Partis dimanche 7 mai à 14 heures de Brest, les 13 IMOCA ont entamé en douceur les 1 280 milles du parcours dans un flux léger permettant aux bateaux à dérives de rester au contact avec les bateaux de dernière génération.
« On va débuter la course dans du vent plutôt faible, au près. C’est bien parce que les bateaux à foils ne vont pas commencer par s’échapper. A l’inverse, les bateaux à dérives vont avoir leur carte à jouer. Il va cependant falloir naviguer proprement car c’est typiquement le genre de conditions où des écarts peuvent se créer très rapidement », a relaté Pierre Le Roy, co-skipper de Benjamin Ferré, auteur d’un très bon départ bâbord amure, mais également d’un très joli début de course. A bord de Monnoyeur – Duo for a Job, lui et son acolyte, tous les deux anciens Ministes, ont en effet parfaitement géré le débordement de la pointe Saint-Mathieu.
Le jeu reste grand ouvert. « Stratégiquement, il va se passer pas mal de choses », a indiqué Morgan Lagravière, co-skipper de Thomas Ruyant à bord de FOR PEOPLE qui a montré, lors des runs de vitesse disputés en rade vendredi, que le plan Koch – Finot Conq, mis à l’eau le 16 mars dernier, en avait grandement sous le capot. « Pour le moment, nous n’avons pas trop de raison d’avoir de doutes concernant le potentiel du bateau. En revanche, il est très difficile d’avoir des certitudes sur ce qui va se passer pendant cette course. On sait que les bords ne seront pas tout droits et que les conditions seront assez instables sur l’ensemble du parcours. Les surprises ne risquent pas de manquer ! », a commenté le navigateur dont l’objectif annoncé est de découvrir le nouveau bateau. « Les runs nous ont donné beaucoup de plaisir et des premiers retours d’informations mais c’est maintenant que les choses sérieuses commencent ! », a assuré Morgan Lagravière.
La première nuit à bord a été à l’image de la veille : assez tranquille avec des conditions particulièrement malléables. « Ça devrait se poursuivre avec des moyennes entre 12 et 14 nœuds », souligne Hubert Lemonnier, directeur de course, alors qu’aucun pépin technique n’a été porté à la connaissance de la direction de course, la flotte se tient en l’espace de 20 milles, ce qui devrait occasionner de nombreux changements de positions au classement tout au long de la journée.
Australia SailGP Team celebrate with the SailGP Championship Trophy on board the F50 catamaran after winning the Mubadala SailGP Season 3 Grand Final and the Season 3 Championship on Race Day 2 of the Mubadala SailGP Season 3 Grand Final in San Francisco, USA. Sunday 7th May 2023. Photo: Ricardo Pinto for SailGP. Handout image supplied by SailGP
Le dernier Grand Prix de la Saison 3 et le championnat se sont terminés à San Francisco par une belle victoire de Tom Slingsby et de son équipe australienne. Les Français manquent la Super Finale, finissent 4e mais le bilan est positif.
Tom Slingsby a été très bon ce week-end en remportant le dernier Grand Prix de la saison devant Emirates Grande-Bretagne et le Canada, puis la finale du championnat contre la Nouvelle-Zélande de Peter Burling et Ben Ainslie au volant de la Grande-Bretagne. La Finale était très belle à suivre. Dès le départ, il se montrait agressif face aux Anglais avant de prendre le dessus sur Burling. Il remporte sont 3e titre du SailGP.
Slingsby : “C’est évidemment incroyable, c’était juste une course folle, une semaine folle, une année folle, mais celle-ci se sent le mieux, juste la façon dont nous avons navigué toute l’année. Nous avions les trois meilleures équipes et tout le monde a pu assister à une course incroyable et je pense que c’est mieux pour notre sport dans son ensemble – nous allons créer un nouvel intérêt, plus de spectateurs et de fans et c’est une bonne chose.
Burling : “Nous sommes revenus à la fin, je suis déçu de ne pas avoir gagné, mais les Australiens sont incroyables.”
Ainslie : « Chapeau à l’équipe australienne, quelle performance de faire le triplé, c’est un exploit fantastique.”
Plus tôt dans la journée, la France gardait de faibles espoirs d’intégrer la Finale après une mauvaise journée le samedi. L’équipe remportait une des deux manches mais terminait 6e de la deuxième. Quentin Delapierre et son équipe terminent à la quatrième place au classement général de la saison, à deux points du podium. La frustration est là mais le France SailGP Team n’a pas à rougir de sa prestation sur l’ensemble de cette saison.
Leur progression a été spectaculaire. Un an et demi après ses prises de fonction à la barre du F50 français, Quentin Delapierre marque rapidement de son empreinte la saison 3 de SailGP. Avec deux victoires (Cadix et Sydney) et deux deuxièmes places (Copenhague et Dubaï), les Français entrent dans le club fermé des vainqueurs de Sail Grand Prix. Cinq nations ont réussi à s’imposer cette saison : les Australiens (4 victoires), la Nouvelle-Zélande (3 victoires), la France (2 victoires) et les Etats-Unis et le Canada (1 victoire). Quentin Delapierre et France SailGP Team détiennent par ailleurs le record de vitesse absolu sur F50 avec une pointe à 99,94 km/h (53,96 nœuds) lors du France Sail Grand Prix I Saint-Tropez en septembre dernier.
La Saison 4 de SailGP, dont le premier acte se disputera à Chicago les 16 et 17 juin prochains, devrait offrir une nouvelle fois un spectacle unique et un niveau inégalé à bord des catamarans volants les plus rapides de la planète. Quentin Delapierre et les Bleus donnent rendez-vous aux Français les 9 et 10 septembre à Saint-Tropez pour le France Sail Grand Prix !
