vendredi 12 septembre 2025
- Publicité -
Accueil Blog Page 1904

Troussel chez les grands

Nicolas Troussel portrait
DR

Au général, il devance d’1h56 son ami Thierry Chabagny (Littoral). Les deux hommes ont su préserver une partie de leur avance acquise lors de la deuxième étape historique entre Santander et Sant-Gilles-Croix de Vie. Gérald Véniard et son Scutum se hissent à la 3e place, jusqu’ici occupée par Armel Le Cléac’h (Brit Air). Au ponton, où l’attendaient sa femme, tous ses amis de Plougasnou, de la baie de Morlaix et un essaim de journalistes, le grand vainqueur de La Solitaire avouait avoir encore du mal à réaliser.

La première impression ?
Je suis très fier, pour tout le monde qui est là. Je suis heureux. Je ne réalise pas encore, je crois. Mais je suis comblé. C’est énorme, énorme…C’est pour des moments comme celui-là qu’on fait ça… c’est magique. Extraordinaire.

As-tu eu peur de tout perdre, dans la pétole ?
Ce matin, quand le vent a commencé à refuser, je me suis dit qu’on était maudits, que Gérald (Véniard) et les bateaux de devant allaient passer tout droit au reaching pendant qu’on se retrouverait à tirer des bords. Et là, il ne manquait plus qu’une petite molle de vent… mais c’était juste un moment. Je n’ai pas eu tellement peur en fait, j’étais juste pressé d’arriver. Le seul que je craignais vraiment c’était Thierry (Chabagny), c’était lui le danger pour moi. Dans la pétole hier, je ne regardais même pas trop Scutum et les autres. Je ne pensais qu’à Thierry. C’est pour ça que j’ai fait un petit recadrage de contrôle hier, pour me placer de nouveau entre lui et l’arrivée. C’était ça, ma course. Et puis, heureusement le vent est rentré hier soir…

Elle était dure, cette étape ?
Très dure. Hier, je crois qu’on a battu des records de lenteur, avec 30 milles seulement de parcourus en une journée. Au départ de Dingle (premier à la bouée Radio France, ndr), j’avais fait un bon truc, j’avais mis la pression et même pour moi aussi c’était important de me prouver que j’étais dans le match, que j’étais bien. Après on a eu une première nuit stressante : c’est monté à 35 nœuds de vent et c’était un peu chaud, avec cette hantise de casser du matériel. Et puis, hier, il y a eu toutes ces heures passées à chercher la moindre risée… c’est La Solitaire, une course extraordinaire, ce n’est pas juste une école pour faire le Vendée Globe… il y a un niveau tellement élevé, c’est un tel régal. Et on a l’air de rigoler comme ça quand on nous voit au ponton, mais je peux vous dire que sur l’eau, on se bat jusqu’au bout. C’était bien beau d’avoir de l’avance, mais il fallait encore savoir la conserver…

Es-tu conscient d’entrer aujourd’hui au Panthéon de la course au large ?
Je ne vais pas trop me regarder le nombril, mais aujourd’hui la vie est belle. Quand j’étais petit, je regardais surtout les transatlantiques des grands multicoques. Et puis est venue ma passion pour La Solitaire… et quand je vois le niveau qu’il y a ici, c’est un peu bizarre de me dire que je suis devant. Si on m’avait dit qu’un jour je participerai à cette course et que je la gagnerai, je ne l’aurais jamais cru. J’ai gagné une Transat AG2R et La Solitaire Afflelou Le Figaro, maintenant c’est bon je peux arrêter ! (il éclate de rire)

Justement, quels sont les projets de Nicolas Troussel ?
Je verrai ça avec mon sponsor Financo, grâce à qui je suis là. Nous déciderons ensemble. Moi j’ai toujours dit qu’un jour j’aimerais bien faire le Vendée Globe, mais ce n’est pas exclusif, des beaux projets de voile, il y en a plein…

La première envie en débarquant sur le quai?
(Hélène, sa femme, arrive et lui tombe dans les bras. Elle pleure. C’est silencieux d’un seul coup au ponton. Un ange passe. Grosse émotion, puis Nicolas reprend) : « je vais boire une bière comme d’habitude, décompresser car je suis encore dans la course, là… Maintenant, c’est sûr qu’on va essayer de bien le savourer ce moment-là…"

Source Solitaire Afflelou Le Figaro

- Publicité -

Dragon Gold Cup, ouverture des débats

50 Dragon au Grand Prix Petit Navire
DR

Jimmy Pahun : « le virus du Dragon »
Il suffit de se promener sur les pontons du port de Tréboul pour comprendre que Jimmy Pahun n’est pas venu à Douarnenez pour faire de la figuration. Perceuse en main et manches relevées, les préparatifs font rage. Pour ce skipper, multiple vainqueur entre autres du Spi Ouest-France, l’objectif est clair : « La famille Urvois m’a communiqué le virus du Dragon et depuis j’essaye d’être présent à tous les rassemblements. C’est un bateau passionnant où chaque détail compte. Le plateau est exceptionnel, mais si on est régulier, on peut peut-être faire quelque chose. Être dans le premier quart du classement serait une belle performance. »

