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“Le meilleur reste à venir”

Charles Caudrelier  - Bostik
DR

" On est à mi-course ! ", lâchait Christian Bos ("Belle-Ile-en-Mer"), ce midi lors de la vacation. "C’est agréable de savoir que le plus dur est déjà fait ou presque ". Presque car pour l’heure, les Nordistes continuent de faire route dans du vent de Sud-Ouest assez fort – environ 25 noeuds – et dans une mer difficile. " Le bateau tape sans arrêt dans les vagues. J’ai parfois l’impression que tout va casser ! Ca me rappelle les courses en Mini où tout rebondissait sans cesse… C’est un peu fatigant. Il est temps que ça s’arrête ! " avoue Armel Tripon, leader au classement depuis cinq jours. " Heureusement, ça touche à sa fin. D’ici 10 ou 20 heures, ça devrait se calmer. Après, place à la glissade ! ". D’ici peu, le vent devrait en effet lentement tourner au secteur Ouest puis Nord-Ouest. Cette rotation concernera d’abord les voiliers les plus à l’Ouest : "Gedimat", "Suzuki Automobiles", "Théolia"… Ils pourraient donc continuer de creuser l’écart la nuit prochaine en profitant d’un meilleur angle de vent pour progresser vers l’arrivée mais le vent devrait ensuite rapidement faiblir en progressant vers le Sud-Ouest et en se rapprochant de l’anticyclone en formation. " Dès lors, nous arriverons dans une période importante de la course. Celle-ci pourrait bien se jouer durant ce week-end. Si l’anticyclone veut bien laisser passer les voiliers les plus Nord, aujourd’hui en tête de la course, en donnant un petit courant de secteur Nord à Nord-est, ils pourraient rejoindre l’alizé sans gros dégât et garder un avantage décisif sur les ultra sudistes. Si en revanche l’anticyclone s’étale avec très peu de vent, sa traversée pourrait être laborieuse, permettant aux ultra sudistes de revenir sur la tête de course ", commente Louis Bodin, météorologue de la course.

Les ultra sudistes justement, commencent doucement à mettre cap à l’Ouest – enfin ! – en empannant régulièrement pour rester sur le bord rapprochant. Ils navigueront dans un alizé de plus en plus régulier mais pas encore très fort (15 à 25 noeuds entre le 15e et le 20e Nord). Leur capacité à tenir une vitesse de rapprochement supérieure à 7/8 noeuds conditionnera leurs chances de revenir dans la course. " Il va falloir commencer à récupérer notre retard ", estime Charles Caudrelier ("Bostik"). " A partir d’après-demain, on va se gaver. On devrait avoir entre 18 et 22 noeuds de vent. Dans ces conditions, le bateau avance à plus de 10 noeuds. Tout le meilleur reste à venir. Ca va être bon ! ". L’alizé semble effectivement se renforcer au niveau du 20e Nord. Il devrait revenir au moins jusqu’en fin de semaine et même en début de semaine prochaine. En revanche pour les jours suivants, à partir de mardi, il semble s’installer pour tout le monde. Les écarts seront alors plus difficiles à combler. A suivre…
 
Trophée de la performance solidaire AG2R du jour:

Eric Peron sur France Soir remporte le Trophée AG2R de la Performance Solidaire de ce jeudi 5 avril en ayant parcouru 169,3 milles en 24h.

Source Trophée BPE

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Deux records pour l’Hydroptère

Hydroptère records avril 2007
DR

Mercredi 4 avril 2007, au sud de Lorient, l’Hydroptère skippé par Alain Thébault a battu deux records de vitesse par 25 nœuds de vent de nord-est et une mer peu formée, en présence de Michael Ellison, chronométreur officiel du WSSRC.

Saluons la performance de l’équipage du catamaran Techniques Avancées, détenteur du record de vitesse en catégorie D depuis 1997 et Bjorn Dunkerbeck qui avait décroché le record de vitesse absolue sur un mille nautique en 2006. Plusieurs facteurs expliquent l’exploit de l’Hydroptère. Les années d’expérimentation et d’optimisation l’ont renforcé pour en faire un véritable bijou technologique. l’Hydroptère est aujourd’hui un bateau fiable et extrêmement performant. La passion et l’audace de l’équipe et des ingénieurs ont toujours été le moteur du projet et font de l’Hydroptère une aventure hors norme.