Ils ont dit :
Quentin Delapierre, pilote France SailGP Team « Je suis super content de notre réaction. C’était important de se remobiliser et de ne pas finir au fond du classement de ce Sail Grand Prix. La bataille avec les Top Gun dans la première manche était génial. À la deuxième nous ne sommes pas passés loin mais je suis content de cette réaction. Si nous voulons passer dans une autre catégorie l’année prochaine il faut monter d’un cran. Le bilan général de la saison est positif. Nous étions loin derrière la saison passée et maintenant on joue presque la finale. Je suis fier de l’équipe et l’arrivée de Kevin Peponnet a créé un vrai changement de dynamique. Matthieu Vandame fait une saison magnifique, François Morvan, Olivier Herlédant, Timothé Lapauw, Maëlle Frascari, Manon Audinet, Amélie Riou, tous ont montré beaucoup d’engagement et je les remercie vraiment. En tant que compétiteur, finir 4ème forcément je ne suis pas content, ça m’énerve. On avait la possibilité d’accéder à cette finale mais probablement que nous étions un cran en-dessous. Il faut que ça nous marque pour la saison prochaine. On ne peut plus se permettre de naviguer aussi peu sur une saison. Il faut arriver à fédérer des partenaires et permettre à cette équipe de naviguer beaucoup plus. Aujourd’hui, nous sommes face à des équipes qui naviguent 200 jours par an alors que nous en sommes à 45. Ça crée forcément des écarts. Nous nous sommes accrochés dur comme fer mais, avec le recul, pour gagner SailGP il faut naviguer plus. »
Bruno Dubois, Manager France SailGP Team « En début de saison nous voulions arriver à San Francisco en position de se battre pour accéder à la Grande Finale. Nous ne sommes pas passés loin. Dans l’ensemble c’est très bien. Il va falloir se concentrer sur le travail en Match Racing. Lors de la première journée, l’équipe ne s’attendait pas à être prise si vite par Ben Ainslie. Le travail psychologique de Ben sur Quentin a été parfait en lui disant que c’était un des meilleurs sur SailGP. Quentin a ouvert sa garde et le résultat on le connait, ça a été comme un combat de boxe. Ce championnat est pour moi ce qui se fait de mieux sur la planète voile. Être juste derrière Tom Slingsby, Peter Burling et le grand Ben Ainslie qui n’est qu’à deux points devant nous, c’est incroyable et gratifiant pour toute l’équipe. »
CLASSEMENT FINAL DU CHAMPIONNAT SAILGP SAISON 3 // 1 // AUSTRALIE 2 // Nouvelle-Zélande 3 // Emirates Grande-Bretagne 4 // France 5 // Canada 6 // Danemark 7 // États-Unis 8 // Suisse 9 // Espagne
*Les États-Unis ont pénalisé 4 points de saison *La Nouvelle-Zélande a pénalisé 4 points de saison *La Suisse a pénalisé 2 points de saison *L’Espagne a pénalisé 2 points de saison
La pression était forte sur les épaules de Quentin Delapierre, Kevin Péponnet et l’équipage français ce samedi à San Francisco pour le dernier Act du SailGP. Ils n’ont pas réussi leur première journée. A contrario, Les Anglais menés par Ben Ainslie ont été magistraux pour cette journée marquée par le couronnement de Charles III. Il reste encore deux courses demain dimanche. Les chances françaises d’accéder à la grande Finale se sont fortement réduites.
Ben Ainslie a déroulé son jeu à la perfection pour tenter de décrocher une place en finale. Dès la première course, Ben Ainslie ne laisse aucune chance aux Français. Le marquage est efficace et le multiple médaillé olympique fait preuve d’une très grande maîtrise, fermant la porte à chaque tentative française. La deuxième et la troisième manche de cette première journée sont calées sur la même stratégie. Efficace en marquage, l’équipe anglaise l’est aussi en vitesse et stratégie, se permettant même de partir en fin de peloton pour terminer aux avant-postes. Cette journée royale a donné des ailes aux Britanniques qui prennent une belle option pour la Grande Finale de demain, au détriment des Français.
Assurés d’une place pour la Grande Finale avant ce dernier Sail Grand Prix de San Francisco, les Australiens n’ont rien lâché et maitrisé d’une façon quasi parfaite cette première journée. Avec deux victoires en trois courses, Tom Slingsby se positionne sérieusement comme le grand favori de l’épreuve. De leur côté, les Néo-Zélandais assurent l’essentiel. Troisièmes au classement général provisoire, derrière les Australiens et les Anglais, ils s’assurent un peu plus leur place pour la finale.
Quentin Delapierre, pilote du France SailGP Team : « Il y a eu d’un côté toute la flotte de SailGP et de l’autre deux concurrents qui naviguaient comme s’ils étaient en Match Racing. C’est très stimulant comme situation mais on a manqué de facilité à bord. On a bien lutté avec le bateau et il faut vraiment que nous réglions ça pour demain. Face à des équipes de ce niveau-là, il faut être au maximum de nos performances. Pour cette dernière journée on va faire un reset, être optimiste, aller jouer sur l’eau et finir sur une belle note car rien n’est terminé. Il peut toujours se passer plein de choses sur SailGP. »
Ben Ainslie, a déclaré que l’équipe était “très satisfaite” des résultats du premier jour. :” Nous avions évidemment un plan de match avec les Français et cela a fonctionné”, a-t-il déclaré. “On a voulu mettre un peu de pression sur la France parce qu’on a vu que si elle prend un bon départ et s’en sort, elle peut très bien piloter le bateau. Nous savons que la conduite de notre bateau est solide, donc si nous sommes un peu dans une bagarre de rue, le plus souvent, tout devrait bien se passer. Il y avait beaucoup en jeu aujourd’hui et nous sommes vraiment satisfaits de la façon dont l’équipe s’est constituée.” Hannah Mills OBE, stratège d’Emirates GBR, a déclaré que c’était “une bonne vieille bataille” entre les Britanniques et les Français. “Nous avions un plan et nous avons réussi à l’exécuter, ce qui est vraiment une bonne sensation. C’était une bonne journée mais il reste encore beaucoup à faire, nous n’avons pas le temps de nous détendre car demain nous avons besoin de la même chose.
Première course « On n’arrive pas à faire ce qu’on veut. On doit monter notre niveau de jeu. » dixit Quentin à l’arrivée de cette première course. Les Anglais sont venus chercher les Français dès le départ qui sont partis avant-dernier. Alors que les Australiens ont fait la course en tête, Ben Ainslie a fait la course presque parfaite en terminant 2e. Les Français 6e malgré un deuxième tour réussi mais gênés par les Canadiens. Une mauvaise entame.
