- Publicité -
Accueil Blog Page 1793

Une bulle anticyclonique sur la route des leaders

Calais Round  Britain PRB Vincent Riou
DR

Depuis le départ dimanche dernier de Calais, le vent n’a pas daigné monter au dessus de 20 nœuds, avec une très nette tendance à souffler en dessous de 10 nœuds. Cela va continuer alors qu’en cet après-midi de mardi les deux leaders, à vu l’un de l’autre depuis plus de 24 heures, abordaient les côtes irlandaises. « Nous sommes trop au large pour apercevoir la terre décrit Sébastien Josse, bras droit de Vincent Riou lors de la vacation de midi. C’est le vent qui nous a poussé là car pour l’instant, l’idée majeure est de bouger sur le plan d’eau». Dans ces tous petits airs annoncés, faire des plans sur la comète ne sert souvent à rien et l’on peut s’attendre à ce que les deux leaders restent ensemble, tout en étant le plus proche possible de la route directe.
Derrière, Dominique Wavre est en parfaite position d’attaque sur son Temenos II. « On va mettre le clignotant… à gauche ! Mais la nuit prochaine, il va falloir avoir de l´énergie pour passer ce moment difficile dans les calmes… Tout le monde va se regrouper ce mardi et les bateaux derrière vont revenir sur nous : à quel point cela va s´amplifier ? Toute la question est là et dépendra du fait qu´il y ait ou non un petit peu d´air le long des côtes irlandaises. » Cheminées Poujoulat est lui aussi à l’attaque et cette fois, c’est Jacques Caraës qui répond. « On vient juste de sortir de la brume ! Après deux jours de mer… Cela fait du bien : ça sèche sur le pont. Nous avons encore de la houle. Sous gennaker et grand voile haute, ce n´est pas facile à régler mais ça marche gentiment. Cela ne s´annonce pas très rapide pour les prochains jours mais nous ne sommes pas si mal positionnés que cela ».  

Un par jour   
Alors que tous les concurrents évoluent depuis la mi-journée en mer Celtique, la vitesse intrinsèque des bateaux reprend ses droits. Artemis Ocean Racing s’apprête à doubler Aviva de Dee Cafari sans état d’âme pour lui chiper la 5ème place. Même constant pour Delta Dore qui ne devrait faire qu’une bouchée dans les prochaines heures du Akena Vérandas d’Arnaud Boissières. « On voit son spi grossir, raconte le « Figariste » Gérald Veinard. Nous ne sommes pas très à l´aise avec notre spinnaker qui s´avère très volumineux. Il faudrait que le vent refuse, nous sommes mieux avec notre gennaker ». Avec des classements pour le moment peu réjouissants pour eux, Gérald ne cachait pas que l’ambiance du bord était plutôt à la plaisanterie qu’à la prise de tête. Il en était de même à bord de Delta Dore, Jérémie Beyou décrivant un Yvan Ravussin au réglage de la bannette ou un Pascal Bidégorry jouant sans cesse avec sa souris ! « Le problème, c’est que ce sont les mêmes qui réfléchissent… Alors, une grosse attaque, une petite attaque, on va bien voir. Le point positif du jour, c’est que nous n’avons pas perdu de terrain depuis hier soir ».  
L’objectif du bord reste bien évidement la gagne. « Il reste huit jours de course et il y a huit bateaux devant, cela fait un bateau par jour à avaler ». Contrat donc bientôt rempli pour Delta Dore qui ne comptait plus que 1,2 milles de retard avant de s’emparer de la septième place. Tout derrière, Joé Seeten faisait un peu grise mine, avec un Maisonneuve très dur à barrer en raison d’un défaut de parallélisme de ses safrans. « L´équipage va bien mais le bateau a encore besoin de mise au point. Maisonneuve n´est pas agréable à barrer, c’est plutôt physique, voir très physique… C´est le profil d´attaque qui décroche, ce qui est assez pénalisant. Mais on s´est fait une raison ». Lui aussi espère remonter, mais dans les prochaines heures, l’équipage de Maisonneuve s’attend surtout à voir s’échapper devant lui Generali, qui a passé les îles Scilly avec 17 heures de retard sur le duo de tête.

- Publicité -

Les Kiwis à 1 point de l’America’s Cup !

