La 14e édition de la St.Barth Cata Cup s’est ouverte ce jeudi. Lors de cette première journée de compétition, les 57 équipages en lice ont disputé une première manche tonique entre l’île de Toc Vers et Roche de Bœuf avant d’en enchaîner une seconde dans l’après-midi entre la baie de Saint-Jean et le Pain de Sucre dans des conditions un poil plus légères, mais avec différentes zones de transition qui ont régulièrement rebattu les cartes au sein de la flotte.
Les favoris ont d’emblée tous répondu présents. Au classement général provisoire, Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand (Segeco), auteurs d’un sans-faute avec deux victoires de manche, occupent la première place et remportent au passage le Prix « Design Affairs-001 ». Ils devancent Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot (Pixail) et Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani (Les Perles de Saint-Barth – Bativrd), grands habitués de l’épreuve. Les tenants du titre, les Argentins Cruz Gonzalez Smith et Mariano Heuser (SBDE), ont eux aussi montré qu’ils étaient en forme mais ont toutefois d’ores et déjà grillé leur joker lors du premier round, la faute à une avarie d’écoute de foc.
« C’était une superbe première journée avec deux belles manches ni trop courtes, ni trop longues, mais une journée de costauds ! », a résumé Gurvan Bontemps. De fait, les conditions météo ont été plutôt toniques ce jeudi, avec un flux de secteur est soufflant entre 13 et 20 nœuds. Dans ce contexte, naturellement, les gros bras de la série et les spécialistes de petits catamarans de sport se sont montrés un cran au-dessus du lot. « Ceux qu’on attendait ont d’emblée confirmé qu’il fallait compter avec eux cette semaine. On a vu de la très belle bagarre aux avant-postes. De notre côté, on est super contents de notre entrée en matière. On est monté en puissance petit à petit. On a déjà un bon flying tuning, ce qui nous permet d’être assez rapides alors que l’on découvre encore nos nouvelles voiles », a commenté le Morbihannais qui, avec des manches de 2e et 3e, pointe à la deuxième place du classement provisoire à l’issue de cette première journée. Une première journée dominée de la tête et des épaules par le duo Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand, auteurs d’un sans-faute avec deux premières places. « On a plutôt bien régaté. On est assez contents de notre vitesse. Ça a été dense et, comme on pouvait s’y attendre sur une épreuve de ce niveau, ça s’est joué sur des détails », a commenté le barreur de Segeco qui a donc, d’entrée de jeu, affirmé ses ambitions.
Savoir faire preuve d’opportunisme
« La première course était une sorte de grande « banane ». Je n’ai donc pas été trop dépaysé par rapport à ce que j’ai l’habitude de faire. C’était vraiment de la tactique. Il fallait bien suivre le vent et exploiter au mieux les effets de site », a détaillé Tim, membre de l’équipe de France de Nacra 17, rompu à la régate au contact entre trois bouées. « On n’est pas super bien passés à la première marque au vent mais on s’est montrés très rapides au portant, ce qui nous a permis de revenir au contact de Gurvan et Benjamin, devant, puis de finalement l’emporter. Sur la deuxième course, il y a eu beaucoup de transitions à négocier du côté ouest de l’île. Ça a donné un raid un peu plus dur nerveusement à gérer, avec pas mal de coups d’élastiques. Le fait d’être bien partis nous a permis de creuser un peu l’écart au début mais lorsque c’est devenu délicat, en étant dans notre position, on a donné malgré nous des repères aux autres qui en profité pour revenir. Le passage de la pointe à Colombier a finalement été décisif. Les Argentins, qui avaient un temps pris la tête, ont commis une petite erreur en sortant de l’effet de pointe. On a su saisir l’opportunité pour s’imposer de nouveau », a poursuivi Tim Mourniac, logique vainqueur du Prix « Design Affairs-001 » ce soir, qui garde cependant la tête froide concernant la suite.
Pas le droit à l’erreur
« Aujourd’hui, c’est nous qui avons eu le bon feeling. Demain, ce sera peut-être les autres. On est quand même quelques-uns à pouvoir prétendre à la victoire finale », a terminé le co-équipier de Pierre-Yves Durand. « La bagarre aux avant-postes est serrée. Tellement que la moindre petite erreur se paie cash. Sur l’eau, tu clignes les yeux et paf, tu perds 150 mètres ! », a synthétisé Olivier Gagliani qui, après des places de 3e et 5e, complète le podium provisoire au côté de Patrick Demesmaeker et ne cache pas son admiration pour la paire Mourniac – Durand. « Pour nous, ce sont vraiment les gros clients de cette 14e édition », a glissé celui que l’on surnomme affectueusement Trois Pommes. Le match ne fait toutefois que commencer et à ce stade, tout reste à faire, y compris pour les nombreux concurrents ayant été confrontés à de la casse matérielle ou à des sorties de piste incontrôlées lors de cette première journée sportive. Parmi ces derniers, on peut notamment citer les tenants du titre, Cruz Gonzalez Smith et Mariano Heuser. Victimes d’un problème d’écoute de foc dans le premier acte, les deux sud-américains ont écopé d’une 17e place qui risque de leur couter cher pour la suite, même s’ils ont rapidement rectifié le tir dans la foulée en terminant deuxième de la seconde régate.