Deuxième course Départ moyen et mauvaise manœuvre. Les Britanniques l’emportent. Les Australiens partis dernier finissent 2e. Les Français 8e. On n’arrête pas à faire voler comme d’habitude.
troisième manche Les Français ont voulu jouer avec les Anglais sur la phase de pré départ mais sans succès. Les Anglais ont parfaitement joué encore leur départ. Ils finissent 2e derrière les Australiens. Une journée de couronnement royal pour les Anglais. Quentin Delapierre et l’équipe sont passés à côté pour cette première journée. Leur chance d’accéder à la Grande Finale s’éloigne. « Nous n’avons pas été à notre niveau aujourd’hui. Nous avons manqué plusieurs phases. » Sous la pression, les Français n’ont pas été à leur niveau. Ils accusent 7 points de retard sur les Anglais. Décevants.
France SailGP Team helmed by Quentin Delapierre and Emirates Great Britain SailGP Team helmed by Ben Ainslie in action on Race Day 1 of the ITM New Zealand Sail Grand Prix in Christchurch, New Zealand. Saturday 18th March 2023. Photo: David Gray for SailGP. Handout image supplied by SailGP
Ce week-end s’annonce passionnant sur le Circuit SailGP avec des Français qui peuvent espérer se qualifier pour la grande Finale et pourquoi pas, la gagner ! La progression de l’équipe aura été constante et impressionante.
Sous le Golden Gate Bridge, les trois meilleures équipes de SailGP vont s’affronter lors de la grande finale de cette saison 3. Avant même de disputer les cinq dernières régates en flotte qui éliront ce trio de finalistes, les Australiens sont déjà assurés de pouvoir défendre leur (double) titre. Les Néo-Zélandais, actuels seconds, ne sont pas intouchables, pas plus que les Français, qui trônent en 3e position, avec un tout petit point de marge. Solides, déterminés, Quentin Delapierre et son clan sont prêts à monter sur le ring pour défendre leur place face à leurs plus redoutables adversaires : les Britanniques du multi champion olympique Ben Ainslie.
Au programme du Mubadala SailGP Season 3 Grand Final I San Francisco :
Vendredi 5 mai I 3 courses d’entrainement
Samedi 6 mai I 3 courses en flotte (14h30-16h heure locale / 23h30-1h j+1 heure de Paris)
Dimanche 7 mai I 2 courses en flotte + la Grande Finale à 3 (14h30-16h heure locale / 23h30-1h j+1 heure de Paris)
Insaisissable. C’est le mot qui revient dans la bouche de Quentin Delapierre et dans celle du coach Thierry Douillard pour qualifier leur équipe. Et c’est bien l’objectif que se sont fixé les Français pour gagner à San Francisco, ultime SailGP de la saison 3 : rester hors de portée de leurs adversaires pour accéder, et pourquoi pas rafler la grande finale à un million de dollars. Comment s’y préparent-ils ? Réponses croisées du pilote et de l’entraîneur.
Montée en puissance et mise au vert
Quentin Delapierre : « Tous les navigants se sont réunis récemment au Portugal pour un stage d’une semaine en catamaran volant, un support qui se rapproche le plus de notre F50. Le but était de vivre avec le groupe, de monter en dynamique et en puissance pour arriver chauds aux États-Unis. Une fois sur place, on s’est mis au vert pendant trois jours, dans une petite ville au Nord de San Francisco, où on a décidé de laisser faire les choses. C’étaient des moments de vie ensemble, davantage qu’un team building conventionnel. Cela a fait du bien à tout le monde de se retrouver et d’arriver frais aujourd’hui pour la compétition. »
Conseil de guerre
Quentin Delapierre : « Nous avons défini la stratégie ensemble, pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde et n’ait pas de regret à la fin du week-end. Clairement, on vient ici pour gagner le Grand Prix de San Francisco car c’est la meilleure façon d’accéder à la grande finale. Mais on ne va pas aller au contact ou attaquer un adversaire en particulier. Ce n’est pas l’idée que nous avons en tête. Nous avons plutôt la volonté de faire ce que nous savons très bien faire, c’est-à-dire couper cette ligne de départ avec un différentiel positif en notre faveur, et rester insaisissables. »
Thierry Douillard : « Vu le niveau et la densité de la flotte, si tu te focalises sur un concurrent, tu ne tiendras pas pendant 5 manches. On aura quand même un œil sur Ben Ainslie dans les phases de pré-départ. On a bien vu qu’ils étaient devenus agressifs sur la dernière manche à Christchurch. Et il faudra faire attention aux positions au vent/sous le vent où ils peuvent être très tranchés. Mais on n’est pas des Bisounours ! S’il vient nous attaquer, on sera plus que présents, on s’y est préparés, on a de belles parades. Et si on en a l’occasion, on ne se privera pas de les mettre en difficulté. »
Les points forts
Thierry Douillard : « Notre capacité à nous appuyer solidement sur nos bases. Ces bases, elles résident dans notre préparation et dans des phases de jeu très précises. On va s’appuyer sur nos routines qui nous permettent d’avoir un bateau bien réglé et facile. »
Quentin Delapierre : « Nous avons la capacité de prendre des bons départs qui nous placent la plupart du temps dans les trois premiers à la première bouée. Ensuite, on sait manœuvrer, être rapides, faire ce que l’on appelle du « moding », des VMG bas ou rapides. Mais je suis assez convaincu que la plus grande force que nous avons, c’est que nous sommes un peu « l’énigme » de cette saison. Une équipe avec une dynamique favorable, qui travaille avec le sourire. C’est un atout de taille par rapport à nos concurrents anglais et néo-zélandais. C’est un peu inexplicable tout cela, un peu insaisissable, et il va falloir s’en servir. »
Le danger
Thierry Douillard : « Ce serait de se focaliser sur les Anglais et de faire un Grand Prix en fonction d’eux. »
L’état d’esprit
Quentin Delapierre : « Dans l’équipe, il règne une atmosphère assez légère. On n’a pas l’impression qu’on va jouer quelque chose d’énorme et c’est plutôt bon signe. Je sens tout le monde concerné et concentré, mais avec légèreté. Je trouve ça génial de ressentir cela, en ce moment, au sein du groupe. »
Le Mantra
Thierry Douillard : « Le message que nous nous sommes passés c’est que nous sommes capables de naviguer devant. Notre bilan cette saison, c’est 4 podiums, deux secondes places, deux victoires. On est devenus très solides au fil du temps. L’essentiel est de rester très précis dans toutes nos préparations à terre, avant et pendant les manches et de ne pas surjouer. C’est cette précision qui nous permet aujourd’hui d’être en troisième position. »
Conférence de presse
Tom Slingsby, double champion en titre de SailGP, a déclaré que son équipe chercherait à maintenir des résultats constants sur toutes les courses ce week-end.