Emirates team New Zealand
DR

Match 4 – Emirates Team New Zealand bat Luna Rossa Challenge. DELTA 00:52
Après un retard de 20 minutes en attendant l’installation du vent, irrégulier en direction et plus faible que prévu (7 à 9 nouds de nord-est), les deux Class America s’élancent à égalité, sur des bords opposés : Luna Rossa à droite au comité, Emirates Team New Zealand à gauche en bout de ligne. Une minute après le coup de canon, l’écart latéral entre les bateaux dépasse le kilomètre. Mais les Kiwis, qui n’aiment généralement pas perdre de vue leur concurrent, finissent par virer pour revenir au contact. Et pour la première fois depuis le début de ces finales, l’étrave de Luna Rossa croise devant celle d’Emirates Team New Zealand. Les Italiens ont en effet profité d’une généreuse bascule du vent à droite qui leur offre 100 mètres d’avance& nbsp;!
Selon la sacro sainte règle statistique qui veut que le bateau leader au premier croisement remporte le match, les spectateurs croient alors au possible retour au score des Italiens. A bord d’ITA 94, Spithill et ses comparses y croient aussi. Mais leurs espoirs seront de courte durée. Dans les minutes qui suivent, ils réalisent que leur adversaire avait deux coups d’avance sur l’échiquier. Au deuxième croisement, ETNZ est déjà revenu au contact à la faveur d’un autre caprice d’Eole. Le vent a cette fois basculé de 10 degrés sur la gauche. Luna Rossa commet l’erreur de virer trop tôt et se retrouve sous le vent de son rival : NZL 92 est bientôt en mesure d’écraser ITA 94 en cap et en vitesse. Très rapidement, Barker reprend les commandes d e la course : il ne lui reste plus qu’à pousser le bateau gris au dessus de la layline tribord pour enrouler la première bouée avec une marge de 19 secondes.
Sous spi, le scénario des trois matchs précédents se répète : dans le rôle du chasseur impuissant, Luna Rossa est de nouveau dans l’attente d’un signe des cieux.  Mais l’équipe de Francesco de Angelis ne trouve aucune solution valable pour renverser la tendance. Dans les bords suivants, alors que les Italiens tentent des options opposées à leur rival, l’écart va se creuser inexorablement et se transformer en fossé.
 
Ce soir, le challenger de l’hémisphère sud s’est hissé à un point du bonheur tandis que les Italiens ont grillé tous leurs jokers. Mercredi, la messe pourrait être dite. Ce serait alors la toute première fois qu’une finale de la Louis Vuitton Cup se joue en 5-0.

- Publicité -

Dick et Foxall qualifiés pour la Barcelona World Race

Jean-Pierre Dick sur Paprec-Virbac
DR

Il ne reste plus qu’à courir la Rolex Fastnet Race* en août pour que le duo soit définitivement qualifié pour ce tour du monde en double qui partira de Barcelone (Espagne) le 11 novembre prochain. Moment fort pour le team Paprec-Virbac, car après plusieurs mois intenses de construction, de mise au point et d’entrainement, le nouveau monocoque met un premier pied dans la compétition. Moment d’émotions aussi pour le co-skipper de Jean-Pierre, Damian Foxall, qui a vécu la naissance de son petit garçon en pleine mer. Le skipper niçois va reprendre la mer rapidement pour rejoindre sa base à Lorient. Il effectuera ainsi son parcours de qualification en solitaire pour le Vendée Globe.

Comment s’est passé ce parcours de qualification ?
Jean-Pierre Dick. "Très bien ! Je m’en rappellerai en tout cas. Nous avons vécu la naissance du petit Foxall en mer. Même si ce n’est pas moi le papa, c’était émouvant ! Côté navigation, c’était très intéressant car nous avons rencontré différentes météos en passant notamment du chaud au froid. Un avant-goût de la Barcelona World race en quelque sorte. Ce parcours de qualification réussi est la première étape vers la compétition. C’est très satisfaisant après plusieurs mois de travail intense sur ce nouveau bateau. Je remercie vivement mon équipe."

Quel est ton programme désormais ?
Jean-Pierre Dick. "Je quitte Halifax le plus rapidement possible pour Lorient. Cette transatlantique va me servir de parcours de qualification pour le Vendée Globe 2008. Je vais arriver à Lorient vers le 20 juin. J’ai vraiment hâte de retrouver la France après 8 mois d’absence !"