Bruno Peyron : « zéro pression, mais… »
La présence à Douarnenez du skipper du bateau le plus rapide du monde est loin d’être le fruit du hasard. Bruno est un fidèle des évènements douarnenistes. Déjà présent lors des Grands Prix et Défis Petit Navire, il se devait d’être là pour ce Championnat du Monde Open de Dragon : « c’est un véritable plaisir de retrouver Douarnenez. J’ai la chance de pouvoir participer à cette Gold Cup qui oppose les meilleurs spécialistes de Dragon. Cela va être un véritable challenge à relever de se confronter à ces ténors mais on a fait quelques bons résultats avec Jimmy et «P’tit Louis», et j’espère que l’on pourra de nouveau rivaliser un peu avec les autres. De toute façon, on connaît nos points faibles. Mais comptez sur nous pour tenter de les corriger ! Quoi qu’il en soit c’est un plaisir de régater avec ces marins car j’aime beaucoup l’esprit de cette classe. Ce sont des passionnés et malgré la compétition, il y a sur l’eau un véritable « Gentlemen’s Agreement ».

Louis Urvois «Junior» : le souci du détail
Être au milieu de deux géants de la voile n’est pas évident. Pourtant P’tit Louis a un rôle essentiel sur le bateau. « C’est un spécialiste du Dragon, souligne Jimmy Pahun, il a le souci du détail et c’est essentiel sur ce genre de bateau. Avec Bruno, on a vraiment besoin d’être conseillé et c’est un rôle que remplit à merveille Louis. » Un « P’tit Louis» manifestement ravi de se retrouver en si bonne compagnie : « j’ai vraiment de la chance de pouvoir naviguer avec Jimmy Pahun et Bruno Peyron. J’avoue que les premières fois, j’étais un peu impressionné. Mais maintenant, on se connaît bien et chacun à un rôle bien déterminé. Bruno apporte son feeling à la barre, Jimmy son expérience de régate et moi, j’essaye d’être le lien entre toutes ces compétences et d’adapter ces talents aux spécificités du Dragon. Si tout marche bien, on peut peut-être accrocher le Top 20. En tout cas, on va tout faire pour ! »

Ouverture des hostilités aujourd’hui à Douarnenez

- Publicité -

Gérald Véniard s’impose à nouveau !

Scotum
DR

« C’est extraordinaire, je ne sais pas ce qui m’arrive…» Après Santander et Dingle, voici Concarneau. C’est la troisième fois en quatre étapes de cette 37e Solitaire Afflelou Le Figaro que le Rochelais Gérald Veniard lève les bras en vainqueur sur une ligne d’arrivée ! La troisième fois sur quatre possibles que, sur l’eau, le navigateur de Scutum est plus malin, plus rapide, plus inspiré que les 43 autres concurrents… On dirait du Jean Le Cam, ce qui n’est pas peu dire.
A 10h09’39, sous un crachin typiquement breton ressemblant fort à celui de Dingle qui l’avait vu déjà vainqueur la semaine dernière en Irlande, Gérald Veniard, 36 ans, a envoyé une dernière fois le spi après le passage de la bouée de Linuen avant de passer la ligne d’arrivée, sous un ciel plombé et un vent de l’ordre de 10 nœuds.
Ivre de bonheur, Gérald est monté debout sur la bôme de son fier navire, puis s’est appuyé bras en croix dans sa grand’voile bénie de Neptune, sautant et hurlant sa joie de vainqueur. Il entre aujourd’hui dans la légende de La Solitaire. Apprécié pour ses facéties et ses (fines) plaisanteries permanentes, ce fin régatier (Champion d’Europe de Melges 24 et cette année 3e de la Transat AG2R avec Jeanne Grégoire) fait une ascension fulgurante dans la série Figaro Bénéteau : il gagne alors que ce n’est que sa troisième participation à La Solitaire. « C’est un grand moment », a-t-il commenté sitôt passée la ligne, « j’ai tout donné et je ne réalise pas encore, je ne sais pas ce qui s’est passé… j’étais bien inspiré tout le temps, j’allais vite, je faisais les bons choix aux bons moments. Je n’avais jamais réussi à accumuler autant de bonnes choses à la suite comme cela… maintenant j’attends le chrono pour savoir si je peux chiper la 3e place du général à Armel Le Cléac’h car ça revient par derrière, donc je suis un peu dans l’expectative » Il faut attendre, oui, mais on sait déjà qu’Armel Le Cléac’h (Brit Air), 3e au classement général avec un capital de 58 minutes d’avance sur Scutum, accusait plus de 2h30 de retard au passage à l’île de Groix…
 
