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Défi Azimut. Sam Goodchild et Loïs Berrehar sur l’Imoca MACIF Santé Prévoyance avec Thierry Douillard comme team manager

©G.Gatefait

Après leur victoire sur la Course des Caps début juillet à bord de MACIF Santé Prévoyance, Sam Goodchild et Loïs Berrehar ont poursuivi leur saison sur The Ocean Race Europe, une épreuve marquée par des navigations intenses et formatrices en IMOCA… Dans le même temps, le plan Verdier a fait l’objet d’une optimisation de carène et d’une remise à niveau technique. L’écurie MACIF aborde désormais une rentrée stratégique, portée par l’arrivée de Thierry Douillard en tant que nouveau team manager, appelé à succéder à Jean-Luc Nélias, qui partira en retraite mi-septembre. Deux rendez-vous majeurs l’attendent : le Défi Azimut (16-21 septembre) et la Transat Café L’OR, dont le départ sera donné le 26 octobre au Havre.

« Dès le retour de la Course des Caps, MACIF Santé Prévoyance a été inspecté dans les moindres détails, notamment au niveau des appendices. Une petite modification de carène a également été apportée pour optimiser le passage au portant », explique Guillaume Combescure, directeur technique du projet. « Cette évolution, réfléchie depuis fin 2023 et pendant le Vendée Globe avec Guillaume Verdier et Charlie Dalin, améliore le comportement dynamique de la plateforme : le nez ressort plus facilement des vagues et le bateau est moins sensible à l’enfournement. C’est mineur, mais efficace, surtout au portant. »

Cette optimisation s’inscrit dans la continuité de la victoire de l’équipe début juillet à Boulogne car « l’objectif est clair : on veut gagner ! », insiste Sam Goodchild. « La Course des Caps a été enrichissante et nous a permis d’accélérer notre apprentissage. Aujourd’hui, avec Loïs, nous sommes dans le bon tempo. » ajoute le skipper. Pour Loïs Berrehar, l’été a été tout aussi intense : « The Ocean Race Europe a été exigeante et formatrice, naviguer aux côtés de marins expérimentés m’a beaucoup appris. Maintenant, avec Sam, nous revenons en mode MACIF Santé Prévoyance, solidaires et concentrés sur la suite du programme. »

Cap sur le Défi Azimut et la Transat Café L’OR !
La rentrée sera donc placée sous le signe de l’action en double. Le Défi Azimut (16-21 septembre) sera une répétition générale avant un gros bloc d’entraînement menant à la Transat Café L’OR. « On a mis toutes les cartes de notre côté pour progresser », se réjouit Loïs Berrehar. « Je suis impatient : on a un super outil, l’équipe technique a énormément travaillé. C’est hyper enthousiasmant. » Ce sera aussi une grande première pour le bateau vainqueur du Vendée Globe : après avoir disputé la Transat CIC puis la New York Vendée au printemps 2024, l’Imoca MACIF Santé Prévoyance s’apprête à traverser l’Atlantique via les alizés pour la première fois. Une configuration idéale pour tester son potentiel sur un terrain de jeu différent. Le tandem Sam Goodchild / Loïs Berrehar incarne ainsi la continuité d’une histoire sportive déjà riche et porte l’ambition de maintenir le bateau MACIF Santé Prévoyance tout en haut de l’affiche.

Le Team Macif a aussi connu un changement d’importance à terre : Thierry Douillard succède à Jean-Luc Nélias au poste de team manager. Navigateur pluridisciplinaire, il a touché à toutes les formes de compétitions à la voile de haut niveau, de la Coupe de l’America au match racing, en passant par les Extreme Sailing Series, un tour du monde en multicoque avec Thomas Coville sur Sodebo, ou encore le circuit SailGP… Depuis 2020, il s’est orienté vers le coaching, notamment avec l’équipe française de SailGP, puis sur le projet Coupe de l’America à Barcelone avec Orient Express Team.

« Ce que j’apprécie, c’est d’acquérir de nouvelles compétences, de ne pas m’endormir sur mes lauriers », confie-t-il. « Après les F50 et les AC75, je plonge dans l’univers de l’IMOCA avec enthousiasme. Le rôle de team manager englobe la gestion d’équipe, les relations avec les partenaires… Et je le fais au sein de l’écurie Macif, référence absolue en IMOCA, vainqueur du dernier Vendée Globe. C’est vraiment un environnement de très haut niveau. »

Avec une équipe soudée, un duo complémentaire et un bateau affûté, MACIF Santé Prévoyance se présente comme l’un des sérieux prétendants à la victoire sur la Transat Café L’OR. La rentrée s’annonce intense et tous les voyants sont au vert pour que Sam Goodchild et Loïs Berrehar transforment l’essai dès le 26 octobre, au départ du Havre.

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Ocean Race Europe. « Allagrande Mapei » s’impose à domicile sur la quatrième étape

Dans la nuit de mardi à mercredi, Allagrande Mapei a franchi la ligne d’arrivée à Gênes à 1 heure 41 minutes, après 2 jours 8 heures 41 minutes et 14 secondes de course. Cette première victoire en IMOCA revêt une saveur particulière pour Ambrogio Beccaria et son équipage, qui s’imposent « à domicile », soutenus par leur partenaire principal Mapei. Elle marque aussi un tournant dans la compétition : Biotherm skippé par Paul Meilhat, intouchable depuis le départ de The Ocean Race Europe, voit sa suprématie s’interrompre.

« Quand tu espères gagner, et que finalement tu gagnes, c’est vraiment magnifique » déclare Ambrogio Beccaria à son arrivée au Porto Antico. « C’était une étape incroyable, ventée, avec parfois près de 30 nœuds : beaucoup pour une manche méditerranéenne ».
« Nous sommes très heureux de cette victoire » déclare Simona Giorgetta, membre du conseil d’administration de Mapei. « En mer nous n’avons jamais rien lâché. Cette jeune équipe est chaque jour plus soudée et les résultats commencent à se voir. Grâce à l’engagement, à la détermination et à l’enthousiasme de chacun des membres d’Allagrande Mapei Racing, de TRR et du département sponsoring de Mapei, qui ont travaillé ensemble en parfaite synergie, nous avons su surmonter les difficultés, progresser et faire avancer le projet d’un pas supplémentaire vers le Vendée Globe 2028. »

Retour sur l’étape Nice–Gênes

Le départ de la quatrième étape de The Ocean Race Europe a été donné dimanche 31 août devant Nice, relançant la bataille entre les IMOCA dessinés par Verdier et leurs homologues Koch Finot Conq. Dès les premières heures de course, Allagrande Mapei s’est rapidement installé dans le groupe de tête, calé à une dizaine de milles des leaders Biotherm, Holcim-PRB et Paprec Arkea… Dans un vent faible d’est-sud-est, typique de la saison, la flotte a longé la Corse avant de franchir les redoutées Bouches de Bonifacio, un passage aussi splendide que technique.