* Rolex Fastnet Race : départ de Cowes le 12 août 2007 direction le phare du Fastnet (sud-ouest de l’Irlande) – arrivée à Plymouth

- Publicité -

Course Au Large N°24 dans les Kiosques…

Course Au Large N°24
DR

Bien évidemment, c’est vers Valencia que la rédaction s’est majoritairement tournée pour ce numéro de juin, analysant notamment les deux Round Robins et l’élimination surprise de BMW Oracle – mais Course Au Large a également œuvré en coulisses afin  de vous faire profiter des « Coups de la Coupe », anecdotes insolites ou points de règlement obscurs, coups de sang et autres intox qui font aussi le charme de cet événement démesuré. Coupe toujours, l’architecte Rolf Vrolijk, responsable des montures du Defender Alinghi, a accordé un long entretien à notre collaborateur Dominic Bourgeois. Restons en Espagne pour saluer la performance réalisée par Franck Cammas et son équipage sur le record Cadix – San Salvador, Groupama 3 décrochant ainsi un titre dès sa première tentative !
Notre dossier Grands Records est également l’occasion de nous pencher sur la construction de Banque Populaire V qui débute, et celle des trimarans de Joyon et Coville, qui s’achève…
A l’autre bout de l’échelle métrique, côté « petits » engins, Nicolas Raynaud nous relate sa victoire dans la Demi-Clé 6.50 aux côtés d’Yves Le Blévec sur le proto Lombard Actual Intérim. Quant à Patrice Carpentier, il revient sur une Route de l’Equateur passionnante et très disputée, en Class 40’ entre Marseille et le Congo.
Côté mises à l’eau et fins de chantier, la classe IMOCA est naturellement à l’honneur, avec les commentaires de Yann Eliès concernant son nouveau plan Finot-Conq ou les précisions des architectes concernant le très attendu VPLP-Verdier Safran conçu pour Marc Guillemot.
Sur le versant humain, nous sommes allés à la rencontre du discret et attachant Nicolas Troussel, ainsi que d’Albert Jacobsoone, le marin français le plus expérimenté en matière d’America’s Cup, ayant 7 campagnes à son actif !
Enfin, la rubrique « Labo » se penche sur le problème de la médecine du large, dans ce numéro 24 …

Un numéro où vous retrouverez naturellement toute l’actualité en images et vos rendez-vous habituels.

Alors en attendant que les conditions météo s’améliorent, bonne lecture !

- Publicité -

Une première nuit studieuse …

Arrivée de Dominique Wavre à Pointe-à-Pitre
DR

100 milles effectués depuis de départ. 100 milles qu´il a fallu conquérir de haute lutte tellement le vent a été variable en force et en direction toute la nuit. « Toute la garde robe y est passée, raconte le skipper de Temenos. Spi, gennaker, génois, on a même eu un moment un vent au sud-est, ce qui n´était pas du tout prévu ». Joint également lors de cette première vacation, Jérémie Beyou faisait grise mine. Il y avait de quoi puisque son Delta Dore, tout comme le Generali de Yann Eliès, avait concédé 21 milles au leader. « On a vécu une sale nuit. Visiblement on a eu des trous d´air que les autres n´ont pas eu… »
. Ces deux bateaux ont emprunté une route légèrement plus sud, donc plus au large des côtes anglaises, que leurs adversaires. En parfaite position de contrôle, avec des concurrents de part et d´autre mais derrière, PRB ouvre la route. « On vient de toucher du vent de nord-ouest, 15 à 16 nœuds, annonce Vincent Riou. La première bulle est passée, on devrait être ralenti à nouveau dans l´après-midi lorsqu´il faudra traverser un front qui se désagrége. Tout va bien à bord ». Le rythme des quarts a été pris et Vincent laissait entendre que c´était le pilote automatique qui était en train de barrer par cette heure matinale… En 5ème position, Roxy a suivi la même trajectoire qu´Artémis Océan Racing, soit une route plus proche des côtes. « Je vois presque la maison, rigole Samantha Davies qui habite sur l´île de Wight. Cela a été du sport, mais je suis très contente de notre nuit. Là, il y a deux filles qui dorment et Mirranda qui est toujours à sa table à carte, même si le brouillard s´est levé ». Mirranda Merron, à l´instar des autres navigateurs, a passé la nuit collé à son écran de radar.
Heureusement, grâce au progrès du matériel de détection, naviguer dans le brouillard, même en pleine Manche, est beaucoup moins stressant et dangereux qu´auparavant.