Alain Thébault et son équipage franco-suisse, Jean-Mathieu, Jacques, François, Adrien,  Pollux, Sebastien et Damien, prouvent ainsi que le rêve peut devenir réalité. Après avoir traversé la Manche en 2005 plus rapidement que Blériot sur son avion en 1909, ils inscrivent ces deux records mondiaux au palmarès de l’Hydroptère et démontrent que l’oiseau de carbone peut voler toujours plus vite, plus haut, plus loin. Forte de ce succès, l’équipe va maintenant se consacrer aux prochaines étapes du calendrier 2007, préparer les futurs records hauturiers, comme les 24 heures, et poursuivre l’avancée technologique et humaine par le développement d’une maquette franco-suisse l’Hydroptère.ch et la conduite d’études pour l’Hydroptère maxi.

Source Team Hydroptère

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En attendant des jours meilleurs …

Nicolas Troussel
DR

Depuis onze jours, les concurrents qui ont choisi la route Nord, sont bousculés par les dépressions, chahutés par les éléments. A la longue, leur quotidien commence à ressembler à une punition. Mais les solitaires sont durs au mal et savent encaisser. Avec tout de même le secret espoir que cette « galère » s’arrête le plus rapidement possible.
« Je suis toujours à fond. Cela va de mieux en mieux et le bateau ne tape pas trop pour l’instant. Cette deuxième dépression se passe mieux que la première, il y a deux jours, raconte Armel Tripon (« Gedimat »), en tête depuis maintenant cinq jours. Le vent de Sud-Ouest est de plus en plus doux. A la fin de cette dépression ce sera la fin de l’option Nord. J’ai hâte de naviguer enfin à plat. Cela commence à devenir usant d’être gîté en permanence, de valser à chaque instant. Et puis cela sera aussi synonyme de chaleur retrouvée, enfin pouvoir se mettre en short, naviguer sous spi, musique à fond avec les poissons volants ! » En attendant ces conditions idylliques, le skipper nantais s’oblige à prendre soin de soi. « J’essaie de me reposer le plus possible. Je ne barre pas, je règle les voiles en permanence. Je me force à manger régulièrement trois repas les plus complets possibles. »

Quelques milles dans le Sud d’Armel, Robert Nagy (« Théolia »), navigue lui aussi dans des conditions pas très agréables. « La mer est désordonnée, fatigante, depuis deux ou trois jours. C’est vraiment très dur. Il n’y a pas beaucoup de vent, 10 à 20 nœuds, mais c’est l’état de la mer qui rend la navigation pénible. Je n’ai jamais tapé aussi dur. La houle est croisée avec un énorme clapot serré. J’espère ramener mon bateau entier. A bord, c’est dur de faire quoi que ce soit, quasi impossible de dormir, même si cette nuit je viens de me reposer six heures d’affilée. J’en avais besoin, la nuit d’avant je l’ai passé à slalomer entre les grains. Une quinzaine de virements au total, avec matossage à chaque manœuvre. Eprouvant. »

Dans le Sud, au Nord-Ouest du Cap-Vert Jeanne Grégoire (« Banque Populaire »), quatorzième, rumine. « Côté météo c’est plutôt pas mal. Un vent un peu mou, mais nous sommes sous spi et il fait doux. Je préférerais qu’il y ait plus de vent et surtout, ce qui me tracasse, c’est que je suis à la « bourre » par rapport aux autres Sudistes. »

Dans le Sud de Jeanne, Charles Caudrelier (« Bostik »), Thomas Rouxel (« Défi Mousquetaires »), Liz Wardley (« Sojasun ») continuent de descendre vers les Tropiques, alors que Nicolas Troussel (« Financo ») a mis le clignotant à droite et fait route directe vers Marie-Galante.
A suivre…   