Porté par l’expérience de Morgan Lagravière et le retour énergique de Manon Peyre, l’équipage a su gérer avec précision la navigation au près dans une mer plate, en attendant des conditions plus favorables en mer Tyrrhénienne.
Mardi 2 septembre, le scénario a basculé en faveur d’Allagrande Mapei. L’IMOCA italien a enfin trouvé le flux de sud espéré, entre 16 et 20 nœuds, libérant tout son potentiel au portant et ce malgré une panne moteur, les privant d’énergie et d’instruments de navigation pendant plusieurs heures. C’est à l’ancienne et en faisant confiance à leur sensation que l’équipage d’Ambrogio Beccaria, épaulé par Thomas Ruyant, Morgan Lagravière et Manon Peyre, a saisi l’opportunité de rattraper puis dépasser Paprec Arkea dans la nuit, et c’est en leader qu’Allagrande Mapei a abordé le large de Livourne et les côtes ligures. Un symbole fort pour Ambrogio, qui connaît parfaitement ces eaux, et qui a mené en tête l’enchaînement tactique des virements devant La Spezia, à deux pas de ses terres d’études.

Il restait alors 160 milles à parcourir dans le golfe de Gênes. Les quatre bateaux de tête naviguaient au contact, séparés de moins de deux milles. Au passage du waypoint Gallinara, Allagrande Mapei s’emparait de la première place et imposait son rythme. Progressivement, l’IMOCA italien creusait l’écart, reléguant Paprec Arkéa à vingt milles. Si les derniers souffles d’air léger à l’approche de la Riviera ligure ont ralenti la flotte, ils n’ont pas remis en cause la domination du bateau mené par Ambrogio Beccaria, qui franchissait la ligne d’arrivée à Gênes dans la nuit de mercredi à 1 heure 41 minutes, après 2 jours 8 heures 41 minutes et 14 secondes de course.

Ambrogio Beccaria
« Nous avons fait une petite erreur dès le scoring gate, qui nous a coûté quelques mètres. La descente le long de la Corse a été compliquée, avec du travers où le bateau peine un peu. Mais ensuite, la sortie des Bouches de Bonifacio a été juste magique : nous avons volé à 20 nœuds au près, une sensation jamais vécue. En Sardaigne, nous avons navigué près des lieux où j’ai appris à faire de la voile : un moment spécial, avec des amis venus nous saluer.
Le moment le plus critique a été un long bord vers La Spezia : sans énergie, nous étions complètement dans le noir, sans instruments, sans connexion. J’ai barré à l’aveugle de nuit, pendant que Morgan cherchait la solution. Après plus d’une heure, nous avons réussi à tout rétablir. Et incroyable : pendant ces deux heures de blackout, nous avions dépassé nos concurrents.
L’arrivée dans le golfe de Gênes a été très technique, avec beaucoup de transitions et de tension. Mais on l’a fait. Et oui, juste avant l’ultime bord, j’ai préparé une bonne pasta al pesto pour l’équipage : il fallait ça ! Enfin une étape avec du vent, l’une des plus belles. Naviguer sur ces bateaux dans ces conditions, c’est vraiment le top : tout paraît plus facile, même avec 25 nœuds ! »

Thomas Ruyant :
« C’est une belle arrivée, d’autant plus spéciale pour Bogi ici en Italie. On s’était dit qu’on ferait une belle manche, et peut-être que ce petit supplément de motivation a fait la différence. Le début de l’Ocean Race Europe a été compliqué pour nous, mais on est montés en puissance étape après étape. Gagner ici, c’est une super récompense pour toute l’équipe Allagrande Mapei Racing, pour TRRacing, pour Mapei, et pour Morgan qui vivait sa dernière navigation sur ce bateau.
Ces IMOCA demandent du temps pour trouver ses marques, mais là on a enfin pu libérer tout leur potentiel, surtout au portant dans du vent soutenu. Deux moments ont été décisifs : recoller à la tête de course dans les Bouches de Bonifacio, puis tenir au portant malgré un problème d’énergie, avant de jouer finement le passage de Gallinara alors que la flotte revenait fort. On est heureux de cette victoire et fiers d’avoir détrôné Biotherm sur cette étape. »

Un youtubeur pour le départ de l’ultime étape Gènes – Boka Bay
Le prochain “leg jumper” de Allagrande Mapei, après Rachele Fogar lors de l’étape inaugurale, Rachele Somaschini sur la troisième étape espagnole et Stefano Deri au départ de Nice, sera le youtubeur Francesco Sena… Né en 1989, apnéiste, navigateur et véritable conteur de la mer, il embarquera aux côtés de l’équipage avant de plonger à l’eau peu avant le coup d’envoi, prévu le dimanche 7 septembre à 15h00 au Vieux-Port de Gênes. Cette cinquième et dernière étape de The Ocean Race Europe reliera la cité ligure à la baie de Boka, au Monténégro.
Passionné d’apnée depuis l’enfance, Sena cultive également un amour profond pour la voile et la navigation. Avec son voilier Peperita, il sillonne la Méditerranée pour réaliser voyages et reportages, qu’il partage à travers sa chaîne YouTube et des projets dédiés à la protection du milieu marin.
« Compte tenu de ma passion pour la mer et surtout pour la voile, explique Francesco Sena, je ne peux qu’accueillir avec un immense honneur et beaucoup d’enthousiasme cette invitation à The Ocean Race Europe. Avec Ambrogio, au-delà du lien lié à la navigation, nous partageons aussi la passion de l’apnée et de la pêche sous-marine. De plus, je suis son projet Allagrande Mapei Racing depuis le premier jour, avec tous les petits imprévus qu’il a traversés, les sacrifices qu’il a consentis, et je pense que la ténacité, l’engagement et la motivation qu’il y met, avec toute son équipe, se ressentent aussi de l’extérieur. Je suis donc très heureux de pouvoir raconter, à ses côtés, un nouveau chapitre de son histoire. »

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Ocean Race Europe. Une fin d’étape piégeuse, l’avis de Charlie Dalin

LEG_04_Nice - Genova - August 31 2025, Imoca ALLAGRANDE MAPEI, The Ocean Race Europe 2025, © Pierre Bouras / Allagrande MAPEI / The Ocean Race

La flotte est désormais divisée en deux avec une avance conséquente pour le quatuor Biotherm, Allagrande Mapei Racing, Holcim-PRB et Paprec Arkéa, et c’est Holcim-PRB qui a pris légèrement les commandes de la course. Le sprint final jusqu’à Gênes, où les bateaux sont attendus mercredi matin, s’annonce intense alors que les conditions météos attendues seront très variables.