- Publicité -

Groupama à mi-parcours

Groupama 3
DR

Bien que cette nuit les moyennes du bateau aient sensiblement chuté, la cadence reste soutenue et les quarts se relayent sans relâche sur le pont de Groupama 3 pour tirer le meilleur du plan Van Peteghem – Lauriot Prévost. A des vitesses oscillant en permanence entre 25 et 30 noeuds, l’équipage imprime le rythme et ne cesse d’accroître l’avance sur le record de PlayStation. Au dernier classement, Franck et ses neuf équipiers possédaient plus de 100 milles de crédit sur Fossett. Avec 480 milles restant à parcourir, Groupama 3 pourrait atteindre New York la nuit prochaine, bien entendu si les conditions actuellement rencontrées sur l’eau se maintiennent …

- Publicité -

Arrivée prévue la nuit prochaine à New-York

Groupama remporte le record de la Route de la Découverte
DR

A ce rythme là, ils devraient atteindre le Phare d’Ambrose à la sortie de la baie de New York, où sera jugée l’arrivée de ce record, la nuit prochaine (heure française). Ils amélioreraient ainsi considérablement le temps établi par Steve Fossett en 2001, qui rappelons-le est de 2 jours 5 heures 54 minutes et 42 secondes.

30,5 noeuds de vitesse moyenne sur les quatre dernières heures !
Depuis son départ de Miami, le maxi trimaran aligne les milles à plus de 30 noeuds de moyenne et compte au pointage de 15h, plus de 200 milles d’avance sur le temps de Playstation. Une performance pourtant rendue délicate par l’état de la mer, comme en témoignait Franck Cammas à 12h ce lundi : « Il y a une heure que la mer s’est calmée et c’est déjà bien plus agréable. Mais, depuis le départ, nous avons dû composer avec une mer très croisée, qui nous a obligé à freiner et à réduire énormément la toile. Là nous sommes sous trois ris trinquette et le bateau file à plus de 30 noeuds! La mer était impressionnante. A certains moments, il y avait des crêtes de déferlantes qui arrivaient de derrière et de côté sur Groupama 3 frappant de gros coups sous les bras… Tout vibrait à bord ! »

Groupama 3, baptisé dans le « gros temps »
Contrairement à la Route de la Découverte, où le vent a rarement dépassé 30 noeuds, Miami-New York offre un tout autre registre à l’équipage de Groupama 3. A commencer par de la brise soutenue, comme le décrivait Franck lors de la vacation du jour : « nous avons eu jusqu’à 42 noeuds de vent mais là c’est légèrement retombé à 33 noeuds ». Mais aussi avec une mer croisée et formée, peu propice aux grandes glissades auxquelles s’étaient habitués les équipiers entre Cadix et San Salvador : «La nuit dernière, c’était étonnant parce que la dépression était juste devant et levait une mer très creuse. Ce sont des conditions dans lesquelles nous ne pouvons pas du tout faire glisser le bateau. »

Sur la phase finale de leur sprint en direction de New York, Franck et ses hommes devront composer avec les effets de la dépression tropicale qu’ils suivent depuis Miami : « Nous nous approchons progressivement du coeur de la dépression mais nous avons de la chance car elle semble se combler un petit peu en rentrant dans les zones plus froides. Du coup le vent devrait être moins violent. Là, nous sommes sous le vent de la côte et la mer se calme. Car même si le vent est assez refusant puisqu’on s’approche du centre de la dep , on pourra aller relativement vite si la mer est moins formée. Nous devrions garder un vent d’Ouest Sud-Ouest, ce qui devrait nous permettre d’atteindre la ligne sur un bord et toujours avec du vent. Mais il faut rester prudent, ce ne sont que des prévisions. »

Selon les dernières estimations, Groupama 3 pourrait franchir la ligne d’arrivée la nuit prochaine (heure française), en fin de journée pour eux aux Etats-Unis.