Oliver Krauss 2e, Marc Emig 3 e
 
Le podium de cette dernière étape est complété par les deux autres navigateurs qui s’étaient échappés hier en compagnie de Scutum, alors que les 41 autres bateaux de la flotte restaient englués pendant de longues heures dans la baie d’Audierne.
Oliver Krauss (AXA Plaisance), auteur lui aussi d’un magnifique parcours depuis l’Irlande, a ainsi pris la deuxième place de l’étape, coupant la ligne d’arrivée à 10h19’07, soit 9 minutes et 28 secondes après Gérald Véniard. Honneur à lui aussi, ainsi qu’au Marseillais Marc Emig d’A.ST Groupe, qui s’adjuge la 3e place à 10h23’40’’, soit 14 minutes et une seconde après Scutum. Ces trois hommes forment un podium magnifique aux remparts de la ville close… et vont jeter maintenant un œil sur le classement général où ils vont forcément faire une belle opération au classement général. En effet, après ce trio de tête (sur un pointage effectué à 9h30) le quatrième de l’étape Christophe Lebas (Armor Lux) était pointé à 11,3 milles de Scutum. Autant dire que les trois bateaux de tête ont bel et bien fait le trou. Pour Gérald Veniard, ce ne sera sans doute pas suffisant pour espérer d’avantage que la 3e place du classement général. Mais quelle course…
Le skipper vient d’arriver aux pontons de Concarneau, où il est chaleureusement accueilli par un public nombreux. Il le mérite. Seule sa pourtant très bonne 4e place lors de l’étape d’anthologie entre Santander et Saint-Gilles l’empêche de remporter cette Solitaire, la faute à des écarts inédits creusés par Nicolas Troussel et Thierry Chabagny. A 9h30, le 2e du général Thierry Chabagny (Littoral, 4h50 d’avance sur Scutum) n’était pas localisé mais on estimait qu’il avait environ 2 à 3 heures de retard. Le leader du général Nicolas Troussel (Financo), lui, était pointé à 16 milles et ses 6h21’ d’avance devaient logiquement lui permettre de conserver assez de capital-temps pour être sacré roi de cette Solitaire 2006, sans doute vers midi.
 
Source Solitaire Afflelou Le Figaro

- Publicité -

Paolo Cian démarre fort !

Mondial Melges 24 Key Largo 2005
DR

Au classement général, Paolo Cian, fameux marin de la Coupe de l’America, et qui fait partie des meilleurs équipages de Match Racing italiens, mène la danse à bord de Sherekhan avec un petit point d’avance devant son compatriote Luca Valerio (Alina Helly Hansen), double champion du Monde de Mumm 30. Full Throttle de Brian Porter, avec à son bord Harry Melges, le fils du constructeur du bateau et champion du Monde 2002, est à égalité de points avec le bateau italien. Team Gill de Simon Strauss et Poizon Rouge, avec à son bord l’équipier suisse du COYCH Bertrand Favre, se classent respectivement 4ème et 5ème.

Les bateaux français n’ont pas démérité sur ce premier jour de course, puisque DRP Partners & Partners, champion du Monde 2004, se classe 7ème , et SOGETI – Ville de Hyères 10ème à quatre petits points du leader.

 Sur le cercle Bravo, les groupes jaune et rouge ont pu courir leurs deux manches assez rapidement, avec un vent établi entre 15 et 18 nœuds, et qui est monté assez vite aux alentours des 25 nœuds. Dans la première course du jour, Mark Mansfield a pris le meilleur départ et a mené une bonne partie de la course, avant de se faire dépasser par Poizon Rouge de Jean-Marc Monnard lors de la dernière manœuvre.

Dans la seconde course, le comité de course a décidé de mettre les Melges 24 à l’abri des vagues, derrière la presqu’île de Giens. Avec toujours 25 nœuds, la manche a été animée ; Luca Valerio a pris le dessus sur Blu Moon et DRP Partners & Partners.

 Sur le cercle Alpha, tout ne s’est pas aussi bien passé. Une pléthore de faux départs, 7 rappels généraux et une heure d’attente ont été nécessaires avant de voir la première course partir avec 5 nœuds ; course annulée peu après à cause d’une importante bascule du vent. Le comité de course a déplacé le cercle au sud de Porquerolles pour trouver un vent établi à 20 nœuds. Eurovoiles, bateau local de Denis Infante, avec à la barre Christophe Barrue, a mené toute la course avant de manquer sa dernière manœuvre et de se faire passer par Brian Porter. Bruno Jourdren complète le podium.
 
 Après une longue attente, le cercle alpha s’est repositionné devant le port de Hyères pour trouver de meilleurs vents.  Quatre bateaux se sont battus toute la course, pour finalement voir la victoire de Maurizio Cardascio devant Excellent de John Pollard. SOGETI – Ville de Hyères finit 4ème.

 Aujourd’hui, deux nouvelles manches seront courues à partir de 11 heures.

- Publicité -

Toujours N°1 !

Claire Leroy
DR

Rappelons que la Ranking List en Match Racing  est mise à jour plusieurs fois par an, après chacun des grands évènements de la saison. C’est pourquoi, la performance de Claire et de son équipage est particulièrement remarquable.

En effet  de mai 2005 à ce jour, elles auront participé en 16 mois à 18 compétitions internationales en Europe du Nord, aux USA, en Méditerranée ou sur le Pacifique, soit une moyenne d’un peu plus d’une compétition par mois. Et, fait remarquable, sur ces 18 régates Claire remporte 6 victoires, 3 secondes places et 8 places de 3ème. Au final, nos Costarmoricaines monteront 17 fois sur le podium pour 18 régates courues…Belle régularité et jolie performance !  

Malgré une légère déception aux Championnats du Monde, Claire et son équipage, plus que jamais ont montré sur ces 3 derniers mois  leur solidité et leur capacité  à relever des défis au plus haut niveau avec une  motivation sans faille. Sur les deux derniers mois elles ont d’une part enchaîné plusieurs victoires contre les meilleures mondiales et d’autre part ont qualifié la France pour la Nations Cup, en Septembre en Irlande.  Rappelons que seule la France avec la Nouvelle-Zélande est parvenue à qualifier 2 équipages pour la Nations Cup grâce à Mathieu Richard pour les garçons et à Claire Leroy pour les filles.

