Code OrangeDepuis le temps qu’il l’attend, elle semble enfin vouloir se développer. Elle. La dépression en formation sur la côte Est du continent américain et en route pour un grand voyage transatlantique. Attisée par un anticyclone des Açores bien en place, elle sera le carburant dont s’alimentera goulûment IDEC, le grand trimaran de Francis Joyon pour rejoindre le vieux continent. « L’idée est simple » explique placidement Joyon. « Il « suffit » d’accrocher l’avant de la dépression et ses vents soutenus de secteur Sud Ouest et de cavaler au portant, en essayant de ne pas se faire dépasser. » Simple, n’est ce pas ? Rester 7 jours durant au grand largue dans 20 à 25 nœuds de vent, en exploitant l’extraordinaire potentiel du grand multicoque (27 mètres) pour glisser sous gennaker à la même vitesse que le système dépressionnaire vers les côtes de France. Le tout en solitaire. Le tout dans les brumes des Grands Bancs, au milieu des pêcheurs Nord Américains et qui sait, de quelques « glaçons » en villégiature estivale au large de Terre-Neuve.Pas le droit à l’erreur donc, dans cette tentative très convoitée sur le mythique parcours ouvert il y a plus d’un siècle par Charlie Barr. Le 26 mai dernier, Francis choisissait ainsi de faire demi tour après quelques heures en mer, le vent attendu n’étant pas au rendez-vous. Ellen Mac Arthur elle-même et son redoutable plan Irens Castorama n’ont pu abaisser la barre établie par Laurent Bourgnon. Elle échouait au printemps dernier d’une heure et 15 minutes. « Le Primagaz de Laurent Bourgnon était un 60 pieds léger et plus facile à manœuvrer en solo » poursuit Francis. « IDEC est certes plus long. Il est aussi plus lourd et donc pénalisé en cas de petit temps. Il me faut du vent soutenu pour profiter à plein de l’inertie du bateau, capable de tenir longtemps la toile dans du vent fort. En partant devant la dépression, on maximalise les chances de bénéficier d’une mer encore plate. »Jean-Yves Bernot vient donc d’inviter Joyon à rejoindre son trimaran à la marina de North Cove au pied de Manhattan. Le skipper d’IDEC va consacrer cette journée de mardi à nettoyer la carène du bateau. Il sera ensuite dans les starting blocks pour un feu vert attendu à partir de mercredi soir.Francis, vainqueur de la transat anglaise dans le sens Est-Ouest va retrouver ce redoutable Atlantique Nord qu’il connaît si bien. IDEC est un trimaran surpuissant. Le record est Herculéen… une aventure bien à l’échelle de Francis.Le record en directVous pourrez suivre la progression de Francis Joyon sur le site www.trimaran-idec.com, grâce à une actualisation de la position du bateau toutes les deux heures, et une comparaison avec le tableau de marche de Laurent Bourgnon, détenteur du record.*Record Atlantique : les chiffres à retenir• Parcours New York – Cap Lizard (distance théorique calculée par le WSSRC) : 2925 milles (5 417 km)• Record en solitaire : Laurent Bourgnon, Primagaz, 7 jours 2 heures 34 minutes 42 secondes (Juin 1994)• Record des 24 heures en solitaire : Laurent Bourgnon, Primagaz, 540 milles (Juin 1994)
Cammas, Peyron, Riou, Desjoyeaux au Trophée Clairefontaine
Pour la première fois, Faustine Merret barrera un catamaran en régate à ce niveau de compétition. La brestoise championne olympique à Athènes n´est pas totalement néophyte sur deux coques. Et pour ce baptème du feu au trophée Clairefontaine, elle sera épaulée par des spécialistes. Yves Loday médaillé d´or en Tornado à Barcelone (1992) et Franck David également champion olympique en planche en Barcelone et devenu un barreur de F 18 seront à ses côtés. L´autrichien Roman Hagara est le seul barreur de Tornado à avoir remporté deux médailles d´or (en 2000 et 2004) sur ce catamaran olympique. Yvan Griboval l´a invité à montrer son talent à La Trinité et son fidèle équipier Hans Peter Steinacher sera aussi de la fête.