L’hégémonie de Charlie Dalin à bord de son Apivia sur la flotte IMOCA depuis le départ n’est plus une évidence. Thomas Ruyant a sonné la révolte et entend bien lui contester son leadership en entrainant avec lui Jérémie Beyou, Kevin Escoffier et Paul Meilhat. A 1200 nm de l’arrivée, le podium de cette Route du Rhum se joue maintenant.
L’alizé sourit à Thomas Ruyant. “Il y a de l’action avec une gestion des grains qui sont nombreux ! Charlie va vite mais moins au portant ” Un moment distancé de près de 80 milles, il a considérablement réduit, à la faveur d’une nuit expresse, son retard sur le leader Apivia et se trouve plus à l’ouest. Le leader incontesté en IMOCA sur son Apivia a souffert ces derniers jours en ouvrant la route d’une dorsale pour ses poursuivants. Des grains, des zones de « molles », des variations de direction du vent contraignent les marins à « être dessus » en permanence.
Francis Joyon sur Idec Sport et Yves le Blévec sur Actual se livrent un beau duel depuis le départ qui devraient trouver son épilogue cette nuit. Si Francis Joyon a pris un peu d’avance, l’écart entre les deux bateaux laisse entrevoir un finish qu’on espère haletant.
Actual, le maxi trimaran volant d’Yves le Blévec est en effet l’ancien Macif de François Gabard lancé en 2015. C’est lui qui en 2018 abordait en tête la dernière phase du parcours autour de l’île papillon. Francis Joyon et son vénérable IDEC SPORT construit en 2006, s’est, ces dernières 24 heures, mis en position de franchir cette fois devant son adversaire la marque de la tête à l’Anglais, au Nord de l’île. Son long bord au Sud Sud Ouest lui a offert l’opportunité d’empanner hier soir pour un dernier bord rapide, tribord amure, quelques 60 milles sous le vent de son adversaire, et en ligne presque directe vers la Guadeloupe. Les deux géants naviguent depuis quasiment à égalité en un long sprint de vitesse, à plus de 28 noeuds de moyenne. Francis et son Maxi “Archimédien», 4èmes ce matin, parviennent à contenir leur adversaire taillé pour voler. Les deux marins, liés par une solide admiration réciproque, vont, à n’en pas douter, se livrer une bataille sans merci autour de la Guadeloupe. Francis est attendu la nuit prochaine, entre minuit et deux heures du matin heure Française au rocher dit “la tête à l’Anglais», à cause de sa forme rappelant le casque colonial Britannique. Les deux bateaux devraient alors entamer ce pas de deux entrés lors de la dernière édition dans la légende de la course, de nuit, à vue, avec ces éprouvants rebondissement liés aux airs instables, voire évanescents si typiques des rivages Guadeloupéens.
Les mots de Francis ce matin… “Avec Bernard (Stamm) et Christian (Dumard), nous avions bien travaillé et envisagé ces deux empannages qui m’ont permis de glisser sous le vent de Actual. Je suis très heureux de l’avoir bien tenu en vitesse cette nuit. C’est curieux comme sur ce bord tribord amure je vais plus vite que sur l’autre bord, au point que je m’interroge sur sa capacité à faire marcher son bateau à 100% sur cette amure. En tous cas, on s’est bien tiré la bourre avec Yves depuis le début, mais aussi durant toute la saison. Ce serait une grande satisfaction de terminer devant lui à Pointe à Pitre, pour une belle 4ème place, en considérant que les trois foilers déjà arrivés ne jouent pas dans la même catégorie qu’IDEC SPORT. Je suis très excité par ce final et je me sens en très grande forme. Je crois que j’ai contourné la Guadeloupe de nuit à chacune de mes arrivées ici. Cela s’annonce de nouveau compliqué. Ma petite équipe est sur place, Bertrand (Delesne), Corentin (Joyon), Antoine (Blouet) et Valentin (Kapps). Je serai heureux de les retrouver.»
Victime d’un chavirage dimanche dernier, Brieuc Maisonneuve, le skipper du CMA-Ile-de-France – 60 000 rebonds, est arrivé mercredi midi à Punta Delgada à bord du voilier de Jean-Pierre Dick qui l’a secouru au large des Açores. Sain et sauf, mais fortement éprouvé, le navigateur breton et son épouse Anne se mobilisent désormais pour trouver une solution de remorquage du multicoque. Une cagnotte est organisée pour financer le sauvetage de « Addictive Sailing ».
Brieuc Maisonneuve fait le récit de son chavirage au large des Açores et du Portugal Malgré un début de course compliqué (Brieuc Maisonneuve a écopé d’une pénalité de 4 heures pour avoir franchi la ligne de départ ½ seconde trop tôt) le navigateur a pris les bonnes options de trajectoire et a pris la tête de la course dès le 2ème jour, avant d’être rattrapé par Jess (Gilles Buekenhout). Toujours en tête du classement, il affronte le samedi soir des conditions difficiles et passe le front en début de nuit prudemment en étant sous 3 ris J3 puis se déroute pour aller porter secours à une jeune navigatrice en class 40 (Amélie Grassi sur La Boulangère Bio) qui avait démâté dans des conditions météo très difficiles. Quelques heures après, le CMA-Ile-de France chavire au large des Açores. Brieuc Maisonneuve a pu être secouru par Jean-Pierre Dick sur JP54 Notre Méditerranée – Ville de Nice, qui a fait un détour pour venir en aide au skipper naufragé.