En l’espace de 24 heures, les skippers ont multiplié les bords au large de Propriano, traversé les bouches de Bonifacio, se sont rapprochés de l’archipel de Maddalena avant de dépasser l’île d’Elbe et de longer la côte ouest de l’Italie. Ce matin, le groupe de tête progresse entre La Spezia et Sestri Levante, en Ligurie. Manon Peyre (Allagrande Mapei Racing) évoque une course « hyper intense », Nicolas Lunven (Holcim-PRB) une « journée bien remplie », surtout au passage de Bonifacio. « On est resté longtemps sur le pont sans dormir et on a accumulé une sacrée dette de sommeil », ajoute Manon. « C’était physique et fatigant d’enchaîner les virements de bord et les changements de voile », poursuit Paul Meilhat (Biotherm).

Hier matin, la flotte se « tenait » en une vingtaine de milles au large de Propriano. Ce mardi matin, tout a changé : un groupe de quatre s’est échappé avec Allagrande Mapei Racing, Biotherm, Holcim-PRB et Paprec Arkéa. La scission avec les trois autres (Team Malizia, Canada Ocean Racing Be Water Positive et Team Amaala) s’est faite au sud de la Corse et l’écart s’est creusé dans la nuit.

Longtemps, c’est Team Holcim-PRB qui menait les équipages de tête. Dès le début d’après-midi, entre la Corse et la Sardaigne, la bande de Rosalin Kuiper avait pris les commandes et a accentué son avance dans le long bord menant jusqu’en Italie. « Il y a eu moins de dévent prévu sous la Corse et ça a permis à Holcim-PRB de faire une option osée mais payante », décrypte Paul Meilhat (Biotherm). La suite, c’est « une grande descente au portant dans du vent soutenu le long des côtes italiennes », poursuit Paul. Dans la soirée, le contournement de l’île d’Elbe a obligé à se positionner. Biotherm l’a dépassé dans son est, Holcim-PRB a dû empanner pour le contourner par l’ouest.

Déjà positionné à l’ouest, Allagrande Mapei Racing n’a pas eu besoin de virer de bord pour dépasser l’île. Une stratégie qui a permis aux hommes d’Ambrogio Beccaria de recoller avec la tête de course avant de prendre les commandes au large de Livourne. « Nous sommes revenus en tête après ce bord de portant, explique Pierre Bourras, l’OBR du team italien. On a été assez surpris parce qu’on a eu un problème d’énergie à bord du bateau qui nous a obligé à économiser l’énergie pour résoudre le problème ». Conséquence : Ambrogio était à la barre « sans indication et sans instrument » pendant plus d’une heure. « Quand on a tout rallumé, on a été assez surpris de la trajectoire qu’on avait et de notre dynamique », poursuit Pierre.

Ce matin les quatre bateaux ne sont séparés par moins de 10 milles à sept heures ! Le parcours final s’annonce donc décisif. Car avant de franchir la ligne d’arrivée à Gênes, les skippers devront atteindre une marque du parcours au niveau de l’île Gallinera (au large d’Alassio), revenir vers Livourne puis mettre le cap sur la capitale de la Ligurie. « Depuis qu’on est arrivé dans le golfe de Gênes, il y a des orages, le vent fait un peu n’importe quoi », atteste Nicolas Lunven. « Tactiquement, cela va être tendu avec beaucoup de nuage, peu de vent, abonde Pierre Bourras. L’OBR a une expression qui dit tout : « c’est la foire dans la cuvette ! »

Les quatre premiers sont en effet dans un mouchoir de poche. « Nous sommes toujours bord à bord, sourit Paul Meilhat. On va passer la journée et la nuit à tricoter dans le golfe de Gênes et il va falloir rester au contact ». L’enjeu est crucial : il s’agit de l’avant-dernière étape donc prendre des points est capital afin d’aborder l’ultime round dans les meilleures dispositions. « Avec des conditions piégeuses et pas mal de renversement de situations à venir, c’est loin d’être fini, conclut Nicolas Lunven. À nous de saisir les opportunités ! »

Le vainqueur du denier Vendée Globe, le Français Charlie Dalin, qui a confié à la Classe IMOCA que cette partie de la course pourrait sourire aux deux sisterships dessinés par Antoine Koch et le cabinet Finot-Conq : Paprec Arkéa, mené par le Français Yoann Richomme, et Allagrande MAPEI Racing, skippé par l’Italien Ambrogio Beccaria. C’est dans cette portion que Dalin estime que la hiérarchie pourrait être totalement bouleversée, offrant une chance aux poursuivants de revenir dans le match. Mais cette transition pourrait également donner l’occasion au leader Meilhat et à son équipe de tirer leur épingle du jeu en anticipant mieux que leurs rivaux.

« Tout pourrait se jouer à nouveau dans la dernière chicane », explique Charlie Dalin. « Car les équipages vont devoir traverser le front de la dépression de Gênes et probablement entrer dans une zone de vents faibles. Une fois encore, un bateau polyvalent pourrait en tirer profit, mais tout dépendra de ce qui se passera sur la remontée vers le nord. » Dalin s’est dit impressionné par la manière dont Paul Meilhat et son équipage ont navigué sur cette course qu’ils dominent depuis le départ. Selon lui, The Ocean Race Europe correspond parfaitement aux qualités de Biotherm, dessiné par Guillaume Verdier. « Ce que l’on sait de ce bateau, c’est qu’il est particulièrement polyvalent par rapport à d’autres de la flotte, et The Ocean Race Europe est une épreuve aux conditions très variées, où l’on peut rencontrer de tout, du près comme du portant. Chaque étape a été changeante, et disposer d’un bateau polyvalent constitue clairement un avantage », souligne Dalin.