Cammas, Peyron , Riou
Pour donner la réplique à ces médaillés olympiques, il y aura la fine fleur des champions océaniques. A commencer par un certain Franck Cammas qui domine de façon insolente le circuit ORMA. Loïck Peyron six fois vainqueur de l´épreuve moins en réussite l´an passé sera à nouveau au rendez – vous, animé d´un esprit de revanche. Pour sa première participation l´an passé, Charles Caudrelier avait décroché une belle seconde place. Le fouesnantais est ravi d´être réinvité cette année et revient avec l´ambition de monter une marche sur le podium. Le basque Pascal Bidegorry qui a fait des débuts remarqués à la barre de Banque Populaire IV (victoire dans l´IB Group Challenge) est également convié à La Trinité.
Pour Vincent Riou, vainqueur du dernier Vendée Globe, ce sera une grande première. “Ce sera ma première participation, je suis ravi d´avoir été invité. Je vais découvrir une discipline de la voile qui semble avoir de vraies spécificités”” confiait-il hier à Paris. On peut faire confiance au bigouden qui a crevé l´écran dans le marathon du Vendée Globe mais est aussi un fin régatier pour s´adapter et tirer son épingle du jeu avec la complicité de Jérémie Beyou.
Desjoyeaux pour la passe de quatre
Enfin honneur au vainqueur : l´an passé Michel Desjoyeaux avait survolé les débats et remporté ce Trophée pour la troisième fois. Il revient défendre son titre avec autant de plaisir que de motivation : “”Je ne dois pas être loin des dinosaures de l´épreuve mais je reviens toujours avec un grand plaisir au Clairefontaine. C´est l´occasion de se remettre en cause face à des marins contre lesquels on ne régate pas souvent. L´épreuve a un bon format. Notre sport manque d´exposition par rapport au grand public. Or, à La Trinité il y a toujours beaucoup de monde. Et de l´intérieur, ce Trophée c´est vraiment du sport !”” La concurrence s´annonce relevée mais le vainqueur de la Route du Rhum et de la transat anglaise bataillera pour réussir la passe de quatre.
*Ces champions régatent en équipage de trois sur un puissant et spectaculaire catamaran monotype Sailing One (7, 65m) exclusivement conçu et utilisé pour ce Trophée.
Gilbert Dréan / Le Télégramme”
Luna Rossa s’impose de justesse
Les Italiens de Luna Rossa ont dû patienter près de deux heures à la fin de la dernière régate pour savoir qui de Victory Challenge ou d’eux allaient pouvoir sabler le champagne. Vainqueurs de la manche 4 samedi après-midi, les Suédois ont finalement été disqualifiés. Le jury a considéré que l’article 36.12 des règles de classe Version 5, concernant la présence d’eau dans les fonds du bateau, n’avaient pas été respecté. Petite révolutionCes régates en flotte ont au moins démontré que les syndicats modestes pouvaient venir perturber les quatre « grands ». Vainqueurs d’une manche chacun, Mascalzone Latino – Capitalia Team et le Desafío Español 2007 ont redonné espoir aux petites équipes qui ont régulièrement chamboulé la hiérarchie, à l’image de la dernière manche remportée par les Espagnols devant Mascalzone et Victory. La der pour les EspagnolsAprès quatre premières manches très décevantes, deux fois 8e et deux fois 9e, le Desafío Español 2007 a remanié en grand son équipage. Sur les 17 équipiers embarqués samedi, neuf ont été changés pour la dernière régate dimanche, dont trois des quatre membres de la cellule arrière. Le Polonais Karol Jablonski, barreur lors des match races, a repris les commandes du bateau espagnol, à la place du Danois Jesper Radich. L’équipage espagnol a brillamment remporté cette dernière régate grâce à une jolie option sur le