Lunven et Morvan ont pris l´ascendant

Generali étape 2 2012
DR

La traversée du golfe de Gascogne a été un exercice de placement et une épreuve de résistance. D’abord se sortir de la dorsale, puis encaisser une nuit sous spi dans la brise, dans un vent de sud-ouest instable et une mer de travers. Dans ce grand concours de vitesse sur un bord, rares sont les marins qui ont réussi à dormir. Il y a ceux qui ont dû se surpasser pour rattraper un mauvais départ, comme Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls), Yann Eliès (Groupe Queguiner/ Journal des Entreprises) ou encore Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste). Il y a ceux qui ont connu des galères, comme Thierry Chabagny (Gedimat) qui enrageait d’avoir une fois de plus explosé son grand spi, ou encore le jeune Britannique Henry Bomby (Artemis 37), démoralisé après ses problèmes de pilote automatique qui lui ont fait perdre énormément de terrain cette nuit : le benjamin de la flotte est désormais relégué à 24 milles de la tête de course. Enfin, il y a ceux qui sont restés accrochés à la barre pour maintenir leur avance. C’est le cas de Nicolas Lunven (Generali), qui a cravaché toute la nuit et de Gildas Morvan (Cercle Vert), en tête depuis les premières minutes de course en baie de Gijón. Cet après-midi, les deux hommes naviguent à moins de 200 mètres l’un de l’autre. Autant dire qu’ils ne sont pas près de fermer l’œil !

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Derrière, sous le vent des leaders, la chasse est ouverte pour un groupe de concurrents accusant moins de 5 milles de retard, avec dans l’ordre Erwan Tabarly (Nacarat), Jean-Pierre Nicol, le vainqueur de la première étape Yann Eliès, Damien Guillou, Jeanne Grégoire (Banque Populaire) et Vincent Biarnès (Prati’Bûches). Mais la flotte, répartie en petits groupes épars, s’est passablement étirée et les écarts commencent à parler : plus de 6 milles à partir du 13e (Xavier Macaire – Skipper Hérault) et au delà de 8 milles dès le 18e(Julien Villion – Seixo Promotion). A la vitesse où progressent les Figaro, un retard de 8 milles équivaut à un malus d’une heure à l’arrivée. Mais nous n’en sommes pas encore là…

Le carrefour breton

Car les 36 figaristes n’ont encore effectué que 55 % du parcours de cette deuxième étape. Dès cette nuit, ils entament la partie côtière du tracé. Les premiers devraient enrouler l’Occidentale de Sein vers 2 heures du matin puis effectuer un virage à droite en Mer d’Iroise avant de mettre le cap vers la ligne d’arrivée, via le raz de Sein. Au programme : un empannage puis du louvoyage avec un courant qui devrait être favorable mais qui lèvera une mer face au vent. A l’aube de la dernière journée de navigation, ce grand carrefour au large de la Bretagne sera certainement favorable à quelques remaniements dans la hiérarchie. Les premiers sont attendus à Saint Gilles Croix de Vie mercredi dans la soirée… 

Ils ont dit :

Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) : ” Je ne pouvais pas faire pire. Je ne me suis fait rentrer dedans, après j’ai fait une faute. J’étais rappel individuel. J’ai été le premier à accélérer et je me suis extirpé de cette molle espagnole le plus vite possible. J’ai passé toute la nuit à la barre, et j’y suis encore. On ne voit rien, c’est blanc. Le plus près de moi c’est Erwan Tabarly mais je ne le vois pas tellement la visibilité est mauvaise! Le moral ? Quand on est devant il est toujours meilleur. Je me dis qu’après la pointe Bretagne on pourra un peu aller dormir”.

Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises) : ” Je suis au four et au moulin. J’ai mon pilote principal qui est tombé en rade. J’ai réussi à mettre le pilote de secours en route. Pour l’instant ça va, c’est un pilote un peu moins performant mais ça devrait faire l’affaire. Je suis mal parti mais j’ai cravaché pour revenir dans le match. La prochaine difficulté ? Ca va être le passage de Sein. Je n’ai pas encore regardé le timing au niveau du courant. Mais ca peut créer des écarts s’il y a des passages à niveau.”

Damien Guillou (La Solidarité mutualiste) : « J’ai complètement loupé le départ et le côtier et bien comme il faut ! Cette nuit j’ai bien avancé, du coup je ne suis pas trop trop mal. Mais il faut faire attention, car on a des molles de temps en temps et ça revient par derrière, il faut rester vigilant. Il y a plus de mer que de vent, le bateau est difficile à faire avancer, il faut rester éveillé mais je suis fatigué. Il n’y a plus vraiment d’option jusqu’au Sein, donc c’est vitesse et faut rien lâcher, faut aller vite sinon c’est la sanction directe. »

Thierry Chabagny (Gedimat) : « Sur Gedimat c’est la soupe à la grimace. J’ai déchiré mon grand spi en début de nuit. Je l’avais déjà déchiré lors de la première étape, on l’avait réparé mais ça n’a pas tenu, je l’ai re-déchiré tout de suite. J’étais dans le gros du paquet hier mais depuis je vois passer les concurrents à droite, à gauche, mais j’ai pas le bonne voile. Ce n’est pas idéal pour continuer. Il a claqué et il s’est ouvert en deux. C’est handicapant, tu perds 20 m² et en vitesse 0,5 nœuds en moyenne, sur 24h c’est énorme … »

Classement de 15h
1      GENERALI  Nicolas Lunven    à      248,3 milles de l’arrivée
2      CERCLE VERT      Gildas Morvan     à      0,1    mille du leader
3      NACARAT   Erwan Tabarly     à      2,3    milles
4      BERNARD CONTROLS   Jean-Pierre Nicol à      3,3    milles
5      GROUPE QUEGUINER / JOURNAL DES ENTREPRISES  Yann Elies  à      3,9    milles
6      LA SOLIDARITE MUTUALISTE Damien Guillou   à      4,2    milles
7      BANQUE POPULAIRE    Jeanne Gregoire  à      4,4    milles
8      PRATI’BÛCHES    Vincent Biarnes   à      5,0    milles
9      VENDEE     Morgan Lagraviere       à      5,3    milles
10     GROUPE FIVA     Alexis Loison      à      5,5    milles