Le vent est aux abonnés absents et à l’exception de quelques nuages coopératifs qui leur permettent des sauts de puces vers la sortie, cette traversée de la Zone de Convergence Intertropicale vire au chemin de croix. La journée a coûté cher d’un point de vue comptable. Crédités de 140 milles d’avance hier matin, les marins du Gitana Team démarrent leur sixième jour de tentative avec un retard de 72 milles à 8h.
C’est le principe, en franchissant les portes de cette zone de convergence entre les deux hémisphères, on entre dans l’imprévisible. Des vents violents portés par des grains actifs à des calmes à perte de vue, tout est possible et rien n’est écrit d’avance ici. D’une course à l’autre, le Pot-au-Noir réserve un sort bien différent aux marins qui le traversent. C’est pourquoi il est tant redouté par les navigateurs. Hier matin, en y basculant brutalement aux alentours des 9h, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs équipiers ne s’imaginaient pas y passer plus de 24 heures impuissants face au manque de vent.
À bord, malgré la tension liée à ce manque de vitesse et au chrono qui file, les quarts ont tâché de continuer leur routine de rotation pour garder le rythme. Un exercice pas toujours évident entre les nombreuses manœuvres, qui nécessitent l’ensemble de l’équipage sur le pont, et la chaleur qui s’est abattue sous la casquette et dans la coque centrale du Maxi Edmond de Rothschild.
Se projeter vers la suite du tour du monde et avoir en tête les points positifs est sans nul doute la meilleure manière de débuter ce 6e jour de tentative de record sur le Trophée Jules Verne. L’équateur, encore distant de près de 150 milles en route directe, devrait être franchi dans la journée. Démarrera alors une toute autre navigation dans les alizés de sud-est en route vers les mers du Sud.
15/01/21 - Auckland (NZL)
36th America’s Cup presented by PRADA
PRADA Cup 2021 - Round Robin 1
INEOS TEAM UK, New York Yacht Club American Magic
Ben Ainslie et son équipe INEOS ont dominé American Magic et Luna Rossa lors des deux premières courses de la Prada Cup qui a démarré ce vendredi à Auckland en Nouvelle Zélande.
Pour marquer le début de la Prada Cup, la Sky Tower a été illuminée en rouge et une immense Coupe Prada a pris place au coeur du village de l’America’s Cup. Pour cette première journée, les anglais rencontraient American Magic puis Luna Rossa. Les conditions de vent étaient idéales entre 8-16 nds.
15/01/21 – Auckland (NZL) 36th America’s Cup presented by PRADA PRADA Cup 2021 – Round Robin 1 INEOS TEAM UK, New York Yacht Club American Magic
Ineos Uk – American Magic : 1 -0 Favoris de cette Prada Cup après les premières courses en décembre, American Magic pouvait aborder ce premier match avec confiance tandis que les Anglais devaient eux se rassurer après avoir concéder que des défaites. Pour autant, de nombreuses modifications sur tous les bateaux ouvraient le jeu des pronostics. La phase de départ était assez sage avec un avantage à Ben Ainslie qui partait lancé et sur le bon côté du plan d’eau, le côté droit du parcours et le côté au vent du départ. A la première bouée, les Anglais avaient 11 s d’avance naviguant à la perfection, sans problème sur leur bateau. Une course largement dominé par Ben Ainslie de bout en bout et terminant avec 1min 20 sec à l’arrivée. «Un résultat beaucoup mieux que six défaites consécutives», déclarait Ainslie peu après l’arrivée. «C’était un bon effort d’équipe.» Il soulignait également tout le travail réalisé par le design team et le shore team pour changer énormément de choses sur le bateau, les voiles, les foils et safran. Un travail payant.
15/01/21 – Auckland (NZL) 36th America’s Cup presented by PRADA PRADA Cup 2021 – Round Robin 1 Luna Rossa Prada Pirelli Team, PRADA
Ineos Uk- Lun Rossa Prada : 1- 0
Pour le deuxième match, la brise continuait de monter, atteignant 16-22 nœuds. Des conditions idéales pour les britanniques, moins peut-être pour les Italiens. Dans le pré-départ, il n’y a pas eu beaucoup d’intensité, les équipes cherchant plutôt à éviter l’engagement mais c’est INEOS TEAM UK qui s’en est plutôt le mieux sortie en prenant un léger avantage. Ainslie et son tacticien Giles Scott ont cherché à travailler le côté droit du parcours où la brise était encore la plus forte. Ce faisant, ils ont pu naviguer plus haut et plus vite que leurs adversaires et forcer les Italiens à rester à gauche. Une course propre où l’écart de 20s est resté régulier tout au long de la course. Le départ aura donc été crucial.