Quelques heures après le chavirage, Brieuc Maisonneuve a pu s’entretenir par téléphone avec son épouse Anne. Il explique les raisons et les conditions dans lesquelles son catamaran a chaviré.
« Quand je suis reparti, j’étais un peu désorienté en milieu de nuit et le vent est re-rentré, ça tapait fort, je me suis un peu blessé au dos, j’étais pas en super forme et vers 6h30-7h, j’étais dans la bannette de veille donc 2 ris J2 assez choqué de chariot et d’écoute en mode plutôt assez safe et le pilote a décroché je n’ai pas eu le temps de bondir de la bannette que, instantanément, le bateau s’est retourné. C’était très rapide je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. En fait c’est assez étrange comme sensation de se « dire bah voilà ça y est c’est fait ». A partir de là, c’est la survie avant tout. J’avais déjà un peu visualisé ce qu’il fallait faire dans ce moment-là mais quand c’est en pleine nuit vous ne voyez rien, le bateau est à l’envers, vous êtes complètement désorienté donc ça a été quand même une sacrée aventure de rassembler ses affaires et d’aller dans la coque de manière à se mettre en sécurité. J’ai attendu qu’il fasse jour avant de commencer à sortir dehors. J’ai eu un premier échange par VHF portable avec un cargo et ensuite très rapidement, j’ai aperçu le bateau de Jean-Pierre Dick et j’ai pu communiquer avec Jean-Pierre. Il est venu me récupérer. Cela n’a pas été simple parce qu’un moment il faut accepter de sauter à l’eau… mais Jean-Pierre a super bien géré : j’ai réussi à attraper un bout derrière son bateau. Je ne vous cache pas que j’étais pas en super forme pour remonter à bord donc ça a pris un peu de temps mais voilà bon déjà je suis safe. La suite maintenant il va falloir que je récupère ce bateau : c’est mon outil de travail auquel je tiens beaucoup, qui est vraiment ma vie donc c’est une autre aventure qui commence. »
Une cagnotte solidaire pour sauver « Addictive Sailing » Depuis dimanche, le catamaran de Brieuc Maisonneuve est toujours resté à flot à 500 km des côtes. Pour Brieuc Maisonneuve et son épouse Anne, l’objectif est désormais d’organiser le remorquage et le sauvetage du voilier. D’importants moyens techniques et une équipe spécialisée doivent être mobilisés pour assurer le succès de cette opération : recours à un plongeur pour dévisser le mat, pilote de drone pour localiser le bateau sur place, électronicien pour remettre le bateau en marche, spécialiste du bateau pour savoir comment le retourner, etc. Le coût du remorquage s’élève à 60.000 euros. Une cagnotte a été organisée pour aider le navigateur à financer cette vaste opération de sauvetage : les donateurs peuvent participer à cette cagnotte solidaire sur Leetchi : https://www.leetchi.com/fr/c/lW0KXZKN
Brieuc Maisonneuve et la CMA-IDF : porter au large des valeurs humaines communes Originaire de Granville, Brieuc Maisonneuve, 48 ans, a pris le départ de la 12ème Route du Rhum dans la catégorie multicoque (16 participants), soutenu par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat d’Ile-de-France.
Ayant déjà concouru une fois à cette épreuve phare en 2014, le skipper professionnel a déjà beaucoup éprouvé son bateau, un catamaran de 15,50 mètres, qu’il exploite depuis plusieurs années. Marin chevronné et sportif expérimenté, Brieuc Maisonneuve est aussi un dirigeant d’entreprise qui porte des valeurs humaines et partage ainsi celles de l’Artisanat : courage, passion, orientation, adaptabilité, confiance en soi, travail d’équipe, humilité face aux éléments, esprit concurrentiel, précision du geste, polyvalence, souci écologique, etc.
Engagée dans la Route du Rhum 2022 aux côtés de Brieuc Maisonneuve depuis septembre, la CMA-IDF souhaite faire de ce partenariat un projet durable et fédérateur pour l’ensemble des équipes des CFA. L’objectif : mobiliser les 6 000 jeunes apprentis de ses 10 CFA d’Ile-de-France, mais aussi les enseignants, les collaborateurs, ainsi que les collégiens, les lycéens et les 238 000 artisans d’Ile-de-France autour d’une aventure humaine commune et des valeurs partagées.
Matthieu Perraut sur le Class40 Intervest a dû déclarer forfait sur la Route du Rhum 2022, à la suite d’un violent choc avec un OFNI. Il a pu rejoindre en toute sécurité Ponta Delgada aux Açores. Mais l’histoire de ne s’arrête pas là. Il met tout en œuvre pour permettre à Axel Trehin, skipper du Class40 Project Rescue Ocean, de repartir en course.