« L’autre bateau qui possède ces mêmes qualités, c’est Holcim-PRB, mais évidemment, la collision subie au début de la course ne met jamais dans les meilleures dispositions pour performer. On a toutefois l’impression qu’ils commencent à se remettre dans le rythme », ajoute-t-il. Selon Charlie Dalin, Paul Meilhat est lancé dans une véritable dynamique de victoire, comme en témoigne sa place de leader au classement général avec 12 points d’avance sur Holcim-PRB, après avoir remporté toutes les étapes et engrangé deux points supplémentaires à chacun des quatre Bonus Scoring Gates. « Paul est bien parti et, quand vous gagnez une ou deux étapes, vous entrez dans une sorte de spirale de succès et de confiance », explique Dalin. « Vous êtes alors dans le bon état d’esprit pour prendre les bonnes décisions tactiques et stratégiques. »

Dalin souligne également qu’au sein de cette course, où chaque étape se dispute en configuration équipage complet et avec peu d’options de navigation, la variable clé reste la vitesse pure. « La vitesse intrinsèque du bateau est plus importante que, disons, dans une course en solitaire », précise-t-il. « Car en solitaire, il faut aussi un bateau rapide, mais vous devez surtout vous préparer à ce qui arrive, alors qu’en équipage, vous avez toujours la bonne voile en place. »

Si Meilhat et son équipe dominent jusqu’ici la compétition, Dalin prévient que rien n’est encore joué. La dernière étape, entre Gênes et le Monténégro, pourrait se révéler passionnante, quels que soient les écarts au classement général. Il s’attend à une manche particulièrement exigeante, avec des marins fatigués confrontés aux effets thermiques le long de la côte italienne, avant un final ardu dans la baie de Boka. « La situation va être très délicate pour les navigateurs, avec une bonne probabilité de vent de nord-ouest en direction du Monténégro. Les skippers devront alors décider soit de longer la côte italienne, soit de traverser vers l’Albanie, une décision qui pourrait s’avérer déterminante », explique Charlie Dalin.

Ayant participé à la dernière édition de The Ocean Race à bord du vainqueur 11th Hour Racing, Dalin sait à quel point ces courses en équipage complet, avec des escales courtes et intenses, sont exigeantes. « C’est vraiment dur », confie-t-il. « Les équipages accumulent évidemment de la fatigue, il faut donc prévoir une rotation suffisante pour renouveler l’énergie à bord, mais sans perdre le noyau dur ni l’esprit d’équipe. C’est un équilibre difficile à trouver. Ce n’est pas un événement simple à gérer de ce point de vue. »

Pour autant, il estime que Paul Meilhat est désormais en position de force. « Ils sont clairement lancés dans une dynamique gagnante, et le classement le reflète. Quand vous disposez d’une bonne avance au tableau de scores, vous pouvez aborder les choses différemment : vous n’êtes pas obligés de prendre autant de risques que les autres et vous êtes assis dans un siège relativement confortable pour gérer la course », conclut Dalin.

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Globe40. Départ prévu ce jeudi 4 septembre

Les conditions météorologiques toujours très sévères dans le Golfe de Gascogne en force du vent et état de la mer mardi 2 et mercredi 3 septembre n’autorisent pas un départ du prologue de la GLOBE40 avant jeudi 4 septembre prochain.
Ce nouveau départ est prévu à 16.00 heures locales sous les Coureaux de Groix avec un départ des pontons de Lorient La Base à 14.00; en fonction du parcours du dernier front attendu cette heure peut éventuellement évoluer de quelques heures dans la soirée.
Un briefing coureurs est programmé jeudi 4 septembre à 09.00 à Lorient dans les bureaux de la course.
L’arrivée des premiers Class40 à Cadix est prévu à ce stade dans la soirée du lundi 8 septembre.

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ETF26. Enzo Balanger avec Jason Saunders et Timothé Lapauw remportent le 1er championnat d’Europe ETF26

Qaptur - Clement Gerbaud

Le tout premier Championnat d’Europe ETF26, organisé sous l’égide de l’EUROSAF, s’est tenu à Riva del Garda. Enzo Balanger a pris la barre de l’ETF26 K-Challenge Blue / All Accor L’Oréal et s’est imposé à l’issue des 17 manches disputées dans des conditions particulièrement instables et orageuses.

Enzo Balanger, premier Français auréolé, début juillet, du titre de Champion du Monde en Moth, a pris la barre de l’ETF26, à la suite de Quentin Delapierre. Ce dernier, concentré pleinement sur ses objectifs de fin de saison sur le circuit SailGP, a laissé l’opportunité à Enzo de s’affirmer et de démontrer tout son potentiel dans la série.

Orages, grains violents et vents imprévisibles ont forcé les marins à rester en alerte permanente, scrutant chaque nuage et chaque risée pour tenter d’anticiper les caprices du lac. Au fil des 17 manches disputées, le classement n’a cessé de basculer, illustrant l’intensité d’une compétition où rien n’était jamais acquis. Le dénouement s’est finalement joué dans la toute dernière manche du championnat. C’est là que K-Challenge Blue / All Accor L’Oréal, mené par Enzo Balanger, a pris l’avantage décisif pour s’offrir le sacre et devenir le tout premier Champion d’Europe ETF26.
« C’était une semaine un peu compliquée », confie Enzo Balanger. « On a eu des super jours pour s’entraîner, mais en régate il a fallu composer avec les orages. On devait en permanence observer le paysage, les nuages, le ciel, pour s’adapter. Garda est vraiment imprévisible ! C’était hyper serré jusqu’à la dernière manche et je suis trop content que ça ait basculé de notre côté. Maintenant, cap sur Murcia : le titre de la saison se jouera là-bas, puisque nous sommes à égalité de points au championnat avec notre adversaire Français : Entreprises du Morbihan. Nous sommes super contents de ce titre de Champions d’Europe. C’était mon premier Grand Prix avec l’équipe et, qui plus est, en tant que barreur. Jason et Tim m’ont très bien accueilli. Nous avons eu trois jours pour bien prendre en main notre ETF. De ce point de vue, c’était parfait. Ensuite, pendant les régates, les conditions n’étaient pas simples : beaucoup d’instabilités et des orages ! Il y a eu 17 manches sur 4 jours. La direction de course a essayé d’optimiser toutes les journées afin qu’on navigue. On a su rester mobilisés, solides. On a fini par gagner ! Ça fait du bien ! »

Sur le podium de l’événement, on retrouve Entreprises du Morbihan, skippé par Matthieu Salomon (44 points) et Blueshift Sailing Team, skippé par Charles Dorange et Henri Desmaeker avec 49 points. Une belle performance qui, associée aux résultats de K-Challenge Blue confirme encore une fois la présence dominante des équipes françaises au plus haut niveau.