#EN# Photo sent from aboard the boat Prysmian Group during the Vendee Globe sailing race on January 14, 2021. (Photo by skipper Giancarlo Pedote)
Sunset
#FR# Photo envoyée depuis le bateau Prysmian Group pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 14 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Giancarlo Pedote)
Coucher de soleil
Charlie Dalin reste en tête suivi par Louis Burton qui tient la cadence. Thomas Ruyant, 3e s’accroche. Cette remontée vers l’Equateur n’est pas de tout repos pour les skippers.
Les marins enchaînent les grains et doivent faire face à des variations brutales du vent en force et en direction, il faut être aux aguets, une main sur les écoutes, un œil à observer le ciel, un autre sur le radar. Le plus rapide de ce groupe est l’Allemand Boris Herrmann avec près de 17 nœuds de moyenne qui revient dans le top 5 comme une balle… Jusqu’à Recife, il va falloir composer avec les lignes de grains dont le vent se montre puissant en bordure et nul sous les nuages. Les radars performants embarqués pour la première fois sur ce 9e Vendée Globe vont être de précieux alliés. Yannick Bestaven, lui, doit grimacer, son décalage dans l’Ouest lui a tout fait perdre : 6,3 nœuds de vitesse moyenne ces 4 dernières heures ! Le voilà relégué à 96 milles de la tête de flotte.
Sur le même bord en tribord amures
Le groupe de tête a donc fort à faire entre la gestion immédiate des éléments et la trajectoire à envisager pour la suite sitôt la corne du Brésil débordée. Cette course de vitesse se déroule exclusivement en tribord amures, le vent forcissant progressivement et adonnant au fur et à mesure de la remontée vers le Nord. Pas de manœuvres de forçat au programme, pas de grand changement de voiles, mais plutôt des réglages fins, de quelques centimètres et beaucoup de temps à la table à cartes. Car l’Atlantique Nord se profile dans un horizon proche et avec lui un Pot au Noir (peu actif), un anticyclone dans le Sud des Açores puis une grosse dépression. Jamais les Sables d’Olonne n’ont paru aussi proches, jamais non plus la moindre erreur ne s’est payée aussi cash. Dans 12-13 jours, qui va gagner aux Sables d’Olonne ? Les paris sont lancés.
Les copains d’abord en arrière de la flotte
Il y a la bagarre devant à couteaux tirés, et la course derrière dans une ambiance plutôt bon enfant. Les groupes et les duels formés depuis la fin du Pacifique Sud ont créé des liens forts. Alors, ça discute à la VHF, ça communique par Whatsapp. Clarisse Crémer et Armel Tripon par exemple : « C’est cool d’avoir un compagnon de pétole. On papote, il m’a dit qu’il n’avait pas beaucoup de nourriture, j’hésite à le ravitailler. En échange, il m’a glissé des conseils pour recalibrer mon aérien qui me pose des soucis. Dans les alizés, il va faire parler la poudre : son engin volant va envoyer du bois, tant mieux pour lui ! » racontait la skipper de Banque Populaire X, première femme au classement en 13e position.
Jérémie Beyou, 14e, échange beaucoup avec ses camarades de jeu, Arnaud Boissières et Alan Roura, et voit la course d’une autre manière : « À mesure que je remonte la flotte, j’échange avec tous les gars et filles, et ils ont tous énormément de mérite. C’est sympa de discuter avec eux, de découvrir leurs problématiques et tu te rends compte aussi que c’est plus simple de discuter avec les gens un peu plus derrière plutôt qu’avec les leaders qui ont parfois du mal à répondre. Ce n’est pas une critique, c’est juste que quand tu es devant, et je le sais, tu laisses peu d’informations sortir par rapport à la concurrence. Je découvre autre chose et honnêtement ce n’est pas pire du tout ! Quand je referai une régate et que je serai devant, j’y penserai. » Miranda Merron et Clément Giraud, rapides ces dernières 24h, se sentent eux aussi moins isolés à 1 000 mil
Le pot au noir n’a pas épargné les hommes du Maxi Edmond de Rothschild avec une entrée brutale qui se solde à mi chemin par un retard de 36 mn alors que l’avance était de plus de 140 milles.
En fin de nuit dernière, l’entrée dans le pot-au-noir a été brutale pour les six marins du Maxi Edmond de Rothschild. Morgan Lagravière, qui était de quart lors de cette transition express entre les alizés et la zone de convergence, décrivait la scène : « C’était juste au lever du jour, la pénombre était en train de s’estomper petit à petit. On a commencé à voir les premiers grains apparaître au radar, on ne s’est qu’à moitié méfié et puis dès qu’on est arrivé sous l’influence du grain, le vent est monté, il a refusé fort et assez vite il a fallu se précipiter aux écoutes pour éviter que le bateau ne gîte trop ! Rapidement ça a été le branle-bas de combat, on a dû rouler la voile d’avant, le grand foc, pour pouvoir passer à une voile plus adaptée pour naviguer au près. Tout est allé vraiment vite, on n’a pas eu le temps de se poser de questions, et quelques minutes après on a tous pris une bonne douche en profitant de la fin du grain ! »
Morgan Lagravière
Une sortie dans la soirée ou la nuit prochaine Depuis ce grain, le vent est aux abonnés absents sur le plan d’eau. Et c’est le cas à des milles à la ronde. Par conséquent, l’équipe du maxi-trimaran volant bleu n’a pas d’autre choix que de prendre son mal en patience et de s’appliquer à exploiter la moindre risée qui souffle dans les voiles pour s’extraire des griffes du pot-au-noir.