Il y a peu d’endroits où les mots “fraternité” et “solidarité” ont autant de sens qu’en mer. A Ponta Delgada, aux Açores, le skipper du Class40 Inter Invest, Matthieu Perraut, vient humblement de nous le rappeler de la plus belle des manières.
Contraint à l’abandon après avoir heurté un OFNI alors qu’il réalisait un magistral début de Route du Rhum, le marin breton a accepté de prêter son mât à Axel Trehin, skipper du Class40 Project Rescue Ocean. Ce dernier, victime cette nuit d’une casse du barreau de ses barres de flèche, était dans l’incapacité de réparer son gréement dans des délais lui permettant de rester en course.
Pour Matthieu, c’est un don de soi d’autant plus noble que lui a vu son rêve s’arrêter net dans un choc qui ne relève que de la malchance. Pour Axel, c’est une main tendue inespérée, qui va lui permettre de reprendre la mer et essayer de boucler cette incroyable aventure humaine qu’est la Route du Rhum.
« Il y a trois ans, je disputais la même Mini-Transat avec Axel, école de la course au large et berceau de cet esprit de famille qui unit chacun des coureurs qui s’y engagent. Il y a onze mois, nous devenions partenaires d’entraînement au sein du centre Orlabay de la Trinité-sur-Mer et apprenions ensemble à tirer le meilleur de notre bateau. Il y a sept jours, nous étions redoutables concurrents sur la même ligne de départ de cette course mythique. Aujourd’hui, nous ne sommes plus qu’un seul bateau, liés par un seul objectif : permettre à Axel de finir sa course. » précise Matthieu.
Les partenaires des deux skippers ne se connaissaient pas mutuellement voilà encore quelques heures. Aujourd’hui, ils sont liés par ces mêmes valeurs qui unissent Matthieu et Axel, et incarnent parfaitement les raisons de leurs engagements à leur côté. Ensemble, ils sont fiers de soutenir ces histoires qui nous rappellent ce que l’homme a de meilleur en lui.
Thomas Coville complète le podium de cette Route du Rhum en terminant 3e à bord de son Sodebo Ultim 3. Trop loin pour pouvoir jouer un final à trois, il est resté dans le match tout au long de la course.
Une place de troisième qu’il occupe pour la quatrième fois en multicoque (troisième en ORMA en 2006, troisième en Ultim en 2010 et 2018), lui qui a remporté l’épreuve en monocoque en 2002. Un peu moins rapide intrinsèquement que les deux leaders, Sodebo Ultim 3 a pu tout de même se mêler au match pour le plus grand plaisir de son skipper. Pas très à l’aise au près en début de course, il a su refaire une partie de son retard au portant avec quelques fulgurances mais sans doute moins de régularité que ses adversaires. Encore positionné à 180 milles de Charles Caudrelier lorsque le vainqueur arrivait au ponton ce matin, Sodebo Ultim 3 accrochait un filet dans l’Est de l’île et devait batailler plus de deux heures, bateau stoppé net pour se sortir de ce mauvais pas. La récompense d’une arrivée à plus de 30 noeuds cet après-midi dans le canal des Saintes n’en a sans doute que plus de saveur.
Il a coupé la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre après 7 jours, 6 heures, 37 minutes et 25 secondes.
Thomas Coville – Sodebo Ultim 3 – Arrivée de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2022 – Pointe à Pitre le 16/11/2022Thomas Coville – Sodebo Ultim 3 – Arrivée de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2022 – Pointe à Pitre le 16/11/2022
Arrivée de François Gabart à Pointe à Pitre - SVR Lazartigue - Route du Rhum-Destination Guadeloupe 2022 - Guadeloupe le 16/11/2022
François Gabart à bord de son trimaran SVR-Lazartigue termine deuxième de cette 12e édition de la Route du Rhum 3h30 après l’arrivée de Charles Caudrelier en 6 jours 23 heures 3 minutes 15 secondes. Il bat lui aussi le record de Francis Joyon.
François Gabart aura donné du fil à retordre à Charles Caudrelier. Son trimaran SVR-Lazartigue était au rendez-vous de cette Route du Rhum et montre son incroyable potentiel. Les deux heures qu’il aura perdu à réparer son foil lui auront coûté cher mais il n’a pas à rougir de sa course qu’il aura su mener en tête quelques milles.
« On a vibré. C’était une belle route du Rhum. C’était intense. Il y a eu une belle régate, c’était génial jusqu’au bout. Sur la Route du Rhum, il se passe toujours quelque chose et cette édition était très serrée avec également Thomas (Coville) qui arrive dans quelques heures. On s’est bien tiré la bourre. Je me suis bien fait plaisir. C’est une course dont je suis fier. Je suis content pour le bateau, pour l’équipe et pour moi. On peut encore progresser, il y a encore plein de choses à améliorer mais on n’a pas à rougir. On peut regarder derrière et se dire qu’on a fait du bon boulot. Cette deuxième place est différente de celle de 2018. Je mets d’ailleurs plus de temps à réaliser. Forcément il y a toujours un peu de déception car on aurait aimé être devant. Ce serait trop simple d’évoquer le problème de foil car la course aurait été différente. Mais c’est trop facile de refaire la course après car c’est une succession de plein de petites choses. Si je fais mon autocritique, peut-être que je n’ai pas été assez agressif sur la ligne de départ. Je voulais assurer. Charles a été au-dessus tout de suite. Mais terminer deuxième d’une Route du Rhum, ce n’est pas rien. Par rapport à il y a quatre ans, cette deuxième place est prometteuse et car c’est le début de la vie de ce bateau alors que c’était presque la dernière du bateau précédent. Elle augure de belles choses.»