Slingsby a déclaré: «Pour nous, nous allons essentiellement faire ce que nous avons fait l’année dernière, nous avons pu gagner l’événement de San Francisco et la course à un million de dollars. C’est le but. Je ne pense pas être un marin qui peut se contenter de livrer le bateau sur le parcours et puis tout d’un coup le mettre en marche et gagner la dernière course. Nous sommes une équipe de confiance et nous devons bien naviguer, nous allons sortir et essayer de tout gagner.
“Pour nous, peu importe qui gagne contre Emirates Grande-Bretagne ou France, cela ne nous met pas du tout en phase, nous ne regarderons probablement pas cela, nous savons que les deux équipes sont dangereuses et qu’elles peuvent nous battre. Que la meilleure équipe gagne et nous les verrons en finale.
Pourchassant Slingsby et co-vainqueur de trois épreuves cette saison, Burling, dont l’équipe néo-zélandaise s’est nettement améliorée après avoir terminé cinquième la saison dernière.
Burling a déclaré: «Nous avons eu de bonnes batailles avec les trois autres équipes en lice et en tant que groupe, nous apprécions vraiment ces moments où vous pouvez vous tester contre les meilleures équipes du monde. Ce serait absolument incroyable, en tant que l’une des nouvelles équipes, de pouvoir sortir et remporter une victoire, ce serait une étape importante pour le groupe. Nous ne nous précipitons pas. Nous devons d’abord nous qualifier définitivement pour la finale.
Ainslie et Delapierre ont déclaré qu’ils chercheraient à se concentrer sur leurs propres équipes avant le week-end plutôt que de s’inquiéter de ce que faisaient leurs rivaux.
Ainslie a déclaré: «D’une certaine manière, nous n’avons rien à perdre et tout à gagner. Nous allons devoir batailler ferme pour accéder à la finale mais nous serons prêts pour une course complète et donnerons tout pour gagner. Nous voulons être là pour courir contre les meilleures équipes et nous apprécions ces moments de haute pression, donc nous avons hâte d’y être.
Delapierre a déclaré : « L’opportunité est maintenant devant nous, j’en suis fier et je pense que nous méritons notre place aujourd’hui. C’est excitant, ce n’est pas intimidant. Ben et Tom ont presque tout accompli dans notre sport et ont inspiré la prochaine génération. En France, nous disons “Merci, Monsieur” et nous verrons ce qui se passera cette semaine.”
Cette fois la saison dernière, Jimmy Spithill et son équipe des États-Unis étaient dans la course de la Grande Finale, mais il entre ce week-end dans une décevante septième place au classement.
Spithill a déclaré: “C’est décevant de ne pas être dans l’événement principal, si vous êtes une équipe de la NFL, vous voulez être dans le Super Bowl, donc c’est décevant de ne pas avoir de chance. Nous n’étions pas assez bons, nous ne méritons pas d’être en finale. Nous avons eu une saison de hauts et de bas et nous n’étions pas assez réguliers, nous avons gagné une épreuve, nous avons eu quelques finales mais nous avons aussi eu de très mauvais résultats et vous ne pouvez pas faire ça si vous voulez être dans la Grande Finale .”
Loin de l’action sur l’eau, l’équipe SailGP du Danemark présentée par ROCKWOOL a été couronnée championne de l’Impact League plus tôt dans la journée.
The Ocean Race 2022-23 - 5 May 2023, Leg 4 Day 12 onboard GUYOT environnement - Team Europe. Waves cover the deck as we are sailing up North to Newport.
Le duel en tête de flotte entre Team Malizia et 11th Hour Racing Team se poursuit. Les deux équipes restent au coude à coude dans une bataille qui semble destinée à durer jusqu’à la ligne d’arrivée au large de Newport, Rhode Island.
Vendredi matin, Malizia et 11th Hour Racing Team ont empanné avec succès lorsque le vent a basculé au sud. La transition a immédiatement profité à l’équipe de Charlie Enright qui a théoriquement gagné du terrain sur la cartographie, en se plaçant sur la trajectoire intérieure. Mais Will Harris et ses Maliziens restent à moins de 5 milles, alors que les deux bateaux se dirigent maintenant vers la côte sud-est des Etats-Unis.
Plusieurs incertitudes demeurent sur leur route : le vent va encore tourner, cette fois en face d’eux, les repoussant au large des côtes ; ils vont commencer à sentir le courant du Gulf Stream qui les pousse vers le nord-est ; et les dernières 48 heures de l’étape s’annoncent “compliquées avec de nombreuses transitions qui ne sont pas encore claires”, d’après Christian Dumard, météorologue de la course.
L’ETA reste fixée au 10 mai pour le duo de tête. Mais la façon dont ils y parviendront est loin d’être évidente.
Derrière, l’équipe qui a le plus souffert ces dernières heures est Biotherm de Paul Meilhat, qui a commencé à dériver vers l’ouest sur la cartographie, et à ralentir significativement vers 05h20 UTC vendredi matin. Cela a duré des heures, ce qui a laissé supposer qu’il y avait un problème à bord.
Il en ressort que l’équipe a navigué dans une vaste zone sans vent qui n’apparaissait sur aucun modèle de prévision météorologique ou de satellite.
“Nous sommes entourés d’une mer de glace”, a-t-on déclaré à bord du bateau.
“Les gens nous envoient des messages pour nous demander si nous avons cassé quelque chose, mais la seule chose qui ne va pas, c’est le vent”, a expliqué Mariana Lobato.
L’équipe se porte mieux à présent, mais ce ralentissement est une opportunité pour GUYOT environnement – Team Europe. Après avoir été distancé de près de 200 milles en début de matinée, l’équipe n’a plus que 60 milles de retard (à 14h00 UTC), ce qui est un retournement de situation considérable.
Avec les conditions incertaines qui s’annoncent, l’équipage de GUYOT a plus que jamais la possibilité de revenir dans la course au podium.
Les dernières positions sont sur la cartographie et le classement est disponible ici.
Les dernières nouvelles sont disponibles sur www.theoceanrace.com et vous pouvez suivre le plus grand défi autour du monde sur Eurosport avec chaque départ d’étape en direct et à la demande sur discoveryplus.com ou eurosport.com.