« Nous avons un temps très calme, ciel dégagé, des petits cumulus, ça ressemble à l’été, pas de couleurs de pot-au-noir, c’est-à-dire pas de grains noirs pour l’instant, la seule différence c’est qu’il n’y a pas de vent par rapport à d’habitude. On a encore 60/70 milles à faire dans du petit temps avant de retrouver du vent dans l’hémisphère sud, donc c’est toujours très long, on aimerait chopper le vent qui est devant nous, car plus on gagne des milles maintenant, plus ils vont se multiplier après, ça va faire un effet accordéon. Là on est au milieu et c’est plutôt du temps très très calme, on va sortir toute la toile possible pour s’en extraire » , confiait Franck Cammas cet après-midi.
Cette journée du 14 janvier ne restera pas dans les annales de cette tentative, mais à bord, les six hommes d’équipage savent relativiser et surtout se projeter sur la suite du programme dans l’Atlantique Sud, qui s’annonce toujours très intéressante. Ils mangent aujourd’hui leur pain noir mais si l’on se penche plus en détails sur la trace d’Idec Sport, l’actuel détenteur, c’est demain que leur adversaire virtuel connaîtra un coup d’arrêt.
Auckland (NZL)36th America’s Cup presented by PradaPRADA Cup Opening Press Conference
La Prada Cup a été officiellement lancé avec la traditionnelle conférence de presse avec la présence en visio de Patrizio Bertelli, patron de Prada en direct de Toscane, en Italie. Il a exprimé son engagement et sa passion dans cette grande compétition de voile. Non seulement la maison de couture italienne PRADA soutient la sixième campagne de défi de Luna Rossa et la Coupe PRADA, mais elle est également le sponsor en titre du 36e match de l’America’s Cup présenté par PRADA.
Patrizio Bertelli – PDG du groupe PRADA «Nous sommes sûrement satisfaits du début de la Prada Cup, bien que triste pour la situation mondiale. Vous avez le privilège d’être à Auckland, où vous pouvez vous promener librement sans masques, éloignements sociaux et autres mesures, alors qu’ici en Europe et aux États-Unis, la situation est assez différente et toujours très grave. Je pense donc que vous avez un engagement et une responsabilité envers le monde qui vous suit pour offrir un grand esprit sportif et un événement sportif. J’espère que vous le ferez. Aux Bermudes, Matteo de Nora et Grant Dalton nous ont demandé de nous impliquer à nouveau. J’ai pensé que c’était une bonne occasion de remettre l’America’s Cup sur les rails: l’America’s Cup semblait avoir des propriétaires et je ne pense pas que l’America’s Cup devrait avoir des propriétaires. Il devrait avoir des défenseurs et des challengers, mais cela devrait être ce qu’il a toujours été. C’est un événement très sophistiqué, toujours navigué avec des bateaux très spéciaux, mais avant tout c’est un événement sportif. C’était l’occasion de redonner à l’America’s Cup son identité. Nous l’appelons la Prada Cup aujourd’hui, elle s’appelait la Louis Vuitton Cup dans le passé, elle pourrait être appelée autre chose dans le futur, mais ce qui compte vraiment, c’est que nous ayons un Defender et des Challengers. Cela ne devrait pas devenir comme un circuit F1, c’est inacceptable.
C’est une start-up, et si nous continuons à développer le même type de bateau, ce que j’espère que cela se produira, plus d’équipes seront impliquées dans l’America’s Cup à l’avenir. Ces bateaux sont extraordinaires: avec Team New Zealand nous avons développé une véritable rupture dans l’histoire du design de yachts, une véritable étape technologique. Ce sont des bateaux très complexes, mais peut-être dans dix ans, cette technologie pourra être transférée et appliquée également aux bateaux de croisière. Je n’ai aucune opinion sur le New York Yacht Club prêt à revenir aux bateaux traditionnels, mais ils doivent d’abord gagner l’America’s Cup et ensuite ils sont libres de prendre toute décision qu’ils veulent. Cela a toujours été comme ça dans l’America’s Cup. Cela dépend du défenseur.
Heureusement, il y a de l’animosité entre Luna Rossa et Team New Zealand: ce sont des concurrents et s’affrontent les uns contre les autres. Elle s’inscrit parfaitement dans l’histoire de l’America’s Cup! ».
