Sauvé des eauxDinelli est un miraculé de l’édition 96- 97où il s’était élancé en pirate. Son bateau (l’ex Crédit Agricole de Jeantot ) avait chaviré dans l’Océan Indien et il avait été sauvé des eaux par l’incroyable Pete Goss. Après cette belle histoire de mer qui lui avait conféré une certaine notoriété, il avait eu la chance de mettre en chantier un 60 pieds hightech financé par Sodebo. Mais l’histoire avec l’entreprise vendéenne, aujourd’hui partenaire de Thomas Coville et du Vendée Globe avait tourné court. Débarqué après la Route du Rhum 1998, Dinelli amer n’avait pas renoncé à son rêve de Tour du monde. Faute de moyens, il avait jeté son dévolu sur “Budapest”” un 60 pieds dessiné et construit par le hongrois Nandor Fa. La rencontre avec un cétacé qui avait endommagé le voile de quille l’avait contraint à une escale au Cap. Dinelli n’avait pu être classé dans cette édition remportée par Michel Desjoyeaux.”
Orange II sous la barre des 50 jours ?
Bruno Peyron, ce matin à 11h00 : « Depuis ce matin on utilise une petite queue de front pour faire route en tribord vers la maison. On porte actuellement 1240 m2 de toile : grand gennaker, trinquette, pas possible d’en mettre plus. On glisse parfois à 30/31 nœuds pour 17 nœuds de vent et cela fait du bien. On exploite une bande large de 60 milles où il fait gris et où il pleut. Mais on voit que le bleu n’est pas loin. D’ici 6 à 7 heures, on va quitter cette bande et ré-empanner, cap au nord. Une troisième dorsale va nous passer dessus cette nuit et demain matin, avec donc une nouvelle molle à traverser. En fait, c’est l’anticyclone des Açores qui se reconstitue et nous sommes en plein milieu de cette reconstruction. Mais nous sommes là où il faut et, dès dimanche après-midi, on devrait attraper une bonne dépression qui nous amènera jusqu’à l’arrivée. Ce qui est impressionnant, c’est que le bateau est comme neuf. Hormis le bobo au safran, il n’y a pas un accroc sur les voiles ou sur l’accastillage. Le bateau peut repartir pour un autre périple et nous aussi. Nous sommes en pleine forme, pas un seul pépin de santé. Mais tout cela ne va pas changer notre manière de naviguer. C´est toujours près de la maison que l’on se plante lorsque l’on est en voiture. Pas question donc de baisser notre seuil de vigilance. Ce n’est pas le moment de faire des bêtises… »
Le Spi à guichets fermés
Fred Duthil, sur son Figaro 2 All Mer est officiellement le dernier inscrit du 27e Spi Ouest-France – Bouygues Telecom. Le cap des 500 équipages a été atteint à la mi-février. Dès lors, tous les nouveaux postulants rejoindront la liste d´attente. La SNT (Société nautique de La Trinité-sur-Mer) précise que l´an passé les 50 équipages en liste d´attente ont pu participer à l´épreuve. Désistements de dernière minute, dus aux avaries subies en régates d´entraînement, absence d´un ou plusieurs équipiers, retard de livraison du bateau, autant de fâcheux contretemps qui permettent souvent aux retardataires de s´aligner au départ de la plus prestigieuse régate IRC de l´Hexagone.
Parmi les bateaux de prestige, notons que Didier Le Moal, responsable du chantier J-Boats pour l´Europe, profitera du rendez-vous en baie de Quiberon pour présenter Jéronimo son nouveau J-133. Autres bateaux de rêves, la flotte des Grand Soleil, les superbes et performants course-croisière du chantier italien Del Pardo. qui devront batailler ferme face aux nordiques IMX-40 et IMX-45.
Le Spi reste l´heure de vérité tellement attendue, chacun, champion, vieux briscard, anonyme, vient à la Trinité sur mer avec la même envie et la même passion.
En 1978, ils n´étaient que 44 bateaux à courir. Jean-Claude Nicoleau, sur Insolite, était monté sur la marche la plus haute du podium pour ce premier Spi. Depuis, la régate de Pâques a grandi, elle est devenue le Spi Ouest France/Bouygues Telecom. Les années ont transformé ce rendez-vous en mythe, avec son cortège de légendes et d´anecdotes. Bernard Fournier Le Ray sur Brittany Drizzle, le Half Tonner rouge et blanc a toujours répondu présent. Il a remporté tant de fois le Spi que lui-même avoue ne plus très bien se souvenir le chiffre exact…
Le programme :
Jeudi 24 mars : inscriptions et contrôles.