Classement de 6H00 (heure de paris)
1 – Gedimat
2 – Suzuki Automobiles
3 – Theolia
4 – Domaine du Mont d’Arbois
5 – Art Immobilier Construction
6 – A.ST Groupe
7 – Groupe Céléos
8 – Cercle Vert
9 – Luisina
10 – Aquarelle.com
11 – Les Mousquetaires
12 – Le Comptoir Immobilier
13 – Pays Marie-Galante
14 – Banque Populaire
15 – Bostik
16 – Défi Mousquetaires
17 – Sojasun
18 – Financo
19 – Lenze
20 – Belle-Ile-en-Mer
21 – Défi Transat 1
22 – Baïko
23 – France Soir
24 – Iles de la région Guadeloupe

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nke équipe le vainqueur des deux premières épreuves de la Velux 5 Océans.

Stamm Poujoulat
Stamm Poujoulat

Petite communication nke à l’issue de la deuxième étape de la Velux 5 Oceans :

"Bernard Stamm, sur le 60’ Open Cheminées Poujoulat, partenaire d’nke, remporte les deux premières étapes du Velux 5 Oceans, cette course internationale autour du monde.  

Le skipper suisse a gagné les deux premières étapes de la course, la première entre Bilbao et Fremantle (Australie Occidentale) et la seconde entre Fremantle et Norfolk (Virginie, États-Unis). Le japonais Kojiro Shiraishi, arrivé deuxième lors des deux épreuves, est lui aussi équipé nke, tout comme l’anglais Sir Robin Knox-Johnston, qui est arrivé troisième à la seconde étape,

Ces trois skippers ont choisi nke pour leur équipement électronique à bord, et notre pilote leur a permis de triompher dans les conditions extrêmes de ces deux premières étapes de la Velux 5 Oceans.

nke est heureuse de participer à la victoire de ces skippers et attend bien sûr avec impatience la fin de la dernière étape de la course, de Norfolk à Bilbao…"

Source nke
www.nke.fr 

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+39 Challenge démate, Alinghi remporte les deux courses …

Dématage de +39
DR

C’est sur la deuxième manche du jour que les événements se sont précipités. A la première marque au vent, les 12 Class America arrivent très groupés. Une situation délicate à négocier pour les équipages, avec deux groupes de bateaux, l’un bâbord amures, l’autre tribord, prioritaire. Peu après le croisement entre +39 Challenge et United Internet Team Germany <javascript:show(1,1,11);> , ITA 85 démâte brutalement et GER 89 abandonne sur avarie. C’est le choc pour l’équipage Italien de Iain Percy qui s’était donné tant de mal pour régler et tester son nouveau mât à la veille du coup d’envoi de l’Act 13.

Un sans faute pour le Defender
Le reste de la flotte est alors emmené par Alinghi jusqu’au deuxième passage de la bouée au vent où Chris Dickson et ses hommes, à bord de BMW ORACLE Racing réalisent un coup de maître en virant la bouée en tête au nez et à la barbe des Suisses. A quelques longueurs de l’arrivée, le vent s’écroule et vire à 180 degrés. La flotte se retrouve au près.mais sous spi si bien que les Américains cassent leur tangon dans une risée. Les Class America doivent même tirer des bords pour passer la ligne d’arrivée, qui a plus des allures de ligne de départ ! A cette véritable loterie, c’est Alinghi qui tire le ticket gagnant en remportant sa seconde victoire de la journée. Les Suisses, un moment malmenés par les Américains, ont profité de l’expérience de Brad Butterworth à la tactique et ont su exploiter la moindre bascule. Ajoutez à cela un travail irréprochable dans les manouvres et une bonne vitesse du bateau et voilà le Defender qui s’échappe en tête du classement provisoire avec six points d’avance sur ses concurrents directs BMW ORACLE et Emirates Team New Zealand, moins réguliers dans leurs résultats.

