Ce n’est qu’en tout début d’après-midi qu’une légère brise thermique a commencé à balayer le plan d’eau entre Hyères et Porquerolles. La grande explication finale pour le podium de la Generali Solo aurait bien lieu. A 13 heures 10, le Comité de course lançait les 22 acteurs sur un parcours banane long d’environ 1,8 milles. Et dès le premier bord de près, le ton était donné ; Gildas Morvan allait faire sa course, devant de préférence, et avec la ferme intention de n’avoir rien à se reprocher à la fin de la journée. Beyou calquait résolument sa course sur celle d’Erwan. Objectif, ne laisser personne s’intercaler entre son Delta Dore et Thales. Tout au long des deux bords de près et des deux bord de portant, les deux hommes allaient se livrer à un joli duel de virements et d’empannages. Sur l’ultime bord de portant, Jérémie rompait l’engagement et décidait de prolonger sa descente sous spi sur un seul bord vers l’arrivée, brutalement inquiet de voir Morvan taquiner les premières places. Erwan privilégiait alors la vitesse en enchaînant deux bords très abattus vers la marque. « Le « feu » prenait partout » raconte, soulagé, Jérémie Beyou, « Le plan d’eau était tellement erratique que les bateaux arrivaient de partout par paquet de cinq. Gildas partait… il était temps que cela se termine… » Erwan Tabarly pouvait encore ce matin rêver de victoire finale. Il termine troisième, « La plus mauvaise place que je pouvais espérer » avoue t’il, « Mais c’était très serré. Jérémie a essayé de me contrôler. Il navigue vraiment bien. C’est dur d’être devant lui. Je crois qu’il était cette année un cran au-dessus de nous. » L’italien Pietro D’Ali (Nanni Diesel), septième au général remporte par la même occasion le classement « bizut ».
Cette seconde édition de la Generali Solo aura beaucoup sollicité les nerfs et les organismes des coureurs. Grosses chaleurs, vent faible, les solitaires ont puisé très loin dans leurs ressources physiques et stratégiques. Ainsi que l’explique Beyou, « Le petit temps oblige à constamment repenser sa stratégie et sa lecture du plan d’eau. Les bateaux sont au contact et c’est très dur nerveusement. »
Gilles Chiorri, Coordinateur de l’épreuve, se réjouit de la victoire de Beyou avec qui il a traversé l’Atlantique ; « Il a bien maîtrisé son sujet. Il gagne chaque année un peu plus en maturité. » Cette Generali Solo a également répondu positivement à toutes ses aspirations ; « Nous avons disputé un nombre important de courses, 14, et tout s’est malgré tout joué dans la dernière manche. L’intérêt sportif a été ainsi magnifié. Les skippers semblent heureux et nous allons continuer à les séduire davantage encore sur ce programme Méditerranéen. Nous allons à cet égard proposer une nouvelle mouture à tous nos partenaires, sur la base d’un moins grand nombre d’étapes, avec des ralliements plus longs et de longs week-ends de régates inshores… »