Depuis l’équipage des bretonnes a poursuivi ses exploits.
Les résultats parlent d’eux-mêmes : 1ères en Slovénie, 1ères à Long Beach à la Mayor’s Cup et 2ndes en Suède contre les meilleures mondiales à Lysekil. Tous ces bons résultats expliquent que nos bretonnes, avec Claire Leroy, Morgane Gautier, Elodie Bertrand, Ophélie Théron, Dorothée Martin d’Auray et Ingrid Cerrato continuent à creuser l’écart au classement mondial avec 700 points d’avance sur leurs suivantes.

Aujourd’hui, après trois semaines de repos tout l’équipage s’est préparé aux  prestigieuses régates qui clôtureront la saison. Dès lundi elles partent pour un Grade 1 à Trentino en Italie sur le Lac de Ledro, régate qu’elles ont remporté l’année dernière, pour y retrouver un plateau international avec les meilleures équipages du pacifique: Katie Spithill (AUS, n°8), Jessica Smith (NZ, n°16) et l’Américaine Sandy Hayes (USA, n° 19).

Elles partiront ensuite pour la grande finale de la Nations Cup, en Irlande à Cork du 5 au 9 Septembre. L’ensemble des continents sera représenté lors de ce tournoi :
– L’Océanie avec la Néozelandaise Jessica Smith
– et l’Australienne Nicky Souter.
– L’Europe avec la Costamoricaine Claire Leroy,
–  la Hollandaise Klarrtje Zuiderbann
– et la Danoise Lotte Melgaard Pedersen.
– L’Amérique du Nord avec la Bermudienne Paula Lewin
– L’Amérique du Sud avec la Brésilienne Rossana Ramos
– Les Emirats Arabes Unis avec la Bekky Britton

Les Championnats d’Europe en Italie  viendront clôturer la saison. Souhaitons bon vent à Claire et son équipage !

Source Ideactor

- Publicité -

Qui voit Groix voit… sa joie ?

Gérald Véniard (Scotum) en tête de la Solitaire Afflelou Le Figaro
DR

Le dénouement est proche. Décidément ultra efficace, Gérald Véniard

(Scutum) est encore en tête au classement de ce matin, où il pointait à

47 milles de l’arrivée à Concarneau, en première position du même trio

de tête qu’hier soir. Le skipper de Scutum était suivi par Oliver

Krauss (AXA Plaisance) à 1,2 milles et Marc Emig (A.ST Groupe) à 2,1

milles. Ces trois bateaux ont fait le trou – probablement

définitivement – puisque le quatrième, l’Armor Lux de Christophe Lebas,

est déjà à plus de 11,5 milles.Dans un vent de sud-ouest

d’une dizaine de nœuds revenu cette nuit, ce trio glisse à environ 6

nœuds et se signalait à 6h ce matin à la vacation radio en approche de

la pointe des chats, à Groix. Après cette marque, il restera 29 milles

de route à faire au près puisque le vent est en train de revenir au

nord-ouest. Il vient d’ailleurs déjà de ce secteur sur la ligne

d’arrivée à Concarneau.Autrement dit, tout va se jouer

dans les quatre à six heures qui viennent. Il faudra d’abord négocier

au mieux le dévent de la pointe de Groix, puis remonter en tirant des

bords entre Groix et le continent, jusqu’à Concarneau. Même si le

nouveau vent de nord-ouest devrait dans un premier temps favoriser un

retour du peloton, le trio de tête a assez d’avance pour se partager le

podium d’étape… mais dans quel ordre ?Gérald Véniard n’a

pas encore gagné cette dernière étape. C’est très exactement ce que se

disent Marc Emig et Oliver Krauss. Vaut-il mieux passer à la côte, ou

au contraire au large ? Les deux théories se valent dans une réponse à

la normande des nombreux connaisseurs du secteur qu’on pourrait résumer

ainsi: « souvent ça passe mieux à la côte… mais pas toujours ! » Et

pour peu qu’Oliver Krauss et Marc Emig jouent chacun un des côtés du

plan d’eau, Gérald Véniard ne pourra pas les contrôler tous les deux à

la fois…Il reste du suspense pour l’étape, donc, entre

ces trois là. Au général, Gérald Véniard est fort bien parti aussi pour

accéder au podium, puisque le 3e Armel Le Cléac’h (Brit Air) – englué

hier en baie d’Audierne – est pointé ce matin en 19e position à plus de

17 milles. Ses 58 minutes d’avance au général ne devraient donc pas

suffire pour rester sur le podium. Thierry Chabagny (Littoral), qui

possède un capital de 4h50 d’avance sur Scutum, reste mieux accroché à

sa 2e place au général, même s’il est classé ce matin en 25e position à

20 milles du leader. Le grand leader Nicolas Troussel (Financo) est le

plus serein du podium provisoire. S’il est en retard de 16 milles ce

matin, ses 6 heures et 21 minutes d’avance sur Scutum devraient

largement suffire à préserver sa victoire dans cette 37e Solitaire

Afflelou Le Figaro, tout à l’heure à Concarneau, aux environs de 11h.Source Solitaire Afflelou Le Figaro