La quatrième édition de la Guyader – Bermudes 1000 Race partira de Brest ce dimanche. L’occasion de voir le niveau des 13 équipes engagées et de comparer les performances des IMOCA de nouvelles générations, notamment Charal 2 avec Paprec Arkéa et For People. Les runs de vitesse qui se sont déroulés en rade de Brest dans des conditions particulièrement favorables en ont donné un aperçu. Charal (Jérémie Beyou et Franck Cammas) et FOR PEOPLE (Thomas Ruyant et Morgan Lagravière) terminent ex-aequo.
Les mines étaient réjouies, ce vendredi après-midi, sur les pontons de Brest, et les éclaircies passagères ne l’expliquent pas entièrement. Car pendant tout l’après-midi, les 13 bateaux engagés à la Guyader Bermudes 1000 Race Brest-Brest se sont rendus dans la rade afin de disputer le Défi Pom’Potes, des runs de vitesse. L’exercice n’a rien de l’exigence et de la dureté d’une course au large, il n’empêche, cela offre un aperçu de l’enthousiasme des marins à l’heure de cette rentrée des classes iodée. Avec un vent de 20 à 22 nœuds relativement instable, des grains et une mer plate, les conditions étaient réunies pour « du grand spectacle » s’amuse Thomas Ruyant.
“Ça se joue vraiment à la petite risée” (Beyou)
Le Nordiste disputait sa première confrontation officielle à bord de FOR PEOPLE, mis à l’eau il y a une poignée de semaines. « On a pris beaucoup de plaisir lors de cette journée », confiait-il. Le skipper a notamment réalisé une pointe de vitesse à 39 nœuds : « Je crois que c’est la vitesse la plus rapide que j’ai jamais atteinte à la voile », se réjouissait-il. Avec Morgan Lagravière et l’académicien Erik Orsenna qui faisait partie de l’équipage, il signe ainsi le meilleur temps de ces runs de vitesse (2 minutes et 13 secondes) remportant le Défi Pom’Potes, mais aussi le meilleur temps sur 500 mètres avec une moyenne de 36,55 noeuds, s’octroyant ainsi le Trophée Oceania Hotels.
L’an dernier, seulement une seconde séparait les deux premiers dans cette exercice (Louis Burton devant Charlie Dalin). Cette fois-ci, les deux plus rapides ont terminé ex-aequo puisque Jérémie Beyou et Franck Cammas (Charal) ont réalisé également un chrono de 2 minutes et 13 secondes. « Les gars qui étaient à la colonne ont les bras qui fument un peu ce soir », s’amuse Jérémie. Le skipper, qui débute la deuxième saison de Charal 2, apprécie avoir « pu faire voler les bateaux et bien réguler l’assiette en équipage ». « Les bateaux sont proches en termes de performances, ça se joue vraiment à la petite risée », ajoute le compétiteur.
“Les sensations étaient incroyables” (Richomme)
Un constat partagé aussi par Yoann Richomme dont Paprec Arkéa faisait ses grands débuts “officiels” depuis sa mise à l’eau en mars dernier. Il a découvert en arrivant au ponton sa troisième place (2 minutes et 28 secondes) : « C’est au-delà de nos attentes ! On est arrivés ici en étant assez fatigués de la mise au point du bateau. Mais les sensations étaient incroyables. On a même atteint la vitesse record du bateau avec plus de 37 nœuds ! » « Avec ce type de conditions, on prend tous beaucoup de plaisir », sourit aussi Arnaud Boissières (La Mie Câline). « C’est vraiment sympa de se tirer la bourre ensemble », abonde Guirec Soudée (Freelance.com). Les skippers en ont profité pour embarquer à bord des membres de l’équipe, des partenaires, des médias ou des proches.
Un duo faisait même son baptême du feu dans une compétition officielle : les Canadiens Scott Shawyer et Ryan Barkey (Canada Ocean Racing). « Il s’agit d’une grande première et c’était vraiment génial, souligne Ryan. On travaille beaucoup en amont dans ce genre de projet et pouvoir profiter enfin en mer, se confronter aux autres, c’est un sentiment très agréable ». Ce n’est que le début, dans deux jours, ce dimanche à 14 heures, tous reprendront la mer pour le plat de résistance : un parcours au large entre le Fastnet et le way-point Gallimard au cap Finisterre. A coup sûr, les performances entrevues cet après-midi ne font que renforcer les appétits avant le grand départ.
ILS ONT DIT
Thomas Ruyant (FOR PEOPLE) : « C’était la première confrontation avec notre bateau. On a eu des conditions incroyables avec une rade de Brest magnifique. Un temps à grain, rafaleux avec nos partenaires et Erik Orsenna à bord. On a pris beaucoup de plaisir lors de cette journée. Nous sommes ravis de réaliser le meilleur temps avec Charal 2, c’est canon ! On découvre encore notre bateau. Ce n’étaient pas les allures qui devraient être les points forts de notre IMOCA donc c’est de bon augure pour la suite. On sent qu’on a un bateau bien né. Nous sommes montés à 39 nœuds, ça commence à aller vite pour un monocoque ! Je crois d’ailleurs que c’était ma vitesse la plus rapide. Tout était réuni pour faire du grand spectacle! »
Jérémie Beyou (Charal 2) : « C’était une belle journée. On a quand même eu jusqu’à 22-23 nœuds de vent, ça allait vraiment vite ! On a pu faire bien voler les bateaux et bien réguler l’assiette en équipage. La base de vitesse de la rade de Brest est idéale car la mer est plate. Aujourd’hui, il fallait attraper la bonne fenêtre et ce n’était pas si facile parce que le vent était assez irrégulier en force. On a fait un très joli troisième run. A la fin, le vent s’est un peu cassé la figure. Au final, la journée a été bien remplie avec ces trois heures de runs. Les gars qui étaient à la colonne ont les bras qui fument un peu ce soir ! (rires) On termine dans la même seconde que FOR PEOPLE. Les bateaux sont proches en termes de performance et ça se joue vraiment à la petite risée. On est resté collés au score pendant tous les runs ! Même sur ce type d’exercice, on préfère gagner, c’est vrai ! »
Yoann Richomme (Paprec Arkéa) : « Je suis super content de notre résultat. C’est même au-delà de nos attentes puisque nous n’avons réalisé que trois runs pour tester ensuite une voile. On voulait économiser l’énergie de l’équipe parce que l’objectif majeur, c’est dimanche. On a atteint la vitesse-record du bateau, à plus de 37 nœuds avec 35 nœuds de moyenne sur 30 secondes. Ces runs demandent beaucoup d’organisation mais les sensations sont dingues ! J’ai terminé le deuxième run avec le palpitant à fond pendant cinq minutes. C’était sidérant, le bateau était incroyable ! Nous sommes arrivés ici en étant assez fatigués de la mise au point du bateau. Ça a été des séquences très denses avec le baptême, les navigations… On est tous un peu dans le dur mais content d’avoir fait un résultat correct sans avoir trop forcé. »