Deux équipes qui montent
La surprise depuis deux jours vient de deux équipes méditerranéennes : le Desafío Español 2007 et Mascalzone Latino – Capitalia Team. Après une journée difficile hier, les Espagnols reviennent en force aujourd’hui en signant deux podiums consécutifs, et ce malgré un départ volé dans la seconde manche. Les Italiens de Vasco Vascotto, très performants dans les bords de près, parviennent quant à eux à tenir tête aux plus grands et sont à égalité de points avec leurs compatriotes de Luna Rossa Challenge au général. Ces équipes montantes, aidées par des moyens à la hauteur de leurs ambitions, font partie des syndicats à deux bateaux et comptent bien continuer de flirter avec les premières places. Mais l’heure des comptes n’est pas encore venue. Avec trois ou quatre manches à courir jeudi et vendredi et des conditions météo toujours instables, ce dernier Acte de la 32e America’s Cup peut encore réserver quelques sensations fortes.

Chez les Français, les résultats de cette deuxième journée ne sont pas à la hauteur des espérances. Areva Challenge termine 10e et 8e des deux manches du jour, mais l’équipage reste positif et préfère prendre du recul face à ce manque de réussite.

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Navigation “en aveugle”

Charles Caudrelier sur Bostik Trophée BPE 2007
DR

C’est la surprise du jour : pas de fichiers Chopper. " Heureusement, ces dernières heures, la situation s’est quelque peu éclaircie. Mais avoir des fichiers météo, c’est tout de même rassurant. C’est toujours bien de savoir où on en est… " lâchait Eric Defert ("Suzuki Automobiles"), ce midi lors de la vacation. " Avec une seule source de données, ça limite beaucoup. Ca nous empêche notamment de faire des comparaisons ", expliquait de son côté Armel Tripon ("Gedimat"), leader au classement depuis maintenant quatre jours. Impossible en effet de faire des simulations – du routage. Les concurrents de ce Trophée Banque Privée Européenne doivent se contenter des cartes de vent et des fichiers de la veille. " Il y a ceux que ça gène un peu et ceux qui s’en passe sans problème. C’est aussi une question de génération. Mais globalement, ce n’est un handicap pour personne. Tous naviguent naturellement à l’estime, selon leur sens marin. Par contre, c’est vrai qu’en ce moment, la situation météo sur l’Atlantique n’est pas stable et que c’est plutôt apaisant de savoir ce qu’il se passe autour de nous quand on est dans une situation délicate " commente Jean Maurel, directeur de la course. " Ceci dit, vu l’allure à laquelle on avance (2-3 noeuds), même si j’avais des données, ça ne changerait pas grand chose " ironise Eric Drouglazet, empétolé depuis ce matin, tout comme Bertrand de Broc ("Les Mousquetaires"). " J’ai très peu de vent et ne sais pas trop comment me sortir de là. Je vois les autres du groupe (A.ST Groupe et Groupe Céléos, ndlr) qui nous ont pris 40 milles en quelques heures. On navigue bien pendant dix jours et en 5-6 heures, on perd tout. C’est un peu dur pour le moral " déplore De Broc qui avance péniblement dans un clapot de 80 centimètres, poussé par deux minuscules noeuds de vent alors qu’à 20 milles sous son vent, Marc Emig et Ronan Treussart dépotent entre 6 et 8 noeuds, sur la route de Marie-Galante. " C’est une vraie cata… Marc et Ronan étaient derrière nous hier soir et ils ont réussi à passer ce matin pendant qu’on se prenait des trombes d’eau ! C’est fou, à quelques milles de décalage, ils n’ont rien pris et ils en ont profité pour filer. Le point positif reste que l’Alizé dans le Sud n’a pas l’air de les pousser tant que ça ! " se consolait Eric Drouglazet à la mi-journée.
Les ultra sudistes continuent néanmoins dans leur option extrême, sous spinnaker, à des vitesses supérieures au reste de la flotte. Charles Caudrelier ("Bostik"), Liz Wardley ("Sojasun") ou encore Thomas