- Publicité -

Epilogue de la Solitaire lundi matin…

Départt St Gilles Croix de Vie Etape 3 Solitaire du Figaro 2006 Pellecuer
DR

Le blues des calmes blancs
 
Plouf plouf, amstram gram, qui va gagner cette quatrième étape ? Les vieilles comptines de l’enfance doivent revenir, dissonantes, aux oreilles de nos 44 solitaires, scotchés dans le calme blanc et dans l’expectative depuis le milieu de matinée au large de Sein. Après 24 heures de navigation spécialement concoctées pour les durs à cuire, les voilà stoppés dans leur élan. La résistance nerveuse a pris le pas sur les capacités physiques. Mais ce cocktail contrasté puise dans les ressources et plombe le moral des troupes. Les voix fatiguées et lasses entendues à la vacation de 13h30 en témoignent. Sous le soleil qui inonde désormais le plan d’eau, certains font contre mauvaise fortune bon cœur… Trois grandes questions les taraudent. Quand et où le vent va t-il revenir ? Faudra t-il jeter l’ancre pour ne pas reculer ? Ai-je pris la bonne option ?
 
Patience et longueur de temps
 
A 14h00, en effet, Éole avait de nouveau déserté les côtes bretonnes et le courant contraire s’était invité. « Je suis quasiment arrêté. Le courant s’inverse dans la baie, je suis en train de repérer une bouée de pêcheur pour m’y accrocher au cas où » commentait Gérald Veniard. Les maigres risées qui striaient le plan d’eau restaient aléatoires en direction. Kito de Pavant (Groupe Bel) : « Je suis bâbord amures et à 100 m de moi, il y a un bateau qui avance dans la même direction, mais tribord. Ca part un peu dans tous les sens… »
 
La flotte attend avec impatience le flux de sud-ouest annoncé… mais qui tarde toujours à faire porter les voiles. Frédéric Duthil (Brossard) : « Il y a une heure, je me suis dit génial, ça rentre du sud-ouest et ben non ! C’est pas comme ça que ça se passe. A la limite, la pétole de cette nuit, on s’y attendait. Ce matin, j’étais assez optimiste… mais apparemment, ça veut pas. C’est un Figaro bizarre. C’est agaçant de voir que comme sur la 3e étape, tout le travail réalisé pendant les premiers jours est réduit à néant. C’est démoralisant. Mais bon, je ne suis pas le plus à plaindre »
 
Gérald Veniard, toujours du bon côté
 
Il n’a pas tort. Les plus à plaindre s’appellent Armel Le Cléac’h (Brit Air) et Yann Eliès (Groupe Generali assurances), partis de concert chercher fortune près des côtes… à leur grand désarroi. Cet après-midi, le skipper de Brit Air ne pouvait que constater son erreur. Leaders hier soir, les voilà 21e et 22e à 7,4 milles de la tête de course. Le Cléac’h lorgne désormais sur celui qui peut lui prendre sa troisième place au classement général, l’éternel Gérald Veniard. Sur les conseils (avant départ) du spécialiste météo et navigateur Marcel Van Triest, et pour contrecarrer ses adversaires, le Rochelais a décidé de prendre le large aux côtés de Marc Emig et d’Oliver Krauss (Espoir Crédit Agricole). Les voilà récompensés. Ce trio devance de 2,6 milles un groupe qui navigue plus proche de la route directe, composé de Kito de Pavant, 4e, Erwan Tabarly (Iceberg Finance), 5e, Charles Caudrelier (Bostik), Eric Drouglazet (PIXmania.com), Frédéric Duthil et le leader du classement général Nicolas Troussel (Financo).
Ce dernier ne peut s’empêcher de surveiller son rival Thierry Chabagny (Littoral), certes relégué 5 milles plus loin, mais qui avançait un nœud plus vite au dernier pointage…
 
La voie du large
 
La morale de cette histoire est probablement qu’une fois de plus, quand le vent est absent, c’est la voie du large qu’il faut suivre. On l’a vu lors des deux précédentes étapes. Le plus extrême dans cette stratégie est actuellement Christophe Lebas (Armor Lux) qui remonte le classement au fil des heures.
Mais avant de tirer des conclusions hâtives, encore faudrait-il que le vent revienne et permette d’y voir plus clair dans la hiérarchie. Peut-être dans quelques heures. Les concurrents sont toujours attendus à Concarneau entre 8h00 et 11h00 lundi matin.

- Publicité -

Bilan de la course Les Sables – Les Açores

David Sineau Proto 348 Bretagne lapins
DR

Première constatation : les leaders n’ont eu à encaisser aucune avarie importante sur cette deuxième étape, certes marquée par les petits airs, mais aussi tout de même par une sortie des Açores plutôt musclée et un final extrêmement rapide dans le golfe de Gascogne. Avec vingt à vingt-cinq nœuds au près dans une mer très courte, très hachée, les corps étaient sollicités mais aussi le matériel : trois concurrents revenaient d’ailleurs au port de Faïal, Fabien Despres (Soitec) pour réparer la déchirure de son génois, Hugo Ramon (Emotion) suite à la rupture de sa fixation d’étai, Pierre Brasseur (Peinture Ripolin) pour des problèmes électriques et de pilote.
 