Iain Murray – Directeur des régates «Tout est neuf, les bateaux sont neufs. Nous voyons de jeunes équipages passionnants et des bateaux passionnants et au cours des deux derniers jours, j’ai vu comment ils sont partis avant Noël et comment ils sont revenus avec des pensées, des stratégies et des tactiques. Je commence à voir évoluer le match racing, l’agressivité du départ remonter à la surface ».
Sir Ben Ainslie – Team Principal et Skipper INEOS TEAM UK «L’équipe a travaillé d’arrache-pied depuis les World Series et j’accorde une grande part de mérite à l’équipe à terre et aux ingénieurs. Nous avons parlé de nos performances sur la large gamme de vent. Nous avons parcouru un long chemin dans cette voie en termes d’améliorations, il y a beaucoup plus à venir. D’autres équipes s’améliorent également et chaque jour, elles signalent une épidémie sur leurs bateaux. Nous pouvons certainement être compétitifs dans la gamme de vent moyen-fort, la course la plus légère que nous ne connaissons toujours pas ».
Terry Hutcthinson – Skipper et directeur exécutif du New York Yacht Club American Magic «L’America’s Cup World Series appartient au passé et nous nous tournons vers l’avenir. Tous les challengers ont été vus faire des pas derrière cela, ainsi que le défenseur, notre objectif est vraiment le mois prochain de course. D’après notre perspective, nous avons obtenu quatre courses, ce sera bien de voir les performances de la journée, mais ce sera aussi bien de voir l’amélioration de tout le monde ».
Max Sirena – Team Director Luna Rossa Prada Pirelli Team Challenger of Record «Nous avons toujours dit que le développement de ce bateau se poursuivait au cours des prochains mois. Il y aura peu de choses à venir et je suis sûr que les autres équipes feront de même. L’aérodynamique est essentielle lorsque vous dépassez les 50 nœuds. Il est probable que tous les changements que nous avons effectués ont été très bons jusqu’à présent, nous en sommes très satisfaits et avec la conception qui a permis ces changements ».
14/01/21 – Auckland (NZL) 36th America’s Cup presented by Prada PRADA Cup Opening Press Conference Max Sirena (Team Director & Skipper – Luna Rossa Prada Pirelli Team), Ben Ainslie (Team Principal & Skipper – Ineos Team UK), Terry Hutchinson (Skipper & Executive Director – New York Yacht Club American Magic)
La Challenger Selection Series – La route vers la PRADA Cup L’histoire de la Challenger Selection Series a commencé dans les années 60. Jusque-là, le New York Yacht Club n’avait accepté qu’un seul challenger par édition. L’intervention du baron français Marcel Bich, qui s’était rapidement passionné pour l’America’s Cup et voulait concourir, fut décisive et en 1970 eut lieu la première «Challenger Elimination Series».
Depuis 1983, lorsque la Challenger Selections Series a acquis une organisation stable, le vainqueur de la Challenger Selection Series a arraché l’America’s Cup au Defender cinq fois en huit éditions, sans compter 2010 avec un seul challenger BMW Oracle Racing.
Les gagnants ont été: Australia II d’Alan Bond en 1983 à Newport, USA; Stars & Stripes de Dennis Conner en 1987 à Perth, Australie; L’équipe néo-zélandaise de Peter Blake en 1995 à San Diego, USA; Alinghi d’Ernesto Bertarelli en 2003 à Auckland, en Nouvelle-Zélande, et Emirates Team New Zealand de Grant Dalton en 2017 aux Bermudes. En d’autres termes, le Challenger est toujours fort.
Les autres gagnants des Challenger Selection Series, qui n’ont pas progressé pour remporter l’America’s Cup, étaient Il Moro di Venezia, Paul Cayard en tant que skipper et Raul Gardini propriétaire, à San Diego en 1992; Luna Rossa, skipper Francesco de Angelis et propriétaire de Patrizio Bertelli, en 2000 à Auckland et Emirates Team New Zealand en 2007 à Valence et 2013 à San Francisco.
Photo envoyée depuis le bateau OMIA - Water Family pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 12 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Benjamin Dutreux) Lecture de livre
Les images sont parfois trompeuses. Benjamin Dutreux doit faire face à des conditions quasiment équivalentes à un pot au noir avec ses grains, coups de vent et rafales. Pas simple à gérer et notamment le sommeil. La bonne nouvelle pour le moral, c’est que les routages affichent désormais les Sables.
Photo envoyée depuis le bateau DMG Mori Global One pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 14 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Kojiro Shiraishi) Cap Horn
A 15 jours de l’arrivée aux Sables, 5 ou 6 bateaux peuvent encore gagner ce Vendée Globe. C’est exceptionnel.