Vendredi 25, samedi 26, dimanche 27 et lundi 28 mars : régates – une à deux manches par jour.
www.spi-ouestfrance.com
(Source : Spi Ouest France)
Doha 2006 poursuit sa route vers le Qatar avec un enjeu : ne pas casser
Pas de régate au contact peut être, mais un terrain d’observation toujours aussi passionnant pour Thomas Coville et son compère, le joyeux Jacques Vincent. Les deux copains qui vont courir ensemble la transat Jacques Vabre en novembre prochain sur le trimaran SODEBO, profitent de cette navigation sur les mers les plus tordues du monde pour observer, noter et apprécier la vie en multicoque. Catamaran ou trimaran ? les deux propos ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients que ne manqueront pas de nous livrer les deux compères à l’arrivée. Une arrivée à Doha au Qatar prévue à la fin du mois ou tout début avril.
Avant l’arrivée, ce ne sera cependant pas qu’une partie de plaisir. Sur ce trajet original et inédit qui va maintenant les conduire des côtes d’Amérique du Sud vers les Emirats, les 11 hommes et deux femmes embarquées devraient subir pas mal de près pour ne pas dire pratiquement que du près, c’est à dire une navigation contre le vent.
Dans deux jours, virage à droite
Depuis cette date, le maxi catamaran a les ailes coupées. Des vents faibles et mal orientés freinent la marche avec, ces deux dernières 24 heures, des journées à 100 milles de gain sur la route. Ces journées restent néanmoins très performantes dans ces conditions anticycloniques, avec un méchant petit clapot de face à négocier, puisque le bateau avale sur le fond ces 270 milles quotidiens. Après avoir été jusqu’à plus 10 jours sur le record absolu, l’avance a fondu à 8, mais tout l’équipage aurait signé des deux mains pour un tel scénario il y a maintenant 46 jours. Avec un bout d’anticyclone encore à contourné aujourd’hui et demain, suivi d’une trajectoire dépressionnaire à trouver dans son nord pour rallier au mieux l’arrivée, Bruno Peyron réserve encore sa date. Les 14 hommes d’équipage devraient couper la ligne entre le mardi 15 à midi et le mercredi 16 au soir, avant de rallier Brest, premier port où Orange 2 fera escale.
Bruno Peyron, ce matin à 5h00 : " On sait très bien ce qui se passe. On sait que nous sommes au bon endroit, il n’y a pas d’impatience à bord. On essaye tous d’en profiter encore à fond, il n’y en a quand même plus pour très longtemps. On n’est même pas encore à la latitude des Canaries et il fait donc une température idéale. Le vent vient de l’est et va continuer à basculer vers le sud. On commence à être à gauche de l’anticyclone et on suit l’adonnante. Il faut y aller doucement pour ne pas rentrer dans son centre. Notre vitesse de rapprochement va rester faible encore pendant un jour et demi. Un autre anticyclone se forme au dessus de nous en ce moment. Normal, le système se remet en place après la grosse dépression qui avait tout désorganisé et avait tout poussé très sud. Au dessus de lui, le flux dépressionnaire existe, avec même un fort flux de sud-ouest prévu. On reste donc dans les mêmes ETA. Nous naviguons ce matin avec le code 0 qui a remplacé le solent. Dès qu’il y aura un plus de pression, on pourra hisser le grand gennaker et empanner pour faire une route vraiment nord. Dans un peu moins de deux jours, on pourra réellement mettre le clignotant vers l’arrivée".
Du monde sur la route des retours !