Ensuite, les hautes pressions ont surtout fatigué les nerfs quand les vitesses culminaient à un nœud pendant des heures… La sanction a été immédiate : ceux qui ont réussi à mettre du charbon dès l’île de Graciosa dans leur tableau arrière, ont toujours bénéficié d’un petit flux de secteur Nord-Est à Nord qui leur permettait de devancer l’anticyclone des Açores. Mais le gros de la flotte, et en particulier les voiliers de série qui ne pouvaient pas suivre le rythme des prototypes, se sont faits coiffer :  plus au moins au Nord ou au Sud de la route directe, ils n’ont pu éviter les calmes. Il n’y avait donc rien à faire, si ce n’est prendre son mal en patience ou tenter un coup clairement au Nord, mais changer de stratégie en milieu de parcours n’est jamais une mince affaire !
 
Petits bobos et avaries résolues
 
Les premiers soucis sont venus essentiellement des pilotes automatiques et des circuits électriques. Une panne d’alimentation devient extrêmement dure à gérer sur ces voiliers de 6,50 mètres qui sont très sensibles aux réglages et peuvent difficilement tenir leur route sans barreur ou sans pilote. Le pire a été vécu par Sébastien Picault (Groupe Royer) sans électricité trois jours après le départ de Horta, puis Grégory Magne (20 minutes) à 800 milles de l’arrivée et Adrien Monsempes (SAS) : tous les trois terminent à petite vitesse. Peter Laureyssens (Ecover) a aussi eu du mal à se recaler à l’atterrissage sur la Vendée sans énergie, sans GPS, sans pilote… D’autres ont connu des problèmes plus délicats comme Dominique Barthel (Yamm) qui a cassé son safran bâbord quatre jours après le coup de canon, tel Andrew Wood (domosofa.com) qui a rompu une barre de flèche depuis six jours…
 
Et du côté des arrivants, les petits bobos touchent essentiellement les bouts dehors, les pilotes, les safrans à cause d’objets flottants, les voiles déchirées lors des rafales brusques du golfe de Gascogne. Mais au final, sur les 69 partants le 30 juillet des Sables d’Olonne, 59 arrivaient à Horta dont Clay Burkhalter (Acadia) sous gréement de fortune. Comme l’Américain ne pouvait pas réparer avant le départ, ce sont donc 58 solitaires qui prenaient le chemin du retour le 16 août. Et normalement, tous devraient franchir la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne avant le temps limite (96 heures après le premier arrivé de chaque catégorie).
Cette première édition a donc démontré tout son intérêt dans le calendrier Mini et surtout confirmé que ce parcours allie diversité stratégique et météorologique, rythme intense, bouleversements de classement et retournements de situation…
 
Les étrangers en force
 
Sur la ligne de départ, le dimanche 30 juillet à 12h30, ils étaient vingt-quatre étrangers représentants quatorze nations : deux Australiens, trois Espagnols, deux Britanniques, un Polonais, deux Slovènes, trois Allemands, deux Américains, deux Belges, deux Néerlandais, deux Tchèques, une Singapourienne, un Portugais, un Suisse… et une armada de Français venus de nombre de épartements de l’Hexagone. Et au final, les étrangers font une entrée en force dans le circuit Mini avec la victoire du Portugais Francisco Lobato (BPI) et celle de l’Espagnol Gerard Marin (Escar l’escala-CN Llanca) en voilier de série pour la première et la deuxième étape, la troisième place au classement général du Slovène Andraz Mihelin (Adria Mobil Too) chez les prototypes. La venue aussi de nombre de jeunes coureurs issus de la filière du dériveur comme Adrien Hardy (Brossard), de Gerard Marin, de Francisco Lobato, de Jean-François Quélen (Galanz)… a rehaussé le niveau technique.
Enfin, cette course a aussi montré que les Minis sont menés de  plus en plus loin et vite, même pour les voiliers de série, puisque le record de distance en 24 heures a été établi lors de la deuxième étape par Hervé Piveteau (Jules) sur un Pogo-2, avec 259,4 milles à la moyenne de 10,80 nœuds sur un voilier de 6,50 mètres de long !

- Publicité -

La guerre des nerfs a commencé !

Generali 2006
DR

ttention au classement de 4h ce matin : calculé à 0h30, il est encore plus ou moins en phase avec les rangs des bateaux – Armel Le Cléac’h (Brit Air) est toujours en tête – mais il ne reflète pas la réalité des choses sur l’eau quant aux vitesses des monotypes. Car voilà : la flotte est encalminée. Le vent est quasi totalement tombé, inférieur à 5 nœuds.
A encore plus de 100 milles de l’arrivée à Concarneau, les Figaro Bénéteau ne progressent plus qu’à de très faibles vitesses, de l’ordre de 3 nœuds maximum, en tirant des bords au vent arrière… quand une risée le permet. L’autre donnée est qu’ils sont actuellement à la première heure d’une marée qui engendre un courant défavorable supérieur à 1,5 nœuds. Le tout n’est pas très reluisant. Ils vont peut-être même devoir jeter l’ancre pour ne pas reculer !
« On risque de mettre beaucoup de temps pour arriver à la maison », résume bien Erwan Tabarly (Iceberg Finance) : « on a 5 nœuds de vent plein vent arrière, on est contre le courant… on n’avance pas beaucoup et on va peut-être même sortir le grappin pour mouiller dans peu de temps. Il peut se passer encore beaucoup de choses !» D’autant que la flotte est encore très groupée (les 20 premiers en 5 milles).
Le contraste est saisissant avec la furieuse nuit d’entame et la journée d’hier à glisser sous spi. Pour l’heure il n’y a guère de danger pour les trois leaders du général, respectivement pointés en 8e position à 2 milles (Nicolas Troussel/Financo), en 18e position à 4,7 milles (Thierry Chabagny/Littoral) et, donc en tête (Armel Le Cléac’h). Mais Dieu qu’elle est éprouvante cette Solitaire qui ne veut pas en finir ! Il faut rester éveillé malgré la fatigue, être aux aguets pour tenter d’exploiter le moindre souffle et progresser tant bien que mal, retarder le plus possible le moment redouté où il faudra peut-être jeter l’ancre pour ne pas reculer. Espérer enfin un souffle salvateur pour enfin progresser sur la route. Les petites voix entendues tôt ce matin à la vacation radio en attestent : les nerfs vont être mis à rude épreuve. Ils le sont déjà.
 