- Publicité -

Jean Le Cam en tête de la flotte

VM Matériaux
DR

Avant de larguer les amarres de son Generali dimanche dernier à Calais, Yann Eliès savait qu’il ne faudrait pas manquer le bon « wagon ». Alors, quand il a lu le classement après une nuit passée dans le brouillard le plus total, le coup a été forcément rude. «  Cela a été la soupe à la grimace, mais, en bon Figariste, nous n’allons pas lâcher le morceau comme cela  ». D’évidence, cette mise en jambe n’était pas l’idéal pour découvrir son nouveau bateau. « Nous n’avons pas encore les boutons. Entre spi, gennaker, code 0, génois, on patauge, mais quand nous avons eu un moment un bon vent de travers, nous avons tout de suite vu qu’on avait la balle…  » S’ils ne savaient pas se remonter le moral, les skippers devraient changer de métier ! Cet art de rebondir, Pascal Bidégorry le manie aussi parfaitement. Delta Dore, un des favoris de la course, est à inscrire au compte des victimes de cette première journée. « Nous sommes tombés dans deux bulles. Une je veux bien, mais deux non. On est resté planté une bonne heure et demie. La route est encore longue…  »  

A quelques milles près  
Une fois de plus, tout cela se joue à pas grand-chose. A quelques milles près, les conditions peuvent être radicalement différentes. «  C’est super, nous sommes enfin sous le soleil  », lâche Dee Cafari, contente de son début de course sur Aviva, un des « vieux » coursier de la flotte. Quelques minutes auparavant, non loin de là, Arnaud Boissières décrivait son Akena Vérandas avançant cahin-caha sous spi, avec 8 à 10 nœuds de vent de secteur Est. «  On a trois cent mètres de visibilité, parfois on ne voit même pas la tête de mât  ». Même cas de figure pour Roxy, avec une Samantha Davies encore échaudée par un croisement limite avec ce même Akena Vérandas. «  Nous ne l’avions pas vu sur le radar, c’est le signal sonore de l’AIS (système automatique de détection NDLR) qui nous a averti  ». Résultat des courses, un empannage en catastrophe et une chauve-souris, bizarrement réfugiée en tête de mât, qui tombe à l’eau. Entre ce fait divers et les nombreux croisements avec toutes sortes de navire que l’on entend mais que l’on ne voit pas, la nuit et la mâtinée ont été riches en émotion.  
 Beaucoup plus loin devant, Vincent Riou (PRB) avait vu le brouillard disparaître bien avant le lever du jour, avec un vent de Nord à Nord-Ouest d’une quinzaine de nœuds qui le propulse bien gentiment depuis cinq heures du matin. «  Cela ne va pas s’arranger pour ceux de derrière dans les heures qui viennent  »      , explique sans fanfaronner le skipper qui sait bien qu’il est passé de justesse entre les piéges d’un invisible filet. «  Les zones de molles ne sont pas là où elles sont indiquées. Nous avons une route tranquille jusqu’à l’Irlande. Sur le pont, il ne va pas y avoir beaucoup de boulot, nous sommes quatre à nous relayer à la barre. C’est une course de vitesse pure jusqu’au Fastnet  ». Dans cette course commencée pour eux au lever du jour, force est de constater que Dominique Wavre et Bernard Stamm ont du mal à suivre le rythme. Incontestablement, cela part «  par devant  », avec certainement un peu plus de pression pour PRB et VM Matériaux. Avec un Jean Le Cam ravit d’être aux commandes de cette Calais Round Britain Race. «  On a PRB par le travers, c’est un bon lièvre  ». Jean sait de quoi il parle, souvenir de la dernière édition du Vendée Globe oblige.

- Publicité -

« Mission de skipper temporaire ».

NIM Interim Management
NIM Interim Management

Le skipper Lalou Roucayrol, 43 ans, grand spécialiste des courses en multicoques doté d’un beau palmarès, souhaitait appréhender la course au large différemment. Persuadé que le temps n’est plus aux machines fragiles, souvent dangereuses dans des conditions extrêmes et exigeant des investissements de plus en plus lourds, il a basé son projet sur un concept très novateur : Lalou a souhaité un bateau simple, confortable, marin et rapide sans être ruineux. Conçu par lui même avec le concours de l’architecte naval Bernard Sourisse, la construction du trimaran a démarré il y a plusieurs mois : coque centrale chez Gepeto (Lorient) par Lalou et son équipe, bras de liaison aux ateliers du Boiseau (Paimbœuf) pour la structure puis Gepeto pour les renforts carbone, flotteurs au chantier Strato Compo (Grayan) qui est également en charge de l’assemblage final à Port Medoc (partenaire de longue date de Lalou), pour une mise à l’eau prévue en septembre.