premier bord de près. Devant son public venu nombreux, l’équipage d’ESP 67 a résisté jusqu’au bout au retour des Italiens de Mascalzone, qui terminent à seulement 3 secondes derrière. Une seconde !Cette dernière manche n’a pas manqué de rebondissement. La victoire finale de Luna Rossa tient finalement à une minuscule seconde d’avance des Italiens devant les Suisses dans cette 5e manche. A bord de SUI 75, l’équipage de Peter Holmberg est pourtant revenu de loin dans le dernier bord, remontant deux places et reprenant 1minute et 24 secondes aux Italiens. Il n’aura finalement manqué qu’un mètre ou deux au Defender pour réaliser un sans faute sur les trois derniers Actes. De son côté, BMW ORACLE Racing a littéralement trébuché dans cette ultime régate. 5e à la première bouée, Gavin Brady et ses équipiers ont contourné la bouée suivante en avant-dernière position, avec seulement une petite seconde d’avance sur le dernier, Team Shosholoza. Le spi déchiré et rapidement remplacé par les Américains dans ce premier bord de vent arrière ne peut expliquer à lui seul cette mauvaise passe de l’équipage américain, qui finit 10e de cette manche, et quatrième au général. K-Challenge régulierSeptième lors des match races de l’Acte 4, K-Challenge termine une nouvelle fois septième des régates en flotte de l’Acte 5. L’équipage français a perdu une place au classement général à cause de leur mauvaise prestation dimanche après-midi. Classé 9e cet après-midi, Thierry Peponnet et ses hommes ont néanmoins signé deux belles 4es places en trois jours.
Un final en beauté pour le Championnat Romand de M2
Onze catamarans M2 se sont rendus samedi à Morges pour disputer la TransMajestic, traditionnelle “revanche du Bol d´Or””. Dans des conditions agréablement ventées et franchement estivales, les bateaux ont effectué un parcours adapté à la force et à la direction du vent, en baie de Morges. Team Seven, déjà auteur de superbes performances cette année a remporté la victoire devant GLG Finance SA et Star Logistique en troisième position.
Le dimanche, les M2 ont fini en beauté leur Championnat Romand. Un Grand-Prix leur était tout spécialement réservé, sorte de finale de la saison réunissant tous les protagonistes. Quatre manches ont été courues pour le plus grand plaisir des amateurs de ces “”bêtes de course””. Après une première manche remportée par Star Logistique, Team Seven a démontré sa grande maîtrise en remportant les trois autres régates effectuées, s´adjugeant ainsi la victoire finale du Grand-Prix M2. La régularité du bateau neuchâtelois a été exemplaire en cette fin de saison.
La lutte a été extrêmement serrée entre les autres concurrents, puisque seuls deux points séparent le second, Star Logistique, du septième Banque Piguet Gust. Banque Raiffeisen du Vignoble s´adjuge la 3ème place. On retrouve enfin à la quatrième place Batimetal, très régulier lors de ce Grand-prix.
Saluons maintenant le grand vainqueur de la saison, le SUI 666 Star Logistique de Messieurs Gautier, Meyer et Bottge. Après avoir couru toutes les manches du championnat et grâce à une régularité “”helvétique””, ils remportent le Trophée Losinger 2005. Aidé pour l´occasion du célèbre marin français Bruno Peyron, plus habitué à son maxi-catamaran Orange II et au Cap Horn qu´aux 28 pieds des M2 et à la baie de Morges, l´équipage genevois a su contrôler ses adversaires ce week-end. Il s´était emparé de la tête du championnat dès le Grand Prix de Grandson. Team Seven arrache de justesse la seconde place à Banque Raiffeisen du Vignoble qui complète le tiercé gagnant du Trophée Losinger 2005.”