Les échos du large
Nicolas Troussel (Financo) : « on ne va pas tarder à reculer »
« Je suis dans le bon paquet de devant, il faut positiver. On fait pour le mieux mais on ne va pas tarder à reculer je pense… Il n’y a pas beaucoup de gradient et un petit fond orageux. On verra bien ces heures prochaines en espérant avoir un petit peu de vent quand même. On va tâcher de rester éveillé pour faire avancer le bateau. »
 
Thierry Chabagny (Littoral) : « week-end fatiguant ! »
« Il est vraiment fatigant ce week-end… et contrasté ! Après le vent fort du départ, les empannages dans la brise, la mer celtique avalée à 10 nœuds de moyenne et encore les glissades sous spi hier, voici maintenant la pétole où on se retrouve en train de tirer des bords. Heureusement, pour une fois ça ne part pas trop par devant et les position font du yo-yo. Alors le classement général n’est pas entamé, mais j’espère que le vent ne va pas trop traîner …»
 
Armel Le Cléac’h (Brit Air) : « un peu stressé pour le final »
« C’est pas simple. Ça rappelle des souvenirs d’autres étapes où c’est déjà arrivé qu’on mouille ici, au large de Sein. Il y a un peu de clapot, les voiles claquent un peu. Je viens juste d’empanner pour anticiper le passage de cargos. Le moral va bien j’arrive pour l’instant à contrôler mes principaux adversaires. Un peu stressé tout de même pour le final, mais les écarts ne bougent pas trop pour l’instant. On est à la pointe Bretagne, pas loin de chez nous, c’est sympa quand même : y’a la régate, les cargos, les pêcheurs, tout le monde y va de son petit train-train en mer.. »
 
Erwan Israël (Delta Dore) : « ne pas s’isoler »
« Les conditions sont un peu difficiles, on préférait la journée d’hier à glisser sous spi ! Il faut chercher les risées dans la nuit et on commence à être fatigués. Dans la molle, si tu dors, tu perds très vite quelques mètres. Je bois de l’eau et je mange des chocolateries en essayant de rester au contact des autres, il ne faut surtout pas s’isoler dans son coin. Il y a des feux partout… J’ai hâte que le vent revienne, on ne va tout de même pas rester une semaine de plus sur l’eau ! »
 
Erwan Tabarly (Iceberg Finance) : « c’est compliqué »
« Cette nuit, c’est compliqué et on ne va pas beaucoup dormir. Je vois quasiment les trois-quarts de la flotte, j’en ai plus derrière que devant, c’est plutôt bon signe… Je vois les trois premiers devant moi, pas très loin… il peut se passer encore beaucoup de choses surtout que le vent n’est pas prévu très fort. On n’est pas loin, mais on risque de mettre beaucoup de temps à arriver à la maison »
 
Marc Emig (A.ST Groupe) : « je vais jouer »
« J’essaye de dormir, mais la météo ne nous aide pas avec cette pétole. J’ai perdu le fil. Ca va être pénible mais les prévisions on peut se les mettre dans la poche et gérer le moment. Ca va se jouer jusqu’au bout et il va falloir être bon, être un fin tacticien. Je n’ai pas grand chose à perdre au classement général, donc je vais jouer. »
 
Thomas Rouxel (Défi Santé Nutrition) : « la flotte s’est bien resserrée »
« On n’est pas loin de Brest, on voit les feux s’éclairer, ça fait du bien de voir la terre. Le départ était super, jusqu’à la première nuit. J’ai voulu recharger les batteries, mais l’alternateur ne voulait pas marcher. J’étais sans électricité, sans pilote pendant 24 heures, c’était sport ! Gérald (Veniard ndr) m’a pas mal aidé et d’autres aussi, c’est vraiment sympa de leur part, c’est l’ambiance Figaro. Cette nuit j’ai enfin trouvé la panne, je vais pouvoir manger et dormir un peu. Jusqu’à maintenant je n’ai pas pu me reposer, j’ai très peu mangé et je n’ai pas pu profiter des superbes conditions de la nuit dernière. C’est pas violent, mais ça devrait rentrer. Comme le vent a molli, la flotte est bien resserrée, je vois environ une vingtaine de bateaux. »
 
Charles Caudrelier Bostik) : « c’est un peu la foire »
« C’est un peu la foire, y’a pas grand chose à comprendre. Je navigue moyen, je ne suis pas super satisfait. Tout ce qu’on a fait jusqu’à présent ne sert à rien, c’est parti dans tous les sens. J’ai dormi 20 minutes maximum, c’est dur, je suis un peu dans le coltard, je fais des bêtises, je ne navigue pas très bien. On va faire avec. Je vous quitte, je vais empanner… »

- Publicité -

Le Cléac’h a repris ce soir la tête de La Solitaire…

Brit air Armel le Cleac'h Nicolas troussel
DR

230 milles, soit la moitié de l’étape, avalés en 24 heures. Les 44 concurrents de La Solitaire Afflelou Le Figaro ont fait chauffer les speedomètres, et ont laissé l’Irlande puis l’Angleterre dans leur sillage en à peine une journée de course. Fastnet, Scilly et ce soir Ouessant, les moyennes sous spi ont avoisiné les 12 nœuds, au prix de quelques montées d’adrénaline et de grosses fatigues. Les vitesses ont légèrement chuté en même temps que le vent de nord-ouest qui a perdu un peu de ferveur au moment d’attaquer la traversée de la Manche.
 