Du côté de l’équipe féminine, les académiciennes K-Challenge ont œuvré d’arrache-pied afin de progresser techniquement et naviguer au contact. Mission réussie avec encore beaucoup de technique assimilée.

Pour Lou Mourniac, skipper- contrôleuse de vol, à bord de K-Challenge white « All Accor-L’Oréal » :« Avec Camille, Aloïse et Manon, on s’est battu jusqu’à la dernière manche pour grapiller des points. On a réalisé de belles choses. On a réussi à jouer dans la flotte avec les cinq premiers. Tactiquement, nous avons progressé avec ces bateaux volants dans ce super environnement qu’est le lac de Garde. On reste mobiliser pour le dernier rendez-vous de la saison en Octobre ! »

Le prochain et ultime Grand Prix de la saison se jouera à partir du 15 octobre prochain en Espagne, à Murcia. Pour les équipes en lice une révolution, un nouveau challenge à puisque tout le monde arborera des nouveaux foils ! « Ils vont permettre de voler au près et au portant ! Ça va être top ! On a hâte.” concluait Lou Mourniac, dans un enthousiasme communicatif.


Classement final – ETF26 EUROSAF European Championship :

  1. K-Challenge Blue / All Accor L’Oréal (FRA) – 35 pts
  2. Entreprises du Morbihan (FRA) – 44 pts
  3. Blueshift Sailing Team (BEL-FRA) – 49 pts
  4. Toroa Racing Team (GBR) – 67 pts
  5. Geronimo Sailing Team (ITA) – 68 pts
  6. Sansin Sailing Team (CAN) – 75 pts
  7. K-Challenge White / All Accor L’Oréal (FRA) – 91 pts

Maxime Grimard – Class Manager ETF26 SERIES :
« C’était la première fois que nous venions à Riva del Garda, et ce sera sans aucun doute une édition dont on se souviendra. Nous avons notamment organisé en amont de la régate des runs de vitesse avec nos partenaires à bord, ce qui a ajouté une dimension unique à l’événement. L’ensemble, combiné aux développements technologiques de la fl otte qui s’apprête désormais à foiler même au près, illustre parfaitement la dynamique de la classe en 2025. Le dernier rendez-vous de la saison en Espagne s’annonce épique ! »
Prochaine étape du championnat ETF26 SERIES 2025 :
📍 Grand Prix Mar Menor (Espagne) : 15–18 octobre

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Ocean Race Europe. Départ de l’étape 4 Nice-Gênes

Biotherm, skippered by Paul Meilhat, with the rest of the IMOCA Fleet at the start of Leg 4 during The Ocean Race Europe 2025 in Nice, France on August 31, 2025. (Photo by Jean-Louis Carli / The Ocean Race Europe 2025)

Le départ de l’étape 4 a été donné ce dimanche. La flotte des sept IMOCA internationaux a quitté Nice pour la quatrième étape de cette course en cinq étapes qui verra les équipes contourner la Corse avant d’atteindre l’arrivée à Gênes, en Italie.

Les conditions dans la baie de Nice étaient clémentes au moment du départ, à 17h00 CEST, alors que les voiliers, arborant leurs immenses Code Zero, se disputaient les places sur la ligne de départ, avant de remonter au près dans un vent d’environ huit nœuds vers la première porte de pointage située à environ huit milles au large de Monaco.

Holcim – PRB (SUI), avec Nico Lunven remplaçant Rosalin Kuiper (NED) au poste de skipper, a pris le meilleur départ à l’extrémité de la ligne et a pu profiter de l’air dégagé pour se détacher du peloton dès les premières minutes. Le leader de la course, Biotherm (FRA), skippé par Paul Meilhat (FRA), a également pris un bon départ à l’extrémité au vent de la ligne. Team AMAALA (SUI / KSA) a été la seule équipe à prendre le départ bâbord amure, se séparant rapidement du peloton en se dirigeant initialement vers le large.
Le parcours de la quatrième étape emmène la flotte dans une boucle de 550 milles nautiques autour de la Corse. Les équipes devront négocier le détroit de Bonifacio, réputé pour être particulièrement difficile. Ce passage de 11 km entre la Corse et l’île italienne de Sardaigne est connu pour ses courants tourbillonnants et ses hauts-fonds, avant de mettre le cap au nord vers la ligne d’arrivée à Gênes , ville hôte de la grande finale de la première édition de The Ocean Race Europe en 2021.


Yoann Richomme (FRA), skipper de l’équipe Paprec Arkéa, qui revient à la tête de l’équipe après avoir manqué la troisième étape entre Carthagène, en Espagne, et Nice, s’attend à ce que les premières 24 heures soient déterminantes pour l’ordre d’arrivée de la flotte à Gênes.
« Tout d’abord, nous avons du vent ici à Nice pour nous permettre de passer la porte de pointage à Monaco, ce qui devrait être très agréable », a-t-il déclaré ce matin sur le quai. « Ensuite, nous mettrons le cap sur la Corse, où nous devrons traverser une zone de vent très faible cette nuit, avant de passer à un nouveau vent demain. »

La Corse, quatrième plus grande île de la Méditerranée, est réputée pour ses imposantes chaînes de montagnes, une caractéristique qui, selon Richomme, aura une incidence sur la distance à laquelle les équipages choisiront de s’en approcher.
« Naviguer autour de la Corse est toujours très délicat, car les montagnes de l’île sont imposantes et leurs ombres éoliennes sont énormes. La course s’annonce donc très intéressante jusqu’à Bonifacio, puis jusqu’à Gênes… Ouf, c’est une toute autre histoire. »