Charles Caudrelier vainqueur de la Route du Rhum laissait libre court à ses émotions une fois la ligne franchie. Ses premiers mots. “J’avais tellement envie de gagner. Je ne suis pas fatigué. On m’a offert ce rêve là il y a 3 ans. J’ai tellement de gens à remercier. Il y a l’équipe et aussi Franck Cammas. C’est vraiment un travail d’équipe. C’est une équipe de Formule 1 et je suis pilote le dimanche avec la meilleure voiture. C’était une course presque parfaite. Je n’ai eu aucun problème à bord. J’accomplis un rêve. C’est dingue. Je remercie mon armateur et Cyril Dardashti d’avoir cru en moi ! “ ” J’ai commencé à voir ce bateau naviguer au départ du Rhum il y a 4 ans je l’ai trouvé dingue. Un an après j’étais à bord… Et il y a une histoire forte avec Franck Cammas, c’est vraiment un travail d’équipe, avec toute l’équipe, ça fait 3 ans que je travaille à ses côtés et je lui dois un grand merci car c’était lui l’expert du multicoque, lui qui avait l’expérience de ces bateaux en solitaire, moi je sortais d’un univers différent, sans lui je n’aurais pas eu un bateau aussi performant, je n’aurai pas eu cette maitrise de ce bateau… Et puis à un moment il a fallu choisir qui allait faire le Rhum et il m’a laissé la place et je l’en remercie… Et je remercie toute l’équipe aussi, c’est vraiment un travail d’équipe. C’est un bateau extrêmement compliqué qui ne cesse d’évoluer. Il y avait plein de bateaux neufs donc face à eux il fallait garder l’avance pour être aussi performant. Je n’ai pas eu un souci sur le bateau, c’est une course presque parfaite j’ai envie de dire. Il y a une histoire assez forte dans cette équipe. Des gens qui vivent la course presque plus que moi… Et de voir le bonheur dans leurs yeux c’est génial et j’ai envie de les remercier, j’insiste, car j’ai accompli un rêve grâce à eux. Il faut le dire, j’ai l’une des meilleures voitures, ou la meilleure voiture… Je voulais faire cette course mais en plus les faire dans ces conditions-là et sur ce bateau…c’est dingue !! Je pense aussi à ma maman que j’ai perdu il n’y a pas longtemps, c’était son rêve que je gagne cette course, elle n’est plus là pour partager ça… Et je pense aussi à notre armateur Benjamin de Rothschild qui est décédé l’année dernière et qui nous a permis de vivre ce rêve…et à toute sa famille, je les remercie et je les embrasse, ils ont cru en moi, merci.“
” C’est une course qui a beaucoup de sens, beaucoup de valeurs. C’est un grand moment pour un marin de gagner cette course. Elle m’a donné envie de faire de la voile. Je n’avais jamais pu la faire. J’ai été patient. Cela valait le coup. C’était un tel combat de mener ce bateau avec l’intensité que nous avons du mettre avec la météo et la concurrence. Il y a eu un vrai combat avec François. J’ai cru que j’allais pouvoir creuser mais il est bien revenu. La fatigue est passée. C’est peut-être le match. Les premières 24h étaient très dures. J’ai cru que je n’allais pas tenir mais cela est passé. C’était un sprint cette course. Ce n’est pas la victoire d’un homme mais toute une équipe. Cela se joue sur plein de détails. Je n’ai pas sorti un seul tournevis de la course. François a peut-être perdu quand il a du réparer 2h. J’associe cette victoire avec Franck Cammas. Il n’y aurait pas eu cette victoire sans lui. Le record, on m’en parle beaucoup mais le record c’est normal de le battre avec nos bateaux d’aujourd’hui. On peut faire beaucoup mieux. Arrivé une seconde devant François m’aurait suffit !“
Franck Cammas : ” C’est un beau vainqueur extrêmement méritant. C’est une victoire d’équipe qui ne se refuse pas. On l’a vécue à bord comme si on était à bord. Il a très bien manœuvré. Il m’a permis en 2010 de gagner la Route du Rhum. Cette fois-ci j’ai vécu ce travail de routeur avec Erwann et Stan. C’est très difficile à faire aussi. On dort très peu mais on peut confronter nos idées. J’ai appris pas mal de choses.”
Cyril Dardashti (Team manager) : C’est un grand moment pour toute l’équipe. C’est la consécration de plein d’années de travail. On était convaincu que c’était le bateau fait pour gagner le Rhum et Charles nous a montré que c’était possible avec une énergie de dingue. La victoire est magnifique avec la concurrence. Charles nous offre une victoire et un record. C’est un bulot monstrueux de toute l’équipe. On travaille sur d’autres projets et notamment le tour du monde en solitaire l’année prochaine et on regarde aussi pour la suite en dessinant un prochain bateau.”
