A ce rythme là, ils devraient atteindre le Phare d’Ambrose à la sortie de la baie de New York, où sera jugée l’arrivée de ce record, la nuit prochaine (heure française). Ils amélioreraient ainsi considérablement le temps établi par Steve Fossett en 2001, qui rappelons-le est de 2 jours 5 heures 54 minutes et 42 secondes.
30,5 noeuds de vitesse moyenne sur les quatre dernières heures !
Depuis son départ de Miami, le maxi trimaran aligne les milles à plus de 30 noeuds de moyenne et compte au pointage de 15h, plus de 200 milles d’avance sur le temps de Playstation. Une performance pourtant rendue délicate par l’état de la mer, comme en témoignait Franck Cammas à 12h ce lundi : « Il y a une heure que la mer s’est calmée et c’est déjà bien plus agréable. Mais, depuis le départ, nous avons dû composer avec une mer très croisée, qui nous a obligé à freiner et à réduire énormément la toile. Là nous sommes sous trois ris trinquette et le bateau file à plus de 30 noeuds! La mer était impressionnante. A certains moments, il y avait des crêtes de déferlantes qui arrivaient de derrière et de côté sur Groupama 3 frappant de gros coups sous les bras… Tout vibrait à bord ! »
Groupama 3, baptisé dans le « gros temps »
Contrairement à la Route de la Découverte, où le vent a rarement dépassé 30 noeuds, Miami-New York offre un tout autre registre à l’équipage de Groupama 3. A commencer par de la brise soutenue, comme le décrivait Franck lors de la vacation du jour : « nous avons eu jusqu’à 42 noeuds de vent mais là c’est légèrement retombé à 33 noeuds ». Mais aussi avec une mer croisée et formée, peu propice aux grandes glissades auxquelles s’étaient habitués les équipiers entre Cadix et San Salvador : «La nuit dernière, c’était étonnant parce que la dépression était juste devant et levait une mer très creuse. Ce sont des conditions dans lesquelles nous ne pouvons pas du tout faire glisser le bateau. »
Sur la phase finale de leur sprint en direction de New York, Franck et ses hommes devront composer avec les effets de la dépression tropicale qu’ils suivent depuis Miami : « Nous nous approchons progressivement du coeur de la dépression mais nous avons de la chance car elle semble se combler un petit peu en rentrant dans les zones plus froides. Du coup le vent devrait être moins violent. Là, nous sommes sous le vent de la côte et la mer se calme. Car même si le vent est assez refusant puisqu’on s’approche du centre de la dep , on pourra aller relativement vite si la mer est moins formée. Nous devrions garder un vent d’Ouest Sud-Ouest, ce qui devrait nous permettre d’atteindre la ligne sur un bord et toujours avec du vent. Mais il faut rester prudent, ce ne sont que des prévisions. »
Selon les dernières estimations, Groupama 3 pourrait franchir la ligne d’arrivée la nuit prochaine (heure française), en fin de journée pour eux aux Etats-Unis.