Rouxel ("Défi Mousqueraires") progressent à plus de 9 noeuds et ne vont

plus tarder à mettre enfin cap à l’ouest – au niveau du 20e Nord – dans un alizé de secteur Est à Nord-Est de 10 à 20 noeuds. " Dans les prochaines heures, leur vitesse de rapprochement sera un bon indicateur de leur chance de refaire leur retard. S’ils naviguent entre 7 et 9 noeuds sur la route, ils peuvent revenir sur la fin de course. En tout cas en tant que météorologiste je ne peux que saluer la foi de Nicolas Troussel en la météo et son option qu’il assume jusqu’au bout. En sera-t-il récompensé ? Trop tôt pour le savoir " analyse Louis Bodin, le météorologue de la course. Tous les autres navigueront toujours dans un flux de secteur Sud-Ouest à Ouest qui les obligera à tirer des bords pour gagner vers l’arrivée. Ces vents seront plus forts pour les nordistes et la mer sera plus difficile. " Je vais chercher la deuxième dépression que je toucherai d’ici la fin de journée ou le début de la nuit. Ca risque d’être violent mais ce sera la dernière. Après, bye-bye la dépression et bonjour l’anticyclone ! Ce sera le retour du soleil. Enfin, on va pouvoir enlever le ciré ! ", s’impatiente Armel Tripon. Sudistes et nordistes pourraient ensuite lentement se regrouper, les premiers continuant vers l’Ouest Nord-Ouest et les seconds vers le Sud. " Ce serait sympa, ça relancerait la course et donnerait un nouvel élan " commente Thierry Duprey du Vorsent ("Domaine du Mont d’Arbois").

Classement à 15H00 (heure de paris)
1 – Gedimat
2 – Suzuki Automobiles
3 – Theolia
4 – Domaine du Mont d’Arbois
5 – Art Immobilier Construction
6 – A.ST Groupe
7 – Groupe Céléos
8 – Cercle Vert
9 – Luisina
10 – Les Mousquetaires
11 – Le Comptoir Immobilier
12 – Aquarelle.com
13 – Pays Marie-Galante
14 – Sojasun
15 – Bostik
16 – Défi Mousquetaires
17 – Banque Populaire
18 – Financo
19 – Lenze
20 – Iles de la région Guadeloupe
21 – Belle-Ile-en-Mer
22 – Défi Transat 1
23 – Baïko
24 – France Soir

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Bernard Nivelt : « Maintenant, les gars peuvent se battre »

Bernard Nivelt
DR

« Hier, j’ai bien failli me jeter par dessus-bord quand j’ai vu la tournure que ça prenait… Quel sport de cons ! », s’amuse Bernard Nivelt avec son franc parler habituel. L’architecte, pilier du design team d’Areva Challenge, plaisante d’autant plus facilement que les dernières sorties l’ont bien montré : FRA 93 est une machine bien née et performante. Alors certes, l’issue de la première manche de l’Act 13 est décevante par rapport au début de course, mais l’outil répond aux attentes… « Aujourd’hui, poursuit l’homme de l’art, on sait que si on part devant, on peut rester devant, les gars peuvent se battre et pour l’état d’esprit de l’équipe, c’est très important. » L’équipe souffle, après avoir « été dans le rouge tout le temps au niveau préparation. On est très contents des modifications récentes au niveau des appendices, c’était la bonne manœuvre. Il reste pas mal de travail au niveau du moteur, c’est-à-dire du plan de voilure, et on réfléchit notamment sur le creux des génois, car on a vu qu’on était souvent moins gîtés que les autres et à mon avis on peut se permettre d’être plus puissants dans les petits airs. »