Si Charlie Dalin sur Apivia mène à nouveau la flotte, Louis Burton sur Bureau Vallée 2 l’ancien Banque Populaire vainqueur du dernier Vendée Globe le suit à 15 milles après une course incroyable. Son bateau mené à 100% avec confiance, Louis Burton peut jouer clairement la gagne. Derrière lui, Thomas Ruyant souffre autant que son bateau de ne pas pouvoir aller plus vite. Il a concédé 44 milles cette nuit.
Recife, située 470 milles au Nord sera le prochain point de passage de la flotte lancée dans un long bord obligatoire, portée par des alizés dont le souffle geignard peine encore à faire vibrer les cuivres, et contrariée par les grains qui postillonnent sur la parabole des skippers et perturbent par période les performances des prétendants au podium.
Du Brésil, qui étire désormais sa géographie sur leur route, les skippers du Vendée Globe ne verront pas grand-chose. Et au fond, ce n’est pas ce qu’on leur souhaite : le bonheur ne sera pas forcément près de la côte. Il ne sera pas non plus dans ces lignes de grains qui, dès demain, vont morceler leur vitesse et leur sommeil. Éparpillés pour l’instant, ces grains viennent déjà s’immiscer dans la trajectoire des navigateurs.
Des alizés faiblards
Même s’ils y sont habitués et qu’ils ont eux-mêmes installé mille alarmes à bord de leur IMOCA pour être alertés de la moindre variation de force ou de direction du vent, c’est toujours un crève-cœur de devoir faire sonner le téléphone iridium d’un bateau après avoir fait chou blanc sur une messagerie classique : cela signifie qu’on va l’arracher du sommeil du juste. Ça n’a pas loupé ce matin : Yannick Bestaven dormait vraiment bien quand on est venu lui demander de nous parler. Après le marchand de sable, le skipper de Maître CoQ IV a évoqué les grains. « Les alizés sont faiblards, et ils sont parsemés de grains qui accélèrent ou cassent notre vitesse. Cela donne pas mal de réglages à faire pour avancer et tenir une moyenne. Il faut être dessus, choquer l’écoute de grand-voile quand ça monte à 18 nœuds, gérer les variations de 10 à 18 nœuds en force, et de 50 degrés en direction. Tu as intérêt à ne pas être loin du pont pour gérer tout ça. Du coup, je dors par petites tranches, j’essaie de récupérer pour être au taquet pour quand il faudra mettre la poignée dans le coin ».
Avant ces grains, il y a eu le grain de sable, ce front froid permanent qui, en le bloquant, a privé Yannick Bestaven du bénéfice de tous ces efforts pour s’envoler, et qui lui reste un peu en travers du gosier : « Moralement, c’est dur, j’ai l’impression de ne pas avoir été verni : j’ai été arrêté en premier, et forcément le plus longtemps. Puis je n’ai pas pu gagner suffisamment dans l’Est pour les contrôler, et ça a été bien plus facile pour eux de se décaler. Je me suis retrouvé sous leur vent, ça fait chier. J’ai les Sables-d’Olonne au bout de l’étrave, on verra ce qu’il y aura au bout ! ».
Dans la nuit, entre les classements de 21 heures et celui de 5 heures, Charlie Dalin (Apivia) a parcouru 97,3 milles à la vitesse de 13,9 nœuds, cap au 4° – plein Nord. 2e, Louis Burton (Bureau Vallée 2) maintient un écart à moins de 20 milles, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) pointant à 37,6 milles. Thomas Ruyant (LinkedOut) complète ce petit peloton et émarge en 4e position, à 44,5 milles. Si trois des quatre bateaux avancent dans la même veine, seul Yannick Bestaven est décalé en longitude, 50 milles dans l’Ouest. Pour en terminer avec les chiffres, le nonette est clos par Jean le Cam (Yes We Cam!) qui pointe 183,5 milles derrière. Pas plus.
Du calme pour Clarisse
Plus loin, mais pas tant que ça (761,6 milles), Clarisse Crémer évolue dans un mer redevenue ordonnée, et dans des vagues de moins de 1,50 mètre et, après une longue remontée au près dans des agitations casse-bateaux, la navigatrice de Banque Populaire X n’est pas fâchée de retrouver un poil de confort. « Ça fait du bien d’avoir l’impression de naviguer sur un lac après le grand Sud. Ça a tapé jusqu’à hier, ça fait du bien de filer tout droit. Mais la journée va se gâter, et pour un bout de temps : avec Armel (Tripon), on va se taper de la molle « de chez molle » au moins deux jours – les fichiers ne savent jamais trop précisément. Il faut changer d’état d’esprit, et il faut aussi que je me prépare à monter au mât pour poser un patch de 3DI sur la chute de mon J2. Je me sentirai mieux quand je l’aurai fait ».