Christian Guyader, Président de Guyader Gastronomie : « L’an dernier, j’avais eu la chance d’être à bord de Bureau Vallée qui avait remporté cette épreuve des runs de vitesse. Il se trouve que cette fois j’étais embarqué à bord de Charal qui a réalisé le meilleur chrono également. Le monocoque de Jérémie Beyou est un remarquable bateau, même s’il ne possède pas de cuisine à bord ! (Rires) Aujourd’hui, on a profité de très bonnes conditions, avec de très belles performances à la clé. Ces IMOCA sont des bateaux exceptionnels, menés par des marins eux aussi exceptionnels. A l’arrivée, il y a peu de surprises et le fait que les deux premiers terminent dans la même seconde montre le niveau à la fois des machines, des marins et de leurs préparateurs. Quand on fait des runs, on se rend compte que le dixième de seconde compte. Les tops teams sont vraiment au top. Cela promet de la belle bagarre lors de la grande course dont le départ est prévu ce dimanche. »
Classement après 7 runs :
1.FOR PEOPLE (Thomas Ruyant – Morgan Lagravière) 1.Charal 2 (Jérémie Beyou – Franck Cammas)
Paprec Arkéa (Yoann Richomme – Yann Eliès) 4.FOR THE PLANET (Sam Goodchild – Antoine Koch)
Initiatives Coeur (Sam Davies – Damien Seguin)
Hublot (Alan Roura – Simon Koster)
Maître CoQ V (Jean-Marie Dauris – Julien Pulvé)
La Mie Câline (Arnaud Boissières – Gérald Veniard)
Freelance.com (Guirec Soudée – Corentin Douguet)
Human Immobilier (Antoine Cornic – Jean-Charles Luro) 11.Fives Group – Lantana Environnement (Louis Duc – Halvard Mabire)
Monnoyeur – Duo for a job (Benjamin Ferré – Pierre Le Roy)
La Société Nautique de La Trinité-sur-Mer (SNT) organise du 6 au 13 mai la 9e édition de la Mini en Mai. Toutes les équipes de la SNT sont sur le pont pour recevoir les 100 inscrits à cette course, une des plus prisées et engagées du circuit Mini 6.50. En effet, tout comme en 2022, le port de La Trinité-sur-Mer et la SNT ont décidé d’augmenter la capacité d’accueil face au succès toujours grandissant de cette épreuve.
Le départ est prévu mardi 9 mai à 11h00. Yves le Blevec, directeur de course, aura concocté pour l’occasion le fameux parcours construit en baie de Quiberon. Ce début de course, tant redouté par certains, sera un tour de chauffe avant de prendre le large pour 500 milles en solitaire. Le parcours les emmènera tout d’abord en direction du nord pour contourner l’île de Sein. Les Minis redescendront ensuite pour tirer un long bord jusqu’au pont de l’île de Ré, avant une arrivée à la Trinité-sur-Mer. Un parcours exigeant, réputé parmi les Ministes, qui apporte à chaque édition son lot d’émotions fortes.
Yves le Blevec, directeur de course : “Je suis ravi qu’il y ait à nouveau 100 bateaux au départ, c’est vraiment bien. Le niveau est bon, les bateaux qui ont performé sur les courses d’avant-saison sont présents. Il y a également un bon renouvellement de la flotte, ça va être intéressant de suivre la course. Tout se met en place pour que l’événement se passe au mieux : les bateaux sont en train d’arriver à La Trinité-sur-Mer et les visites de contrôle réalisées par les bénévoles de la SNT sont en cours. Les conditions météo s’annoncent plutôt bonnes, nous allons donc pouvoir partir sur le parcours classique.”
REGION BRETAGNE, CMB PERFORMANCE, CHLOE LE BARS, HUGO DHALLENNE - Transat Paprec 2023 - en mer le 05/05/2023
La flotte des 13 Figaro 3 commence à s’étirer au passage de Madère retrouvant du vent et de la vitesse. Si les écarts sont proches au sein du peloton, Skipper MACIF (Loïs Berrehar/Charlotte Yven), qui progresse à 14,2 nœuds a pris la tête de course avec 1,5 mille d’avance sur Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois) et Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Sophie Faguet). Derrière, Groupe Hélios – Du Léman à l’Océan (Arnaud Machado/Lucie Queruel) et Race for Science – Verder (Alicia de Pfyffer – Edouard Golbery) ferment la marche, à respectivement 40,2 et 60,3 milles du leader.
Les onze duos en lice sur la 16e édition de la Transat Paprec ont enfin pu mettre un coup d’accélérateur hier soir. Sous spi depuis le début de la nuit, ils progressent désormais à des vitesses de plus de 14 nœuds pour le paquet de tête, nettement supérieures à celles d’hier matin. Tous alignés hier, les bateaux sont un peu « empilés » ce matin sur la cartographie, comme l’observe Yann Chateau, directeur de course adjoint : « c’est lié à la rotation du vent qui a adonné (pris de la droite en forcissant) et qui est rentré un peu plus ». Dans ce cas de figure, les bateaux s’empilent même s’il y a un petit écart latéral entre Skipper MACIF et Région Bretagne – CMB Océane. Selon Yann Chateau, ils pourraient rester sous spinnaker jusqu’à Saint-Barthélemy.
Les concurrents, qui naviguent dans 15-18 nœuds de vent de nord-ouest avec une houle d’ouest assez longue qui doit commencer à s’estomper un peu, vont poursuivre leur route vers le sud aujourd’hui. « Le vent va continuer d’évoluer vers la droite et les trajectoires vont continuer de s’incurver, indique Yann Chateau. Il commencera peut-être à y avoir des petits recalages sous spi quand ils arriveront quasi au sud de Madère. Et puis une fois au sud de l’île, ça sera du portant du portant VGM (vent arrière quasi dans l’axe) pour aller au waypoint de La Palma. On assistera à un petit jeu d’empannages en fonction des petites bascules. Le moment sera un peu plus propice pour tenter des choses que maintenant, car la rotation du vent vers la droite n’offre pas trop de choix en matière de trajectoire ». On ne devrait donc pas assister à un bouleversement du classement aujourd’hui et il faudra attendre la fin de soirée ou le début de nuit pour voir les premiers empannages vers La Palma, où « ils devraient arriver demain en début d’après-midi, voire demain midi » selon les routages.