Cammas intouchable
L’Aixois était bien protégé par Notre Dame de la Garde ! Il a encore dominé les trois manches courues ce dimanche, alors qu’il avait une telle avance au classement général, qu’il pouvait se permettre de rentrer au port avant l’ultime parcours banane. C’est dire la domination de Groupama-2 qui réalise le petit chelem après son sans faute corse… Décidément, les Grand Prix se jouent pour la seconde place et de ce point de vue, le match était particulièrement ouvert !
Michel Desjoyeaux effectuait un super retour puisqu’il alignait trois manches de second d’affilée, ce qui lui permettait de revenir aux avant-postes en devançant Frédéric Le Peutrec, moins percutant ce dimanche… Car lors de la première manche du jour, Pascal Bidegorry avait de grosses difficultés à supporter la pression : il passait de la seconde place à l’avant dernière en s’enferrant dans des calmes alors qu’il menait le match de la première banane du jour ! Banque Populaire passait d’un seul coup du stade de « dauphin » au statut de « podiumisable ». Le transfert de match était palpable sur les manches suivantes car Michel Desjoyeaux et son équipage se retrouvaient, au point de prendre enfin de bons départs et par là même, de jouer une régate au contact, ce qui est le sens d’un compétiteur…
Dans l’ensemble, le bord vers Pointe Rouge était favorable mais la brise thermique avait tendance à prendre de la droite : cela signifiait qu’il fallait se décaler vers Frioul. Foncia revenait très fort et démontrait qu’il faudra compter sur Armel Le Cléac’h à l’avenir..
Au final, Franck Cammas aligne onze victoires en Grand Prix depuis l’existence du circuit Orma (en 1995), à un seul match de Loïck Peyron (douze Grand Prix) leader depuis 2002. Rendez-vous à Vigo (Espagne) pour le prochain Grand Prix qui devrait marquer le différentiel entre les quatre leaders actuels au Championnat des Multicoques…
Classement du Grand Prix de Marseille Métropole après neuf manches :
1-Franck Cammas – Groupama-2 (1+1+4+1+1+1+1+1+1) 12 points
2-Frédéric Le Peutrec – Gitana 11 (3+4+1+6+2+3+3+3+2) 27 points
3-Michel Desjoyeaux – Géant (4+2+5+3+4+2++2+2+3) 27 points
4-Pascal Bidegorry – Banque Populaire (2+3+2+4+3+6+6+5+5) 36 points
5-Armel Le Cléac’h – Foncia (5+5+3+2+6+4+4+4+4) 37 points
6-Giovanni Soldini – TIM Progetto Italia (7+6+7+5+5+5+5+6+7) 53 points
7-Thierry Duprey du Vorsent – Gitana X (6+7+6+7+7+7+7+7+6) 60 points
Classement provisoire du Championnat des Multicoques Orma après l’IB Group Challenge (coefficient 3), le Grand Prix de Corse (coefficient 1), la Giraglia Rolex Cup (coefficient 0,5) et le Grand Prix de Marseille :
1-Pascal Bidegorry (Banque Populaire) 9 points (0+3+2+4)
2-Michel Desjoyeaux (Géant) 14,5 points (6+4+1,5+3)
3-Frédéric Le Peutrec (Gitana 11) 16,5 points (9+2+3,5+2)
4- Franck Cammas (Groupama-2) 21 points (21+0+0+0)
5- Armel Le Cléac’h (Foncia) 25 points (12+7+1+5)
6-Thierry Duprey du Vorsent (Gitana X) 29,5 points (15+5+2,5+7)
7-Giovanni Soldini (TIM-Progetto Italia) 66 points (51+6+3+6)
8ex-Thomas Coville (Sodebo) 87 points (51+18+9+9)
8ex-Yvan Bourgnon (Brossard) 87 points (51+18+9+9)
Les vikings à l’attaque !