"Individualistes forcenés"
Maintenant que les jupes sont tombées et que les choix architecturaux sont patents, Bernard Nivelt s’étonne de voir la diversité des choix opérés par les challengers. « C’est incroyable, il y a en gros toutes les options imaginables, tant au niveau des quilles que des formes de coque. Ça va de la section semi-circulaire à la boîte à chaussures – je pensais que tout se ressemblerait plus ou moins… C’est loin d’être le cas. En ce qui nous concerne, il y a eu des décisions difficiles à prendre, et nous étions condamnés pour des questions de temps et de budget à tirer au centre, à jouer un peu prudent. Voir que nos options marchent, c’est vraiment satisfaisant car tout le monde a bossé dur. Le design team a bien fonctionné, ce qui n’est pas toujours une évidence, car en France tout au moins, un architecte naval est plutôt un individualiste forcené… nous n’avons pas forcément cette culture d’équipe. En tous cas moi, je ne l’avais pas au départ, avant de travailler avec des américains sur une édition précédente : parfois, les confrontations étaient vraiment frontales, même brutales. Mais quand un gars voyait sa solution refusée, il se mettait au boulot quand même sans état d’âme. Moi, si on ne choisissait pas mon option, je commençais par faire la tronche 3 jours ! Pour FRA 93, le boulot d’équipe a été productif et aujourd’hui, avec le temps et les moyens qu’on avait, je pense qu’on a fait du bon travail »

JB, à Valencia

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9e place pour les Français d’Areva Challenge

Areva
DR

Les Français ont montré une excellente appréciation du plan d’eau valencien pour cette première régate en flotte du Louis Vuitton Act 13 : le départ était en effet plutôt favorable à la bouée en bout de ligne, où se bousculaient les grosses écuries ( USA 87, ITA 94, NZL 84, ESP 97…). Mais la cellule arrière de FRA 93 choisissait délibérément de partir côté bateau Comité pour virer de bord rapidement. En fait, le vent allait tourner progressivement vers le Sud Est (droite du plan d’eau) et le plus extrême de tous les Class America, l’Italien  +39 Challenge raflait la mise en se décalant totalement sur ce côté. Il virait en tête la première marque, suivi par son compatriote  Mascalzone Latino et par AREVA Challenge. La hiérarchie était à peu près établie après ce premier passage de bouée, et pendant la longue descente sous spinnaker, le trio de tête creusait même l’écart sur le gros du peloton.

Lors de la deuxième remontée contre le vent, les Français contrôlaient parfaitement la situation et grappillaient des mètres sur le leader  Challenge +39 et devançait Mascalzone Latino grâce à un bon contrôle… Ne restait plus qu’un bord de vent arrière qui se présentait comme le précédent avec des écarts assez stables entre les Class America. Mais un gros nuage au loin pompait d’un coup la brise en la faisant « tournicoter », et les derniers furent les premiers ! Les Américains de  BMW Oracle Racing revenaient du diable vauvert grâce à leur option radicale à gauche du plan d’eau, et rattrapaient plus de dix minutes en un seul bord… FRA 93 terminait difficilement ce bord dans un vent évanescent, juste devant le leader des trois quarts de la course, +39 Challenge !

En tous cas, les Français ont indiqué qu’ils étaient capables de tenir en vitesse face à toutes les équipes et même, qu’ils arrivaient à grignoter quelques secondes à chaque tour, à l’exception de cet ultime bord de vent arrière pour le moins aléatoire. La deuxième manche du jour a finalement été reportée à demain mercredi 4 avril pour cause de brise trop instable. Mais le vent risque fort d’être peu coopératif avec en sus, une couverture nuageuse voire pluvieuse qui ne favorisera pas l’établissement d’une brise thermique : le programme de ce Louis Vuitton Act 13 pourrait ainsi être quelque peu perturbé ces jours prochains…

Classement Manche 1 du Louis Vuitton Act 13 :  

1-BMW Oracle Racing-USA 87 (en 1h 25′ 41”)
2-Shosholoza-RAS 83 (3’34)
3-Mascalzone Latino-Capitalia Team-ITA 99 (4’18)
4-Alinghi-SUI 91 (5’04)
5-Emirates Team New Zealand-NZL 84 (5’16)
6-United Internet Team Germany-GER 89 (5’33)
7-Luna Rossa Challenge-ITA 94 (5’51)
8-Desafío Español 2007-ESP 97 (6’15)
9-AREVA Challenge-FRA 93 (9’26)
10-+39 Challenge-ITA 85 (9’43)
11-China Team-CHN 95 (10’40)
12-Victory Challenge-SWE 96 (20’32)

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Tripon et Defert toujours en tête de la Transat

