest de l’Australie). Depuis le départ des côtes françaises, la météo n’a jamais vraiment favorisé une course rapide, notamment en Atlantique. Pas de glissades interminables dans les alizés et peu de situations adaptées à l’expression des foilers qui ont rarement profité de leurs grands appendices. Résultat : pas d’avantage technologique flagrant. En tout cas, pas pour l’instant.

Trois générations au coude à coude
« A ce niveau du Vendée Globe, au bout d’un mois de course, c’est assez incroyable d’avoir onze bateaux en 800 milles dans l’océan Indien, avec autant de disparité dans les générations » analysent les consultants météo Sébastien Josse et Christian Dumard. « Entre LinkedOut (2e) et OMIA -Water Family (5e), deux bateaux qui ont 12 ans d’écart, il n’y a que 200 milles. C’est vraiment rien ! C’est moins d’une journée de nav’ ».

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