Depuis le coup d’envoi des régates en flotte, on sentait les hommes de Magnus Holmberg bien partis pour s’inviter dans le carré très fermé des gros syndicats. Voilà qui est fait. Après avoir frôlé la victoire vendredi, le drakkar noir suédois confirme ce jour et remporte de manière impeccable la quatrième régate de cet Acte 5, après avoir mené la danse de bout en bout. Les grosses équipes bousculéesNoyées dans la masse et assaillies de tous les côtés par plusieurs petits challengers très offensifs en flotte, les équipes qui ont dominé l’Acte 4 ne savent plus où donner de la tête. Les résultats irréguliers d’Emirates Team New Zealand qui remporte la première régate du jour avant de terminer 6e dans la seconde, en sont la preuve. La sanction est la même pour Luna Rossa Challenge et surtout BMW ORACLE Racing qui alterneront aujourd’hui de bons et moins bons résultats. Seul Alinghi sauve les meubles en terminant deux fois sur le podium.Mais les répercussions sur le classement général provisoire et surtout sur l’issue de cet Acte 5 risquent d’être sévères pour les grosses équipes alors qu’il ne reste plus qu’une régate à courir. Le challenge sera très difficile à relever pour les Américains et les Néo-Zélandais pour l’instant quatrièmes ex-æquo à 3 points des leaders. A l’inverse, depuis deux jours, des challengers peu préparés et peu entraînés ont réussi quelques coups d’éclat sur la scène valencienne. C’est le cas de Mascalzone Latino-Capitalia Team, de +39 Challenge, de United Internet Team Germany et surtout de K-Challenge qui prend ce soir la place de leader de la deuxième division.
Les trois manches pour Cammas
Après le « bug » du troisième parcours de vendredi, Franck Cammas a « rebooté » son logiciel victoire… Trois manches, dont un parcours côtier de 45 milles, et Groupama-2 confirme sa domination alors que les « hackers » n’ont pas trouvé le cheval de Troie… Au point d’encaisser chacun au moins une mauvaise manche ! Ainsi, derrière un Cammas dominateur, le jeu reste très ouvert pour le podium.
La journée débutait par un parcours côtier devant la corniche dans une jolie brise de secteur Sud-Est 12-15 nœuds et les trimarans déboulaient à plus de 27 nœuds vers les îles du Frioul avant d’obliquer vers le port de Sausset : un long bord de vent de travers puis un long bord de débridé vers Marseille. Groupama-2 prenait d’entrée de jeu la tête grâce à un bon départ sous le vent de la flotte suivi par Gitana 11, parti lui au vent. Le « petit train » était stabilisé pendant la majeure partie du parcours mais en arrivant, après un louvoyage, vers les îles de Maïre, le vent s’écroulait et redistribuait les cartes. Au point que Gitana 11 laissait passer quatre trimarans dans l’affaire tandis que Foncia réalisait un bon parcours en remontant trois bateaux ! Géant s’en sortait bien et coiffait Banque Populaire… Le match était donc relancé, derrière Groupama-2…
Car le trimaran vert était remonté comme une horloge suisse lors du deuxième parcours du jour, avec un retour spectaculaire sur Pascal Bidegorry qui avait pourtant parfaitement négocié le parcours banane à suivre : malgré un bon départ, et un excellent premier tour, Banque Populaire se faisait dépasser par Franck Cammas lors du deuxième portant et « voler » la seconde place dans les derniers mètres par Frédéric Le Peutrec… C’était la journée du « chacun son tour » puisque Pascal Bidegorry ratait totalement le départ de la troisième manche du samedi en étant largement au-dessus de la ligne avant le coup de canon : retour derrière la bouée et donc tout de suite plus d’un demi mille de retard sur… Groupama-2 encore très bien parti sur ce parcours banane balayé par une brise de secteur Sud 10 nœuds. Michel Desjoyeaux était dans le coup avec Frédéric Le Peutrec et Armel Le Cléac’h.