« J’ai un cargo qui s’est présenté dans mon tableau arrière à 2 heures du matin, et depuis il est sur mon tribord à moins d’1 mille sur la même route. Il me tarde de quitter ce rail de cargos, ça fera du stress en moins. J’en ai encore eu pas mal cette nuit, ainsi qu’un gros bateau de pêche espagnol ». A une météo tortueuse à souhait s’ajoute pour Raphaël Dinelli (Akena Verandas) comme pour Karen Leibovici (Benefic) une surveillance accrue aux cargos particulièrement nombreux sur les routes qu’empruntent actuellement les deux derniers concurrents du Vendée Globe pour rallier l’arrivée. Raphaël tire des bords au près à la latitude de la Vendée, mais pile dans l’axe Ouessant – cap Finisterre. Un axe que Karen s’apprête à rejoindre 250 milles dans le Sud Ouest de Raphaël. Nos deux navigateurs puisent au plus profond de leurs ressources physiques et mentales et déploient des miracles d’énergie pour progresser dans un vent toujours fort pour Karen, et contraire pour Raphaël, tout en préservant des voiliers de plus en plus affectés par plus de 4 mois de mer.Raphaël Dinelli continue de « tricoter » vers l’arrivée, selon sa propre expression. Un coup vers l’Espagne, un coup vers la pointe de la Bretagne… la mer se calme, le vent mollit, mais reste très irrégulier en force et en direction. Dinelli lutte en permanence sur le pont pour porter la toile du temps et trouver les bons réglages. L’homme est épuisé mais il jette toutes ses forces dans la manœuvre pour atteindre ce week-end, samedi peut –être, Les Sables d’Olonne. Une première bascule au Nord Est ce soir devrait grandement l’y aider, avant de terminer dans un petit flux de Nord Ouest généré par l’effondrement tant attendu de la dorsale anticyclonique.A 450 milles de l’arrivée, Karen Leibovici prie elle aussi pour que la dépression qui la porte aujourd’hui au large de la pointe occidentale de l’Espagne bouscule les hautes pressions endormies sur le Golfe de Gascogne et lui ouvre la porte, avec un minimum de bords à tirer vers la Vendée. La fatigue, l’épuisement plutôt, gagne la jeune femme. La liste de ses problèmes techniques ne cesse de s’allonger et Karen pare désormais au plus urgent ; barrer et progresser dans l’Est pour mettre un terme le plus vite possible à ses souffrances. Le vent est toujours fort, 35 à 40 nœuds et la mer très creusée. Privée d’énergie, Karen barre, Karen veille aux cargos, Karen avance, vers les Sables et un espoir de délivrance dominicale…
Championnat du Monde FICO 2005
Le quarté gagnant du Vendée dans le désordre… ainsi pourrait-être commenté le nouveau classement FICO établi à ce jour. Mike Golding en tête, devant Vincent Riou, Dominique Wavre et Jean Le Cam. Explications…
Le 2 février dernier, Vincent Riou, en digne successeur de Michel Desjoyeaux à la barre de PRB, marquait à son tour de son empreinte cette formidable course en solitaire autour du monde qu´est le Vendée Globe. Après 23 680 milles et 87 jours 10 heures 47 minutes de mer à la vitesse moyenne de 11,28 nœuds, Vincent le terrible est entré dans la légende, devançant sur le podium ses âpres poursuivants : Jean Le Cam et Mike Golding.
Avec cette grande et belle victoire, Vincent empoche ainsi les 200 points FICO et se retrouve propulsé de 26 places au classement. Désormais second, il peut lorgner sur la tête du classement détenu pour 20 points de plus, par l´anglais d´Ecover, qui en remportant The Transat l´an dernier, s´était attribué une petite avance en points.
Mike Golding devient donc à ce titre le nouveau leader du Championnat du Monde des Skippers avec 240 pts, 100 points devant le premier skipper de multicoque Michel Desjoyeaux, 5ème avec 142 pts.
A suivre…
Cheyenne : les circonstances de l´accident
« Il est 7:09 du matin heure locale lorsque le désastre nous frappe. Le carbone explose bruyamment, et le mât tombe sur le côté. 5 secondes qui mettent un terme à notre course autour du monde.
Après avoir conquis les mers australes et doublé le cap Horn la veille, nous étions en route pour notre prochain way-point, vers Punta Del Este, poussés par des vents favorables. Jamais nous n’aurions imaginé ce qui allait se produire. Nous sommes accablés…
Nous avons rassemblé tout le monde sur le pont, puis nous sommes assurés qu’il n’y avait pas de voie d’eau. Personne n’a été blessé, ce qui est le plus important. Constat : le mât pend sur tribord, et émet d’affreux craquements, mais ne met pas l’intégrité de la coque en danger. La mer est plate, et il y a 25 nœuds de vent, ce qui rend le travail de découpe des haubans et du gréement courant aisé.
L’équipe qui était de quart au moment de l’accident relate que le bas-hauban a cédé, et que le mât est ensuite tombé sous le vent. Une inspection plus approfondie révèle qu’au point d’ancrage du hauban en question, l’aluminium est complètement cisaillé. Nous avons de la chance que la pièce n’ait pas cédé il y a une semaine, dans le Grand Sud. Cela aurait pu se produire à n’importe quel moment.
Pour l’heure, nous sommes à 240 milles à l’est des côtes argentines, en attente d’un navire argentin qui doit nous mener au port le plus proche. La maîtrise de la langue espagnole de David (qui a vécu 10 ans en Argentine) nous est cruciale pour communiquer avec les garde-côtes et le capitaine du bateau qui fait route vers nous. Il se trouve à 140 milles de notre position, et pense être à nos côtés ce soir (…)
Avons-nous trop tiré sur le bateau ? Aurions-nous pu faire quelque chose pour éviter cela ? Ces questions traversent les esprits de tout le monde, mais resteront probablement sans réponses. Nous avons fait de gros efforts pour préserver le bateau sur le parcours, mais les énormes charges qu’il subit ne peuvent être évitées. Au moment du démâtage, nous n’étions pas dans des conditions casse bateau, cela est certain. Nous pouvons avoir l’esprit tranquille, dans la mesure où nous avons fait le maximum, mais les prochaines semaines vont être difficiles à vivre, j’en suis sûr.