A 2 129 milles du leader, Jérémie Beyou embrasse la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA) pour profiter de l’arrière d’une dépression australe. Profiter est un bien grand mot : les vents de trois-quarts arrière de 21 nœuds n’ont pas de rapport avec la vitesse moyenne de Charal. On peut en conclure que l’état de la mer doit être bien moche. Cela ne l’a pas empêché de prendre le meilleur sur Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle) et sur Alan Roura (La Fabrique), et de prendre donc la 14e place du classement. Une nouvelle dont le skipper doit se réjouir, compte tenu du scénario de son Vendée Globe…
Hier soir, Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One) a été le 20e à franchir le cap Horn, une performance qu’il a saluée en bon polyglotte, une goutte de saké à la main. Il est entré ce matin dans la petite dépression que cherchent à exploiter Stéphane le Diraison (Time for Oceans) et Didac Costa (One Planet One Ocean) au large de l’île des États.
Le prochain au cap Horn sera très vraisemblablement Manu Cousin (Groupe Sétin), très heureux de cette perspective : « Je cumule du sommeil pour être en forme pour la petite fiesta de ce soir ! Mon seul regret est que j’ai cherché le routage qui me permettrait d’aller voir le caillou au plus près, mais cela me faisait perdre une vingtaine d’heures. Je ne vais donc pas voir le cap, et c’est bien dommage. Mais ça fait une bonne raison d’y revenir ! ».
On finit le point du matin avec une petite pensée pour Alexia Barrier (TSE – 4myPlanet), toujours aux prises avec la dépression très étendue qui circule dans son Sud avec des vents d’Ouest de plus de trente nœuds. Encore 24 heures à tenir avant un petit répit et du vent de Sud, pour avancer sur des allures enfin plus portantes !
Yannick Bestaven s'entrainant à bord de Maitre Coq, pour le Vendee Globe. (Photo Jean-Marie LIOT / Maître Coq)
Yannick Bestaven mange son pain noir obligé de lofer pour passer la pointe du Brésil. Il y a peu d’option jusqu’au pot au noir. Il faut être dessus en permanence.
« Les alizés sont faiblards, et ils sont parsemés de grains qui accélèrent ou cassent notre vitesse. En général, il y a 12 ou 13 nœuds, par là. Cela donne pas mal de réglages à faire pour avancer et tenir une moyenne. Il faut être dessus, choquer l’écoute de grand-voile quand ça monte à 18 nœuds, gérer les variations de 10 à 18 nœuds en force, et de 50 degrés en direction. Tu as intérêt à ne pas être loin du pont pour gérer tout ça. Du coup, je dors par petites tranches, j’essaie de récupérer pour être au taquet pour quand il faudra mettre la poignée dans le coin. Je n’ai pas installé de quoi dormir dans le cockpit : ce n’est pas assez confortable. Alors je dors dans la bannette et, dès qu’une alarme sonne, je me réveille. Maître CoQ IV est en pleine forme, tout va bien.
Je regarde les routages, qui m’emmènent aux Sables d’Olonne en 13-14 jours. Voilà pour la réflexion de long terme. La stratégie, c’est de voir comment négocier Recife, avec ses zones complexes à négocier : il faudra ne pas rester collé à la côte, avec les contre-courants, les zones de vent et les lignes de grains. Là, on peut beaucoup y perdre.
Moralement, c’est dur, j’ai l’impression de ne pas avoir été verni : j’ai été arrêté en premier, et forcément le plus longtemps. Puis je n’ai pas pu gagner suffisamment dans l’Est pour contrôler mes poursuivants, et ça a été bien plus facile pour eux de se décaler avec du vent soutenu. Je me suis retrouvé sous leur vent, sans avoir la possibilité de me mettre dans le même vent qu’eux, et ça fait chier.
On n’a pas eu les mêmes conditions météo ni le même timing dans le front froid. Mieux valait venir de l’arrière ! Il va y avoir un autre passage à niveau, plus tard. Le pot au noir sera passé assez vite, mais il y a une autre petite barrière qui nous attend dans l’Atlantique Nord.
J’ai les Sables-d’Olonne au bout de l’étrave, on verra ce qu’il y aura au bout ! La dernière partie de course va être intéressante : on est plusieurs à pouvoir gagner, et c’est du jamais-vu sur le Vendée Globe ».
Le Maxi Edmond de Rothschild attaque le pot-au-noir aujourd’hui avec 143 milles d’avance. Lors de sa première tentative, l’équipe y avait laissé plus de milles que prévu. Il devrait être plus facile cette fois-ci mais cela reste toujours incertain. S’il est conciliant, Gitana pourrait battre le record du tronçon Ouessant-Equateur.