Eric Defert sur Suzuki Trophée BPE 2007
DR

Les solitaires engagés sur le Trophée BPE – Banque Privée Européenne – sont en mer depuis maintenant 10 jours. A quasiment mi-course,  Armel Tripon (« Gédimat »), partisan de la « face Nord », a pris les commandes de la transat depuis dimanche dernier. « Ca y est, cela faisait plus de 24 heures que c’était un peu pénible, confiait Armel ce matin. Pour le moment j’ai 16 nœuds de vent. Je fais cap au Sud, au près.  Cela devrait continuer à rester maniable jusqu’à la nuit prochaine. Ensuite on devrait prendre une nouvelle dépression avec 30-35 nœuds de vent, avant de négocier l’anticyclone. On n’est pas près de ranger le ciré ! La route Nord à l’air de se confirmer. Pour moi, les Sudistes n’avaient pas d’autre choix que de « partir faire du tourisme » vers le Cap Vert, s’ils ne voulaient pas se faire bloquer par l’anticyclone. Je ne vois pas trop ce que va donner leur option ? Ils ont beaucoup rallongé la route et vont devoir traverser plein vent arrière, un angle pas terrible. Ceux qui m’inquiètent le plus sont le petit groupe de Centristes. Leur position est assez dangereuse et je garde un œil méfiant sur eux. »

Ancien de la Mini-Transat, Armel vit bien cette solitude en mer. Une solitude qui pour lui n’en est pas vraiment une. « Grâce au téléphone Iridium nous sommes en contact avec la terre au moins deux fois par jour. Sans compter les mails que l’on échange. Rien à voir avec les mini où nous n’avons aucun moyen de communication à bord. » 

En second de cordée, 35 milles dans le sillage  de « Gedimat », Eric Defert (« Suzuki Automobiles ») subit lui aussi des conditions compliquées. « Tout est trempé à bord, je suis tout le temps mouillé, cela brasse beaucoup,  ce n’est pas très agréable, raconte Eric. Ce qui est bon c’est de mettre le cap vers le Sud, vers le chaud. Pour le moment, la mer est vide, je n’arrive pas à avoir Armel en VHF. A part quelques oiseaux et quelques dauphins, c’est le vide absolu. On devrait entrer dans l’anticyclone d’ici deux jours  et enfin pouvoir sortir les T-shirts. »

Dans le Sud, à mi chemin entre les Canaries et l’archipel du Cap Vert, Thomas Rouxel (« Défi Mousquetaires ») et Charles Caudrelier (« Bostik »), ont affalé le ciré depuis longtemps et naviguent en T-shirt et en short depuis déjà quelques jours. « Il fait 20° la nuit et 25° en journée et les premiers coups de soleil ont fait leur apparition. Mais attention, ce n’est pas les vacances, commente Thomas Rouxel. Cela commence tout juste à glisser vers  les Antilles, mais les deux derniers jours il a fallu se battre pour faire du Sud et éviter une zone de petits airs sur notre route. Le gros point fort du moment, c’est qu’avec Charles nous naviguons à vue et nous ne nous sommes pas quitté depuis le départ. Cela nous permet de comparer en permanence les vitesses de nos bateaux. Dès que l’un perd ou gagne sur l’autre, cela permet de réagir immédiatement. Et moi je suis ravi de naviguer de concert avec Charles. Cela me permet de moins douter sur mes choix météo. Surtout qu’avec Charles, nous échangeons énormément par VHF ».

Pour le moment, ni les Nordistes, ni les Sudistes ne veulent se risquer à avancer une date d’arrivée sur Marie-Galante. Au Nord comme au Sud, deux ou trois situation météo restent à négocier avant de pouvoir se prononcer. Le jeu reste donc toujours aussi ouvert. Passionnant !