Jérémie Beyou remporte la Generali Solo 2005
Ce n’est qu’en tout début d’après-midi qu’une légère brise thermique a commencé à balayer le plan d’eau entre Hyères et Porquerolles. La grande explication finale pour le podium de la Generali Solo aurait bien lieu. A 13 heures 10, le Comité de course lançait les 22 acteurs sur un parcours banane long d’environ 1,8 milles. Et dès le premier bord de près, le ton était donné ; Gildas Morvan allait faire sa course, devant de préférence, et avec la ferme intention de n’avoir rien à se reprocher à la fin de la journée. Beyou calquait résolument sa course sur celle d’Erwan. Objectif, ne laisser personne s’intercaler entre son Delta Dore et Thales. Tout au long des deux bords de près et des deux bord de portant, les deux hommes allaient se livrer à un joli duel de virements et d’empannages. Sur l’ultime bord de portant, Jérémie rompait l’engagement et décidait de prolonger sa descente sous spi sur un seul bord vers l’arrivée, brutalement inquiet de voir Morvan taquiner les premières places. Erwan privilégiait alors la vitesse en enchaînant deux bords très abattus vers la marque. « Le « feu » prenait partout » raconte, soulagé, Jérémie Beyou, « Le plan d’eau était tellement erratique que les bateaux arrivaient de partout par paquet de cinq. Gildas partait… il était temps que cela se termine… » Erwan Tabarly pouvait encore ce matin rêver de victoire finale. Il termine troisième, « La plus mauvaise place que je pouvais espérer » avoue t’il, « Mais c’était très serré. Jérémie a essayé de me contrôler. Il navigue vraiment bien. C’est dur d’être devant lui. Je crois qu’il était cette année un cran au-dessus de nous. » L’italien Pietro D’Ali (Nanni Diesel), septième au général remporte par la même occasion le classement « bizut ».
Cette seconde édition de la Generali Solo aura beaucoup sollicité les nerfs et les organismes des coureurs. Grosses chaleurs, vent faible, les solitaires ont puisé très loin dans leurs ressources physiques et stratégiques. Ainsi que l’explique Beyou, « Le petit temps oblige à constamment repenser sa stratégie et sa lecture du plan d’eau. Les bateaux sont au contact et c’est très dur nerveusement. »
Gilles Chiorri, Coordinateur de l’épreuve, se réjouit de la victoire de Beyou avec qui il a traversé l’Atlantique ; « Il a bien maîtrisé son sujet. Il gagne chaque année un peu plus en maturité. » Cette Generali Solo a également répondu positivement à toutes ses aspirations ; « Nous avons disputé un nombre important de courses, 14, et tout s’est malgré tout joué dans la dernière manche. L’intérêt sportif a été ainsi magnifié. Les skippers semblent heureux et nous allons continuer à les séduire davantage encore sur ce programme Méditerranéen. Nous allons à cet égard proposer une nouvelle mouture à tous nos partenaires, sur la base d’un moins grand nombre d’étapes, avec des ralliements plus longs et de longs week-ends de régates inshores… »
Victory Challenge en tête du Valencia Louis Vuitton Act 5
Les connaisseurs l´avaient prédit. En régate en flotte, la partie est plus ouverte et les « petites » équipes peuvent tirer leur épingle du jeu. Cette première journée du Valencia Louis Vuitton Act 5 vient de le vérifier. Pour la première fois en cinq Actes, le leader au classement provisoire n´est pas issu de l´une des quatre grandes équipes de la 32e America´s Cup. Magnus Holmberg et son équipage nordique ont créé la surprise vendredi en terminant 4e et 2e des deux premières régates en flotte à douze bateaux. Cette régularité permet aux Suédois de devancer de 2 points les Italiens de Luna Rossa Challenge, deuxièmes au général. Suivent en troisième position, à égalité de points, Emirates Team New Zealand, Alinghi et BMW ORACLE Racing.
Sur le plan d´eau de Valencia, tout le monde attendait avec impatience la première régate en flotte alignant le nombre record de douze Class America au départ. Après un rappel général à l´heure prévue, les protagonistes et les spectateurs ont dû patienter 1h40 avant qu´un léger souffle d´air se stabilise enfin entre 5 et 7 nouds. Dans ces conditions de vent très faible, la qualité du départ est primordiale pour être maître de sa trajectoire et progresser dans un vent non perturbé.
