Oman Sail et Foncia sont arrivés à Newport

Oman Sail à Newport
DR

« Les conditions étaient parfois difficiles mais l’équipage s’est très bien débrouillé, surtout les Omanais qui sont plus habitués à des températures proches des 45 degrés », confie Sidney Gavignet, en précisant avoir affronté plusieurs coups de vent avec une mer forte, et traversé des bancs de brouillard épais au cours de cette traversée de neuf jours et trois heures.

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Avant d’embarquer à Lorient, l’équipage n’avait navigué que 24 jours et une seule nuit à bord du bateau, mais après ce convoyage réussi, son capital confiance est revu à la hausse. « La liste des choses à faire à bord est très courte parce que nous n’avons eu que des avaries mineures et peu nombreuses. Cela prouve que le bateau a été bien préparé. L’équipe a le moral au beau fixe. Nous sommes en confiance car nous avons fait du mieux que nous pouvions en fonction du temps dont nous disposions », poursuit Sidney Gavignet.

La traversée n’a pourtant pas été de tout repos selon Fahad Al Hasni, qui a découvert le système des quarts et les plats lyophilisés et qui décrit cette expérience comme un « autre monde » : « C’était une véritable aventure. Etre sur ce bateau pendant neuf jours à affronter des tempêtes et des grosses vagues, c’est comme un autre monde. Je n’ai jamais eu peur en mer, mais j’avoue qu’à un moment, lorsque j’étais à la barre dans un gros coup de vent et que nos instruments ne fonctionnaient plus, j’avais peur de faire chavirer le bateau. Le meilleur moment fut notre rencontre avec un kayakiste qui avait quitté Newport cinq jours plus tôt et qui voulait rejoindre Brest en France. Son dessalinisateur était en panne donc nous lui avons donné de l’eau douce et nous avons passé un peu de temps à parler avec lui. C’était vraiment sympa ».

A partir de jeudi 28 juin, les huit équipiers du MOD 70 seront dans la Shipyard Marina de Newport pour terminer la préparation de Musandam-Oman Sail et entreprendre une série de tests et de vérifications techniques. Le 2 juillet prochain, ils s’aligneront aux côtés des quatre autres équipages pour un prologue de 120 milles vers New York, où la ligne d’arrivée sera mouillée sur la Hudson River, non loin de la Statue de la Liberté. Les cinq jours suivants, la flotte sera amarrée dans la Marina de North Cove à New York, mais les équipages ne pourront plus travailler à bord des bateaux, qui seront en configuration course. Le 5 juillet, les concurrents s’affronteront dans une épreuve de vitesse à New York, le Speed Match, avant de s’élancer deux jours plus tard, le 7 juillet, à travers l’Atlantique. 

Un convoyage humide à bord de Foncia
C’est dimanche, en fin d’après-midi, que Michel Desjoyeaux et ses cinq membres d’équipage ont amarré le MOD Foncia au ponton de la célèbre marina de Newport. Ils ont atterri après 2 900 milles parcourus  au départ de Port-La-Forêt, au rythme d’un convoyage aller d’un peu plus de 7 jours de mer valant entraînement grandeur nature.

Michel Desjoyeaux : « Nous voici donc rendus à destination ! J’ai coutume de dire “un convoyage ne doit pas être un voyage de con”, on pourrait dire que ça ne doit pas se finir en “plan à la con”. Si les premiers jours de la traversée étaient un peu rudes, comme une vraie entrée en matière, le reste fut plus “peinard”, toutes proportions gardées (on vit à 6 dans un studio pas chauffé, sans les servitudes considérées comme minimum nécessaire, aujourd’hui un logement de la sorte serait certainement considéré comme insalubre ! Il y a des infiltrations d’eau au plafond, la chambre est ridiculement petite, les lits superposés n’ont pas les dimensions règlementaires, l’appart n’est pas raccordé au réseau d’eau courante, ni d’eaux usées, mais seulement en eau salée, froide de surcroît, et j’en passe et des meilleurs !).

L’approche des bancs de Terre-Neuve nous ferait presque croire que la traversée est presque finie, que la terre approche, et qu’une bonne douche chaude nous tend déjà la main. Que nenni, il reste encore 1000 milles, Emile, plus du tiers de la route. Rapidement, nous sommes aspirés par le quotidien du lieu, j’ai nommé le brouillard. Et oui, eau froide plus air chaud égale la purée de pois. On y voit à peine à 100 mètres, plus souvent à 30, l’étrave plus 10 mètres ! Autant dire que débouler ne serait-ce qu’à 20 nœuds, ce qui reste avec nos bolides une allure bien raisonnable, dans cette ambiance n’est pas de tout repos : veille radar permanente, prêts à rouler la voile d’avant ou à virer de bord si besoin d’urgence. La dernière ligne droite vers Newport fut un bon moment de vol : Foncia sur une coque, sur mer plate, à 20 nœuds, par grand soleil ! »