Le skipper français s’est dit ravi d’être de retour à bord et impatient de prendre le départ. Il a rendu hommage à la performance de l’équipage du Paprec Arkéa lors de la troisième étape, où, sous la houlette du co-skipper Corentin Horeau (FRA), l’équipe a terminé quatrième, ce qui lui permet de se classer deuxième ex æquo avec le bateau suisse Holcim – PRB.
« C’est agréable d’être de retour à bord, je suis en très bonne forme et très motivé », a-t-il déclaré. « Ils ont fait un excellent travail sur une étape difficile – cela a été dur pour eux – donc je serai très heureux si je peux nous ramener sur le podium lors de cette étape.
« Nous cherchons toujours à remporter l’une des étapes, mais nous savons que cela va être très difficile. C’est une étape délicate : jusqu’à Gênes, je pense que nous ne saurons pas qui va la remporter avant les derniers milles. »

Pip Hare (GBR), qui court à bord du Canada Ocean Racing – Be Water Positive de Scott Shawyer, a déclaré que les équipes n’avaient toujours pas une vue d’ensemble de l’évolution météorologique au-delà des premières 24 heures de l’étape.
« Nous attendons toujours de voir comment la situation va évoluer avec les prochaines prévisions, car pour l’instant, c’est encore assez incertain », a-t-elle déclaré. « Au large de la Corse, cela va être intéressant, que l’on arrive tôt ou tard : on pourrait être frappés de plein fouet par des vents violents, ou pas. Je pense ensuite que la fin de l’étape pourrait vraiment bouleverser la donne.

Hare a déjà couru à Gênes après avoir participé à la dernière étape de The Ocean Race Europe 2021 et « disputé de nombreuses courses Mini à partir de là ». Son verdict est qu’il faut s’attendre à l’inattendu :
« D’après mon expérience, il n’y a pas beaucoup de vent, mais des trombes marines et des orages – tout y passe. »
Pour Ambrogio Beccaria (ITA), skipper du voilier italien Allagrande Mapei Racing, il n’y a qu’un seul objectif : être le premier à franchir la ligne d’arrivée à Gênes, une ville qu’il considère comme sa deuxième maison, puisqu’il y a construit et mis à l’eau son voilier Class 40 en 2022. L’équipe n’a pas pu participer à la première étape de la course après une collision avec Holcim – PRB peu après le départ à Kiel, et occupe actuellement la cinquième place au classement général.

Néanmoins, Beccarria a déclaré que l’équipe allait tout faire pour être la première à franchir la porte de pointage de la quatrième étape à Monaco.
« Nous aimerions gagner quelques points là-bas, mais ce n’est pas quelque chose que nous recherchons particulièrement, car notre objectif est de remporter l’étape », a-t-il déclaré.
Trente minutes après le départ, alors que la flotte se dirigeait vers la porte de pointage de Monaco, aucune équipe n’avait pris un avantage décisif, cinq équipes se trouvant à moins d’un quart de mile les unes des autres.

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Ocean Race Europe. Bilan positif après les 3 premières étapes pour le Team AMAALA

Team AMAALA, skippered by Alan Roura finishes leg 3 during The Ocean Race Europe 2025 in Nice, France on August 29, 2025. (Photo by Vincent Curutchet / The Ocean Race Europe 2025)

Euphorie, formation et performance sont au cœur du projet mené par Alan Roura sur The Ocean Race Europe. Et le travail collectif porte déjà ses fruits, avec un bilan plus que positif après les trois premières étapes.

À chaque étape, son lot de satisfaction et d’apprentissage. L’Ocean Race Europe est un formidable laboratoire qui permet de révéler les talents, en proposant des étapes à la fois nerveuses et très différentes les unes des autres. Pour le Team AMAALA, cette grande première est une véritable Université de la mer où, à terre comme en mer, chaque instant passé aux côtés du triple finisher du Vendée Globe est une source d’inspiration pour les jeunes talents de la voile suisse. Euphorie, formation et performance, tels ont été les trois moteurs des étapes de cette première moitié de course. Et dire qu’il y a trois mois, cette équipe n’existait même pas. Quand on sait d’où l’on vient, il est plus facile de savoir où l’on va.

Après la folie douce du départ de Kiel, des surfs à plus de 25 nœuds et une première nuit qui restera dans la mémoire collective de tous les acteurs présents sur l’IMOCA, le deuxième round avait été plus corsé et varié. Entre Portsmouth et Carthagène, la grande leçon fut tirée de la capacité de résilience face aux éléments qui peuvent parfois être cruels. Un enchaînement météo défavorable, des écarts qui se creusent inexorablement avec des bateaux plus rapides, mais une volonté qui reste intacte. La trace méditerranéenne de Team AMAALA lors des deux derniers jours de la plus longue étape du parcours témoigne de cette force de caractère collective du groupe. De Gibraltar à l’arrivée à Carthagène, le dessin laissé sur la cartographie est propre. « Après quelques heures d’égarement dans la molle, nous nous sommes réunis pour nous re-mobiliser, expliquait Guillaume Rol à l’arrivée. Il était hors de question de se laisser aller et de ne pas tout donner jusqu’au bout. »

Ne jamais se tromper d’objectif
Car chaque minute compte lorsqu’on à la chance d’être sur un IMOCA. Sensible à la démarche de projet formateur lancé par Alan Roura, Simon Koster et Elodie Mettraux, le public et la flotte ne s’y trompaient pas lorsqu’ils réservaient un accueil royal à Team AMAALA lors son accostage en Espagne. Il faut parfois savoir regarder au-delà de l’horizon du résultat brut pour mesurer les progrès accomplis. « Notre objectif initial est d’être une meilleure équipe lorsque nous arriverons à Kotor pour l’arrivée de la dernière étape, rappelle régulièrement Alan Roura. On se place dans une perspective sur le long terme et dans cette optique, nous sommes super contents des choix faits jusque-là. »
Il suffit de voir les sourires des unes, des uns, et des autres sur les images envoyées par les reporters embarqués. Il y a chez Team AMAALA une joie d’apprendre communicative qui confirme que la sélection de l’équipage a été des plus judicieuses. « On ne s’est vraiment pas trompés et c’est génial de constater que tout le monde s’intègre aussi sur le plan humain dans l’équipe, savoure le capitaine du projet. Les binômes ont super bien fonctionné jusqu’à présent et même lorsque l’on fait tourner complètement les effectifs, l’harmonie persiste. »