Depuis quelques heures, les six marins du bord connaissent un changement de régime. Par 6° Nord, la zone de convergence Intertropicale se présente en effet devant les étraves du géant de 32 mètres. Avec elle, son lot d’aléas météo bien connu et toujours redouté par les marins qui la traversent. Après quatre jours de mer sur ce Trophée Jules Verne, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs quatre équipiers attaquent le pot-au-noir avec 143 milles d’avance sur le record actuel.
La nuit dernière, avant de subir les premiers effets du pot-au-noir, Yann Riou nous livrait une bien agréable carte postale de la navigation à hautes vitesses dans les alizés. « On est sous les tropiques ça ne fait aucun doute ! » lançait d’emblée l’équipier média du bord. « Tout va bien à bord, les conditions des dernières 24 heures sont plutôt faciles. J’ai fait un petit quart hier soir et c’était le défilé des poissons volants. Ils passaient sur le filet, sous le filet. Ils décollaient à l’étrave et atterrissaient à l’arrière du bateau. On voit les sargasses aussi… La température de l’eau a considérablement augmenté ! Pourquoi je vous parle de la température de l’eau ? Parce que c’est celle que l’on ressent à l’intérieur du bateau. Et ça c’est le côté pas très sympa car dans la coque centrale il fait vraiment très chaud… cette chaleur assez moite. Ce n’est pas toujours facile de se reposer et de trouver le sommeil dans ces conditions. En revanche, sur le pont c’est très agréable, très ventilé. Actuellement on est en petit t-shirt et dans l’instant nous filons à 35 nœuds, 37 nœuds même sous pilote automatique. Nous ne l’avons quasiment jamais mis depuis le départ mais là ça marche bien. Nous faisons route vers le pot-au-noir. Et nous sommes impatients de savoir à quelle sauce nous serons mangés sur ce passage. 38, 40 nœuds nœuds là dans l’instant ! Il fait nuit noire, et c’est nuageux et nous avons le radar en marche pour observer une veille et regarder un peu devant. Ça va super vite avec une mer qui s’est bien aplatie depuis hier et ça permet d’exploiter le bateau à son potentiel.»
Sur les dernières 24 heures, le maxi-trimaran volant affichait en effet une vitesse moyenne de 32,5 nœuds, soit près de 800 milles parcourus sur la route. Mais ce jeudi 14 janvier ne sera pas mené à la même cadence. Si l’environnement ne cesse de changer dans la ZICT et qu’il est toujours difficile de prédire les conditions météos à venir malgré la qualité des prévisions et le savoir-faire du routeur météo du team, Marcel van Triest, le jeu lui est toujours le même. Trouver le meilleur passage possible, c’est-à-dire là où le vent continue de souffler un minimum, tout en visant un point de sortie pas trop ouest pour conserver un bon angle d’attaque pour aborder l’hémisphère sud.
Un premier record à portée d’étraves ? Le premier record intermédiaire de ce tour du monde, homologué par le WSSRC, est celui entre Brest et l’équateur. Il est aujourd’hui et depuis 2019 la propriété de l’équipe suisse de Spindrift Racing en 4 jours 19 heures et 57 minutes. Avec une Zone de Convergence Intertropicale encore à traverser et qui semble active, ce chrono paraît difficile à aller chercher pour les hommes du Gitana Team. Mais avec le pot-au-Noir rien n’est sûr et il est permis de tout espérer… Pour cela, il faudrait que Charles Caudrelier, Franck Cammas, David Boileau, Yann Riou, Erwan Israël et Morgan Lagravière basculent la tête au Sud et franchissent la ligne virtuelle entre les deux hémisphères avant ce soir 22h30 !
Infos Trophée Jules Verne Position du Maxi Edmond de Rothschild le 14 janvier à 6h45 : Avance sur le record : 143,3 mn Vitesse : 20,7 nœuds Cap : 172 °
la Royal Air Force basée à Mount Pleasant Airfield, îles Malouines, sont allés à la rencontre du bateau pour un exercice de capacité, le 4 Janvier 2021. (Photo par Cpl Phil Dye/BFSAI Photographer)
C’est une nouvelle course qui commence sur un parcours connu pour Charlie Dalin. Favori au départ mais dorénavant privé d’un foil, Charlie Dalin va devoir tout donner face à des concurrents qui ne lâcheront rien.
C’est un vrai parcours hérissé de difficultés qui attend APIVIA et Charlie sur ce long bord tribord amures (vent venant de la droite). Un bord qui pourrait les emmener jusqu’au Sud des Açores… Sautes de vent, grains passagers, alizé poussif, trafic maritime, une nouvelle course commence au large des côtes de l’état Brésilien d’Espirito Santo. APIVIA a glissé 2e au classement de 5 heures et pointe à… 2 petits milles (3,7 km) du leader, Yannick Bestaven (Maître CoQ), à celui de 9 heures. Les écarts restent minimes et cinq bateaux se tiennent en moins de 50 milles (92,6 km).