La prime à la régularité
« On est bien fatigués ce matin », témoignait ainsi à la vacation Chloé Le Bars, associée à Hugo Dhalenne à bord de Région Bretagne – CMB Océane. « Nous avons eu du mal à trouver le bon moment pour envoyer le spi, on a fait trois envois avant que ça ne soit le bon timing ». Les organismes sont donc soumis à rude épreuve. Les traits sont un peu plus tirés et les quarts semblent s’enchaîner à vitesse grand V. On se passe la télécommande de pilote avec la certitude qu’il faut tenter de tout oublier pour garder le maximum de lucidité et d’envie.
« Nous atteignons déjà la première semaine en mer et ce n’est pas anodin », souligne Francis Le Goff, le directeur de course. « C’est difficile de se rendre compte à quel point c’est usant. Les skippers paient la répétition des efforts, parfois aussi l’énergie qu’il a fallu déployer pendant la préparation et ça finit par peser ». Même si toute la flotte évolue dans le même système météo, les skippers qui tirent leur épingle du jeu en ce moment sont avant tout les plus réguliers. Francis Le Goff l’atteste : « les duos qui tiennent en tête de course sont ceux qui ont le plus de capacité à tenir la même vitesse le plus longtemps ».
La Palma, une phase à bien négocier
Désormais, tous les regards se portent sur La Palma et la façon de gérer le passage de ce ‘waypoint’ primordial ce dimanche avant de mettre le cap vers l’ouest. « On commence à préparer notre stratégie », expliquait Gaston Morvan (Région Bretagne CMB – Performance) lors du ‘Mag de la Transat’ ce samedi midi. « C’est un passage qui s’annonce assez solide, il faudra bien le négocier », prévient Francis Le Goff. Au-delà de la bataille à venir, il y a à coup sûr, en ce premier week-end en mer de la Transat Paprec, une multitude de sensations agréables à vivre. Gaston Morvan insiste sur « les belles glisses sous spi », le fait d’avoir « retiré les cirés » et de « profiter ». Chloé Le Bars rappelle de son côté que demain les concurrents auront « bouclé la première moitié du parcours ». Et elle conclut : « ça fait vraiment plaisir ! ».
CAP INGELEC, CAMILLE BERTEL, PIERRE LEBOUCHER - Depart de la Transat Paprec 2023 - Concarneau le 30/04/2023
Camille Bertel et Pierre Leboucher mène la flotte après une première nuit agitée et des conditions plus toniques dans la nuit de lundi à mardi, avec un flux d’Est qui n’a fait que se renforcer tout au long de la nuit en direction du Cap Finisterre.
Partisans d’une route plus sud que le reste de la flotte, Camille Bertel et Pierre Leboucher (Cap Ingélec) étaient toujours en tête à la mi-journée ce mardi à l’approche du DST du Cap Finisterre, que tous vont longer, au portant. Le duo ne comptait cependant que 0,7 mille d’avance sur Skipper MACIF (Loïs Berrehar/Charlotte Yven), et 1,1 milles sur Mutuelle Bleue (Corentin Horeau/Pauline Courtois) au classement de 15h00.
La nuit de lundi à mardi n’a pas été de tout repos pour les onze duos mixtes en lice sur la Transat Paprec. Le vent d’Est a en effet continué de forcir pour atteindre 18-20 nœuds, ce qui leur a permis de progresser à 12-13 nœuds dans une mer agitée et désordonnée. « La nuit a été humide. C’était ‘sport’ ! Il y avait pas mal de vent, on était sous spi et on n’a pas beaucoup dormi. Aujourd’hui, il va falloir se reposer pour être en forme pour la suite », expliquait Arnaud Machado (Groupe Hélios – Du Léman à l’Océan) à la vacation de 10h00 ce matin. Ce dernier progressait alors avec Lucie Queruel dans 15 nœuds de vent, à 40 milles du DST (dispositif de séparation du trafic) Finisterre. « On va passer par l’intérieur du DST. Le vent commence à se calmer. Plus la journée va passer, moins on va avoir de vent. Il y a une sortie à gérer après le DST. On va refaire des points météo, mais ça va être compliqué stratégiquement aujourd’hui. Sinon, le début de course s’est bien passé dans l’ensemble. On n’est pas trop mécontent. J’espère que l’on va réussir à tenir le rythme ».
“Difficile de voir ce qu’il va se passer” Ce matin, l’heure était au choix pour les skippers, qui ont dû décider de contourner le DST Finisterre par l’intérieur (entre la côte et le DST) ou l’extérieur. « Si on regarde la cartographie, deux bateaux (MonAtoutEnergie. fr et Race for Science – Verder) sembleraient vouloir faire le tour alors que tous les autres ont choisi l’intérieur », observait ce matin Erwan Tabarly, coach du Pôle Finistère Course au Large. Pour le vainqueur de la course en 2016 avec Thierry Chabagny, les heures à venir s’annoncent compliquées : « Le vent va être très instable quand ils auront passé le DST. Ensuite, il va vraiment mollir dans la soirée de la latitude du Cap Finisterre, à la pointe sud du DST. Ils vont arriver dans 5 nœuds avec une légère houle d’ouest. Ensuite, ce n’est pas très établi. C’est difficile de voir précisément ce qui va se passer parce qu’ils sont dans une zone de transition. Certains bateaux, positionnés pas très loin les uns des autres, peuvent avoir des dévents un petit peu différents. Ça peut avancer un coup pour l’un, un coup pour l’autre ». Une chose est sûre : la soirée et la nuit s’annoncent compliquées et incertaines pour la flotte avant qu’elle ne récupère du vent.
Difficile de prédire qui sortira en tête de ce passage, car tous devront composer avec cette zone de transition. Demain, en début de journée, « Le vent s’orientera au sud à l’avant d’un front froid d’une perturbation qui circulera au large de l’Atlantique », explique de son côté Cyrille Duchesne, météorologue chez Météo Consult. « Les marins reprendront de la vitesse au large des côtes ibériques mais navigueront au portant dans un vent qui les obligera à mettre un peu de sud-ouest dans leur route. Au fil de la matinée, le vent de sud se renforcera pour souffler entre 10 et 15 nœuds. La mer deviendra à nouveau plus désordonnée et croisée », ajoute-t-il.