[(LIGNE D'ARRIVÉE 🔴)]
GIGANTESQUE, FABULEUX, SENSATIONNEL… c'est la course aux superlatifs pour Charles Caudrelier/@GitanaTeam.
Charles Caudrelier à bord de son Maxi Edmond de Rothschild a remporté la 12e édition de la Route du Rhum ce mercredi 16 novembre à 10h04 (heure de Paris) en menant la course de bout en bout sous la pression de ses concurrents. Il bat le record de l’épreuve détenu par Francis Joyon en 2018 en 6 jours 19h 47mn 25s. Une belle consécration pour le Finistérien âgé de 48 ans.
Charles Caudrelier à bord de son Maxi Edmond de Rothschild aura dominé cette édition du début à la fin résistant à la pression d’Armel le Cleac’h puis de François Gabart et de Thomas Coville. L’aboutissement de 3 ans de travail pour maîtriser en solitaire parfaitement ce géant des mers sur sa première Route du Rhum. Une consécration pour le skipper âgé de 48 ans au palmarès déjà bien étoffé mais qui n’avait pas encore ajouté son nom à une grande épreuve française de course au large en solitaire. Il inscrit son nom au palmarès de Route du Rhum. C’est désormais chose faite. Cette victoire est aussi celle de l’écurie Gitana, précurseur du vol au large qui avec l’architecte Guillaume Verdier ont été les premiers à y croire et à développer une plateforme fiable et performante mise à l’eau en juillet 2017. Cette victoire est aussi celle de Franck Cammas, co-skipper de Charles Caudrelier qui aura participé à développer le bateau et maintenir son avance sur la concurrence. Enfin, Charles Caudrelier partagera aussi cette victoire avec ses routeurs Erwan Israël et Stanley Honey.
« Un jour je veux être là ». Mieux encore qu’un rêve, c’est une décision que prend ce jour-là Charles Caudrelier. Il a 18 ans et il assiste à Concarneau au départ de Michel Desjoyeaux sur une course au large. Fasciné par ce skipper – « qui va être un grand champion » selon les mots, visionnaires, de son père – Charles sait désormais de quoi sera fait sa vie. Trente ans plus tard, tandis qu’il est en mer, en tête de la célèbre Route du Rhum sur un non moins mythique trimaran géant, le Maxi Edmond de Rothschild, Charles Caudrelier réalise ses rêves.
Fondé sur le Figaro au début des années 2000, le palmarès de l’un des meilleurs navigateurs de sa génération, s’est, depuis, magnifiquement étoffé grâce aux nombreuses victoires en double ou en équipage. Pourtant c’est bien le plaisir en solitaire qui attire depuis toujours le petit Charles devenu grand. Admiratif des Michel Desjoyeaux, des Laurent Bourgnon il veut faire comme eux. Quand il dit à ses parents qu’il va dormir sur le bateau familial amarré au port, personne ne sait qu’en fait, Charles « fait le mur » et part naviguer seul toute la nuit. Et sans doute qu’en filant sous le vent et les étoiles au large des Glénan, il rêve qu’il passe en vainqueur la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre. « Quand je partais la nuit tout seul, tirer des bords, j’avais la sensation de faire un exploit. C’était grisant. La course en solitaire c’est une vraie aventure ». Le « dépassement et le côté extrême de l’exercice » l’attirent et très vite il s’y sent « très à l’aise ».
Arrivée du vainqueur à Pointe à Pitre, Charles Caudrelier, Maxi Edmond de Rothschild – Route du Rhum-Destination Guadeloupe 2022 – Guadeloupe le 16/11/2022
« Les jeunes comme nous, passionnés et gratuits, on avait la cote ! » Arrivé à Beg-Meil dans le Finistère à deux ans, Charles a d’abord vécu la voile à travers la passion de son père. Ses premiers bords, il les tire sur des planches à voile dont le paternel possède « tout un arsenal ». Attiré par la compétition et le sport, il se lance aussi dans le golf. Mais, à 15 ans, une péritonite le prive de fairways pendant tout un été. « J’ai alors passé deux mois à naviguer et je n’ai plus jamais touché un club de golf ». Le centre d’entraînement de Port-la-Forêt, en face de chez lui, lui fait de l’œil. « Je voyais Michel (Desjoyeaux) et Jean (Le Cam) qui s’entraînaient tous les deux et ça me fascinait ». Son père, sensible à la passion de son fils, décide d’investir dans un monotype « Figaro » pour le louer à des skippers. Il fait affaire avec Marc Guillemot en lui proposant un bon prix en échange de quoi le skipper accepte d’emmener son fils faire ses premières régates. « C’était un bateau assez technique, se souvient Charles, et j’étais encore incapable de l’utiliser tout seul. » Mais il apprend vite.