Le vent de Nord-Est est bien là… Poussif, faiblard, timide, mais il est là… APIVIA progresse cap au 4°, à plus ou moins faible vitesse et tente d’accrocher le moindre zéphyr, le moindre grain pour se propulser vers le Nord. La vaste zone perturbée par le front froid calée à la latitude de Cabo Frio est maintenant derrière, mais l’alizé est sans A majuscule. Pas de flux régulier, pas d’alizé puissant, mais un melting-pot de situations où APIVIA et Charlie doivent répondre du tac au tac, d’un réglage à l’autre. Une situation somme toute assez courante à cet endroit du globe comme le rappelait Charlie, mais qui joue sur les nerfs, sur l’attention et la fatigue accumulée depuis de longues semaines sur les organismes. Car, nous ne nous trompons pas en disant qu’une nouvelle course vient de démarrer à 4 500 milles (8 334 km) des Sables d’Olonne. Un nouveau départ où le classement va faire le yo-yo, après 66 jours de course autour du globe, pour une dernière Transatlantique aux allures de saut de puce mais… aujourd’hui déterminante. Et qui dit Transatlantique, dit « nouvelles » problématiques ou plus précisément, le retour d’anciennes difficultés. L’avantage, c’est que Charlie connaît ce parcours pour l’avoir gagné à l’aller lors de la dernière Jacques Vabre et au retour, pour avoir convoyé APIVIA en solitaire vers la France. Un parcours aller/retour qui permet indéniablement d’avoir certains repères, certains schémas météorologiques en tête, certaines difficultés à éviter…
Une nouvelle navigation Atlantique commence, et « la liste des courses » est longue… Tout d’abord, APIVIA va devoir progresser tribord amures soit sans son foil gauche, privilégier la vitesse tout en tentant d’optimiser son cap vers le Nord / Nord-Est et éviter d’avoir à faire de petits contre-bords de recalage pour pouvoir passer tranquillement la corne du Brésil. Important également de garder le plus d’Est possible dans sa route pour aborder le Pot-au-Noir sereinement et en sortir en bonne position. Autre impératif : ne pas trop s’approcher des côtes où le trafic maritime va reprendre ses droits. Rappelez-vous que Charlie déclarait lundi : « Je n’ai eu aucune alerte « AIS » depuis mon entrée dans l’Océan Indien où le système m’avait prévenu qu’un bateau de pêche rentrait vers Le Cap. Ça remonte à longtemps du coup et depuis, plus rien, plus de signal, aucun navire en visu ! Mais je sais que j’arrive dans une zone plus dense en termes de trafic maritime, donc il va falloir redoubler de vigilance. » Enfin, APIVIA… Charlie va devoir ausculter, surveiller, cajoler, assister son foiler handicapé dans ses moindres efforts pour pouvoir lui demander l’ultime coup de rein, l’ultime glissade vers l’arrivée. Oui, une nouvelle course commence…
Le mot à retenir Christian Dumard (Great Circle – Squid et prestataire météo pour la Direction de Course du Vendée Globe) : « Le vent est encore faible et très irrégulier en force, comme en direction. La navigation le long de la côte brésilienne peut également être compliquée avec des lignes de grains, des effets thermiques, des molles en deuxième partie de nuit et le matin. Il faut enfin jouer avec les veines de courant le long de la limite du plateau continental ».
Vers un seul et même bord de 3 000 milles (5 560 km) ? Est-ce que ces conditions vont durer ? Est-ce que cet alizé va jouer les abonnés faignants longtemps ? Jusqu’où ce vent de secteur Est dominant poussera APIVIA et Charlie ? Une vraie question car, s’il est sûr que l’alizé de l’hémisphère Nord prendra le relais de celui du Sud après le Pot au Noir, est-ce qu’un front dépressionnaire pourrait alors venir attraper APIVIA pour le propulser vers l’arrivée ? « Pour revenir à la situation actuelle, ils sont dans l’alizé mais il est très faible et instable et donc, très irrégulier explique Christian Dumard (Great Circle – Squid et prestataire météo pour la Direction de Course du Vendée Globe). Ils doivent avoir juste 10/12 nœuds de vent et il y a des petits grains qui passent et qui amènent ponctuellement un peu plus de pression dans les voiles. Le problème est qu’il est très difficile de les anticiper et de les voir. Aussi, je pense qu’ils sont partis pour quelques jours de temps perturbé avec cet alizé mal établi. Ils vont avoir un long bord tribord amure à faire, au moins et probablement jusqu’au Sud de l’archipel des Açores. Il y a même des scénarios qui les amèneraient en tribord jusqu’à l’arrivée aux Sables d’Olonne… Mais nous n’en sommes pas là, car les routages à plus de 10 jours ne sont pas encore très fiables ». Quoi qu’il en soit, attendons-nous à avoir une course au contact pendant encore de longues journées et… où rien n’est encore joué !