Bonheur partagé
Ils faisaient plaisir à voir tous ces marins espagnols à l’arrivée de la 11ème et ultime manche de ce championnat du Monde-Toshiba de J80. La victoire de l’un de leurs nombreux chefs de file, Jose Maria Torcida Seghers, spécialiste du 49ers, sanctionne une approche rigoureuse et solidaire du J80 menée depuis 6 mois seulement à Santander par la toute jeune Classe Espagnole capable de réunir chaque week-end entre 25 et 30 J80 pour de longues séances d’entraînement. « Les conditions que nous rencontrons en Cantabrie sont très similaires à celles que nous avons trouvées ici » avoue humble et modeste le nouveau champion du Monde. « Notre victoire est vraiment celle d’un groupe de marins qui a voulu travailler ensemble pour progresser et atteindre un bon niveau international. » Et ce ne sont pas leurs adversaires de la semaine qui viendront les contredire ; Sylvain Pélissier (voilerie All Purpose), tout sourire lui aussi après son retour tonitruant à la 5ème place du général : « Ils ont travaillé d’arrache-pied et cela se voit. Ils ont démontré une fluidité dans les manœuvres et une capacité à la reprise de vitesses étonnantes. » Pélissier peut légitimement s’enorgueillir du titre de meilleur Français d’un Mondial que l’on croyait promis à un représentant de l’hexagone, tant le dynamisme et la compétitivité de la Classe France présidée par Ludovic Gilet sont internationalement reconnus. Las ! les Brézellec, Lanier, Nadal et autre Bot restent loin des accessits et outre Pélissier, seul Rémy Arnaud (Salsa APPCC Voile) entre dans le Top Ten.
Un classement cosmopolite à souhait
Les espagnols placent donc 3 voiliers dans les 10 premiers. Mais la composante internationale de ce mondial éclate aussi avec la présence aux places d’honneur non seulement de l’Allemand Muenker (3ème), mais des favoris Américains (Glenn Darden, 6ème), Britanniques (Kevin Sproul, 7ème ou Nick Cherry 9ème), et même italien, avec le discret et régulier Mauricio Santa Cruz (8ème). Le niveau élevé de ce Mondial très couru (124 engagés) a particulièrement éclaté lors de deux dernières journées qui voyaient les meilleurs équipages régater entre eux au sein du « rond Or » (60 meilleurs classés après 6 manches). Les risques de contre-performances augmentant, les courses se sont faites plus nerveuses et dans le vent soutenu qui a toute la semaine balayé la baie de Quiberon, le spectacle a souvent frôlé le grandiose, notamment lors des phases de glisse au portant et dans le fort clapot, sous la traction de l’immense spi du J80 capable d’entraîner le petit monotype à des pointes de vitesse supérieure à 18 nœuds… Unanimement louée par les 500 marins en lice, la qualité du Comité de course présidée par Christophe Gaumont et le savoir faire de la Société Nautique de la Trinité, capable de gérer inscriptions et résultats des flottes les plus imposantes, ont contribué à la validation sans conteste d’un « gros » championnat du Monde avec 11 manches disputées. Le J80 en pleine expansion internationale sort plus grandi que jamais de cet affrontement amical entre professionnels et amateurs venus de 9 nations.
Main mise espagnole sur le mondial J80
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