Un numéro d’équilibriste

Harmonie et performance ont été au cœur du troisième round de The Ocean Race Europe entre Carthagène et Nice. Pour cette étape agitée, quatre nouveaux compagnons ont rejoint Alan Roura, qui a fait un point d’honneur à ne pas quitter son navire pour mieux montrer l’exemple. Avec Conrad Colman comme co-skipper, une petite touche anglo-saxonne rafraîchissante s’est invitée dans le cockpit du bel IMOCA. Le Kiwi est comme Alan, qui n’est pas son ami pour rien. « Il aime quand ça bourrine et qu’il faut mettre du charbon ». Même attitude pour les rookies Rebecca Gmuer et Mathis Bourgnon qui se sont mis au diapason. Et que dire d’Adrien Cordier qui a repris la caméra des mains de Coline Béal pour saisir des instants rares. Le numéro d’équilibriste saisissant d’Alan Roura, sur le pont, dans 70 noeuds au plus fort d’un coup de vent mémorable, restera une des images fortes de cette troisième étape de l’épreuve.
Une étape qui a aussi apporté la confirmation que formation peut rimer avec ambition. Quand il n’y a pas de passage à niveau, que le vent ne permet pas aux foilers les plus récents de s’envoler sans laisser d’adresse,Team AMAALA est capable de tirer son épingle du jeu dans les combats rapprochés. « Naviguer au contact, jusqu’au bout, c’est quand même super plaisant, admet Alan Roura. C’est aussi une autre façon de valider nos progrès. »

Un grain de folie

Embarqué pour la première fois, Mathis Bourgnon se souviendra lui aussi de cette première en mer sur un foiler de 60 pieds. Le jeune homme est bien dans la lignée familiale de son papa Yvan et de son oncle Laurent. Il aime quand ça va vite et quand les conditions sont extrêmes. Il fallait donc bien que tombe sur lui ce grain de folie, d’une violence folle, au large des Baléares. « Au-delà de 20 nœuds, ces bateaux tapent comme jamais, dit-il. En Mini, je suis habitué à être secoué mais là… J’étais allongé pour dormir ou me reposer et je faisais des bonds en l’air au-dessus de la bannette à chaque fois que le bateau tapait. Les dernières 24 heures ont été très musclées et jusqu’au bout on a espéré pouvoir passer les Canadiens. »

Avec à peine une heure de retard sur la ligne à Nice, Team AMAALA a réalisé sa performance pure la plus aboutie. « Nous avons été très propres dans nos manœuvres dès le départ, poursuit Mathis. Et ce qui est vraiment cool, c’est que nous avons su rester au contact, même à des allures comme le près qui ne sont pas censées être les meilleures pour le bateau. On est dans une courbe de progression exponentielle et j’ai vraiment hâte de repartir sur la prochaine étape pour poursuivre sur cette lancée. »
De Nice à Gênes, il n’y aura que du plaisir. Et un seul changement à bord, avec le retour de Lucie de Gennes (présente sur l’étape 1) en lieu et place de Rebecca Gmuer.

Source CP

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Globe40. Report du départ du Prologue

Le départ du Prologue de la GLOBE40 qui devait avoir lieu à Lorient demain dimanche 31 août est reporté au vu des conditions météo très défavorables prévues pour le week-end et le début de semaine prochaine sur l’Atlantique et en particulier au passage du Cap Finisterre
Cette situation est due au trajet final de l’ex ouragan Erin et du second ouragan Fernand vers les côtes européennes générant une suite de dépressions fortes avec des vents jusqu’à 50 noeuds et une mer pouvant dépasser les 5 m de creux et avec une période courte.
Un nouveau point de situation sera tenu lundi1er septembre dans la matinée.

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Ocean Race Europe. Paprec Arkéa, 2e au général à mi-course !

Julien Champolion / PolaRyse

Paprec Arkéa continue de faire preuve de constance au fil de ce tour d’Europe dont le niveau est si relevé. En achevant l’étape arrivant à Nice au 4e rang, l’équipage mené sur cette leg par Corentin Horeau est ex aequo au classement général avec le Team Holcim-PRB. La course reprendra dès ce dimanche avec le retour de Yoann Richomme et de Pascal Bidégorry, bien décidés à tout faire pour donner le meilleur sur la Leg 4 Nice – Gênes.

Ils ont bataillé jusqu’au bout, jusqu’à cette ligne d’arrivée dressée devant la baie de Nice. Au fil de cette étape particulièrement éprouvante, la faute aux conditions changeantes et à la chaleur, les skippers savaient que rien n’était acquis. L’équipage de Paprec Arkéa – avec Corentin Horeau, Mariana Lobato, Yann Eliès et Gaston Morvan – s’est d’ailleurs employé pour résister au retour de Team Malizia. « On avait une dizaine de milles d’avance sur eux et ils sont revenus à un mille, confie Corentin Horeau. Heureusement, on a su être un peu plus rapide, on s’en sort bien ! »

À l’arrivée, Paprec Arkéa termine 4e et obtient donc 5 points (4 points pour la leg 3 + 1 point pour la scoring gate) sur cette étape d’environ 650 milles entre Carthagène et Nice. Toujours devancés par Biotherm (34 points) au classement général provisoire, ils sont désormais à égalité avec Team Holcim-PRB (23 points). « Il y a forcément une pointe de déception parce qu’on a toujours été sur le podium des étapes jusqu’à présent, reconnaît Yann Eliès, qui l’explique notamment par les conditions rencontrées. Elles n’étaient pas faciles avec du vent variable, parfois des orages et surtout énormément d’incertitude ».

Corentin évoque aussi « de nombreuses manœuvres, comme d’habitude en Méditerranée ».

La flotte a également dû faire beaucoup de près dans des zones de vent faibles. Or, « ce ne sont pas les allures où le bateau est le plus performant », rappelle le skipper. Alors, il a fallu tenir coûte que coûte malgré la difficulté et la chaleur. « Mentalement, ce n’était pas facile », reconnaît Corentin. Pendant la course, l’équipage a dû faire face à un problème de J0, tombé à l’eau, qui les a retardés une demi-heure. Mais cette « erreur d’inattention » selon Corentin ne fait pas oublier l’investissement de chacun à bord. Il tient d’ailleurs à « féliciter l’équipage qui s’est bien adapté et a fait un super boulot ».

C’était la première fois que Corentin remplaçait Yoann Richomme, mis au repos, pendant l’étape. « J’ai essayé de ne pas faire de différence, que ça soit identique comme équipier ou comme skipper. Je voulais vraiment que ça se déroule dans la continuité. »
« On savait que Corentin était un bon meneur et je trouve qu’il a bien réussi à gérer la pression », confie Gaston Morvan.