Il y a quelques semaines Pierre van den Broek, breton d’adoption, et Lalou devaient se rencontrer grâce à un ami quimpérois commun. Le courant est passé immédiatement entre les deux hommes qui se sont découvert beaucoup de points communs : « Notre partenariat explique Lalou, est d’abord une rencontre de marins qui partagent une passion avec la même vision de la navigation : le plaisir d’être sur l’eau, la convivialité et la performance. »

Pierre van den Broek ne part pas sans expérience. Il a déjà effectué le parcours France Brésil en croisière avec son épouse et passe ses week-ends sur l’eau sur son trimaran Formule 28. A 48 ans, le patron de NIM, dont l’activité consiste à déléguer des managers et dirigeants pour des missions temporaires, montre l’exemple en remplissant une « mission de skipper temporaire ». Il entend prouver ainsi que les quadras et les quinquas sont plus que jamais dans la course, ce qui est aussi son credo au plan professionnel ! « Je suis frappé par les étonnantes similitudes entre le milieu marin et l’entreprise, entre le skipper et l’entrepreneur. Je considère pour ma part que les principales qualités qui me servent aujourd’hui dans ma vie professionnelle ont été développées dans ma pratique de la voile, explique Pierre. En premier lieu le sens des responsabilités : sur un bateau, impossible d’échapper à ses responsabilités et aux conséquences de ses actes. Mais aussi la capacité à s’adapter à l’environnement, le discernement, l’anticipation, la persévérance, autant de qualités développées en mer comme en entreprise. »

Pour Pierre van den Broek « le sponsoring voile ne se réduit pas à un achat d’espace publicitaire : un voilier est en fait une plate-forme multifonction pouvant servir les objectifs de l’entreprise de bien des manières, notamment en embarquant ponctuellement des personnes dans le cadre de relations d’affaires ou de programmes de motivation. Le bateau que nous mettons au point sera l’outil idéal pour cela. Les partenaires qui souhaiteraient nous rejoindre dans cet esprit sont les bienvenus. »

NIM est l’unique cabinet français indépendant créé et développé exclusivement autour du concept d’Interim Management. Le cabinet est en mesure de mobiliser un manager ou un dirigeant dans un délai très court, en puisant dans un vivier, entretenu en permanence, de personnes qualifiées pour mener à bien une mission spécifique.

Source NIM
Plus d’informations sur :   www.lalou-multi.net   et  www.nimeurope.com

- Publicité -

Wavre, Riou et Beyou aux commandes

Départ
DR

Vincent Riou, placé au vent, sait rapidement faire parler la vélocité de son nouveau plan Farr pour prendre la tête de la flotte avant de se la faire reprendre par le Suisse Dominique Wavre. Les premières heures seront dédiées à la vitesse pure puisque les monocoques doivent longer la côte afin de se tenir éloignés  du célèbre rail  maritime et de son trafic incessant. Dès le milieu de l’après midi, ils laisseront Boulogne sur leur bâbord afin de prendre la route de l’Angleterre. Déjà, le premier casse tête météorologique se posera pour les concurrents qui devront trouver la meilleure route pour franchir la bulle située au sud de l’île de Wight. Entre la route la plus courte, au milieu, et les chemins des écoliers nord ou sud qui peuvent offrir des vents plus consistants, les tacticiens devront  prendre leur premier choix dès ce soir. Ce sera le premier d’une longue liste car ce Tour des Iles Britanniques promet de nombreux pièges. Dès demain matin, les équipages bénéficieront d’un flux de secteur nord plus consistant qui les accompagnera jusqu’aux îles Scilly. Ce vent se renforcera ensuite pour leur permettre de longer l’Irlande à la vitesse grand V mais la pétole devrait reprendre ses droits à l’approche de l’Eire en raison de la présence d’une dorsale anticyclonique.

Classement à 15h50 GMT
1. Temenos
2. PRB à 0.4 miles
3. Delta Dore à 0.5 milles

- Publicité -
- Publicité -