Parti à Nantes faire l’école de la marine marchande, Charles ne s’éloigne pourtant jamais très loin de son port d’attache. « Pendant ces cinq années d’études, je sèche souvent les cours. Je crois même que je n’ai jamais autant navigué que pendant que j’étais étudiant », sourit-il, même s’il se débrouille toujours pour réussir les examens à la fin de chacune de ses années scolaires. Tous les week-ends, Charles participe aux régates ou aux entraînements. « On commence alors à faire du match-racing et ce sont les premières fois où on se confronte au haut niveau, contre des mecs qui faisaient la Coupe America. C’est là qu’on a tous beaucoup progressé ». « On » c’est la nouvelle génération dont Charles fait désormais partie. Les Franck Cammas, Armel Le Cléac’h, Erwan Tabarly, Ronan Lucas… « Les grands skippers de l’époque nous aimaient bien. Ils n’avaient pas de gros budget. Donc, les jeunes comme nous, passionnés et gratuits, on avait la cote ! »
Cette époque est aussi celle des premières navigations avec celui qui va devenir plus qu’un fidèle compagnon de voile. C’est Franck qui, malgré ses tout juste 20 ans, pousse Charles à aller voir les stars du métier pour leur proposer leurs services. « Il n’avait peur de rien. Nous n’avions que deux ans d’écart, mais en termes de maturité il avait déjà dix ans d’avance ». Desjoyeaux, le « professeur » les prend sous son aile… « On avait 20/22 ans, se souvient Franck Cammas et, depuis, on n’a cessé de se côtoyer et de naviguer ensemble. On a même été colocataires ! Ça crée des liens. Il y a un profond respect installé entre nous deux, une grande confiance dans les capacités de l’un et de l’autre ».
Une addiction à la course en solitaire Ses grands débuts, et ses premières places d’honneur et victoires, Charles va les connaître dès la fin de ses études. Alors qu’il doit faire son armée à Brest comme simple mataf, il tombe sur un commandant conciliant qui assouplit largement ses obligations militaires et le laisse naviguer à sa guise. Une aubaine. Armé d’un sponsor local, Charles fait ses premières armes sur la Solitaire du Figaro dont il est le premier bizuth en 1999. Ces bons résultats, il les doit aussi à sa « culture maritime » développée grâce à ses études. « Pour la course au large il n’y a pas tellement d’école. Les autres viennent souvent de la voile olympique mais moi j’ai un bon sens marin et je trouve souvent les bons réglages sur le bateau ». Surtout il excelle (déjà) dans les trajectoires. Pourtant à l’époque les skippers ont très peu de moyens technologiques comme aujourd’hui mais Charles passe du temps à « soigner ses trajectoires : la navigation, c’est vraiment là où je fais la différence. »
C’est le début d’une carrière brillante mais qui va l’éloigner, peu à peu, de ses premières amours solitaires. Après avoir gagné La Solitaire du Figaro en 2004, Charles va entamer un magnifique parcours… en équipage. Avec notamment un doublé sur la Jacques-Vabre (avec Marc Guillemot puis Sébastien Josse) avant de triompher sur la Volvo Ocean Race. D’abord aux côtés de son frère d’arme Franck Cammas en 2012, puis en tant que skipper cinq ans plus tard. Un aboutissement et des performances qui forcent le respect. Heureux et riche de ces expériences « extraordinaires », Charles n’a pourtant toujours pas pu assouvir cette addiction aux grandes aventures en solo. Entre les deux Volvo, Charles y a cru. Pressenti pour barrer Safran II lors du Vendée-Globe 2016, il est finalement jugé « trop vieux ». Sauf que ce ne sont pas tout le temps des Gabart (victorieux à 29 ans en 2012) qui gagnent ! « Des exemples comme ça, c’est tous les vingt ans. Il faut avoir de la maturité pour ce genre de course. Regardez Desjoyeaux qui est allé plus vite que tous les jeunots en 2009… » Déçu, mais jamais abattu, Charles sait que son tour viendra. Et sur la course de ses rêves cette fois. Cette Route du Rhum qui hante ses nuits depuis si longtemps. « C’est la course qui m’a donné envie d’être navigateur. Beaucoup de Français rêvent du Vendée-Globe mais moi j’ai toujours voulu faire la Route du Rhum en multicoque. C’est mon graal, le truc le plus extrême et engagé et la course qui m’a toujours inspiré ».
« Des planètes formidablement alignées » Tous les éléments sont aujourd’hui réunis pour écrire une nouvelle page dans un palmarès déjà formidable. « Pour la première fois de ma carrière j’ai le projet parfait en termes de sport. Ça fait plus de trois ans que je navigue sur le Maxi Edmond de Rothschild, que je sais que je vais faire cette course, que j’ai une équipe que je connais parfaitement, avec qui je m’entends très bien et qui est très performante. » Il n’y a qu’à le regarder quand il s’entraîne au large de Lorient. Sans faire de bruit ni de grands gestes, Charles fait travailler son équipe dans une parfaite et précise harmonie où chacun l’écoute et sait ce qu’il a à faire. « Ce qui m’impressionne c’est son implication », glisse Morgan Lagravière, équipier de Gitana 17 et désigné skipper remplaçant sur la Route du Rhum. « Toujours le premier arrivé à la base et toujours le dernier parti. C’est un monstre de travail. En permanence à 100% ». À la barre Charles distille ses réglages, puis sur les multiples écrans il digère les centaines de données pour tirer le meilleur de ce fantastique géant des mers. « Charles arrive à une très grande maturité personnelle et technique et aborde cette course avec beaucoup de confiance. Les planètes sont formidablement bien alignées pour lui », assurait avant le départ Cammas qui travaille aux côtés de Charles depuis plus de deux ans.