Aux côtés des expérimentés Mariana Lobato et Yann Eliès, Gaston Morvan lui se lançait dans le grand bain. « Pour moi, c’était une découverte des courses IMOCA, de la Méditerranée, de The Ocean Race Europe et c’était chouette, s’enthousiasme-t-il. Il y a beaucoup de stratégie, de coups tactiques, de réglages… Et on a bien bagarré, il y a eu du match jusqu’au bout ! »

La compétition reprendra dès ce dimanche. La flotte quittera Nice pour Gênes, où les bateaux sont attendus dès mercredi. Pour relever le défi de ce sprint, aussi court qu’intense, Paprec Arkéa pourra compter sur le retour de Yoann Richomme et de Pascal Bidégorry. « Ils ont pu se reposer et vont pouvoir revenir en pleine forme », sourit Corentin qui leur cédera la place avec Gaston Morvan. Il peut encore se passer beaucoup de choses d’ici l’arrivée donc on ne va pas relâcher la pression. Il va falloir se battre pour conserver cette 2e place ex aequo avec Team Holcim – PRB ! »

IMOCA Paprec Arkéa – 4ème sur l’étape 3
Temps de course : 2 jours 18h 21 min 19 sec
Heure d’arrivée : 9 h 21 min (heure française)

L’équipage sur l’étape 4 Cartagena (Espagne) – Nice (France) :

  • Yoann Richomme
  • Mariana Lobato
  • Pascal Bidégorry
  • Gaston Morvan
  • Julien Champolion (OBR)
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Ocean Race Europe. L’équipe Biotherm s’impose à Nice pour la 3e fois !

Biotherm, skippered by Paul Meilhat celebrates with his crew winning Leg 3 during The Ocean Race Europe 2025 in Nice, France on August 29, 2025. (Photo by Vincent Curutchet / The Ocean Race Europe 2025)

Déjà vainqueur des deux précédentes étapes, l’équipage de Paul Meilhat s’impose à nouveau ce vendredi à Nice après 2 jours et 16 heures de course devant l’équipage de Nicolas Lunven et d’Ambrogio Becaria (Allagrande Mapei Racing) qui complète le podium. Paprec Arkéa est 4e, Team Malizia (5e).

« C’était la Méditerranée dans toute sa splendeur, sourit Paul Meilhat. On a eu du mal à se reposer, on a eu 35 à 40°, on a beaucoup manœuvré… Le rythme était très intense ». « La Méditerranée nous a réservé des conditions très changeantes avec parfois beaucoup de vents, de vagues, des orages, raconte Franck Cammas équipier de Nicolas Lunven. C’était probablement l’étape la plus intense. »

« Souvent, les fichiers météos disent l’inverse de la réalité, poursuit Nicolas Lunven. Tu as l’impression de jouer plus aux échecs que d’étudier la météo » « Tu as l’impression que tu ne sais jamais ce qu’il va se passer, abonde Amélie Grassi. C’était super dur de caler une stratégie là-dessus. » Les organismes ont souffert, les bateaux aussi. Pour la première fois depuis le début de la course, Biotherm a dû faire face à la casse d’un taquet et d’un boîtier de lattes. « Ça montre que les étapes sont engagées et qu’on est parti depuis longtemps déjà », confie Paul Meilhat.

Biotherm vainqueur des trois étapes, des trois « scoring gate », du « fly-by » de Porto, a obtenu le maximum de points possibles. Le e team renforce un peu plus son hégémonie sur la course. « On a renforcé notre ascendant psychologique, confie Paul Meilhat. Pour comprendre cette réussite, il évoque « l’importance des Scoring Gate » et la préparation minutieuse de chaque étape. « On a une bonne énergie à bord, un peu de réussite c’est sûr mais on la provoque », sourit Amélie Grassi.

L’équipe et le bateau (un plan Verdier de 2022) n’en finissent plus d’impressionner sur les pontons. « Pour l’instant, Paul et son équipe rendent une copie parfaite, explique Thomas Ruyant (Allagrande Mapei Racing). Ils ont un bateau très polyvalent et parfaitement adapté à ce parcours ». « Ils méritent d’être à leur place, assure Franck Cammas. Ils font les bons choix, réalisent les bons réglages et sont toujours un peu plus rapides dans chaque transition ». « Ils sont en totale maîtrise de leur sujet », abonde Nicolas Lunven.

« Finalement, nos bateaux sont un peu de la même famille, ils sont cousins, sourit Nicolas Lunven. On a eu un bon petit mano-à-mano mais ils sont un peu plus faciles que nous, notamment dans les zones de transition ». Allagrande Mapei Racing est arrivé un peu plus tard, complétant le podium de cette étape française. L’Italien s’est en effet réjouit de la progression des siens. « On a terminé 4e de l’étape précédente, 3e ici… Cette évolution, on la ressent dans l’équipage et on espère que cela va continuer ! »

Derrière, Paprec Arkéa (4e) et Team Malizia (5e) ont bataillé jusqu’au bout pour les places d’honneur. « C’était compliqué, mentalement dur mais on a tenu bon », confie Corentin Horeau. Paprec Arkéa a dû faire face à un problème de J0 qui les a retardés. Loïs Berrehar voulait insister sur le positif après la 5e place de Team Malizia : « ce n’était pas facile mais on a fait une vraie régate, proche et intense, c’était cool » .

Dès dimanche, tous reprendront la compétition et mettront le cap vers Gênes. Une étape qui annonce une sacrée bataille, aussi intense que la précédente. « C’est ce qu’on vient chercher en participant à The Ocean Race Europe, assure Franck Cammas. On veut de la bagarre, du haut niveau et des équipages qui donnent tout ! »

Le classement de l’étape Carthagène-Nice :
1- Biotherm en 2 jours, 16 heures, 12 minutes
2- Team Holcim-PRB en 2 jours, 16 heures, 39 minutes
3- Allangrande Mapei Racing en 2 jours, 17 heures, 32 minutes
4- Paprec Arkéa en 2 jours, 18 heures, 21 minutes
5- Team Malizia en 2 jours, 18 heures, 42 minutes
6- Canada Ocean Racing – Water Positive en 2 jours, 21 heures, 55 minutes
7- Team AMAALA en 2 jours, 23 heures, 0 minutes

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