Mathieu Richard et son équipage vont participer à partir de mercredi prochain à la Monsoon Cup organisée à Kuala Terrenganu, sur la côte est de la Malaisie. Cette étape, la 9ème et dernière de la saison 2010 est aussi la plus importante puisqu’elle permettra de connaître le nouveau champion du monde de la discipline. Après une saison 2010 exceptionnelle, Mathieu Richard et l’équipe de France de Match Racing sont les mieux placés pour conquérir ce titre même si tout reste possible. Sur le papier, les Bleus ont tout pour eux. Ils dominent le classement mondial depuis le Marseille International Match Race, au mois de mars, et débarquent en Malaisie avec 15 points d’avance. Ce capital, dont beaucoup rêveraient, n’est pas pour autant une assurance tous risques car l’étape asiatique, lestée d’un coefficient de 1,5, peut encore tout changer.
Les quinze points qui les séparent de leurs poursuivants constituent un matelas si confortable qu’il faut remonter à 2006, année du 4ème sacre de Peter Gilmour, pour voir un challenger aborder le dernier round dans une telle situation de domination.
Pourtant, on est encore loin de fanfaronner dans le camp français. « Ils ont toutes les cartes en main, ils ne dépendent de personne mais ils doivent tout de même rentrer un résultat » résume Benjamin Bonnaud, l’entraîneur qui les accompagne sur place.
Au sein de l’équipe, on a fait chauffer la calculatrice et il en ressort une seule certitude : une place en finale leur assurera le titre. A l’inverse, les Bleus auront du souci à se faire s’ils n’atteignent pas les quarts de finale. Ce scénario, plutôt sombre, ne ruinera pas leurs espoirs à coup sûr mais leur destin serait alors directement lié aux performances de leurs concurrents avec en premier chef ceux de leurs dauphins, le Kiwi Adam Minoprio ou le Britannique Ben Ainslie. Entre ces deux situations extrêmes, le champ des possibles est vaste et le coach prévient : « il ne faudra pas se mettre dans une position de défenseur. Il ne faudra pas subir mais tout de suite attaquer. Tout le monde est affûté et les autres n’ont rien à perdre. Il faut être dans un état d’esprit conquérant ».
Une concurrence internationale
Le Britannique, Ben Ainslie, 3ème du classement général, est une star en Grande Bretagne et son talent dépasse l’univers de la voile légère. Il s’est converti au match race par la grande porte, en intégrant le Team New Zealand en 2005, et il était le skipper de Team Origin avant que le défi anglais pour la Coupe de l’America ne jette l’éponge. Le deuxième prétendant au titre est le Néo-zélandais Adam Minoprio qui a bousculé la hiérarchie mondiale lorsqu’il est arrivé sur le circuit en 2008. A seulement 24 ans et pour sa deuxième saison sur le Tour, « Mino » s’empare du titre 2009 au nez et à la barbe des ténors de la discipline. Il est aujourd’hui le plus proche concurrent de Mathieu puisqu’il devance d’une courte tête Ben Ainslie. En dehors de ces deux favoris, l’Australien Torvar Mirsky ou le Britannique Ian Williams peuvent, mathématiquement, encore jouer le titre.
« La préparation pour la Monsoon est dans la continuité de la saison et nous ne laissons rien au hasard » explique Mathieu Richard. L’équipage a donc passé, mi-novembre, une semaine sur le plan d’eau de Pornichet afin de se confronter à Damien Iehl, un autre skipper de l’équipe de France. Pour reprendre ses marques sur le bateau, et également atténuer le décalage horaire, Mathieu et ses hommes se sont envolés dimanche dernier pour l’Australie où ils participent cette semaine à la Sunseeker Australia Cup qui se déroule sur le même bateau que la Monsoon, le Fondation 36.
Mathieu Richard : « La Monsoon Cup est une étape très spectaculaire. Pour commencer, c’est atypique de naviguer au fin fond de la Malaisie, c’est très dépaysant. La grande particularité de cette épreuve est qu’elle se dispute sur une rivière avec beaucoup de courant en raison de la mousson (d’où le nom de Monsoon Cup, ndlr). Ça peut faire des matchs un peu bizarres car il y a des veines de courant et il faut jouer avec. C’est donc un site qu’il est important de connaître. C’est notre cas car nous sommes déjà venus plusieurs fois mais c’est aussi le cas de nos concurrents. »
