Plaisirs et petites frayeurs solitaires
Pendant ces 230 milles de sensations fortes, les skippers, grisés mais concentrés, sont restés accrochés à leur barre – ce qui n’est pas une simple image pour le bizuth Christopher Pratt (Espoir Crédit Agricole) privé de pilote automatique depuis le départ-. Ils racontent aujourd’hui les surfs dans l’écume à plus de 16 nœuds, les sueurs froides à l’empannage et quelques sorties de route comme le relatait Yann Eliès (Groupe Generali assurance,11e à Seven Stones) : « Je me suis un peu gâché le plaisir à l’empannage cette nuit, je suis parti au tas et j’ai perdu pas mal de terrain ». De son côté, Jeanne Grégoire (Banque Populaire, 15e), accusait le coup : « Je suis complètement décalquée, je suis morte, j’ai beaucoup de mal à rester concentrée. Cette nuit, j’ai appelé au secours et je me suis mise à pleurer quand c’est monté à 35 nœuds, sous grand spi, cramponnée à la barre, je me demandais quand ça allait s’arrêter. Je me disais, si ça part au tas, je pète tout. J’ai préféré affaler pour empanner. » Gérald Veniard, leader au dernier pointage, avait fait preuve de sagesse en limitant cette manœuvre scabreuse pour « éviter de faire des bêtises ».
Cette nuit, la VHF n’a cessé de grésiller au son des récits de mauvaises fortunes : spis emmêlés dans l’étai (Grégoire Le Mière, Man of All Seasons), voire déchirés (Eric Peron sur Cigo), drisses récalcitrantes, rencontre impromptue avec une baleine (Eric Drouglazet, PIXmania.com), quelques plaies et bosses aussi, « mais rien de grave » d’après le bilan de Jean-Yves Chauve à bord du bateau médical.
 
Veniard toujours en vedette
A cet exercice de gros bras, Gérald Veniard est toujours le meilleur. A 13h28, il passait en tête le bateau phare de Seven Stones, s’adjugeant au passage le Grand Prix Suzuki. Le Rochelais confirme qu’il est un des grands animateurs de cette 37e Solitaire par sa capacité à s’extirper du groupe des leaders pour en prendre rapidement les commandes. Armel Le Cléac’h, avec qui il bataillait pour le passage à la marque, n’est pas parvenu à lui voler la vedette. Le navigateur de Brit Air, pointé moins de quatre minutes plus tard, est pour l’instant idéalement placé pour conserver sa troisième place au classement général. A deux minutes de Le Cléac’h, Nicolas Bérenger complétait le tiercé, suivi de Pietro D’Ali (Nanni Diesel) qui a retrouvé de sa superbe dans la brise, de Charles Caudrelier (Bostik), et d’Erwan Israël (Delta Dore) véritable révélation de cette édition… au grand dam de l’autre bizuth Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom), qui aimerait bien en « claquer » une lui aussi.
 
Nouveau départ à Ouessant ?
Mais la course est encore longue et les premiers solitaires sont au contact. Le tandem Veniard/Le Cléac’h navigue à vue, tout comme le groupe situé 0,6 mille plus loin, composé des skippers cités plus haut auxquels il faut ajouter le très régulier Frédéric Duthil (Brossard). Les 20 concurrents de tête, dont font partie les leaders du classement général Nicolas Troussel (Financo) et Thierry Chabagny (Littoral) se tiennent en 5 milles. En revanche, la flotte s’étire à mesure que l’on descend dans le classement car les problèmes techniques ont surtout frappé la queue de peloton. Les derniers concurrents pointés (Jérôme Aubert, La Normandise, et Jimmy Le Baut, Port-Olona) accusent déjà plus de 50 milles de retard. Mais cette situation pourrait évoluer.
 
Les conditions musclées de la nuit et de la matinée seront bientôt un souvenir. Le vent de nord-ouest s’est stabilisé autour de 15-20 nœuds, le soleil est au rendez-vous et les marins descendent au largue sur un seul bord (tribord) en direction des côtes françaises. Ils en profitent déjà pour prendre leurs premières heures de sommeil afin d’arriver en forme sur la Bretagne.  Là, ils craignent tous de vivre un remake de la troisième étape… version française. Une zone de transition avec un vent très faible pourrait les piéger du côté d’Ouessant, et donner un nouveau départ à 100 milles de l’arrivée, comme ce fut le cas dans le sud de l’Irlande. Sur l’autoroute atlantique qu’ils empruntent à 9 nœuds de moyenne, il y a risque de bouchon à Groix…

- Publicité -
- Publicité -