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La grande (re)distribution

Louis Vuitton Act 13
DR

« Nous avons opéré un changement de dernière minute », concède Stéphane Kandler du haut de la terrasse de la base Areva Challenge à Valencia, alors que FRA 93 s’apprête à quitter le quai. Interrogé sur la nature de cette modification, le patron du syndicat français ne cède pas à la mode du « no comment », indiquant qu’il s’agit d’un changement de bulbe de quille pur et simple, avant d’ajouter « je pense maintenant que nous sommes juste derrière les grosses équipes. Même si nous avons effectué une régate d’entraînement officieuse hier, les choses sérieuses commencent aujourd’hui car cet Act 13 est la première confrontation qui compte entre tous les bateaux neufs… » De fait, nous confie un des membres du team Frenchie, l’atmosphère semble particulière sur le port America’s Cup, les équipes ayant hâte d’entrer dans le vif du sujet après de longs mois de préparation hivernale. Voisins d’Areva Challenge, les Suédois de Victory larguent les amarres au son d’un « Back in Black » diffusé à plein volume, ce vieux succès d’AC/DC faisant naturellement référence à la couleur dominante ornant tant la coque que la base des Vikings. De l’autre côté du bassin, BMW Oracle ou Mascalzone Latino prennent le chemin du canal menant au plan d’eau, salués par de nombreuses cornes de brume.

L’affrontement du jour se fera sur le rond nord, par un vent visiblement timide, mais sous un soleil bienvenu – apparemment, ces deux ou trois derniers jours auraient été plutôt maussades, et les impétrants, désormais acclimatés à la douceur de Valence, commençaient à trouver le mauvais temps long. Alors certes, le flux tarde à s’établir en direction et un léger retard est de mise, mais la première manche peut être lancée sous un beau ciel bleu. Ciel bleu que contemple sans doute le numéro 1 d’Alinghi, plutôt que d’être concentré sur sa ligne : SUI91 pointe en effet 5 bonnes secondes en avance, et doit réparer son forfait, ce qui naturellement ne favorise pas son classement sur le premier bord. Côté français, par contre, on est tout de suite dans le rythme, et la marque au vent est avalée en 3ème position, derrière +39 et Mascalzone Latino. Les spis sont de sortie, et derrière, on remarque la belle remontée d’Alinghi, ainsi que le potentiel de descente des scandinaves de Victory Challenge : le bateau suédois semble à l’aise tant en cap qu’en vitesse, et grapille des places tant et si bien que l’on se demande s’il ne va pas inquiéter le trio de tête… malheureusement, une rupture de point d’écoute stoppera cet élan. FRA 93, par contre, ne paraît pas vouloir s’arrêter et s’offre Mascalzone Latino et la place de second du même coup sur la remontée suivante, tandis que les « grosses équipes » sont visiblement à la peine – Luna Rossa traîne en queue de peloton et l’on soupçonne naturellement des ennuis techniques, BMW Oracle et les redoutables Néo-Z ne montrent pas les dents pour l’instant.

Les Defenders prennent une option sur la gauche du plan d’eau pour aborder la marque au vent, on s’achemine vers l’ultime descente et le cours de la régate ne va pas tarder à changer radicalement. FRA 93 est en proie à des ennuis de spi, Alinghi s’empare des commandes sous le vent de la flotte en conservant de la pression… et BMW lui emboîte le pas, laissant littéralement sur place un +39 qui pourtant aura mené la plus grosse partie de la course ! L’équipe de Chris Dickson, dont ce n’est pas le pire jour de malchance, voit SUI 91 tomber dans un vilain trou sans vent, s’arrêter tout à fait, spi en berne – il lui suffit d’éviter le piège, et de s’offrir une victoire aussi inattendue qu’inespérée, sur laquelle peu d’observateurs auraient parié au vu du début de course. Et de fait, l’issue des débats ne ressemble en rien à leur ouverture ! Team Shosholoza, s’étant maintenu dans le milieu du tableau, profite lui aussi des déboires d’Alinghi et termine second, tandis que derrière, les choses vont de mal en pis – à tel point que +39 termine finalement à près de 10 minutes du vainqueur après avoir erré en approche de la ligne ! Les Français terminent à la 9ème place, mais par-delà ce simple chiffre, FRA 93 (barré pour la première fois en course par Sébastien Col) aura bel et bien montré un sérieux potentiel, et c’est un vrai motif de satisfaction pour toute l’équipe.

JB, à Valence

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