Sur la première manche, Team Shosholoza et K-Challenge en ont fait les frais en volant le départ. Les Sud-Africains et les Français, contraints de revenir franchir la ligne, se sont ainsi élancés avec 30 secondes et 1 minute de retard sur leurs adversaires. Derniers à la première marque, les Français se sont rattrapés dans les bords suivants en remontant les places deux par deux pour finir en 7e position. Les Sud-Africains ont également réalisé un dernier bord de qualité en doublant trois adversaires pour finalement se classer 9e.
Cette première manche a été remportée sur le fil par Emirates Team New Zealand qui a doublé Luna Rossa Challenge dans les derniers mètres avant l´arrivée. Avec Alinghi à 5 secondes derrière eux sur la ligne, les Italiens ont bien failli perdre deux places d´un coup dans les derniers mètres. L´équipage de Francesco de Angelis avait pourtant mené cette manche depuis le départ et possédait 42 secondes d´avance à la dernière bouée. En match racing, une telle avance aurait quasiment assuré la victoire de Luna Rossa. Mais en régate en flotte – surtout dans un vent léger – il n´est pas possible pour le leader de contrôler tous ses poursuivants.
L´autre difficulté inhérente aux régates en flotte, et aussi au vent faible, est la régularité. Les Kiwis, vainqueurs de la première manche, s´en sont rendu compte dès la deuxième. Mal partis, ils ont bouclé leur premier tour en dernière position avant de terminer 9e. Cette contre-performance leur coûte cher au moment de faire les premières additions vendredi soir. A l´inverse de Team New Zealand, Mascalzone Latino – Capitalia Team a complètement manqué sa première manche, qu´il termine dernier, avant de se reprendre de fort belle manière dans la seconde par une victoire, à la surprise générale.
Douguet et Manuard vainqueurs à Douarnenez
“Quand Samuel Manuard prend le départ du Mini-Fastnet avec ce bateau-là, il gagne. Moi, je n’avais juste qu’à monter à bord””. Corentin Douguet, 31 ans depuis jeudi, ne manque pas d’humour. Il savait qu’en embarquant le Méditérranéen à ses côtés, il augmentait ses chances de victoire. Et ce, pour trois raisons : 1. Le proto n° 433 est un plan Manuard, architecte très en vogue dans le circuit Mini. 2. Avec ce Mini-là, Manuard (33 ans) avait remporté le Mini-Fastnet 2003. 3. Vainqueur de l’Odyssée d’Ulysse et de la Course des Lions cette année, le régatier originaire du Grau-du-Roi est un des meilleurs ministes du circuit. Une revanche à prendre Et comme Corentin Douguet est loin d’être un débutant… Ce Nantais, aujourd’hui basé à la Rochelle, a touché à tout : au Figaro (Transat Lorient – Saint-Barth’ et Saint-Nazaire – Dakar avec son copain Thierry Chabagny) et au 6.50. “”J’ai participé à la Transat 2001, mais ça ne s’était pas passé comme je le souhaitais (NDLR : 17e et surtout une chute à la mer). J’avais donc envie de revenir dans d’autres conditions. En 2001, je n’avais ni l’expérience, ni le temps, ni l’argent. Cette fois, j’ai les trois””.Lors de l’édition 2005 de la Transat 6.50, le skipper de “”E. Leclerc – Bouygues Telecom””, vainqueur du Mini-Pavois cette année, n’aura qu’un seul objectif : être le premier à siroter une caïpirinha à Bahia. Sur ce Mini-Fatsnet, les deux marins ont quasiment fait toute la course en tête : “”Sauf à Wolf Rock, où Isabelle Joschke était devant nous : elle navigue bien””. Mais pas encore assez visiblement pour suivre le proto 433 qui s’est retrouvé jeudi soir en tête avec une belle avance.”