Tout le monde est sain et sauf, et c’est bien là le plus important. »
Traduction JB
LA CROSSE TECHNOLOGY, La Météo sans Surprises
Basée dans les environs immédiats de Strasbourg dans la zone industrielle de Geispolsheim à proximité de l’aéroport, la filiale française affiche une croissance sereine et récurrente et une position enviable.
Sur un marché en plein essor, quoique encore méconnu, LA CROSSE TECHNOLOGY, grâce à une gamme complète, offre une réponse à l’intérêt passionnel que les français témoignent à la météo.
LA CROSSE TECHNOLOGY présente désormais la plus grande gamme « météo », de la station de température à la station professionnelle avec mémorisation et gestion informatique.
Chacune bénéficie de toutes les dernières innovations dans la collecte des données : batteries solaires, utilisation des fréquences 433 et 868 Mhz, capteurs ou senseurs multiples, gestion en temps réel et informatisée des données…
Cette formidable diversité, d’un usage accessible au plus grand nombre, permet de choisir l’appareil adapté aux besoins de chacun grâce aux multiples combinaisons offertes par les produits de la gamme LA CROSSE TECHNOLOGY.
La plupart des produits LA CROSSE TECHNOLOGY sont calibrés quotidiennement pour recevoir le signal de l’institut fédéral allemand de physique appliquée de Braunschweig qui exploite une horloge atomique dont l’exactitude est de l’ordre de +/- 1 seconde en 1 million d’années.
Le temps indiqué par cette horloge, horloge officielle allemande, est diffusé par un émetteur d’ondes longues situés à Mainflinguen près de Francfort.
Ainsi pour les stations météo, les horloges murales, les réveils,… il n’y aura plus de réglages fastidieux à faire, plus de boutons à tourner pour les changements d’heure en été ou en hiver et…
plus d’excuses en cas de retard !
Orange II retrouve du vent après la dorsale
Bruno Peyron, lors de la visioconférence, en début d’après-midi :
« Il y a 12 noeuds de vent, le bateau avance à 17 noeuds, mais ce n’est pas très régulier. C’est important que le barreur soit très concentré pour garder de la vitesse avec le vent apparent. Ça redémarre tout doucement. On a traversé une partie de la dorsale et il faut maintenant prendre notre mal en patience. On sort tout doucement de ce piège qui peut devenir pénible si cela dure trop longtemps ! La situation météo est la même qu’hier avec cette grande dorsale qui s’étend depuis le Portugal. Notre trajectoire va vers le nord-ouest pour en faire le tour. Après, on va rejoindre un système de dépression classique. On a un temps superbe, il n’y a pas trop de vent, mais on se contente de ce qu’on a. Il y a toujours le risque de subir un autre ralentissement car il y a une dépression au nord des Açores et on va faire des petits à-coups pour sortir de cette zone. Mais ça redevient mieux organisé que cela ne l’était. Ce n’est pas pour cela qu’on va aller plus vite mais on comprend mieux ce qui se passe sur l’Atlantique. »
La compréhension de ce qui se passe enfin sur l’Atlantique Nord permet à l’équipage de prendre cette situation avec philosophie. « Quand on comprend ce qui se passe et qu’on a pris la bonne trajectoire, c’est plus facile à accepter. On savait qu’on n’avait pas le choix et que l’on allait vivre 2 à 4 jours très très lents. Donc la situation est moins pire que le scénario catastrophe qu’on avait en tête il y a encore 3 jours. On met les bonnes voiles au bon moment et cela ne sert à rien de s’énerver car les gens qui s’énervent en régates ne gagnent jamais dans le petit temps ». Serein et confiant, le 14 d’Orange II a les qualités de grands marins et d’excellents régatiers. Ils ont parfaitement négocié le passage de la dorsale anticyclonique et préparent désormais leur retour en Bretagne. Une arrivée toujours prévue vers la mi-mars. « On y voit plus clair car un gros obstacle est derrière nous désormais, mais il en reste un autre, l’anticyclone. Notre prévision d’arrivée oscille entre le 15 et le 17 mars. Un routage nous fait même arriver le 15 au matin mais je n’y crois pas du tout. Moi je vois plutôt le 16 ou le 17. Encore une fois, on y verra plus clair après l’obstacle. » Réponse d’ici vendredi…