Charles a conscience d’avoir « un bateau incroyable qui va marquer son époque car il est révolutionnaire. On pratique un sport mécanique. Ce n’est pas comme le tennis où il te suffit d’avoir une raquette et après c’est à toi de faire tes preuves. Dans la voile le talent ne suffit pas, il faut aussi avoir le bon projet, le bon bateau, la bonne équipe. C’est le cas aujourd’hui ». Bien sûr, il sait que face à lui, il y aura aussi des « énormes équipes », des « stars de la voile » mais il l’assure : « Toutes les conditions pour réussir sont réunies. Maintenant c’est à moi de jouer ».
Le verdict sans appel est tombé cette nuit en baie de Pointe-à-Pitre.
Né le 26 février 1974 Père de deux enfants
Victoires significatives
– Solitaire du Figaro 1999 (1er bizuth) – Solitaire du Figaro 2004 – Transat Jacques Vabre (2009, 2013) – Volvo Ocean Race (2011-2012 // 2017 – 2018) – Marin de l’année 2018
A bord du Maxi Edmond de Rothschild : – Rolex Fastnet Race 2019 et 2021 – Brest Atlantiques 2019 – Drheam Cup 2020 – Transat Jacques Vabre 2021 – Finistère Atlantique – Challenge Action Enfance 2022
Arrivée du vainqueur, Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) - RDR2022
Arnaud Pilpré #RDR2022
L’arrivée de la Route du Rhum a été endeuillé par un tragique accident qui a couté la vie à deux membres de la société OC Sport Pen Duick alors que onze personnes se trouvaient à bord.
Selon France Guadeloupe, un bateau suiveur a chaviré, non loin de la ligne d’arrivée de la Route du Rhum, à Pointe-à-Pitre. Onze personnes se trouvaient à bord. Deux ont perdu la vie. L’effervescence de l’arrivée de la 12e édition de la Route du Rhum était à son comble ce mercredi 16 novembre 2022. Beaucoup de bateaux accompagnaient le navire de Charles Caudrelier… Une embarcation, avec à son bord 11 personnes, s’est retournée, à un mille de la ligne d’arrivée. Toutes ont pu être repêchées par les secours. Une personne se serait retrouvée coincée sous la coque du bateau. Deux personnes se trouvaient en arrêt cardio-respiratoire.
Le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Antilles-Guyane a été dépêché sur place. Un bâtiment de la Marine nationale qui se trouvait à proximité a pu intervenir rapidement et secourir les 11 naufragés.
Dans la matinée, OC Sport envoyait un communiqué précisant qu’il s’agissait de deux membres de sa société. Il s’agit d’Alex Picot, chef de projet au sein d’OC Sport, chargé de l’Arkea Ultim Challenge et de la Solitaire du Figaro, et de François Naveilhan, responsable commercial et partenariats d’OC Sport. « Toutes nos pensées vont aux familles de nos deux collaborateurs et à l’ensemble de nos équipes profondément meurtries », a déclaré Hervé Favre, Président d’OC Sport Pen Duick. Les équipes d’OC Sport Pen Duick, les partenaires principaux de l’épreuve – le Conseil régional de Guadeloupe, la ville de Saint-Malo et Saint-Malo Agglomération, la Région Bretagne, le CIC – et l’ensemble des parties prenantes de l’organisation, s’associent à l’immense peine des familles et leur adressent leurs plus profondes et sincères condoléances.
Une information judiciaire a été ouverte pour homicides involontaires. « L’hypothèse d’une collision avec un autre navire semble, à ce stade, pouvoir être exclue, même si toutes les hypothèses continuent d’être vérifiées, compte tenu de la présence sur le plan d’eau d’un très grand nombre d’embarcations », a expliqué Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre.
D’après le site Guadeloupe La 1re, il pourrait s’agir d’un croisement à haute vitesse, de nuit, entre deux vedettes, ce qui aurait entraîné le chavirage de l’une d’elles. Deux personnes sont malheureusement restées coincées sous la coque du bateau. D’importants moyens ont été déployés pour porter secours à tous les passagers qui ont ainsi rapidement été repêchés. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place au sein de l’organisation. L’organisation de course a par ailleurs indiqué que les célébrations prévues à l’arrivée des marins ont été annulées pour la journée.
Le drame connu, le monde de la course au large n’a pas tardé à réagir, à commencer par le vainqueur de la transat, le Sud-Finistérien Charles Caudrelier : « C’est un drame. Je suis un peu sous le choc, l’ambiance est gâchée ».
Alex Picot, 38 ans, était connu de tous les marins, notamment des Figaristes puisqu’il avait travaillé à l’organisation de la Solitaire. François Naveilhan, 35 ans, était un féru de sport. Tous deux étaient pères de deux jeunes enfants.