Un président de Région adepte de la carto ! « La difficulté suivante, après deux jours au près dans la brise, sera de passer une dorsale au niveau de Madère, qui leur barrera un peu la route pour les Canaries », conclut Erwan Tabarly. Il n’empêche, ils sont nombreux, à terre, à ne rien manquer de l’évolution de cette course, aussi passionnante qu’incertaine. Parmi eux, il y a le président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard. Invité ce midi du “Mag de la Transat”, ce dernier s’est réjoui du départ à Concarneau, “une vraie fête sur les pontons”. Le président de la Région, Partenaire Principal de la Transat Paprec, a également pu échanger quelques mots avec Chloé Le Bars. Il s’est dit « fier de voir son travail », elle qui « permet à plein de jeunes filles de se dire que c’est possible ». « Ce n’était pas logique d’avoir un bateau ‘Performance’ et pas un bateau ‘Océane’, l’excellence n’a pas de genre, rappelle-t-il. Ça nous permet de préparer l’avenir, de former les futurs François Gabart et Tom Laperche de demain ». De quoi renforcer un peu plus la motivation de tous ceux qui bataillent en mer sans relâche.
The Ocean Race 2022-23 - 01 May 2023, Leg 4 onboard 11th Hour Racing Team. Malama and Team Malizia sail north, towards the equator, urrounded by clouds of the Doldrums.
La flotte continue sa remontée le long du Brésil et en a fini avec le Pot au noir. Team Malizia et 11th Hour Racing Team évoluent au contact et ont retrouvé de l’air. Biotherm reste en embuscade à moins de 40 mn alors que Guyot de refaire son retard.
“Avec un peu de chance, nous allons passer en premier… à 200 mètres près, je dirais”, a déclaré Will Harris à bord de Malizia. “Je pense que ce sera une lutte acharnée tout au long de la remontée (jusqu’à Newport).” “Nous avons descendu l’Atlantique, nous l’avons contourné et nous l’avons remonté. C’est une grande partie du ‘tour du monde’ qui est derrière nous à présent.”
“Nous sommes de nouveau dans le jeu avec les Maliziens… encore une fois”, a déclaré Charlie Enright, à bord de 11th Hour Racing Team, alors que son équipe remontait vers le nord. Les deux bateaux progressaient sans difficulté lors de cette transition, l’impact d’un Pot au Noir très faible ayant peu entravé la progression vers Newport, Rhode Island.
Ce mardi matin, Biotherm de Paul Meilhat, troisième, s’était rapproché à huit milles des leaders, mais un ralentissement dans l’après-midi lui a fait reperdre une trentaine de milles.
GUYOT environnement – Team Europe devrait franchir l’équateur avant 20h00 heure française. Malheureusement pour l’équipe de Benjamin Dutreux, il semble que le Pot au Noir sera plus conséquent que celui qu’ont traversé les bateaux de tête, ce qui risque d’accroitre son retard. « Cette première semaine de mer a été assez intense en effet. On a composé avec des conditions peu favorables à notre bateau mais dans lesquelles on a toutefois bien tiré notre épingle du jeu. Le travail de finition réalisé sur les appendices (foils et safrans, ndlr) a porté ses fruits mais aussi notre manière de naviguer. Je pense que nous avons pas mal progressé depuis le départ de l’épreuve. Tout cela nous a permis d’être bien dans le match avec les bateaux neufs, ce qui est un gros point positif », détaille Benjamin Dutreux Pour preuve, ce dimanche, après avoir parfaitement tricoté au large de l’archipel des Abrolhos, ils étaient en passe de prendre la tête de la flotte avant qu’un caillou s’immisce dans la chaussure. En l’occurrence un problème de bout de descente de foil. « On se bagarrait avec le groupe depuis le début de l’étape, avec des options stratégiques assez similaires. On enchaînait les manœuvres avec une belle synergie à bord et puis il y a eu cette avarie. Une avarie qui, au départ, ne nous paraissait pas trop longue à réparer mais qui, pour finir, nous a pris bien plus de temps que prévu, la faute à plein de mauvais éléments qui se sont ajoutés les uns aux autres », indique le skipper de GUYOT environnement – Team Europe qui a donc évolué à cloche-pied le temps de la réparation et ainsi vu un écart significatif se créer avec les trois leaders. « Après deux jours compliqués, nous voilà de nouveau en capacité d’utiliser le foil bâbord, ce qui est une bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que maintenant 170 milles nous séparent des trois bateaux de devant », déplore Benjamin Dutreux, toutefois pas vraiment du genre à se laisser abattre, bien au contraire.
Trouver la meilleure trajectoire, tenter de resserrer les rangs
« On explore différents schémas météo. Dans l’immédiat, il n’y a pas de solutions pour les rattraper mais on espère que le jeu s’ouvre un peu, et ainsi avoir une opportunité de recoller au score », commente le navigateur qui bataille actuellement dans un système compliqué, avec de nombreux nuages perturbateurs et peu de vent. « Ce n’est pas simple d’avancer. On tente de trouver la meilleure route pour passer le Pot-au-Noir correctement, au moins aussi bien que nos collègues, même si on est déjà arrêtés en étant plus au sud, ce qui est un peu embêtant », relate le Vendéen qui, de fait, évolue désormais dans un système météo différent de celui de ses concurrents. « Pour nous, deux options se dessinent pour la suite : soit une route très nord pour aller chercher des fronts mais un peu risquée pour nous, soit une route à l’ouest », détaille le marin qui doit trouver la meilleure trajectoire pour contourner un marais barométrique, c’est-à-dire une zone à faible gradient de pression, planté pile poil sur sa route. « On attend que les fichiers s’affinent un peu pour trancher. On va prendre les choses comme elles viennent et tenter de trouver les ouvertures », promet Benjamin Dutreux.
Les deux ou trois prochains jours devraient voir les équipes de tête se diriger presque directement vers le nord dans les alizés d’est. A l’approche du week-end, le vent tournera à l’ouest et il y aura une autre transition à gérer en empannant avec le front. L’ETA à Newport reste au 10 mai.